La carline vulgaire affectionne les pelouses calcicoles, on peut aussi la rencontrer sur des friches et d’anciens terrains cultivés. Ses fleurs restent ouvertes sur la plante sèche, ce qui permet de détecter facilement sa présence même en hiver. Cet aspect hivernal a valu à la plante son appellation de chardon doré. La voici en pleine floraison, fin juillet, dans les coteaux crayeux de La Roche-Guyon :
Sans être rare, elle est peu commune en Ile-de-France et semble en régression. C’est une plante-hôte pour la Belle-dame et la très jolie mouche Urophora solsticialis.
Pour faire un peu de tri dans les différents genres de chardons, je recommande la lecture de cet article illustré qui donne quelques clés pour la détermination et montre la grande diversité botanique des plantes que l’on nomme chardons : http://bota-phytoso-flo.blogspot.fr/2013/06/les-chardons.html
En sortant de la gare de Neuville, j’ai croisé cette drôle de chenille en train de consommer une feuille de chêne. Près de sa tête noire, on voit ses pattes thoraciques puis sous son abdomen sept paires de fausses pattes. Ah ah, plus de cinq paires de fausses pattes, cela ne peut donc pas être une chenille ! C’est la larve d’un représentant du sous-ordre des symphytes, ces hyménoptères qui n’ont pas la taille de guêpe (environ 860 espèces en France), sans doute du genre Periclista qui compte huit espèces en France. Ces ravageurs des chênes ne sont pas aussi problématiques que les chenilles processionnaires du chêne : au moins, elles ne sont pas urticantes !
Elle m’a rappelé cette autre fausse chenille hérissée de picots que j’avais vue dans une pâture de la ferme d’Ecancourt à Jouy-le-Moutier.
Retrouvez dans nos articles d’autres espèces de symphytes :
Les friches sèches installées sur les sols sableux près de l’Université à Neuville-sur-Oise sont propices au Collier-de-corail. Ce joli papillon de la famille des Lycaenidae y trouve en abondance les Erodium cicutarium (photo ci-dessous) que consomment ses chenilles. Celles-ci sont soignées par des fourmis de plusieurs espèces qui consomment leurs sécrétions et les protègent des parasitoà¯des et des petits arthropodes prédateurs.
Comment le reconnaître
Sur cette photo, c’est un couple qui se forme. La femelle (à droite) a l’abdomen plus rebondi et les taches orange sont plus grandes. La marque noire au milieu de l’aile antérieure est également plus grande. L’abdomen du mâle est plus fluet, il atteint l’extrémité des ailes et se termine par un pinceau de poils. Chez les deux sexes, les lunules orange sont bien nettes et établies jusqu’à l’avant de l’aile antérieure, ce qui n’est pas le cas chez la femelle de Polyommatus icarus (l’argus bleu) avec laquelle on peut les confondre.
En Ile-de-France, on voit voler deux générations de ce papillon : en mai et en juillet-aoà»t.
Une flore inhabituelle et pimpante colonise l’espace public aux abords de la gare de Neuville, sur le chemin de l’Université. Ces petites plantes se sont échappées d’un mur végétal et ont trouvé refuge dans les caniveaux et interstices du sol.
Trois plantes vivaces de rocaille…
Voici le vaillant Erigeron karvinskianus, la « pâquerette des murailles », une mexicaine que l’on peut rencontrer naturalisée à Paris et en proche banlieue.
La campanule des murailles, originaire des Balkans, est une vivace horticole incontournable des rocailles et des murets fleuris.
La valériane rouge affectionne les expositions chaudes qui se rapprochent des conditions de son aire méditerranéenne d’origine. Elle est largement naturalisée en Ile-de-France dans les falaises, les abords des vieux châteaux, les villages fleuris. Ici c’est une variété à fleurs blanches.
… faciles à semer dans nos rues
Ces trois comparses, venues de loin, nous apportent la preuve qu’il est facile, par le semis d’espèces adaptées, d’apporter un peu de couleur et de gaieté à des fissures et pieds de murs même dans un environnement très minéral.
Au bord des bassins d’infiltration des eaux pluviales derrière l’Université à Neuville-sur-Oise, on trouve de beaux massifs de tanaisie. Cette plante vivace vigoureuse, à la forte odeur camphrée, a la solide réputation de repousser les insectes. Nos aà¯eux en plaçaient dans la litière, au chenil et au poulailler, pour combattre les parasites. On trouve sur internet quelques recettes pour soigner les plantes à base de tanaisie, mais cette espèce contient des composés toxiques pour l’Homme et pour cette raison elle n’a pas été homologuée comme substance de base par la Commission européenne. Elle n’est pas non plus dans le dernier tableau des produis de biocontrôle (version du 28 mars 2017). Aussi, je ne recommande pas son usage.
Un drôle d’insecte est capable de résister à son arsenal chimique. Sa forme en bouclier fait penser à une punaise, mais c’est un coléoptère, de la famille des chrysomèles. Il arbore le même vert franc que sa plante de prédilection : très discret, il n’est pas facile à observer.
C’est une casside, probablement l’espèce Cassida stigmatica, qui présente comme celle-ci trois taches brunes bien marquées à la base des élytres.
J’ai retourné la bête pour vous montrer comment elle peut se cacher entièrement sous sa carapace.
Les cassides sont souvent joliment colorées. En Ile-de-France, on peut chercher Cassida murraea (rouge ou verte, tachée de noir) sur les pulicaires, Cassida azurea (bleue) sur les saponaires, Cassida viridis (verte) sur les menthes, Cassida vibex (verte et brune) sur les chardons… En tout, 38 espèces de cassides du genre Cassida sont répertoriées en France.
