L'actualité de la Nature

Morilles, ou pas morilles ?

Alors, 2016 sera-t-elle un bonne année pour les morilles ? A Cergy-Pontoise, on commence à  désespérer…
Mais cette jolie découverte est venue me réconforter.

Helvella monachella © Gilles Carcassès
Helvella monachella, l’helvelle petite-nonne – Cergy © Gilles Carcassès

Avec son chapeau marron foncé sur un pied blanc, cette helvelle printanière joue à  fausse-morille. Les mycologues locaux signalent sa rareté. Pourtant, le 19 avril 2016, j’en ai vu deux belles stations : dans la pelouse d’un square public de Cergy et à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. La consommation de cette espèce n’est pas recommandée, elle est même franchement toxique à  l’état cru.

Faute de morilles, je suis allé ramasser quelques mousserons de printemps, au parfum envoà»tant, en forêt de Saint-Germain-en-Laye.

Calocybe gambosa © Gilles Carcassès
Calocybe gambosa, le mousseron de printemps © Gilles Carcassès

En faisant ma cueillette, j’ai surpris ce Scaphidium quadrimaculatum, un beau coléoptère forestier amateur de champignons. J’ai pu faire une photo avant qu’il se laisse tomber dans les feuilles mortes.

Scaphidium quadrimaculatum © Gilles Carcassès
Scaphidium quadrimaculatum © Gilles Carcassès
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Scutellinia

© Gilles Carcassès
Scutellinia © Gilles Carcassès

Non, ce n’est pas une méduse d’eau douce, ni une plante carnivore, ni un coussin de belle-mère et encore moins le nid douillet de la galinette cendrée.

Il s’agit d’une Scutellinia scutellata, sorte de petite pézize à  la marge ciliée, un champignon donc. Et même un ascomycète. Il pousse sur les bois décomposés et gorgés d’eau.

Je l’ai trouvé sur le tronc pourri d’un grand peuplier mort couché dans l’eau, dans une partie marécageuse du parc de Grouchy à  Osny.

Merci à  tous ceux qui ont participé et bravo à  ceux qui avaient trouvé le bon genre.

Sous-bois marécageux au parc de Grouchy à  Osny © Gilles Carcassès
Sous-bois marécageux au parc de Grouchy © Gilles Carcassès
Troupe de Scutellinia sur un tronc de peuplier pourri © Gilles Carcassès
Troupe de Scutellinia scutellata sur un tronc de peuplier pourri – Osny © Gilles Carcassès
Scutellinia scutellata © Marie-Louise Arnaudy
Scutellinia scutellata au microscope © Marie-Louise Arnaudy

Un grand merci à  Marie-Louise Arnaudy, du Club Mycologique Conflanais qui a aidé à  la détermination de l’espèce par un examen au microscope : les asques contiennent 8 spores elliptiques de 13 x 20 microns, les paraphyses sont élargies au sommet et (détail non visible sur cette vue) les poils sombres de la marge ont une base fourchue.

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La belle oreille de cochon

Disciotis venosa - Pontoise © Gilles Carcassès
Disciotis venosa – Pontoise © Gilles Carcassès

La belle oreille de cochon que voilà  ! C’est l’un des surnoms de la pézize veinée, alias Disciotis venosa, la plus grande de nos pézizes. Ce spécimen, observé près de la Viosne à  Pontoise, mesurait 8 centimètres de diamètre. Sans doute à  cause du froid, je n’ai pas senti son odeur caractéristique qui rappelle l’eau de Javel.

C’est l’un des champignons printaniers les plus précoces, il devance de quinze jours environ l’arrivée des premières morilles.

 

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Retour sur la sortie champignons du 13 novembre 2015 à  Menucourt

Au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès
Au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès

Nous étions une bonne petite troupe de 19 personnes le 13 novembre 2015, prêts à  affronter le crachin pour une exploration mycologique de la partie forestière du parc du château de Menucourt, organisée par le Club Mycologique Conflanais.

Peu d’espèces à  cause du temps trop sec ces dernières semaines, mais nous avons trouvé de beaux spécimens d’Ascocoryne et plusieurs petits ascomycètes de détermination délicate. Un vénérable hêtre mort debout nous a réservé une belle surprise : de superbes touffes du rare Phyllotopsis nidulans.

