Une promeneuse m’a parlé d’un fruit étrange qu’elle a trouvé sous un arbre à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. Sur ses indications, j’ai reconnu un groupe de Maclura pomifera près de la base nautique.
Cet arbre de petite taille nous vient d’Amérique du Nord.
Son fruit non comestible de la taille d’une orange a de quoi surprendre. C’est ce qui fait l’intérêt décoratif de cette espèce parfois plantée dans les parcs. Aux Etats-Unis, on en fait aussi des haies taillées.
Les indiens de la tribu des Osages utilisaient le latex que contient cette plante pour leurs peintures corporelles et pour teindre leurs vêtements. Il paraît que cela teint la peau en jaune. Je n’ai pas essayé. Le bois est très dur, il servait à la confection d’arcs et de poteaux.
En avance pour mon cours à l’Université de Cergy-Pontoise, je fouine dans les parages à la recherche de quelque sujet de nature à photographier. Dans le coin d’un ancien parking en enrobé encombré de pierres éparses, je trouve un rassemblement d’une vingtaine de coquilles d’escargots petits gris. Iraient-ils tous mourir en cachette dans cet endroit secret ? Pas vraiment, ils sont morts de mort violente : ces coquilles sont fracassées ! Alors, qui donc est le tueur d’escargots en série qui sévit à Neuville-sur-Oise ?
Un oiseau sait extraire le mollusque de sa coquille : c’est la grive musicienne. Elle saisit la coquille dans son bec en la prenant par l’ouverture et la frappe violemment sur une surface dure : une pierre plate, une bordure de jardin, le chaperon d’un muret… La grive musicienne, quand elle trouve une bonne enclume y rapporte ses escargots pour les manger. Cette habitude explique les concentrations de coquilles cassées que l’on trouve parfois dans les jardins.
Elle pratique souvent ainsi lorsque le sol est trop sec et qu’elle ne peut plus accéder aux vers de terre qui font à la belle saison une part importante de son alimentation. La grive musicienne consomme aussi des fruits. Les baies de sureau et de genièvre, les prunelles, les sorbes, les mà»res, les raisins, les fruits des cornouillers sanguins, des houx, des aubépines, des cotonéasters font partie de ses menus d’automne et d’hiver. En fin d’hiver, lorsque tous les autres fruits sauvages ont disparu, les fruits du lierre qui mà»rissent tard sont essentiels à sa survie.
Comme le merle noir et les autres espèces de grives, elle appréciera les pommes trop mà»res laissées au sol à l’intention des oiseaux dans un coin tranquille du jardin.
La léotie lubrique se cache dans la mousse. Ce petit champignon ressemble à un clou jaune très visqueux. Ce toxique ne doit pas être confondu avec une jeune chanterelle en tube, d’autant plus qu’il pousse dans les mêmes stations.
Ce fut l’une des espèces peu communes découvertes en forêt de Boisemont mercredi 21 octobre 2015 lors de la sortie champignons organisée par la Maison de la Nature de Vauréal et animée par les membres du Club Mycologique Conflanais.
Un champignon sur talons aiguilles ! Cette autre curiosité croît sur le bois pourri, surtout sur le bouleau.
A la fin de la sortie, Marie-Louise Arnaudy, présidente du Club Mycologique Conflanais a donné d’intéressantes explications sur les champignons rassemblés par le public.
Crachat de lune (« gelée d’étoile » pour les anglais), c’est ainsi que l’on nomme le nostoc parce qu’il apparaît soudainement après la pluie. A l’état sec, le nostoc se racornit tellement qu’il devient très peu visible sur le sol.
Mais qu’est-ce donc ? Contrairement aux apparences, ce n’est pas une algue. Ces amas gélatineux sont des colonies de bactéries, plus exactement de cyanobactéries, capables de photosynthèse et fixatrices d’azote atmosphérique.
On trouve le nostoc sur les sols très pauvres, là où il n’y a pas de concurrence : des allées gravillonnées ou sablées, de l’enrobé, du béton, des talus caillouteux, des déserts. C’est une forme de vie pionnière qui va, en se dégradant, former les premières traces de matière organique sur les sols vierges. Le nostoc est capable de résister à de longues périodes de dessiccation, au gel, à l’exposition aux UV. Il est sans doute présent depuis le début de la vie sur Terre.
