Cette minuscule bestiole aux ailes joliment zébrées sur une feuille de buis m’intrigue. Qu’est-ce donc ? Un puceron, un psylle ? Non, c’est un psoque ! Les psoques (les représentants de l’ordre des Psocoptères) sont des insectes peu évolués : ils existaient déjà il y a 250 millions d’années.
Ils se nourrissent de lichens, d’algues ou de champignons qui se développent sur les feuilles et les branches des arbres. Ce sont donc d’inoffensifs nettoyeurs.
Graphopsocus cruciatus est une espèce très commune et très facile à reconnaître avec son dessin caractéristique sur les ailes. On la rencontre sur de nombreuses espèces d’arbres et d’arbustes. On surnomme ce psoque le pou des arbres, en référence aux poux des livres qui sont d’autres espèces de psoques qui mangent des moisissures et vivent dans les maisons. Ceux-là n’ont pas d’ailes et ressemblent vaguement à des poux.
Que d’agitation vendredi 27 mai 2016 dans le parc du château de Menucourt ! Chants des grenouilles, des bernaches et des foulques ; têtards, tritons, charançons, petits polissons et moult questions…
C’est la dernière journée de la classe d’eau de l’école Louis Bourgeois de Menucourt. Nous avons l’opportunité d’observer avec les enfants du CP au CM², les petites bêtes qui peuplent l’étang et les bassins.
8h30, nous préparons le matériel : installation de la longue vue au-dessus du plan d’eau, pêche à l’épuisette dans l’un des bassins. 9h30, arrivée des bambins de l’école. Après quelques consignes, un premier groupe part regarder les oiseaux avec Gilles.
Un autre observe avec moi les bacs remplis d’eau dans lesquels nous avons disposé le produit de notre pêche… Là , parmi les crustacés, les mollusques et les insectes, le triton palmé fait fureur : « Wouah, regarde, des lézards d’eau ! ». « Ooh, ils sont trop mignons ! ».
Je les invite à chercher parmi nos figurants, la larve du triton. Agée de quelques jours, cette larve qui ressemble à un têtard de grenouille ne mesure que 8 mm ; elle est bigrement difficile à trouver.
Ces branchies extérieures qui lui donnent l’air un peu échevelé lui permettent de respirer et restent en place pendant le stade larvaire.
La nage des dytiques dans l’eau a également beaucoup de succès. Le mode de déplacement des larves très allongées est franchement comique : « mais pourquoi les petites pattes remuent-elles tout le temps ? ».
J’en profite pour faire un peu de pédagogie en leur faisant compter les pattes de ce coléoptère aquatique : « il y en a 2 sur le dytique, me répondent-ils… ». Aà¯e, ce n’était pas la réponse attendue ! Les pattes postérieures du dytique adulte, transformées pour la nage et frangées sont effectivement bien plus développées que les autres. Nouveau décompte ensemble : cette fois-ci, tout le monde est d’accord, il a bien 6 pattes, ni plus, ni moins, comme tous les autres insectes.
Je les emmène ensuite découvrir quelques habitants dans la végétation des berges de l’étang.
La femelle utilise également son rostre pour percer les capsules de l’Iris jusqu’au niveau des graines afin d’y introduire ses œufs.
Cet élégant coléoptère s’observe sur les rumex, ces plantes vivaces à larges feuilles proches de l’oseille. Il appartient à la famille des Apionidae. Ses larves consomment l’intérieur des tiges de ces plantes.
Son nom d’espèce frumentarium est en référence au froment. On pensait qu’il s’attaquait aux grains de blé. Il s’agit en fait d’une confusion avec une autre espèce dont l’adulte est vaguement rouge quand il est jeune. Encore un entomologiste qui avait mangé des graines !
Lors de nos participations à la Fête de la nature sur le territoire cergypontain, nous avons vécu cette année de très beaux moments, notamment l’accueil de plusieurs groupes de personnes handicapées à l’Ile de loisirs, et une visite riche en observations autour de l’étang du parc du château de Menucourt (le grèbe castagneux et son petit, le triton palmé du bassin, la parade nuptiale des canards…).
Le point d’orgue de cette semaine d’animations fut sans aucun doute la soirée à la découverte des chauves-souris organisée par la Ferme d’Ecancourt. Un public familial nombreux avait bravé la pluie fine pour venir découvrir la nature la nuit dans le parc du château de Menucourt. Dans l’orangerie, Florian avait préparé des jeux, des boissons chaudes, un éclairage aux chandelles et des petits gâteaux pour les enfants.