La mort du vieux hêtre © Gilles Carcassès
La mort du vieux hêtre © Gilles Carcassès
Phyllotospsis rutilans © Gilles Carcassès
Phyllotopsis nidulans © Gilles Carcassès

Phyllotopsis nidulans appartient à  la famille des pleurotes. Les Canadiens prétendent qu’il sent la moufette. Je ne peux pas confirmer, j’ai oublié de le renifler.

Myxomycète sur Cantharellus tubaeformis © Gilles Carcassès
Myxomycète sur Cantharellus tubaeformis © Gilles Carcassès

Un myxomycète dévorant une chanterelle en tube a provoqué l’émotion générale. Serait-ce un Leocarpus ?

Hapalopilus rutilans © Gilles Carcassès
Hapalopilus rutilans © Gilles Carcassès

Plus loin nous attendait sur une souche, Hapalopilus rutilans qui fait mentir l’adage assassin qui prétend que les champignons poussant sur le bois ne sont jamais dangereux. Sa consommation provoque des troubles neurologiques et colore l’urine en violet. Après que j’eus humé ce champignon à  l’odeur incertaine, Marie-Louise a annoncé qu’inhaler ses fines spores pouvait être néfaste pour la santé. Finalement, j’ai survécu.

Table de détermination © Gilles Carcassès
Table de détermination © Marion Poiret

La mise en commun des récoltes des participants à  la fin de la sortie a permis d’animer une séance de détermination collective.

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Les ascomycètes nous en font voir de toutes les couleurs

Les truffes, les pézizes, les morilles et l’ergot de seigle sont les plus célèbres des ascomycètes, mais il en existe de très nombreuses autres espèces, souvent petites et diversement colorées. Cette classe représente à  elle seule les trois quarts des espèces de champignons. Leur caractéristique commune réside dans le fait que leurs spores sont enfermées dans des asques. Ce critère requiert une observation au microscope. Les surfaces fertiles des ascomycètes ne sont pas organisées en pores, ni en lames, comme les cèpes ou les girolles qui sont des basidiomycètes. La détermination des ascomycètes est ardue, elle repose essentiellement sur l’observation microscopique.

Ascomycète sur une feuille morte © Gilles Carcassès
Lachnum virgineum sur une feuille de noisetier – Menucourt © Gilles Carcassès

Ces minuscules coupelles blanches sur cette feuille morte de noisetier sont les fructifications d’un champignon ascomycète.

Ascomycète jaune sur une souche © Gilles Carcassès
Orbilia delicatula sur une souche – Menucourt © Gilles Carcassès

Voici une espèce jaune qui dévore une souche de bouleau.

Ascocoryne © Gilles Carcassès
Ascocoryne – Menucourt © Gilles Carcassès

Les Ascocoryne sont aussi des champignons ascomycètes lignivores, ils présentent de belles teintes roses ou mauves et des formes étranges.

Chlorociboria © Gilles Carcassès
Chlorociboria – Rosny-sur-Seine © Gilles Carcassès

Les Chlorociboria en décomposant le bois le teintent en bleu-vert soutenu. Le bois ainsi coloré, avant qu’il ne soit trop pourri, peut être utilisé en marqueterie. On trouve facilement ce champignon en retournant le bois tombé, dans les lieux humides.

Sarcoscypha coccinea © Gilles Carcassès
Sarcoscypha coccinea – Menucourt © Gilles Carcassès

La pézize écarlate aime beaucoup le bois des branches mortes de noisetiers. C’est l’un des rares champignons que l’on peut rencontrer en hiver.

Les ascomycètes

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Retour sur l’atelier mycologie du 3 novembre 2015 à  la Faisanderie de Sénart

Mardi 3 novembre 2015, Natureparif avait convié les membres du réseau « Education Biodiversité Ile-de-France » à  un atelier mycologie animé par René Chalange, président de la Société Mycologique de France. En expert passionné, il a su nous faire toucher du doigt toute la richesse et la diversité du monde des champignons (17 000 espèces en France, sans compter les microscopiques).

Bolbitius vitellinus © Gilles Carcassès
Bolbitius vitellinus © Gilles Carcassès

Ces petits champignons se développent sur les débris végétaux et les crottins. Bolbitius vitellinus est une espèce saprophyte qui participe activement à  la dégradation de la matière organique. Son nom évoque la couleur jaune d’œuf de son chapeau.