Dans certaines contrées d’Asie et d’Amérique du Sud, les nostocs sont consommés traditionnellement et seraient même assez nutritifs, mais la plupart des espèces de nostoc contiennent aussi de nombreuses toxines, plus ou moins dangereuses pour la santé humaine. Elles sans doute destinées à décourager les éventuels prédateurs.
Autrefois, les nostocs étaient ramassés pour la fumure des potagers, en raison de leur richesse en azote.
Installé sur cette poutre, il se repose avant de partir en chasse et nous présente ses pattes bien rangées : quatre d’un côté, quatre de l’autre, pour qu’on soit bien persuadé qu’il n’est pas un insecte (les insectes n’ont que six pattes, comme chacun sait).
Cet arachnide est l’opilion cerf, scientifiquement parlant Dicranopalpus ramosus. Cette espèce aux pattes tactiles incroyablement longues, surtout la deuxième paire, est d’origine marocaine. Elle a été signalée en France en 1967, en Allemagne en 2002, au Danemark en 2007. Il fait désormais partie des 120 espèces d’opilions de la faune française, qui sont réparties en 11 familles. Les opilions sont communément nommés des « faucheux ». Comme les araignées, ces animaux sont carnivores. Ils chassent surtout la nuit.
L’opilion cerf ne possède pas de glande à venin et ne tisse pas de toile. Il capture ses proies à l’aide de ses pédipalpes, dont l’aspect rameux lui vaut son nom vernaculaire d’opilion cerf.
Sur cette vue rapprochée, on distingue ses deux petits yeux rapprochés et perchés au sommet de sa tête. La forme en massue des apophyses des pédipalpes (les « cornes du cerf ») nous renseigne sur son sexe : c’est une femelle.
L’opilion cerf est facile à observer sur les murs des maisons de juillet à novembre.
Avec l’automne, est revenu le temps des feuilles mortes. La communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise dans l’entretien de ses parcs publics, limite au maximum l’emploi des souffleuses de feuilles. Seuls les souffleurs électriques, moins bruyants, sont tolérés pour dégager les allées et les pelouses. Et les feuilles dans les bosquets sont laissées en place pour l’amélioration de la biodiversité et de la qualité des sols.
Les feuilles mortes participent en effet au cycle de la vie : la matière organique est alors restituée au milieu, via le travail des animaux du sol, et l’humus ainsi constitué assure le bon développement et la bonne santé des arbres.
Les vers de terre sont en première ligne dans cette transformation vitale. Ceux qui vivent près de la surface sortent la nuit, prennent dans leur bouche les débris végétaux et les emmènent avec eux dans les premiers centimètres du sol. Des champignons et des bactéries dégradent alors ces éléments en matières organiques que consomment les lombrics. Ce travail d’enfouissement est facile à observer sous les arbres en écartant la litière : les brindilles et les feuilles sont assemblés en cabanes.
Les brindilles dressées dans la cabane sont enfoncées dans le sol et se dégradent très rapidement.
A leur tour de nombreux oiseaux de nos jardins (les merles, les grives, le rouge-gorge, l’accenteur mouchet…) consomment ces vers de terre ainsi que les petits habitants de la litière comme les cloportes, les limaces ou les mille-pattes.
Le jardin partagé de la dalle du Ponceau a été présenté par Danielle Goumain à la session 2015 du concours Jardiner Autrement qui récompense les pratiques innovantes et exemplaires en jardinage sans pesticides. Les dossiers des concurrents sont évalués sur la mise en œuvre d’une démarche globale de jardinage raisonné et sur la qualité du partage des savoir-faire avec l’entourage ou le public.
A ce concours national très sélectif, soutenu par le ministère de l’Ecologie dans le cadre du plan Ecophyto, notre jardinière cergyssoise a obtenu un prix d’encouragement. C’est un résultat très honorable ! Les participants de la journée « butinage urbain » avaient pu découvrir le 30 mai 2015 ce jardin et ses acteurs épatants dans le circuit de visite concocté par la ville de Cergy.
Initié en 2008, le plan Ecophyto vise à réduire progressivement l’usage des produits phytosanitaires. Les espaces verts gérés par des professionnels et jardins d’amateurs consomment 7% des quantités vendues en France. Entre 2009 et 2013, l’utilisation dans les zones non agricoles a baissé de 3,4%.
