L'actualité de la Nature

La saison des champignons

Après les épisodes pluvieux de ce mois de septembre, ça y est, la saison des champignons est lancée ! Ne comptez pas sur moi pour vous donner des trucs infaillibles pour reconnaître les champignons comestibles, il n’en existe pas. Seule la connaissance approfondie des espèces permet de sécuriser une cueillette.

La détermination des champignons fait appel à  tous les sens : l’odeur, la consistance, la densité, le toucher et parfois le goà»t sont des critères essentiels pour distinguer bon nombre d’espèces. L’aspect et la couleur peuvent varier considérablement selon le sol, la région ou l’humidité ambiante. Il faut donc apprendre à  reconnaître les espèces dans différentes conditions. La présence de certains arbres ou de plantes particulières à  proximité sont aussi des indices importants. Cela est particulièrement vrai pour les champignons mycorhiziens qui entretiennent des relations symbiotiques avec les racines de certains arbres.

Les mycologues sérieux, bien sà»r, vous diront qu’on n’est vraiment certain de la détermination d’une espèce qu’avec l’examen au microscope de l’ornementation des spores et les réactifs chimiques…

Pour reconnaître les champignons

En résumé, pour reconnaître les champignons, il faut prendre le temps d’apprendre auprès de spécialistes ou d’amateurs chevronnés. Cela se faisait autrefois par une patiente transmission familiale, cela peut se faire aussi en participant activement à  des sorties de sociétés de mycologie.

Je vous présente quelques-unes de mes trouvailles de ces jours derniers :

Lepiota acutesquamosa © CACP – Gilles Carcassès

Tentante, cette lépiote ? Elle est toxique !

Cortinarius violaceus © CACP – Gilles Carcassès

Le cortinaire violet : à  rejeter sans hésitation car certains cortinaires sont mortels !

Geastrum sp. © CACP – Gilles Carcassès

Un géastre : comme personne, semble-t-il, n’a fait l’expérience d’en manger de grosses quantités, on ne sait pas dans quelles atroces souffrances on meurt, ou s’il est sans danger…

Ah oui, j’oubliais, de nombreux champignons ont tendance à  concentrer les métaux lourds et les éléments radioactifs du sol, et en raison d’intolérances individuelles, certains bons comestibles provoquent des indispositions plus ou moins sévères chez certaines personnes.

Alors, prudence, prudence !

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La pézize orangée

La pézize ornagée
La pézize orangée – forêt de Marly © Gilles Carcassès

Les bucherons sont passés par là  et dans la terre remuée des ornières apparaissent, pour le régal des yeux, ces petites coupes d’un orange vif.

Aleuria aurantia, la pézize orangée, pousse souvent en troupes dans des situations éclairées, de juin à  novembre, sur des sols humides et remaniés, souvent après le passage d’engins. Ainsi donc, une biodiversité particulière peut s’exprimer après des interventions humaines.

Cet ascomycète que les anglais nomment « le champignon peau d’orange » est très commun en Europe et en Amérique du Nord.

La fiche de la pézize orangée par le Club Mycologique Conflanais

Notre article « Les ascomycètes nous en font voir de toutes les couleurs »

 

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Trois champignons violets

© Gilles Carcassès
Laccaria amethystina – Boisemont © Gilles Carcassès

Le laccaire améthyste a un pied trop fibreux pour être consommé. On peut facilement confondre les exemplaires peu colorés de cette espèce avec deux champignons toxiques de petite taille également, Mycena pura et Inocybe geophylla lilacina. Donc, la plus grande prudence s’impose !

© Gilles Carcassès
Cortinarius violaceus – Boisemont © Gilles Carcassès

Le cortinaire violet n’est pas très fréquent. Cette belle espèce affectionne les hêtres. Il est fortement déconseillé de consommer des cortinaires car certaines espèces  de cette famille sont très toxiques. On aperçoit à  mi-hauteur de son pied des fibrilles sombres et allongées qui sont les restes de la cortine qui unissait le chapeau au pied, dans la jeunesse de ce champignon.  Attention : ce détail n’est pas toujours très visible. Au moindre doute : à  rejeter ! Mieux, n’y touchez pas, c’est une espèce rare.

© Gilles Carcassès
Lepista nuda – Boisemont © Gilles Carcassès

Le pied bleu est un champignon de fin de saison au goà»t fruité pas très délicat. Certaines personnes le digèrent mal. Et il a, dit-on, la capacité de concentrer le plomb et les nucléides radioactifs.

Alors, si vous voulez régaler votre famille sans prendre de risques, vous trouverez au marché d’excellents champignons de couche. N’oubliez pas que chaque année des ramasseurs de champignons imprudents décèdent en France pour avoir consommer leur récolte. Et d’autres en gardent de graves séquelles invalidantes. Bon appétit.

