L'actualité des jardins

Portrait d’acteur de la biodiversité : Etienne

 Etienne Wambergue au parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
Etienne Wambergue au parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Etienne, spécialiste de la biodiversité des étangs et ancien forestier, a monté sa micro-entreprise. Aux beaux jours, il est employé par un bureau d’études en hydrobiologie pour des diagnostics de fonctionnement de milieux aquatiques. L’autre moitié de l’année, il travaille à  son compte et entretient des mares et des bassins pour des particuliers et des collectivités.

Pour Etienne, « un plan d’eau, c’est comme un jardin et tout est question d’équilibre ». Et il a fort à  faire au bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy. Il faut retirer les déchets que le vent a apportés, limiter les plantes les plus envahissantes, tailler les tiges sèches de la végétation aquatique, supprimer les semis des arbres sur les berges, corriger les déséquilibres avec des solutions biologiques…

Le dada d’Etienne : le respect des sols. Il déplore l’artificialisation galopante des terres agricoles et milite pour le développement d’une agriculture urbaine respectueuse de l’environnement.

Un message à  faire passer ? « J’aimerais bien que les usagers du parc jettent moins de pain dans l’eau : c’est mauvais pour la santé des canards et cela engendre une importante pollution de l’eau. »

 

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Petit mais costaud

Le chant du troglodyte mignon peut atteindre 90 décibels : imaginez vous à  un mètre d’une débrousailleuse ou peut-être pire, dans un restaurant scolaire. Pour seulement 10 grammes, il a un sacré coffre !

C’est avec ses vocalises tapageuses et facilement identifiables (une phrase unique répétée comprenant des trilles rapides) que notre Don Juan miniature attire au début du printemps les femelles sur son territoire. Pourtant cela ne suffit point à  charmer ces dames…

Troglodyte mignon © Marion Poiret
L’appel du troglodyte mignon © Marion Poiret

Cas assez rare chez les oiseaux, le mâle polygame commence seul l’élaboration de plusieurs nids. La femelle qui s’est déplacée inspecte alors l’ébauche de construction. Et si la qualité du gros œuvre lui convient, elle accepte l’accouplement et s’emploie ensuite à  finaliser l’aménagement intérieur. Si pendant ce temps le mâle parvient à  séduire d’autres compagnes par son génie bâtisseur, il pourra conduire plusieurs nichées en parallèle.

Troglodyte mignon © Marion Poiret
Troglodyte mignon, bois de Cergy © Marion Poiret

La silhouette du troglodyte mignon est tout aussi caractéristique que son chant : une petite boule de plume brune au sourcil clair avec une queue très courte et souvent dressée. Mâles et femelles se ressemblent.

Troglodyte mignon © Marion Poiret
Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes), île de loisirs de Cergy-Pontoise © Marion Poiret

Ce passereau est très courant jusqu’au cœur des villes. 200 000 à  400 000 couples nicheurs sont présents en Ile-de-France dont 200 à  300 couples sur Paris intra-muros (Le troglodyte mignon au Jardin des plantes de Paris).

Pour apprendre à  reconnaitre le chant du troglodyte (et d’autres) ou suivre l’évolution des populations :

Reconnaissance des chants d’oiseaux INPN

(Oizo)lympique

vigienature – évolution des populations

troglodyte mignon et changement climatique ?

L'actualité de la Nature

Papillons d’Ile-de-France

Faune Ile-de-France vient de publier une synthèse des observations de papillons en Ile-de-France enregistrées sur ce site en 2015, portant sur 5700 observations et 79 espèces. Chaque espèce est illustrée et les observations sont cartographiées.

L’aurore de la cardamine est l’espèce la plus signalée en avril.

deux aurores mâles sur une cardamine des prés, au bord de la Viosne à  Pontoise © Gilles Carcassès
Anthocharis cardamines, l’aurore de la cardamine © Gilles Carcassès

Le brun du pélargonium n’a été signalé que dans le quart nord-ouest de l’Ile-de-France, pour une raison inconnue. Il a été très présent cet été à  Cergy.