Le projet Jardiner Autrement* vise à informer, sensibiliser et aider les 17 millions de jardiniers amateurs à préparer au mieux la prochaine interdiction.
*Avec le soutien de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), du ministère chargé de l’Ecologie (MEDDE) et du ministère chargé de l’Agriculture (MAAF).
Jeudi 15 octobre 2015, était organisée une soirée à la découverte des papillons nocturnes au chalet Nature de la base de loisirs de Cergy-Pontoise. L’animateur de l’OPIE avait déployé son matériel lumineux. En attendant l’arrivée des hypothétiques papillons crépusculaires, nous avons testé nos connaissances sur les papillons grâce à un quizz pédagogique. J’ai appris que selon les espèces, les papillons ont une durée de vie d’une semaine à un an, et qu’il existe plus de 5000 espèces de papillons en France, pour la plupart de mœurs nocturnes.
Alerte ! Un papillon ! Habile coup de filet du spécialiste, et main basse sur le visiteur pour le déterminer avant de le relâcher. Celui-ci est commun dans les jardins, y compris en ville, il est surnommé le hibou. Il faut dire qu’il a une drôle de tête !
Le chenille du hibou mange des feuilles de pissenlit, de l’ortie, du gaillet, de la ronce, du saule. Au jardin, elle peut occasionner des dégâts aux salades, carottes, choux, fraisiers, pommes de terre… Elle se cache la nuit dans le sol ou sous une touffe d’herbe.
Ses ailes postérieures sont orange, il les dévoile en écartant brusquement les ailes antérieures pour effrayer un prédateur. Je ne devais pas être perçu comme une menace, car il n’a pas voulu me les montrer, malgré mes sollicitations insistantes.
Facile à élever, la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) a été produite pour protéger des cultures sous serres des attaques de pucerons. Ce qui devait arriver arriva. Un jour la porte d’une serre est restée ouverte et les coccinelles se sont disséminées dans la nature. Elles ont même été utilisées en plein champ et dans des jardins comme agent de lutte biologique.
Cette espèce originaire d’Asie se reproduit très bien chez nous. Aussi, elle est devenue l’une des coccinelles les plus communes en Ile-de-France.
Elle n’est pas facile à reconnaître, car son aspect est très variable. Sa grande taille est cependant le meilleur indice. Son thorax blanc est généralement orné d’un motif noir qui évoque un W ou une empreinte de patte de chat. Mais ce n’est pas la seule espèce à présenter ce type de dessin. Il existe d’ailleurs une autre espèce d’Harmonia qui est indigène. C’est pourquoi il ne faut pas chercher à détruire cette invasive : on risquerait fort de se tromper. De plus, elle est tellement bien installée que l’éradication est définitivement hors de portée. Il faut l’accepter : cette espèce fait maintenant partie de notre biodiversité.
Voici une forme noire à gros points jaunes. On peut rencontrer des individus aux élytres jaunes à points noirs, rouges à points noirs, noirs à quatre points rouges, ou encore unis, jaunes, orange ou rouges.
Les larves de cette espèce sont très voraces et le cannibalisme n’est pas rare. On les reconnaît aux quatre picots orange disposés en carré sur dessus de l’abdomen, encadrés par deux bandes latérales de la même couleur.
L’automne venu, les fleurs se font plus rares, heureusement la chicorée ouvre toujours généreusement ses belles coroles et offre son nectar. A table, sur cette photo : un petit hyménoptère non identifié et un papillon de la famille des Crambidae : Pyrausta despicata dont la chenille consomme le plantain.
Là , c’est une piéride qui se restaure. Ces papillons sont bien connus des jardiniers pour les dégâts que causent leurs chenilles sur les choux.
La chicorée sauvage, Cichorium intybus, est une belle astéracée vivace des prairies et des bords de champs. Elle n’est pas rare en ville dans les friches et les jardins. C’est cette espèce qui a donné par amélioration les endives et les chicorées italiennes comme la Rouge de Trévise. Les scaroles et les chicorées frisées, en revanche, sont issues d’une espèce voisine : Cichorium endivia.
C’est une variété particulière de chicorée sauvage qui fournit par torréfaction de ses grosses racines l’extrait de chicorée du petit déjeuner.