L'actualité de la Nature

Deux « petits bleus »

En ile-de-France, on peut observer une bonne vingtaine d’espèces de papillons de la famille des Lycaenidae, dont certaines sont très rares. Elles sont souvent de détermination délicate.

Polyommatus icarus mâle – Cergy © CACP – Marion Poiret

Le plus commun d’entre eux, Polyommatus icarus, l’Azuré de la bugrane, fréquente nos prairies et pelouses urbaines, pour peu qu’il y trouve des Fabaceae, comme les trèfles ou les lotiers, nécessaires pour la nourriture de ses chenilles. Le mâle a le dessus des ailes bleu vif bordé de blanc, et chez la femelle elles sont brunes avec une rangée de petites taches orange. Or, un autre papillon de taille semblable fréquente les mêmes milieux et les deux sexes ressemblent beaucoup à  la femelle de Polyommatus icarus. Il s’agit d’Aricia agestis, alias le Collier de corail, dont les chenilles apprécient les érodiums et les géraniums de nos prairies.

Heureusement, il existe un critère facile pour distinguer ces deux espèces communes. Il suffit d’attendre que le papillon ferme ses ailes et d’observer sur l’aile postérieure l’orientation des deux points noirs que j’ai cerclés de rouge sur la planche ci-dessous :

A gauche Polyommatus icarus, l’Azuré de la bugrane – A droite Aricia agestis, le Collier de corail © CACP – Gilles Carcassès

Voici quelques autres vues de ces deux espèces :

Couple de Polyommatus icarus – Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
Polyommatus icarus femelle – Cergy © CACP – Gilles Carcassès
Couple d’Aricia agestis, le collier de corail © CACP – Gilles Carcassès

A l’avant, la femelle, avec son ventre rebondi. Le mâle la suit de près, la pointe de son abdomen dépasse de ses ailes.

Source :

Clé des Lycaenidae de Champagne-Ardennes, Romaric Leconte, Michel et Vincent Baudraz

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Quelques insectes du Fond de Vaux

Je connaissais le fond de veau, cette préparation culinaire à  la base de tant de savoureuses recettes de la cuisine bourgeoise. Le Fond de Vaux, c’est autre chose, un lieu-dit de Saint-Ouen l’Aumône, près de Vaux, hameau de Méry-sur-Oise. On y trouve de belles friches caillouteuses entretenues par des armées de lapins. Voici quelques-uns des insectes que nous y avons rencontrés :

Vanessa atalanta – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Le vulcain était bien trop occupé à  butiner les fleurs des aubépines pour se méfier du photographe.

Diaphora mendica – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

De la famille des Erebidae, l’écaille mendiante nous montre sa robe soyeuse et son collier de fourrure. La chenille de ce papillon de nuit très commun se nourrit de diverses plantes basses.

Adalia decempunctata – Saint-Ouen l’Aumône© CACP – Gilles Carcassès

Cette coccinelle à  dix points est tout près de son repas, de tendres pucerons sans doute du genre Hyadaphis, cachés dans une feuille enroulée de chèvrefeuille des haies.

Aricia agestis – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Le collier de corail voletait autour des érodiums et des géraniums, plantes hôtes de ses chenilles. Ici, on voit que c’est un mâle car son abdomen allongé dépasse de l’arrière des ailes.

Retrouvez nos articles :

Belles écailles

Le réveil du vulcain

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Collier de corail

Aricia agestis, le Collier-de-corail, ou Argus brun – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Un argus brun, qu’est-ce ça mange ?

Les friches sèches installées sur les sols sableux près de l’Université à  Neuville-sur-Oise sont propices au Collier-de-corail. Ce joli papillon de la famille des Lycaenidae y trouve en abondance les Erodium cicutarium (photo ci-dessous) que consomment ses chenilles. Celles-ci sont soignées par des fourmis de plusieurs espèces qui consomment leurs sécrétions et les protègent des parasitoà¯des et des petits arthropodes prédateurs.

Comment le reconnaître

Sur cette photo, c’est un couple qui se forme. La femelle (à  droite) a l’abdomen plus rebondi et les taches orange sont plus grandes. La marque noire au milieu de l’aile antérieure est également plus grande. L’abdomen du mâle est plus fluet, il atteint l’extrémité des ailes et se termine par un pinceau de poils. Chez les deux sexes, les lunules orange sont bien nettes et établies jusqu’à  l’avant de l’aile antérieure, ce qui n’est pas le cas chez la femelle de Polyommatus icarus (l’argus bleu) avec laquelle on peut les confondre.

En Ile-de-France, on voit voler deux générations de ce papillon : en mai et en juillet-aoà»t.

Bec-de-grue (Erodium cicutarium), plante-hôte du Collier-de-corail – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La fiche du Collier-de-corail dans l’Atlas des papillons de jour d’Ile-de-France, sur Cettia-idf