Le Brun du pélargonium fréquente assidà»ment les massifs fleuris de la ville. © Gilles Carcassès
Cacyreus marshalli, le brun du pélargonium © Gilles Carcassès

L’argus vert a été très peu observé. Peut-être en raison de sa grande discrétion quand il est posé.

Callophrys signifie "beaux sourcils" © Gilles Carcassès
Callophrys rubi, l’argus vert © Gilles Carcassès

La belle dame a surtout été observée dans la moitié ouest de l’Ile-de-France : couloir de migration ou carence d’observateurs à  l’est ?

Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès
Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès

Le moro-sphinx est seulement cité, à  la fin de l’étude. Il est vrai qu’elle porte sur les rhopalocères, communément nommés papillons de jour, et que ce papillon est un hétérocère, bien qu’il vole le jour.

Le moro-sphinx butine les centhranthus dans le jardin du haut © Gilles Carcassès
Macroglossum stellatarum, le moro-sphinx © Gilles Carcassès

Pour reconnaître les papillons : les fiches de l’Observatoire des papillons

L'actualité de la Nature

Wetlands 2016 à  Cergy-Pontoise

De vaillants ornithologues s’étaient donné rendez-vous vendredi 15 janvier 2016, à  l’île de loisirs de Cergy-Pontoise, pour compter les oiseaux d’eau dans le cadre de l’opération Wetlands international.

A l'île de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Bravant le froid matinal, nous voilà  en route pour le comptage des oiseaux – île de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Quelques cygnes tuberculés, bernaches du Canada, canards colverts, gallinules poules d’eau… Pas de surprise, des oiseaux très communs.

Ah, tout de même, nous repérons une demi-douzaine de canards chipeaux planqués dans l’anse de la réserve ornithologique. Ils ne sont pas rares, mais nous sommes contents de les avoir vus.

 Canard chipeau mâle © Gilles Carcassès
Canard chipeau mâle © Gilles Carcassès

Les canards chipeaux, visiteurs d’hiver, nichent majoritairement dans les pays de l’Est. Depuis une vingtaine d’années, ils sont de plus en plus nombreux à  hiverner en Ile-de-France, conséquence conjuguée de l’augmentation de leur population et de la plus forte fréquence des hivers doux. Lors des vagues de froid intense, en effet, ils ne stationnent plus en Ile-de-France mais descendent plus au Sud.

Evolution des populations hivernantes de canards chipeaux en Ile-de-France (MNHN)
Evolution des populations hivernantes de canards chipeaux en Ile-de-France (MNHN – 2013)

Notre reportage sur les comptages 2014

D’autres beaux canards sauvages

Analyse des résultats des comptages Wetlands par le MNHN – 2013

L'actualité des jardins

Exposition à  la mairie d’Osny

expo_Bernard_Moustey_3_dec_au_25_janvier

Au château de Grouchy, plus qu’une semaine pour admirer les œuvres de Bernard Moustey.

Cet aquarelliste de renom y expose une belle série de tableaux sur la pêche à  pied et sur les poules, qu’il observe avec tendresse et amusement dans son jardin. Quelques oiseaux des jardins sont également joliment illustrés.

 

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Cette mésange bleue sur un godillot, croquée par Bernard Moustey, est exposée à  la mairie d’Osny.

Ces tableaux sont étonnamment vivants, et l’humour de l’auteur fera sourire tous les publics.

L’exposition, annoncée par la ville d’Osny

L'actualité de la Nature

Cergy-Pontoise, on y revient !

Mouette rieuse - Cergy © Gilles Carcassès
Mouette rieuse – parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Jolie mouette, je suis très heureux de te revoir. Tu étais là  déjà  l’hiver dernier avec une compatriote et ta copine belge. Le parc doit te plaire pour que tu y reviennes.

MUSEUM PRAHA ES33382 : cette inscription à  ta patte gauche nous indique que tu as été baguée par un ornithologue tchèque du Muséum de Prague.

Je vois aussi que tu n’es pas venue seule, une toute jeune mouette polonaise baguée par la Station Ornithologique de Gdansk t’accompagne.