Avez-vous remarqué ce printemps ces tapis de toutes petites fleurs blanches au bord des voies ?
La drave printanière ne mesure que quelques centimètres de haut. Cette brassicacée (de la famille des choux) discrète croît sur les sols très secs et les talus sableux. En ville, on peut la rencontrer sur les trottoirs en grave, dans les zones qui ne sont pas trop soumises au piétinement.
Il ne faut pas la confondre avec le cranson du Danemark, à peine plus grand, qui se plaît sur les sols très salés des bords de routes.
En observant de près, on remarque que les pétales des fleurs du cranson ne sont pas profondément découpés comme ceux de la drave, et que des feuilles sont présentes sur les tiges fleuries, ce qui n’est pas le cas chez la drave printanière dont toutes les feuilles sont en rosette au niveau du sol.
A votre avis, combien existe-t-il d’espèces de plantes en France (métropole et Outre-mer) ? Le nouveau référentiel taxonomique national (TAXREF version 10.0) qui vient d’être mis en ligne sur le site de l’INPN nous renseigne : il dénombre 27 738 espèces de plantes vasculaires.
En 2016, la biodiversité française compte officiellement 182 498 espèces de champignons et de représentants de la faune et de la flore, terrestres et marins.
L’Outre-mer contribue pour presque la moitié à ce résultat, alors qu’on estime que 20 à 30% seulement des espèces y ont été identifiées. Pour ce qui concerne la métropole, les scientifiques estiment que 80 à 90 % de sa biodiversité est recensée, soit aujourd’hui 101 167 espèces.
La biodiversité mondiale serait de l’ordre de 2 000 000 d’espèces.
Ces insectes jaunes en rangs serrés le long des nervures d’une feuille d’asclépiade sont des pucerons. Il s’agit d’Aphis nerii, le puceron du laurier rose, appelé aussi puceron jaune de l’asclépiade.
Ce puceron n’est pas sensible aux cardénolides toxiques de la plante. Au contraire, il s’en sert pour dissuader ses prédateurs : le liquide de défense excrété par ses cornicules est empoisonné ! La couleur jaune vif du puceron est sans doute un signal : attention, danger !
Aphis nerii peut coloniser aussi d’autres Apocinaceae toxiques, comme Gomphocarpus physocarpus, un arbuste africain qui porte des fruits creux amusants en formes de balles poilues.
Ce puceron est présent également sur Cinanchum acutum, la scammonée de Montpellier, une plante rare méditerranéenne.
Sur cette plante, j’ai observé cette singulière démonstration de défense collective. A l’approche d’un danger, tous les pucerons prennent appui sur leurs pattes avant, dressent leur abdomen et effectuent des ruades avec leurs pattes postérieures. Ce comportement étonnant est sans doute destiné à gêner l’approche d’un hyménoptère parasitoà¯de.
J’ai l’impression qu’elle grandit chaque année un peu plus, cette tache d’asclépiade au bord de la route près de l’Université, à Neuville-sur-Oise. Cette plante vivace drageonnante à la végétation généreuse est une échappée de jardin qui s’est naturalisée là . Elle est en passe de devenir envahissante. En Amérique du Nord, c’est elle qui nourrit les chenilles des monarques, ces célèbres papillons qui migrent par millions et passent l’hiver au Mexique.
La forme recourbée de ses fruits lui vaut son surnom d’herbe aux perruches et ses graines plumeuses celui d’herbe à la ouate.
L’asclépiade commune laisse échapper lorsqu’on la blesse un abondant latex blanc qui dissuade les lapins et les chevreuils de la consommer. Pour compléter sa protection contre les brouteurs de tout genre, sa sève contient aussi des cardénolides. Ces substances toxiques à effet cardiaque sont employées en Afrique pour la fabrication de flèches empoisonnées : elles sont extraites d’espèces proches, appartenant à la même famille (les Apocynaceae).
Ses fleurs, en revanche, sont plus accueillantes : très parfumées, elles attirent bon nombre de pollinisateurs, notamment les bourdons.
A Cergy-Pontoise, j’ai repéré deux stations de cette plante : celle-ci à Neuville-sur-Oise qui est repérée dans la Flore d’Ile-de-France, et une autre près du bassin Blanche-de-Castille à Saint-Ouen l’Aumône. Dans les deux cas, elles ont très certainement pour origine un ancien dépôt sauvage de déchets de jardins.
Mais je vois des formes au revers de certaines feuilles… En m’approchant, je découvre des colonies d’insectes jaunes vifs.
Quelle est donc cette espèce capable, à l’instar de la chenille du monarque, de résister à l’arsenal chimique de l’asclépiade ? Je vous donne un indice : elle se régale aussi du laurier rose, une autre Apocinaceae toxique.
Le chardon Roland, même s’il porte de solides épines, n’est pas un chardon, du moins pas au même titre que les Carduus et les Cirsium, car ce n’est pas une Asteraceae. Le panicaut champêtre (son autre nom vernaculaire) appartient à la famille de la carotte, du persil et du fenouil : les Apiaceae.
Comme toutes les Apiaceae, il est assidument visité par les pollinisateurs, intéressés par son nectar.
En Ile-de-France, Eryngium campestre est le seul représentant du genre. Il croît dans les prairies pâturées, les talus, les bords des champs, les jachères, sur sol calcaire.
On cultive dans les jardins d’autres espèces généralement plus colorées, comme Eryngium bourgatii et Eryngium planum, deux espèces montagnardes.
Ce sont de bonnes plantes pour des jardins d’allure un peu sauvage. Attention cependant, ces plantes peu exigeantes quant à la nature du sol se ressèment facilement, parfois même où on ne voudrait pas les voir, comme les caniveaux et les fissures de trottoirs…