Les conseils de l’ANSES sur la cueillette des champignons

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L’aventure du gros cèpe

Boletus edulis © Gilles Carcassès
Boletus edulis © Gilles Carcassès

Celui-là , je l’ai vu de loin au bord de l’allée forestière. 400 grammes, c’est déjà  honorable pour un cèpe ! Ses petits frères ont fait le régal de ma famille, poêlés au beurre et accompagnés d’un petit verre de Muscat de Beaumes-de-Venise. Mais ce gros-là , je l’ai réservé pour Marie-Louise : il est « Boletus edulis » sous les projecteurs de l’exposition annuelle de champignons du Club Mycologique Conflanais. Vous pouvez encore visiter cette belle exposition aujourd’hui dimanche 16 octobre jusqu’à  18 heures. C’est gratuit et ça vaut le détour.

A la MJC de Conflans les 15 et octobre 2016, l'exposition de champignons © Gilles Carcassès
A la MJC de Conflans les 15 et 16 octobre 2016, l’exposition de champignons © Gilles Carcassès

On se presse autour des tables pour admirer tous les specimens étiquetés par les bénévoles de l’association. Le gros cèpe connaît son heure de gloire. Et où l’avez-vous trouvé ? Euh, en forêt…

Grifola frondosa © Gilles Carcassès
Grifola frondosa © Gilles Carcassès

Tiens, ils ont trouvé une « poule des bois ». Grifola frondosa pousse au pied des chênes, ce champignon peut atteindre 50 cm et peser jusqu’à  10 kg. En Europe de l’Est, on l’appelle « champignon-mouton ».

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Exposition de champignons 2016 à  Conflans

expo-champignons

Comme chaque automne, le Club Mycologique Conflanais organise son exposition annuelle de champignons, à  la MJC Les terrasses à  Conflans. Une occasion unique pour découvrir les champignons de notre région et bénéficier des conseils des bénévoles passionnés et très compétents de cette association.

Deux conférences sont prévues dans le cadre de cette manifestation :

  • samedi à  15 h Champignons cavernicoles par Marie-Louise Arnaudy
  • dimanche à  15 h Des ( vilains ) insectes … et des hommes par Alain Martinet

    Clathrus ruber © Gilles Carcassès
    Clathrus ruber © Gilles Carcassès

Ces Clathrus ruber ont été vus ces jours-ci dans les jardins de l’école Du Breuil à  Paris. Leur odeur cadavérique attire de nombreuses espèces de mouches, dont celle belle Cynomya mortuorum, aux joues mordorées.

Cynomya mortuorum © Gilles Carcassès
Cynomya mortuorum  sur un « œuf » de Clathrus ruber © Gilles Carcassès
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Cœur de sorcière

Clathrus ruber - Paris © Laurent Renault
Clathrus ruber – Paris © Laurent Renault

Il n’y a pas que des exotiques qui poussent sur le bois broyé. Ce clathre grillagé, nommé aussi cœur de sorcière, est indigène et peut proliférer un peu partout sur les paillages de massifs d’arbustes. C’est ce qui s’est passé dans le fruticetum (collection d’arbustes) de l’école Du Breuil cette année au mois de juin. Comme les autres membres de sa famille, son odeur repoussante attire les mouches qui disperseront ses spores.

Clathrus ruber viellissants © Laurent Renault
Clathrus ruber viellissants © Laurent Renault

On rencontre parfois en forêt une espèce voisine d’origine australienne, Clathrus archeri. Ce champignon, qui sort également d’un œuf, se déploie en forme d’étoile de mer. Il est arrivé en France avec de la laine de moutons en provenance d’Australie, dans les Vosges et dans le Bordelais à  l’époque de la première guerre mondiale. il a depuis largement colonisé l’Europe.

Clathrus archeri © Gilles Carcassès
Clathrus archeri © Gilles Carcassès
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La rouille de l’ortie

Contrairement aux apparences, ceci n’est pas une chenille !

Puccinia urticaria - Cergy © Gilles Carcassès
Puccinia urticata – Cergy © Gilles Carcassès

Puccinia urticata est une rouille. Ce champignon parasite est responsable de ces galles déformantes que l’on rencontre parfois le long des tiges ou sous les feuilles de l’ortie dioà¯que. On voit ici les spores, couleur de rouille, qui commencent à  sortir des écidies. Son cycle de vie nécessite un deuxième hôte, un carex dont il parasite les feuilles.

