Quelle belle plante que voilà . Elle forme dans la plupart de nos boisements de chênaies-charmaies d’homogènes tapis verts laissant apparaitre, tout le long du printemps, ses délicates fleurs blanches.
Ses feuilles sont vertes et découpées en trois segments profondément échancrés. Les nervures, tout comme les pétiolules et les pédoncules sont parfois d’un pourpre/violet assez marqué. Contrairement aux grandes anémones d’ornement telles que l’anémone du japon, celle-ci ne dépasse pas les 25/30 centimètres.
Pour reconnaître une araignée il faut la regarder droit dans les yeux, les huit ! Ici notre araignée a l’implantation typique de la famille des Pisauridae : une rangée de quatre petits yeux parfaitement alignés surmontés de quatre autres légèrement plus grands et en retrait.
Seule représentante terrestre de la famille en àŽle-de-France, Pisaura mirabilis, la pisaure admirable se reconnait également a la ligne claire sur son thorax.
Le mâle met à profit ses talents de chasseur pour son alimentation mais aussi à d’autres fins. Ici on reconnait bien un mâle grâce à ses pédipalpes renflés en forme de gants de boxe. On distingue sous lui un petit paquet emmailloté dans de la soie. C’est une proie empaquetée dans un « papier cadeau » qu’il offrira à une femelle pour la distraire le temps de s’accoupler.
NB : certains mâles ont été observés à emballer des cailloux voire faire des paquets vides et ne même pas prendre la peine de chasser une proie pour offrir leur présent…
Le qualificatif de « admirable » en français ou « araignée pouponnière » en anglais, vient du comportement de la femelle. Elle protège ses œufs dans un cocon parfaitement cylindrique qu’elle promène partout avec elle et ne laisse jamais sans surveillance.
Narcissus pseudonarcissus est le nom scientifique de notre plante du jour. On lui prête divers noms communs : jonquille, narcisse trompette, narcisse jaune, jeannette jaune, narcisse faux narcisse, jonquille des bois…
Mais au fait, avant d’aller plus loin une question se pose : quelle est la différence entre une jonquille et un narcisse ? Pour commencer il faut savoir que les noms « narcisse » et « jonquille » se rapportent tous les deux au genre « Narcissus« . Narcisse étant le nom qui se rapproche le plus de celui-ci, nous pouvons donc en conclure que la jonquille n’est au final qu’un type de narcisse.
Dans quel cas pouvons nous utiliser le terme « jonquille » ? Officiellement, uniquement dans un seul cas, pour celui de Narcissus jonquilla, car « jonquille » signifie « petit jonc », en référence aux longues feuilles dressées de cette espèce multiflore originaire d’Espagne et du Portugal.
Revenons en à notre plante du jour, Narcissus pseudonarcissus, que nous appellerons ici narcisse jaune. C’est une bulbeuse, comprise entre 20 et 40 cm, de la famille des AMARYLLIDACEAE à floraison printanière jaune en forme typique de trompette étoilée. Ses longues feuilles planes et bleutées sont très caractéristiques.
Cette plante héliophile* est à son optimal dans les chênaies-charmaies, où elle est en capacité de former des grands tapis éparses. Elle est malencontreusement de plus en plus rare dans notre région car victime de cueillette excessive.
Héliophile* : qui a besoin d’importantes quantités de lumières pour croitre.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
« Le charme d’Adam c’est d’être à poils. » Voici une drôle de phrase mnémotechnique que vous avez peut-être déjà entendue. Les apprentis botanistes l’utilisent lorsqu’il s’agit de différencier le charme, notre arbre à chatons du jour, du hêtre, que nous traiterons dans un autre article. En effet ces deux essences forestières, que l’on retrouve régulièrement dans les même types de milieux, sont souvent confondues car la forme de leurs feuilles est assez similaire.
Cette phrase mnémotechnique rappelle que la feuille de charme a des dents alors que la feuille de hêtre présente des poils (Le Charme d’à dents c’est d’Hêtre à poils). On peut également noter que, comparativement au hêtre, le charme possède des nervures bien plus marquées/profondes.
Leurs feuillages respectifs ont un autre point commun assez notable, ils sont certes tous les deux caducs mais ils sont également « marcescents » ou en tous cas partiellement. Un feuillage est dit marcescent lorsque, arrivé en automne/hiver, les feuilles meurent mais restent sur les branches. Il faut alors attendre le printemps, lorsque les nouvelles feuilles sortent pour que les anciennes finissent par tomber.
Le charme fleurit d’avril à mai, les chatons mâles sont assez semblables à ceux du noisetier mais en un peu plus épais et plus courts. Comme le signifie le nom d’espèce (betulus), le charme fait partie de la famille des BETULACEAE.
Sur l’image ci-dessus on peut voir la forme typique d’un charme. On constate d’ailleurs que le caractère marcescent du feuillage n’est pas toujours présent.
Dans le prochain article de cette série nous verrons l’aulne glutineux, Alnus glutinosa.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
C’est un bel oiseau, assez commun sur notre territoire. On le reconnait à son plumage tout en contrastes de noir et blanc. Le dos est gris, le ventre blanc, la calotte et la bavette sont noires et la queue est bicolore, noire à l’intérieur et blanche sur les bords. Chez la femelle le noir de la calotte est moins franc et moins contrasté avec le dos.
Au-delà de ses couleurs on peut la reconnaitre facilement à son comportement. La bergeronnette grise a un vol à rebonds : elle se propulse vers le haut de quelques battements d’ailes puis se laisse redescendre. Ce vol ondulant, sa silhouette à longue queue et les quelques notes qu’elle lance en volant sont caractéristiques.