Une mouette tchèque qui se gratte la tête avec sa patte baguée, et au deuxième rang, au milieu, une polonaise juvénile © Gilles Carcassès
Une mouette tchèque qui se gratte la tête avec sa patte baguée, et au deuxième rang, au milieu, une polonaise juvénile, portant également une bague © Gilles Carcassès
Jeune polonaise à  la toilette © Gilles Carcassès
Jeune polonaise à  la toilette (baguée FS14.804 ST.ORN. GDANSK POLAND) © Gilles Carcassès

C’est ça l’Europe, et c’est à  Cergy qu’on la construit !

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Gestion des prairies : maintenant, on sait

Plante et Cité, Natureparif, l’association Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle organisaient mardi 15 décembre 2015 au Jardin des Plantes de Paris une journée de restitution des protocoles Propage et Florilèges – prairies urbaines.

Ces deux programmes de sciences participatives, basés respectivement sur le dénombrement des papillons et la botanique, permettent d’obtenir scientifiquement des indicateurs fiables de la biodiversité des prairies et d’apprécier les impacts des modes de gestion.

Les données nationales et franciliennes de tous les participants bénévoles ont été compilées, et les analyses des chercheurs du Muséum apportent des réponses à  cette question essentielle des gestionnaires de prairies urbaines : « quel mode de gestion est le plus pertinent pour préserver la biodiversité de mes prairies ? »

Je vous passe le détail des démonstrations statistiques. Et je résume, en simplifiant (que les scientifiques me pardonnent !).

Pour la diversité de la flore des prairies, les modes de gestion les plus favorables sont par ordre d’intérêt le pâturage, la fauche coupée, la fauche broyée et pas de fauche. Les prairies anciennes sont aussi plus riches que les prairies récentes.

Prairie urbaine pâturée à  Courdimanche © Gilles Carcassès
Prairie urbaine pâturée à  Courdimanche depuis 2011 © Gilles Carcassès

Pour les papillons, le nombre d’espèces est plus important avec une fauche tardive que sans fauchage. Et l’abondance de papillons (nombre d’individus) est meilleure avec une fauche tardive (automne) qu’avec une fauche précoce (début d’été).

Le demi-deuil, Melanargia galathea © Gilles Carcassès
Le demi-deuil, Melanargia galathea © Gilles Carcassès

Le papillon demi-deuil est trois fois plus abondant dans les prairies en fauche tardive que dans celles fauchées plusieurs fois dans l’année.

Gestion différenciée des prairies à  l'arboretum de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Gestion différenciée des prairies à  l’arboretum de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Globalement, on s’y attendait, les prairies pâturées ou fauchées sont plus favorables à  la biodiversité que les pelouses tondues. Mais, plus étonnant, les espaces herbeux gérés de façon différenciée, faisant se côtoyer des prairies et des pelouses, sont encore plus riches !

En conclusion, le grand intérêt du pâturage ou de la fauche tardive est confirmé. Et la gestion différenciée, appliquée aussi à  la parcelle, est une bonne solution pour multiplier les milieux de vie et la biodiversité.

Pour le territoire de Cergy-Pontoise, Vauréal se distingue dans le protocole Florilèges avec 3 prairies suivies en 2014 et 2015. Pour la communauté d’agglomération, nous avons suivi en 2015 une prairie dans le parc François-Mitterrand à  Cergy. Convaincus par l’intérêt d’associer les deux protocoles, nous appliquerons aussi Propage en 2016 sur cette prairie. La ville d’Osny qui envisage d’appliquer ces protocoles sur une prairie du parc de Grouchy en 2016 viendra grossir le réseau des 80 prairies déjà  suivies en Ile-de-France.

Le témoignage de jardiniers de communes du Nord-Pas-de-Calais participant à  ces protocoles (un reportage du blog Vigie-Nature)

Le choix de la prairie

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Le retour de la poussette

Outil de désherbage manuel -cimetière de Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Outils de désherbage manuel – cimetière de Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Ces drôles d’engins sont l’œuvre du responsable des services techniques de Neuville-sur-Oise.

Cette petite commune de l’agglomération de Cergy-Pontoise est passée en zéro phyto, y compris pour le cimetière. Et il a fallu inventer des solutions économiques et peu gourmandes en main d’œuvre (les services techniques comptent trois personnes, tous corps d’état confondus !). Ancien maraîcher et bon mécanicien, Philippe a transformé d’anciennes butteuses à  bras, communément nommées « poussettes », en désherbeuses à  roulette.

J’ai essayé, c’est vraiment efficace, beaucoup plus rapide que la binette et peu fatigant.

Séneçon © Gilles Carcassès
Séneçon © Gilles Carcassès

Pour que les plantes s’arrachent facilement, il faut recharger régulièrement en mignonette les circulations.

Un coup de râteau après le passage des poussettes est nécessaire pour égaliser les gravillons et retirer les plantes arrachées, qui pourraient s’enraciner de nouveau.

Une authentique butteuse maraîchère © Gilles Carcassès
Une antique butteuse maraîchère © Gilles Carcassès

On trouve dans commerce sous le terme de « houe maraîchère » de nombreux modèles modernes, légers, précis et maniables avec simple ou double roue pneumatique tout-terrain, sarcloir fixe ou oscillant, poignées ergonomiques (gourde connectée et sonnette de sécurité à  demander en options).

Voir dans ce compte-rendu (en page 22), la démonstration d’une binette à  assistance électrique : Journée de rencontre technique 2014

A Courdimanche, un cimetière écologique

L'actualité de la Nature

Vanneaux

Il en passe des milliers dans le ciel en ce moment. Ils investissent nos champs et nos marais : ce sont les vanneaux huppés. En vol, on reconnait leurs ailes arrondies et leur plumage contrasté. Au sol, c’est leur huppe que l’on remarque. Ils n’ont pas leur pareil pour fouiller le sol avec leur bec et aspirer les vers de terre. S’il venait une vague de froid, on ne les verrait plus, car il descendraient plus au sud.

Vanneaux et mouettes rieuses - étang du Corra © Gilles Carcassès
Vanneaux et mouettes rieuses – étang du Corra. Les places sont chères sur l’îlot © Gilles Carcassès

La France accueillerait 3,5 millions de vanneaux d’Europe du Nord chaque hiver, soit les deux tiers de la population mondiale de cette espèce.

Alexandre Dumas, dans son Grand dictionnaire de cuisine lui consacre ces lignes élogieuses et gourmandes :  » Oiseau remarquable par la beauté de son plumage et la finesse de sa chair. Il y a un proverbe qui dit « N’a pas mangé un bon morceau qui n’a mangé bécasse ni vanneau ». Ses œufs sont encore plus estimés que lui ; au mois d’avril et de mai on les mange ou plutôt on les gobe par milliers en Belgique ; en Pologne on en fait des omelettes au goà»t excellent ; en Hollande, où ces oiseaux sont fort communs, on les mange à  toutes les sauces. »

Le recensement des vanneaux huppés en Ile-de-France

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Cartes de végétations en ligne

Le Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP) vient de mettre en ligne la cartographie des végétations d’Ile-de-France au 1/10 000. C’est une somme de connaissances de terrain tout à  fait intéressante pour toutes les communes qui voudraient démarrer un atlas ou une charte de biodiversité. Une recherche par commune permet de connaître les espèces végétales répertoriées, et d’afficher les cartes de végétations.

carte de végétation du secteur du parc de Grouchy à  Osny
Carte des végétations du secteur du parc de Grouchy à  Osny

Le parc de Grouchy est majoritairement occupé par une aulnaie-fresnaie riveraine (en bleu clair sur la carte), boisement humide qui accueille l’aulne glutineux, le frêne, la reine des prés, la ronce bleue, le groseillier… Voir la fiche n°45 dans ces pages : Les végétations forestières d’Ile-de-France

parc de Grouchy à  Osny
Parc de Grouchy à  Osny © Gilles Carcassès

Carte de végétations : l’exemple sur le parc Grouchy à  Osny (avec la légende)

Le guide des végétations remarquables d’Ile-de-France