Ne manquez pas la visite nature gratuite du parc du château de Menucourt, samedi 21 mai 2016 après-midi, organisée dans le cadre de la Fête de la nature.
Les chargés de mission biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise vous feront découvrir des aspects étonnants de la nature dans cet espace préservé. Pour tous renseignements, rendez-vous sur le site de la Fête de la nature.
Attention, l’effectif est limité ! Pour s’inscrire à cette sortie, envoyez un message à biodiversite@cergypontoise.fr
A la mi-avril, nous avons appliqué le protocole de l’Observatoire participatif des vers de terre dans le parc du château de Menucourt, en creusant nos six trous de 20 cm par 20 cm sur 25 cm de profondeur. Nous les avons placé dans des milieux volontairement différents afin d’apprécier les variations d’abondance et de diversité des espèces.
Les mottes soigneusement émiettées à la main ont livré leurs vers de terre. Et voilà le classement : champion toutes catégories, la prairie. Les vers de terre sont en grand nombre et toutes les catégories sont représentées.
En seconde position vient la lisère forestière, puis le boisement et la prairie humide.
La pelouse arrive assez loin derrière.
Bon dernier, le massif de renouées du Japon : deux vers de terre seulement !
Voilà qui nous conforte dans nos préférences de gestion : la prairie héberge beaucoup plus de faune, y compris souterraine, que la pelouse régulièrement tondue.
En fouillant la terre d’un de nos trous creusé dans une prairie humide, nous avons vu courir ce carabe rouge et noir. Il s’agit très probablement de cette petite espèce fréquente dans les marais : Stenolophus teutonus.
Presque 4 cm de long : assurément, c’est une belle larve ! Elle était dans la terre d’une zone de friche au parc du château de Menucourt, sous une touffe d’herbe. On aperçoit ses trois paires de vraies pattes munies d’une griffe et plus loin sous l’abdomen ses fausses pattes qui l’aident dans sa progression souterraine. De sa chrysalide émergera un papillon de nuit assez discret aux ailes disposées en toit au repos. Les chenilles d’hépiales consomment les racines de nombreuses plantes, elles peuvent parfois causer des dégâts aux cultures. On ne compte dans cette famille que 9 espèces en France.
En soulevant l’écorce d’un tronc de robinier mort, à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, j’ai trouvé ce petit « mille-pattes ».
Mille pattes ? Pas vraiment, je n’en ai compté que trente pour celui-ci.
Pour s’y retrouver chez les mille-pattes (Chilopodes), il suffit de compter les pattes :
15 paires de pattes, les lithobies et les scutigères
21 à 23 paires, les scolopendres
plus de 25 paires, les géophiles
Les scutigères ont les pattes fines et très longues, on les trouve souvent dans les maisons des régions méditerranéennes. Ici, c’est donc une lithobie.
Les lithobies ont une paire de crochets venimeux situés sous leur tête, en fait c’est une paire de pattes modifiées. D’habitude, ces arthropodes sont très rapides (plus de 2 cm/seconde) et ne me permettent pas de leur tirer le portrait. Ce jour-là , la fraîcheur matinale modérait un peu les ardeurs de cet individu.
Rapides à la course et venimeux : vous l’aurez deviné, ce sont de grands chasseurs. Il paraît que leurs proies préférées sont les araignées et les grillons des bois.
Ce beau conifère au tronc élancé à l’écorce rouge, visible dans le parc du château de Marcouville à Pontoise, est un séquoia à feuilles d’if, originaire de la région côtière de Californie. Son écorce molle et épaisse est ignifuge ce qui lui permet de survivre aux incendies de forêt. Il peut atteindre 115 mètres de haut dans son pays d’origine et vivre très probablement plus de 1000 ans.
A un mètre du sol, dans une profonde fissure de son écorce nous découvrons ce gland, qui n’est pas venu là tout seul. C’est une « forge » de pic épeiche ou de sittelle. Ces oiseaux forestiers pratiquent ainsi pour décortiquer commodément les glands et les noisettes qu’ils ajoutent à leur menu en hiver.
La sittelle, pour établir son nid, réutilise d’anciennes loges de pics. Justement un couple de sittelle a été vu l’an dernier entrer et sortir d’un trou dans la partie haute du tronc de cet arbre.
Cette vue rapprochée permet de voir aussi les feuilles de ce sequoia semblables à celle de l’if.
Il existe un autre séquoia, aux feuilles en écailles comme les thuyas, c’est le séquoia géant (Sequoiadendraon giganteum). On peut en voir de beaux spécimens au parc du château de Menucourt.