© Gilles Carcassès
La rouille de l’ortie – détail © Gilles Carcassès

Il existe d’autres espèces de rouilles dépendant obligatoirement de deux hôtes (on les dit hétéroxènes) : la rouille noire du blé et de l’épine-vinette (Berberis vulgaris) est bien connue, la gravité des dommages qu’elle peut occasionner aux récoltes de blé est la raison de la quasi-disparition des épines-vinettes qui ont on fait l’objet de mesures d’éradication dans les campagnes.

On peut citer aussi les couples suivants hébergeant des rouilles hétéroxènes : la clématite sauvage et le chiendent, le groseillier et les carex, l’arum tacheté et la baldingère, l’adoxa et les balsamines, la bourdaine et les graminées, le poirier et le genévrier…

D’autres rouilles font tout leur cycle de développement sur la même plante, c’est le cas par exemple de la rouille du rosier.

Phragmidium mucronatum sur l'églantier © Gilles Carcassès
Phragmidium mucronatum, ici sur un églantier © Gilles Carcassès

Les maladies cryptogamiques par Les jardins de Noé

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Samedi 21 mai 2016 : sortie nature au parc du château de Menucourt

Ne manquez pas la visite nature gratuite du parc du château de Menucourt, samedi 21 mai 2016 après-midi, organisée dans le cadre de la Fête de la nature.

Oreilles de Judas - parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès
Oreilles de Judas – parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès
Foulque © Gilles Carcassès
Foulque © Gilles Carcassès

Les chargés de mission biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise vous feront découvrir des aspects étonnants de la nature dans cet espace préservé. Pour tous renseignements, rendez-vous sur le site de la Fête de la nature.

Attention, l’effectif est limité ! Pour s’inscrire à  cette sortie, envoyez un message à  biodiversite@cergypontoise.fr

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Morilles, ou pas morilles ?

Alors, 2016 sera-t-elle un bonne année pour les morilles ? A Cergy-Pontoise, on commence à  désespérer…
Mais cette jolie découverte est venue me réconforter.

Helvella monachella © Gilles Carcassès
Helvella monachella, l’helvelle petite-nonne – Cergy © Gilles Carcassès

Avec son chapeau marron foncé sur un pied blanc, cette helvelle printanière joue à  fausse-morille. Les mycologues locaux signalent sa rareté. Pourtant, le 19 avril 2016, j’en ai vu deux belles stations : dans la pelouse d’un square public de Cergy et à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. La consommation de cette espèce n’est pas recommandée, elle est même franchement toxique à  l’état cru.

Faute de morilles, je suis allé ramasser quelques mousserons de printemps, au parfum envoà»tant, en forêt de Saint-Germain-en-Laye.

Calocybe gambosa © Gilles Carcassès
Calocybe gambosa, le mousseron de printemps © Gilles Carcassès

En faisant ma cueillette, j’ai surpris ce Scaphidium quadrimaculatum, un beau coléoptère forestier amateur de champignons. J’ai pu faire une photo avant qu’il se laisse tomber dans les feuilles mortes.

Scaphidium quadrimaculatum © Gilles Carcassès
Scaphidium quadrimaculatum © Gilles Carcassès
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Scutellinia

© Gilles Carcassès
Scutellinia © Gilles Carcassès

Non, ce n’est pas une méduse d’eau douce, ni une plante carnivore, ni un coussin de belle-mère et encore moins le nid douillet de la galinette cendrée.

Il s’agit d’une Scutellinia scutellata, sorte de petite pézize à  la marge ciliée, un champignon donc. Et même un ascomycète. Il pousse sur les bois décomposés et gorgés d’eau.

Je l’ai trouvé sur le tronc pourri d’un grand peuplier mort couché dans l’eau, dans une partie marécageuse du parc de Grouchy à  Osny.

Merci à  tous ceux qui ont participé et bravo à  ceux qui avaient trouvé le bon genre.

Sous-bois marécageux au parc de Grouchy à  Osny © Gilles Carcassès
Sous-bois marécageux au parc de Grouchy © Gilles Carcassès
Troupe de Scutellinia sur un tronc de peuplier pourri © Gilles Carcassès
Troupe de Scutellinia scutellata sur un tronc de peuplier pourri – Osny © Gilles Carcassès
Scutellinia scutellata © Marie-Louise Arnaudy
Scutellinia scutellata au microscope © Marie-Louise Arnaudy

Un grand merci à  Marie-Louise Arnaudy, du Club Mycologique Conflanais qui a aidé à  la détermination de l’espèce par un examen au microscope : les asques contiennent 8 spores elliptiques de 13 x 20 microns, les paraphyses sont élargies au sommet et (détail non visible sur cette vue) les poils sombres de la marge ont une base fourchue.