L'actualité de la Nature

Autour de l’étang du Corra

Petite mise en jambes à  l’aube autour de l’étang du Corra

C’est au lever du soleil que l’on profite le mieux de la nature ! J’ai pris plaisir à  photographier quelques oiseaux entre deux passages de coureurs à  pieds…

Chardonnerets – étang du Corra (Saint-Germain-en-Laye) © CACP – Gilles Carcassès

Des chardonnerets dépouillent les fruits d’une grosse bardane. Ils apprécient leurs graines tout autant que celles des chardons. En hiver, ces chardonnerets que l’on voit en troupes sont souvent des migrateurs qui nous viennent de nord de l’Europe.

Rouge-gorge © CACP – Gilles Carcasses

Ce rouge-gorge m’a repéré. Intrépide, il me tourne autour et semble me défier. Un indigène ou un visiteur hivernant ? Impossible à  dire.

Roitelets huppés © CACP – Gilles Carcassès

Dans un jeune pin, deux roitelets virevoltent à  toute vitesse, à  le recherche d’araignées ou de petits insectes. Pas le genre d’oiseau à  prendre la pose pour le photographe ! Ici, ce sont des roitelets huppés. On reconnaît l’espèce aux dessins de la tête : juste une bande jaune (orange chez le mâle) encadrée de noir sur le dessus du crâne. Cet oiseau apprécie les conifères.

Pic vert © CACP – Gilles Carcasses

Un pic vert pioche vigoureusement avec son bec la terre gelée. Il y trouve sans doute des larves d’insectes.

Nid de chenilles processionnaires © CACP – Gilles Carcassès

Les toiles des nids des chenilles processionnaires sur les grands pins sont encore givrées et brillent aux premiers rayons du soleil. C’est de la belle ouvrage ! Les petites chenilles sont à  l’abri et au chaud à  l’intérieur. Quand il fait doux, elles sortent la nuit en processions pour manger les aiguilles près de leur nid. On voit à  droite, les restes de leur repas.

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Le grand frisé

Pélican frisé © François Lelièvre

Oh, la belle coiffure !

Ce jeune pélican frisé a été vu à  l’étang du Corra à  Saint-Germain-en-Laye du 9 au 17 septembre 2017. Il lui manque toute une rangée de plumes sur l’aile droite. J’y vois la preuve de son origine captive, car les éleveurs éjointent ainsi leurs oiseaux pour limiter leurs capacités de vol. En l’occurrence, c’est raté.

Les pélicans frisés vivent à  l’état naturel en Grèce et dans les Balkans. Ils se reproduisent parfois en captivité. Il semble qu’il n’y ait pas eu de reproduction de cette espèce dans un zoo français cette année. Son origine serait donc probablement un parc zoologique de Belgique ou des Pays-Bas.

L’histoire de Péli, le pélican d’Antifer

En tout cas, ce n’est pas Péli le pélican, la célèbre mascotte du port d’Antifer, près du Havre. Arrivé là  en 1981 et trouvant l’endroit à  son goà»t, il y est resté jusqu’à  sa mort (de vieillesse sans doute) le 13 février 2012. Nourri quotidiennement par les marins pêcheurs, il était devenu la mascotte de tout un village ! Naturalisé au terme d’une longue bataille administrative, ce pélican blanc trône maintenant dans le hall de la mairie de Saint-Jouin-Bruneval. Si vous passez par là , demandez à  voir le pélican !

La traque du pélican frisé

Grâce à  la vigilance des ornithologues, notre jeune pélican frisé a été repéré dans les environs de Saumur, dans le Maine-et-Loire, dès le lendemain de sa disparition de l’étang du Corra, et le jour suivant 19 septembre 2017. Depuis, plus de nouvelles ! S’il envoie une carte postale d’Espagne, je vous la montrerai.

Pélican frisé – étang du Corra © François Lelièvre

Un grand merci au talentueux photographe !

Agenda, L'actualité de la Nature

Découvrez les oiseaux hivernants

Découvrez les oiseaux hivernants avec la Maison de la nature de Vauréal qui organise une sortie ornithologique le samedi 18 février 2017 à  l’étang du Corra.

Une nernache du Canada en compagnie d'une poule d'eau © Gilles Carcassès
Une bernache du Canada en compagnie d’une poule d’eau, à  l’étang du Corra © Gilles Carcassès

Pour les inscriptions, c’est ici. Le programme des animations de février 2017, original et varié, saura séduire son public familial.

Retrouvez notre article sur les oiseaux de l’étang du Corra

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Vanneaux

Il en passe des milliers dans le ciel en ce moment. Ils investissent nos champs et nos marais : ce sont les vanneaux huppés. En vol, on reconnait leurs ailes arrondies et leur plumage contrasté. Au sol, c’est leur huppe que l’on remarque. Ils n’ont pas leur pareil pour fouiller le sol avec leur bec et aspirer les vers de terre. S’il venait une vague de froid, on ne les verrait plus, car il descendraient plus au sud.

Vanneaux et mouettes rieuses - étang du Corra © Gilles Carcassès
Vanneaux et mouettes rieuses – étang du Corra. Les places sont chères sur l’îlot © Gilles Carcassès

La France accueillerait 3,5 millions de vanneaux d’Europe du Nord chaque hiver, soit les deux tiers de la population mondiale de cette espèce.

