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Ebats ou combat ?

Podarcis muralis, le lézard des murailles mâle – Cergy © CACP – Emilie Périé

Eté 2022, dans le cimetière de Cergy, ce lézard mâle quitte tout fringant une place de choix pour profiter de l’exposition au soleil. Il a repéré une femelle dans les parages.

Lézards des murailles – Cergy © CACP – Emilie Périé

Les présentations sont rapides, déjà le mâle saisit la femelle avec sa gueule.

Lézards des murailles – Cergy © CACP – Emilie Périé

Il ne cherche pas à la blesser, mais il semblerait que cette pression abdominale favorise l’ovulation et facilite la reproduction qui a lieu juste après.

Lézards des murailles – Cergy © CACP – Emilie Périé

C’est assez semblable à une prise de catch, mais il s’agit bien d’ébats et non d’un combat. Aucun des deux n’a été blessé dans l’affaire, et ils sont repartis comme ils étaient venus, chacun de leur côté.

Quelques kilomètres plus loin, sur le mur du cimetière de Courdimanche, l’histoire semble sur le point de se répéter.

Lézards des murailles – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

Cette fois, c’est la femelle qui s’est présentée devant la cachette de ce mâle, qui a vite compris le message.

Lézards des murailles – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

Quant à la suite, elle reste à la discrétion du massif dans lequel ils se sont laissés tomber…

Cela signifie-t-il que l’on verra plein de nouveaux lézards dans les cimetières cette année ? On l’espère !

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Un p’tit bout en moins

Les dernières chaleurs donnent envie de lézarder au soleil. Et quand on parle du loup, on en voit le bout de la queue… ou pas !

Podarcis muralis, le lézard des murailles – Cergy © CACP – Emilie Périé

En effet, ce lézard mâle a perdu un bout de la sienne. Enfin « perdu », il l’a sans doute volontairement laissée sur place. Il semblerait effectivement que les lézards puissent, d’une contraction musculaire volontaire, détacher un segment de leur queue. C’est ce que l’on appelle l’autotomie (découpe par lui-même). Plusieurs plans de découpe sont prédéfinis dans la queue du lézards tels des velcros maintenant les différents segments de queue. Les adhérences tiennent la queue unie dans les actions quotidiennes du reptile, mais celui peut décider, à l’aide d’un mouvement particulier, d’en détacher une. Très pratique pour échapper à un prédateur qui l’aurait saisi par cette extrémité !

D’autant plus qu’il peut ensuite faire repousser le segment égaré. Toutefois, à la différence des salamandres qui peuvent faire repousser n’importe lequel de leur membre, le lézard des murailles ne peut agir que sur sa queue.

Podarcis muralis, le lézard des murailles – Puiseux-Pontoise © CACP – Emilie Périé

Malheureusement, cette action n’est pas sans conséquence pour le pauvre lézard qui aurait pris cette décision. En effet, la repousse d’un membre est énergivore et use les cellules de son organisme. Il s’en retrouve fragilisé. Les remplacements successifs sont d’ailleurs de moins en moins efficaces : le morceau remplacé est finalement plus petit et moins agile que l’original. De plus, pendant toute la période de repousse le lézard manque d’un morceau de queue, or celle-ci lui permet de s’équilibrer lors de ses déplacements.

C’est l’occasion de rappeler que ces petits reptiles sont protégés par la loi, et que jouer à les attraper par la queue pour observer le phénomène d’autotomie n’est pas un service à leur rendre.

Retrouvez dans ces articles d’autres histoires de lézards :

Le lézard des murailles – 2020

Le lézard des murailles – 2016

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La grenouille verte

Pelophylax kl esculentus, la grenouille verte – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

Bien vu ! Cachée sous les lentilles d’eau, c’est bien une grenouille verte qui profite du soleil au bord de la mare Bicourt à  Courdimanche.

Pelophylax kl esculentus, la grenouille verte – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

En réalité, c’était plutôt 40 grenouilles vertes qui se réchauffaient sur les bords de l’eau. En voilà  déjà  7 !

Pelophylax kl esculentus, la grenouille verte – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

On parle plus facilement du complexe des grenouilles vertes. Car en plus de se cacher sous les lentilles, les espèces de grenouilles vertes sont très difficiles à  différencier les unes des autres. Et s’hybrident !

Les deux espèces de base sont la grenouille de Lessona, une petite grenouille indigène en France, et la grenouille rieuse, bien plus grande, qui était cantonnée au nord est du pays et a été largement introduite sur tout le territoire. Leur hybride s’appelle la grenouille comestible, ou grenouille verte commune. Et à  part le chant, il y a peu de critères bien visibles pour les différencier.

Malheureusement, à  l’heure de la sieste, celles-ci étaient bien silencieuses. Contrairement à  celles vues dans la mare des Larris en 2019, qui sont donc cette fois plutôt des grenouilles rieuses.

En termes de probabilités on s’orientera donc vers l’hybride, la grenouille verte commune pour nos 40 individus de la mare Bicourt.

Quelque soit l’espèce, on rappelle que les amphibiens sont tous protégés à  l’échelle nationale ; et que les migrations et reproductions sont en cours, prenez garde aux traversées de route de ces petites bêtes ! Si vous trouvez un amphibien sur la route évitez de le toucher à  mains nues pour le ramener sur le bas côté. Privilégiez les gants voire l’utilisation d’objets naturels (branches, feuilles) pour le toucher.

Sources :

La grenouille verte, INPN

Apprendre les chants des amphibiens

La grenouille verte, par QuelEstCetAnimal?

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Attention, piétons à  4 pattes !

En février et mars, avec l’annonce du printemps, les températures se réchauffent et les dormeurs se réveillent. Les amphibiens (crapauds, grenouilles, tritons et salamandres) sortent d’hibernation.

Grenouille agile – Osny © CACP – Léo Micouin

Ils quittent alors les boisements dans lesquels ils ont passé l’hiver pour rejoindre les mares.

Grenouille verte – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

C’est dans ces mares que les adultes se retrouvent et entament leur reproduction, entrainant dans un premier temps la ponte des œufs.

Å’ufs de grenouilles rousses – Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Malheureusement, entre le boisement et la mare il y a bien souvent une route. Et de nombreux amphibiens ne parviennent jamais jusqu’au point d’eau, ayant croisé le chemin d’un engin bien plus gros qu’eux.

En cette période de migration, soyez vigilants sur la route, en particulier la nuit. Et surtout, indiquez nous la présence d’amphibiens (morts ou vivants) sur la chaussée. Si nous sommes en mesure d’identifier les zones de traversée nous pourrons agir pour les sécuriser. Deux sites peuvent recueillir vos informations :

=> La carte de l’ARB-idf de recensement des amphibiens

=> Notre atlas de la Biodiversité

Retrouvez dans ces articles d’autres histoires d’amphibiens :

Le crapaud commun

Priorité aux crapauds

La grenouille agile

Le triton ponctué