Au sol la bergeronnette de déplace rapidement, souvent en courant, à la recherche de sa nourriture. Elle balance alors la queue frénétiquement, ce qui lui a valu le nom de Hoche-queue.
Elle est assez peu farouche et bien présente en milieu urbain. Il n’est pas rare de voir un mâle perché sur un toit ou un poteau pour chanter.
La bergeronnette est une migratrice partielle. Certains individus migrent vers l’Afrique alors que d’autres passent l’hiver en France. Ces derniers jours dans le sud on pouvait voir des groupes de dizaines d’individus en train de remonter des pays chauds pour retrouver leurs zones de nidification. Pour certaines, l’arrivée sera Cergy-Pontoise et cet été il sera possible de voir les jeunes, relativement à découvert, attendre d’être nourris par un adulte qui n’est jamais très loin.
Les jeunes comme les adultes sont des insectivores. Sur l’image ci-dessus la femelle venait de capturer un tipule qu’elle donnait à manger à son petit.
Ces escargots aquatiques à la coquille enroulée et conique sont souvent assez peu connus du grand public. Ils sont pourtant très communs dans nos plans d’eau douce et tout bonnement fascinants. Ayant été largement étudiés par la communauté scientifique comme cas d’école on en connait long sur le comportement de ces petits animaux (et plus particulièrement une espèce, la grande limnée Lymnea stagnalis).
Outre le fait que les limnées pondent leurs œufs sous forme de boudins transparents de quelques centimètres qu’elles collent à des végétaux sous l’eau, on sait également qu’elles respirent comme les grenouilles, à la fois par la peau et avec un poumon aérien ; on connait leur mode de reproduction, hermaphrodite comme les escargots terrestres, de manière assez détaillée ; on sait qu’elles se nourrissent de végétaux qu’elles broutent ou râclent avec leur langue ; ou encore qu’elles se déplacent souvent « à l’envers » sous la surface de l’eau.
La famille des limnées regroupent plusieurs espèces, 19 selon l’INPN. Elles ne sont pas faciles à différencier sur photo, aussi on ne sait pour le moment pas lesquelles sont présentes sur le territoire, mais on devrait vite le découvrir.
Comme souvent en àŽle-de-France, le sol de Cergy-Pontoise a été largement exploité pour l’extraction de calcaire. Il reste donc sur le territoire de nombreuses carrières, aujourd’hui abandonnées, formant des grottes très intéressantes pour l’abri d’espèces animales. Dans le but de sécuriser ces espaces tout en maintenant un accès à un milieu privilégié pour la faune, nous sommes allés voir qui habite déjà les lieux.
Si nous n’avons pas croisé les occupants, les traces de leur passage été assez évidentes.
La chouette effraie, la grande dame blanche de la nuit, est venue régulièrement manger dans cette carrière. Il y avait plusieurs pelotes de réjection. Au vu du nombre de plumes laissées sur le sol elle a dà» également faire sa toilette plus d’une fois ces derniers temps. Ce serait le deuxième couple d’effraie connu réellement installé sur le territoire.
Un cimetière de papillons ? Plutôt un réfectoire de chauves-souris. Une ou plusieurs mangeuses d’insectes est venue s’installer au plafond pour déguster quelques papillons. Entre restes d’insectes et crottes au sol, plusieurs carrières semblent occupées par des chiroptères. C’est une bonne nouvelle pour la faune volante du territoire.
Dans un précédent article nous avions vu les tapis de fleurs blanches du perce-neige, aujourd’hui nous allons voir la nuée de fleurs bleues/violettes de la jacinthe des bois.
Cette belle jacinthe sauvage, indigène en Ile-de-France, se retrouve en milieux forestiers comme les chênaies, les chênaies-charmaies et les hêtraies-chênaies, mais également dans les fruticées. Elle est capable de couvrir en grande densité des surfaces assez impressionnantes de boisements.
C’est une bulbeuse à floraison printanière en racème* simple, composé de 4 à 16 fleurs tubuleuses dont les tépales s’enroulent à leurs extrémités. Ses feuilles linéaires de 7 à 15 mm de large sont rassemblées en rosette basale. Elle mesure entre 15 et 40 cm de haut.
Quel plaisir d’aller chaque année récolter les noisettes dans les bois. Il y en a des quantités phénoménales et en cause, le noisetier est certainement un des arbustes les plus répandus de nos boisements franciliens.
Le coudrier, comme on l’appelle également, est un arbrisseau caduc (qui perd ses feuilles en hiver) de la famille des BETULACEAE compris entre 2 et 5 mètres de haut, parfois 6 mètres avec une bonne exposition. Il est très commun dans tous nos milieux forestiers, à son optimum dans les chênaies-charmaies et apprécie également les haies et bocages. Ses feuilles alternes de formes ovales/arrondies sont dentées et acuminées, à nervures marquées et à base cordiforme (en forme de cœur).
Les fleurs apparaissent à partir de février et perdurent jusqu’à mars/avril, les chatons mâles sont longs et pendent au bout des branches tandis que les inflorescences femelles ressemblent à de tous petits bourgeons d’où sortent des stigmates rouges vifs.
Même sans feuilles on le reconnait assez aisément grâce à son développement assez typique. Il développe plusieurs branches très droites depuis la base du pied, qui deviendront par la suite plusieurs troncs, ce qui donne l’impression d’avoir affaire à une cépée. On peut également noter que les jeunes rameaux sont pubescents.
Dans le prochain article de cette série nous verrons le charme commun Carpinus betulus.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot