L'actualité de la Nature

Retour sur une sortie champignons au parc de Grouchy le 6 mars 2019

Qui a dit « Les champignons, c’est uniquement en automne » ? Un groupe de membres de l’association Chemins et Rencontres d’Eragny-sur-Oise est venu prouver le contraire au parc du château de Grouchy mercredi 6 mars 2019, sous la houlette de Marie-Louise Arnaudy, mycophile expérimentée.

Sortie champignons – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Emilie Périé

Les nombreux troncs morts et tas de bois au bord des chemins ont permis de faire de belles observations de champignons spécialistes de ces milieux :

Collybie à  pied velouté, Flammulina velutipes – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Ce champignon réputé comestible ressemble beaucoup à  un faux frère très toxique : méfiance ! En cliquant sur la photo, on peut vérifier l’aspect finement velouté du pied.

Tramète versicolore, Trametes versicolor – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Le chapeau de la tramète versicolore présente des variations de gris et de noir, parfois avec du bleu. Chez les tramètes, le dessous du chapeau est percé d’une multitude de pores de petite taille.

Rhizomorphes de l’armillaire couleur de miel, Armillaria mellea – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Les rhizomorphes, filaments indurés de mycélium, sont partis à  l’assaut d’un vieux tronc mort de peuplier, juste sous l’écorce. Il paraît que quand il est jeune ce mycélium est bioluminescent !

Coprin micacé, Coprinellus micaceus – Osny © CACP – Emilie Périé

Fragile et gracieux, le coprin micacé pousse en touffes serrées sur le bois mort et les vieilles souches. Il doit son nom aux peluches d’aspect micacé qui ornent son chapeau. En vieillissant ce champignon noircit beaucoup.

La sortie a aussi été l’occasion d’écouter et de reconnaître les chants des oiseaux forestiers : la sittelle torchepot, le rouge-gorge, le troglodyte mignon, le pinson, le geai des chênes…

L’examen de troncs tombés a permis de rencontrer quelques habitants du bois pourri cachés sous les écorces : la rhagie inquisitrice, un carabe, le petit silphe noir, une larve de tipule, des cloportes, des diplopodes, des collemboles sauteurs, des iules nonchalantes et d’autres mille-pattes.

Polydesmidae © CACP – Gilles Carcassès

Les Polydesmidae sont des diplopodes : ils ont deux paires de pattes par segment.

Rhagium inquisitor – Osny © CACP – Gilles Carcassès

La rhagie inquisitrice est un longicorne inféodé au bois mort des conifères. On trouve facilement l’adulte sous les écorces d’épicéa en hiver.

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Champignons bioluminescents

Xylaria hypoxylon © Gilles Carcassès
Xylaria hypoxylon est très commun sur les souches – forêt de Sénart © CACP – Gilles Carcassès

Ce petit champignon très coriace est bioluminescent : il brille jour et nuit ! Il faut semble-t-il une chambre noire et un appareil photo en pose longue pour en percevoir la lumière. A quoi cela lui sert-il ? Mystère… Certains animaux perçoivent-ils cette faible lumière et participent-ils à  la dissémination du champignon ?

D’autres champignons lignivores ont le même pouvoir étrange.

Armillaria mellea © Gilles Carcassès
Armillaria mellea au pied d’un bouleau – Boisemont CACP – © Gilles Carcassès

C’est le cas de l’armillaire couleur de miel, responsable du pourridié qui attaque les racines des vignes et des arbres fruitiers. C’est le mycélium dans le bois pourri qui est luminescent. Je connais de solides gaillards qui consomment ces champignons réputés pour le moins indigestes, voire toxiques. Peut-être en espèrent-ils des idées lumineuses ?

Cordons mycéliens d'armillaire - Menucourt © Gilles Carcassès
Cordons mycéliens d’armillaire – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Ces cordons mycéliens d’armillaire s’étaient développés sous l’écorce d’un arbre. L’arbre en est mort, et l’écorce est tombée. L’armillaire a fini par mourir et ces cordons noircis ne risquent plus de briller dans la nuit. D’autres espèces de champignons ont pris la relève pour décomposer le bois mort.

Panellus sipticus © Gilles Carcassès
Panellus stipticus – forêt de Sénart © CACP – Gilles Carcassès

On pourrait confondre cet autre champignon lignivore avec un jeune pleurote. Mais il est extrêmement amer : peu de risque de le consommer et de s’empoisonner avec.

Panellus stipticus croît un peu partout dans le monde ; les spécimens de l’Est des Etats-Unis sont particulièrement bioluminescents : leurs lames brillent dans la nuit !

Retrouvez nos articles :

Pleurotes en huître

Du monde sous les écorces

Voir aussi :

Notre participation à  l’émission de E=M6 sur les champignons bioluminescents

 Source :

Champignons lumineux, sur le site Bionique