Alexandre Dumas, dans son Grand dictionnaire de cuisine lui consacre ces lignes élogieuses et gourmandes :  » Oiseau remarquable par la beauté de son plumage et la finesse de sa chair. Il y a un proverbe qui dit « N’a pas mangé un bon morceau qui n’a mangé bécasse ni vanneau ». Ses œufs sont encore plus estimés que lui ; au mois d’avril et de mai on les mange ou plutôt on les gobe par milliers en Belgique ; en Pologne on en fait des omelettes au goà»t excellent ; en Hollande, où ces oiseaux sont fort communs, on les mange à  toutes les sauces. »

Le recensement des vanneaux huppés en Ile-de-France

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Ces moules ont la frite

Anodonta cygnea © Gilles Carcassès
Anodonta sp. © Gilles Carcassès

Cette grande coquille de moule trouvée au bord de l’étang du Corra (Saint-Germain-en-Laye) mesure 12 cm !

Il existe en France une petite dizaine d’espèces de grandes moules d’eau douce, différenciables selon les caractéristiques générales de leur coquille, ainsi que la forme des dents d’articulation des valves. Celle-ci est commune, c’est une anodonte. Fréquente dans les étangs, cette moule habite dans la vase, elle peut vivre cinq à  dix ans et mesurer jusqu’à  20 cm.

Il existe des anodontes mâles, des anodontes femelles et parfois des individus hermaphrodites. Notons que malgré les efforts de scientifiques, il n’est pas possible de différencier, à  partir de la coquille, le sexe de la moule.

Sa reproduction est originale : les œufs fécondés atteignent leur maturité dans les branchies marsupiales de la femelle, puis les petites larves crochues sont expulsées. Au terme de leur voyage dans l’étang, elles iront s’enkyster pendant quelques mois sur les branchies des poissons avant de se laisser tomber au fond et de vivre leur vie de moule.

Certaines espèces de moules d’eau douce américaines présentent de véritables leurres aux poissons qui, lorsqu’ils s’approchent, sont aspergés de ces larves parasites, nommées glochidies :

Une autre espèce de moule d’eau douce, la mulette perlière, parasite exclusivement dans sa vie larvaire la truite fario ou le saumon. C’est peu dire que cette espèce autrefois très répandue dans nos rivières est en grand danger…

La mulette perlière est à  l’honneur dans le dernier numéro de La Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers

Une grosse moule asiatique invasive est arrivée en France en 1982, dans les branchies de carpes chinoises, elle apprécie les eaux chaudes et colonise le bassin Rhône-Méditerranée.

Les prédateurs des anodontes sont les carpes qui cherchent les jeunes moules dans la vase. Les rats musqués et les ragondins pêchent les grosses moules et s’en régalent. Celle de la photo présente un trou : peut-être le coup de bec d’un héron ?

Il est déconseillé de consommer les anodontes : leur chair, au demeurant fade et coriace, concentre les polluants.

http://94.23.240.121/abela/www/naiades_adour_garonne/Telechargement/plaquette_1.pdf

http://www.journal-malaco.fr/documents/Malaco_2010_06_Adam_278_287.pdf

http://www.life-moule-perliere.org/perles-precieuses.php

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Grand choix de canards sauvages

Tadorne de Belon © Gilles Carcassès
Tadorne de Belon © Gilles Carcassès

Janvier n’est pas que le mois des soldes. C’est aussi le meilleur moment pour l’observation des canards hivernants. Un petit tour à  l’étang du Corra (Saint-Germain-en-Laye) et à  la base de loisirs de Cergy-Pontoise me permet de vous présenter quelques espèces.

Le tadorne de Belon fréquente l’été les rivages côtiers. Il piétine et fouille la vase à  la recherche de vers, de crustacés ou de petits mollusques. Les couples sont unis pour la vie et nichent dans des terriers de lapins (non occupés !). Cette espèce protégée est un hivernant rare en Ile-de-France. Quatre à  six couples se reproduisent chaque année dans notre région. L’étang du Corra est un des huit sites franciliens de reproduction avérée pour cette espèce.

Canard chipeau © Gilles Carcassès
Canard chipeau femelle © Gilles Carcassès

Le canard chipeau est majoritairement végétarien. On reconnaît cette espèce au miroir blanc sur l’aile. Ses effectifs sont passés pour l’Ile-de-France de 20 individus hivernants à  plus de 1000 en dix ans. Encore un effet du changement climatique ?

Deux canards chipeaux mâles © Gilles Carcassès
Deux canards chipeaux mâles © Gilles Carcassès

Le canard chipeau mâle a le bec noir, celui de la femelle a une bordure orange. Les deux photographies ci-dessus ont été prises à  l’étang du Corra, mais on peut voir aussi tout l’hiver des canards chipeaux à  la base de loisirs de Cergy-Pontoise.

Canards souchets © Gilles Carcassès
Canards souchets © Gilles Carcassès

Le canard souchet mâle est vivement coloré, et sa femelle est beaucoup plus terne. Mais tous les deux se reconnaissent aisément à  la forme étonnante du bec taillé pour filtrer les particules comestibles à  la surface de l’eau. A l’étang du Corra, il y en avait trois ces jours-ci, mais ils ne se sont pas approchés. Cette photo du mois d’avril 2013 a été prise au même endroit.

Canard siffleur © Gilles Carcassès
Canard siffleur © Gilles Carcassès

Le mâle du canard siffleur émet un son flà»té caractéristique « ou i ou… ». Il se déplace en troupes parfois importantes. A la base de loisirs de Cergy-Pontoise, il y en avait quatre le 2 janvier 2015, et ils sont restés timidement au milieu de l’étang, d’où la faible définition de ma photo prise de très loin. La tête marron (avec une bande jaune au sommet pour le mâle), la bande alaire blanche, le bec gris à  pointe noire sont de bons critères de détermination. C’est un hivernant rare en Ile-de-France.

La liste rouge régionale des oiseux nicheurs d’Ile-de-France

Bibliographie :

  • Les oiseaux d’Ile-de-France, nidification, migration, hivernage / Delachaux et Niestlé.
  • Le guide ornitho / Delachaux et Niestlé