Lycoperdon perlé © Gilles Carcassès
Le lycoperdon perlé (Lycoperdon perlatum) © Gilles Carcassès

Le lycoperdon perlé : un champignon qui sait faire des « ronds de fumée » ! Ses spores très légères s’échappent par l’orifice qui se crée au sommet du champignon arrivé à  maturité, lorsqu’il est bousculé ou écrasé. Attention cependant, certaines personnes allergiques peuvent être incommodées par ces nuages de spores.

Leocarpus fragilis © Gilles Carcassès
Un myxomycète, sans doute Leocarpus fragilis © Gilles Carcassès

Les mycologues s’intéressent traditionnellement aux myxomycètes, bien qu’il ne s’agisse pas de champignons. Les myxomycètes, proches des amibes, ont une phase de reproduction qui passent par une forme fixée. Ces petites bourses brunes sur cette branche morte vont bientôt libérer leurs spores.

Boletus edulis © Gilles Carcassès
Boletus edulis, le cèpe de Bordeaux © Gilles Carcassès

J’aurais fait sensation si j’avais trouvé ce joli cèpe (sorti tout droit de mes archives photographiques de septembre) ! Car la forêt de Sénart était désespérément sèche. Heureusement, il nous restait bon nombre d’espèces de champignons sur les souches et le bois mort : Xylaria hypoxylon, Panellus stipticus par exemple.

Ce cèpe est un champignon mycorhizien : son mycelium est associé aux racines des arbres. Il peut pousser en symbiose avec les chênes, les hêtres, les châtaigniers, les épicéas… D’autres champignons ont des affinités plus exclusives, ainsi, parmi les 892 espèces de champignons que l’on peut trouver en compagnie du pin sylvestre, 186 espèces sont inféodées à  ce conifère. Encore faut-il laisser aux arbres le temps de développer tout ce potentiel de biodiversité tout au long de leur vie, de leur naissance jusqu’à  leur sénescence.

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Champignons bioluminescents

Xylaria hypoxylon © Gilles Carcassès
Xylaria hypoxylon est très commun sur les souches – forêt de Sénart © CACP – Gilles Carcassès

Ce petit champignon très coriace est bioluminescent : il brille jour et nuit ! Il faut semble-t-il une chambre noire et un appareil photo en pose longue pour en percevoir la lumière. A quoi cela lui sert-il ? Mystère… Certains animaux perçoivent-ils cette faible lumière et participent-ils à  la dissémination du champignon ?

D’autres champignons lignivores ont le même pouvoir étrange.

Armillaria mellea © Gilles Carcassès
Armillaria mellea au pied d’un bouleau – Boisemont CACP – © Gilles Carcassès

C’est le cas de l’armillaire couleur de miel, responsable du pourridié qui attaque les racines des vignes et des arbres fruitiers. C’est le mycélium dans le bois pourri qui est luminescent. Je connais de solides gaillards qui consomment ces champignons réputés pour le moins indigestes, voire toxiques. Peut-être en espèrent-ils des idées lumineuses ?

Cordons mycéliens d'armillaire - Menucourt © Gilles Carcassès
Cordons mycéliens d’armillaire – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Ces cordons mycéliens d’armillaire s’étaient développés sous l’écorce d’un arbre. L’arbre en est mort, et l’écorce est tombée. L’armillaire a fini par mourir et ces cordons noircis ne risquent plus de briller dans la nuit. D’autres espèces de champignons ont pris la relève pour décomposer le bois mort.

Panellus sipticus © Gilles Carcassès
Panellus stipticus – forêt de Sénart © CACP – Gilles Carcassès

On pourrait confondre cet autre champignon lignivore avec un jeune pleurote. Mais il est extrêmement amer : peu de risque de le consommer et de s’empoisonner avec.

Panellus stipticus croît un peu partout dans le monde ; les spécimens de l’Est des Etats-Unis sont particulièrement bioluminescents : leurs lames brillent dans la nuit !

Retrouvez nos articles :

Pleurotes en huître

Du monde sous les écorces

Voir aussi :

Notre participation à  l’émission de E=M6 sur les champignons bioluminescents

 Source :

Champignons lumineux, sur le site Bionique

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Qui mange les champignons ?

Pour récolter de beaux champignons, il faut les trouver avant les petites bêtes de la forêt qui les grignotent ou les perforent.

De tous les animaux qui consomment les champignons, les plus gourmandes sont incontestablement les limaces.

Amanite rougissante © Gilles Carcassès
Amanita rubescens, l’amanite rougissante © Gilles Carcassès

Cette espèce d’amanite a la particularité de rougir sous la morsure de la limace.

Boletus erythropus © Gilles Carcassès
Boletus erythropus © Gilles Carcassès

C’est encore une limace qui a entamé ce bolet à  pied rouge.

De nombreuses espèces de coléoptères consomment des champignons. Voici un spécimen d’une jolie espèce peu fréquente trouvé dans la forêt régionale de Rosny-sur-Seine. C’est un amateur de champignons sans lamelles.

Scaphidium quadrimaculatum © Gilles Carcassès
Scaphidium quadrimaculatum © Gilles Carcassès

Parmi les mouches, les Suillia sont connues des trufficulteurs, car leurs larves consomment ces champignons souterrains. Le vol de ponte de la femelle peut d’ailleurs indiquer à  un observateur patient l’emplacement d’une truffe. On rencontre aussi les Suillia sur d’autres espèces de champignons comme les russules.

Suillia gigantea © Gilles Carcassès
Suillia gigantea © Gilles Carcassès
Ces Mycetophilidae s'intéressent à  ce cèpe de Bordeaux déjà  bien entamé par une limace. © Gilles Carcassès
Ces Mycetophilidae s’intéressent à  un cèpe de Bordeaux déjà  bien entamé par une limace. © Gilles Carcassès

Beaucoup de larves de diptères rendent les champignons « véreux ». Juste retour des choses, des champignons sont capables de tuer des mouches.

Entomophtorale parasitant une drosophile © Gilles Carcassès
Entomophtorale parasitant une drosophile © Gilles Carcassès

Une spore d’entomophtorale a germé sur ce moucheron posé sur une bouteille d’eau minérale, et en quelques jours, le mycélium a envahi le corps de l’insecte. Le champignon sporule alors à  la surface du cadavre (bourrelets blancs sur l’abdomen).

Insectes et champignons

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Expo champignons

Amanita muscaria, l'amanite tue-mouches © Gilles Carcassès
Amanita muscaria, l’amanite tue-mouches, fréquente sous les bouleaux © Gilles Carcassès

expoNe manquez pas le rendez-vous annuel du Club Mycologique Conflanais ! Une grande exposition de tous les champignons que l’on peut rencontrer en ce moment dans les environs, complétée cette année par trois conférences :

  •  – samedi 7 novembre 2015 à  15 h par Marc Bunout – les abeilles : indispensables pollinisatrices
  • – dimanche 8 novembre 2015 à  15h par Marc Bunout – les amanites, pour le pire et le meilleur
  • – dimanche 8 novembre 2015 à  16 h par Alain Martinet – les champignons, ça se mange ? Oui mais non !

C’est à  la MJC les Terrasses à  Conflans et l’entrée est libre.

Notre reportage sur l’exposition 2014

 

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La léotie lubrique

Leotia © Gilles Carcassès
Leotia lubrica, la léotie lubrique – Boisemont © Gilles Carcassès

La léotie lubrique se cache dans la mousse. Ce petit champignon ressemble à  un clou jaune très visqueux. Ce toxique ne doit pas être confondu avec une jeune chanterelle en tube, d’autant plus qu’il pousse dans les mêmes stations.

Ce fut l’une des espèces peu communes découvertes en forêt de Boisemont mercredi 21 octobre 2015 lors de la sortie champignons organisée par la Maison de la Nature de Vauréal et animée par les membres du Club Mycologique Conflanais.

Craterellus tubaeformis, la chanterelle en tube © Gilles Carcassès
Craterellus tubaeformis, la chanterelle en tube – Boisemont © Gilles Carcassès
La chanterelle en tube, bon comestible, présente des plis sous le chapeau.
Macrotyphula fistulosa, la clavaire fistuleuse © Gilles Carcassès
Macrotyphula fistulosa, la clavaire fistuleuse – Boisemont © Gilles Carcassès
Un champignon sur talons aiguilles ! Cette autre curiosité croît sur le bois pourri, surtout sur le bouleau.
A la fin de la sortie, Marie-Louise Arnaudy, présidente du Club Mycologique Conflanais a donné d’intéressantes explications sur les champignons rassemblés par le public.
Marie-Louise Arnaudy à  Boisemont le 21 10 2015 © Gilles Carcassès
Marie-Louise Arnaudy à  Boisemont le 21 octobre 2015 © Gilles Carcassès
Les participants ont ainsi pu apprendre tous les critères pour reconnaître les dangereuses amanites panthère et tue-mouches.