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Liste rouge régionale des amphibiens et reptiles

Nous y voilà, la liste rouge des amphibiens et reptiles a été publiée en décembre 2023 et on vous propose de faire le point.

Grenouille agile, Rana dalmatina, espèce à préoccupation mineure – Maurecourt © CACP – Gilles Carcassès

Bien que souvent négligés au milieu du tumulte urbain, les amphibiens jouent un rôle vital dans les écosystèmes d’Île-de-France : grands consommateurs d’insectes mais aussi proies naturelles ils participent à l’équilibre des milieux dans lesquels ils vivent. Leur présence dans notre région témoigne de la richesse de la biodiversité environnante. Malheureusement, de nombreuses espèces sont désormais confrontées à des menaces croissantes.

Couleur helvétique, Natrix helvetica, espèce à préoccupation mineure © CACP – Emilie Périé

De même, les reptiles, espèces très sensibles mais souffrant d’une mauvaise réputation, sont également fortement malmenés.

Liste rouge de quoi parle-t-on ?

Afin d’évaluer le risque d’extinction des espèces et justifier les efforts de conservation à l’échelle mondiale, une liste rouge régionale est réalisée à partir de la méthodologie de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Elle dresse un état des lieux des menaces pesant sur les amphibiens et les reptiles d’Île-de-France. Cette liste constitue une nouvelle référence standardisée reconnue internationalement !

Schéma : Liste rouge régionale des amphibiens et reptiles d’Île-de-France par l’ARB IDF décembre 2023

Nos petits amphibiens d’Île-de-France sont confrontés à un ensemble de menaces, parmi lesquelles la fragmentation et la destruction de leur habitat naturel due à l’urbanisation croissante, la pollution des cours d’eau et des plans d’eau, ainsi que l’introduction d’espèces exotiques invasives. Ce sont des êtres très sensibles aux changements environnementaux.

Triton alpestre, Ichthyosaura alpestris, espèce à préoccupation mineure © CACP – Gilles Carcassès

Parmi les espèces d’amphibiens menacé en Île-de-France, on trouve des spécimens emblématiques tels que la Couleuvre vipérine Natrix maura classée « En danger », le Triton ponctué Lissotriton vulgaris classé « Vulnérable » et la Rainette verte Hyla arborea classée « Quasi-menacée ». Ces espèces, autrefois communes dans la région, voient leurs populations décliner en raison des pressions anthropiques.

Rainette verte, Hyla arborea, espèce quasi menacée – Clairefontaine © CACP – Gilles Carcassès

Attention aux périodes de reproduction !

Avec l’arrivée du printemps, une scène extraordinaire se déroule autour de nous : celle de la migration annuelle des grenouilles et des crapauds vers leurs sites de reproduction. Ces petites créatures entreprennent un voyage périlleux pour assurer la survie de leur espèce, mais malheureusement, ce périple est souvent semé d’embûches sur nos routes…

Nous vous appelons donc à la vigilance et à la prudence lorsque vous circulez, surtout lors des nuits pluvieuses et humides, car c’est à ce moment-là que ces amphibiens sortent en masse pour retrouver leurs partenaires.

Retrouvez notre article dédié : Attention, amphibien va et vient ! – Nature en ville à Cergy-Pontoise

Crapauds communs Bufo bufo, espèce à préoccupation mineure – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Sources

Liste rouge régionale des amphibiens et reptiles d’Île-de-France – ARB

La Liste rouge des espèces menacées en France – UICN France

Société Herpétologique de France | La SHF

Un dragon dans mon jardin

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Attention, amphibien va et vient !

Comme tous les ans durant la période février-mars, les amphibiens sortent des fourrés et des bois pour migrer dans leurs milieux de prédilection respectifs. Malencontreusement il est fréquent que nos amis les batraciens soient confrontés à des obstacles de taille durant ce périple !

Rana temporaria, groupe de grenouilles rousses – Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Le contact avec ses mêmes obstacles engendrent des problématiques souvent graves. Prenons l’exemple d’un crapaud dont la route est barrée par une clôture, un triton dont l’ascension d’un trottoir est trop ardue ou encore une grenouille dont la migration est arrêtée nette sous les roues d’une voiture…

Bufo bufo, la crapaud commun © CACP – Gilles Carcassès

Dans le cas où vous trouveriez des zones de passages importantes d’amphibiens sur les différents axes de l’agglomération, n’hésitez pas à les signaler sur l’atlas de la biodiversité de l’agglomération ou d’autres sites de saisie de données naturalistes comme GeoNatureIDF ou encore FauneIDF. Ce genre de saisies permettent de mieux connaitre la répartition des zones de migration sur le territoire et donc de mieux protéger les espèces concernées.

Lissotriton helveticus, le triton palmé – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

La plupart des mouvements migratoires s’effectuent la nuit tombée, alors prenons garde lors de nos déplacements nocturnes.

Sources :

La migration des amphibiens par la LPO

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Attention, piétons à  4 pattes !

En février et mars, avec l’annonce du printemps, les températures se réchauffent et les dormeurs se réveillent. Les amphibiens (crapauds, grenouilles, tritons et salamandres) sortent d’hibernation.

Grenouille agile – Osny © CACP – Léo Micouin

Ils quittent alors les boisements dans lesquels ils ont passé l’hiver pour rejoindre les mares.

Grenouille verte – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

C’est dans ces mares que les adultes se retrouvent et entament leur reproduction, entrainant dans un premier temps la ponte des œufs.

Å’ufs de grenouilles rousses – Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Malheureusement, entre le boisement et la mare il y a bien souvent une route. Et de nombreux amphibiens ne parviennent jamais jusqu’au point d’eau, ayant croisé le chemin d’un engin bien plus gros qu’eux.

En cette période de migration, soyez vigilants sur la route, en particulier la nuit. Et surtout, indiquez nous la présence d’amphibiens (morts ou vivants) sur la chaussée. Si nous sommes en mesure d’identifier les zones de traversée nous pourrons agir pour les sécuriser. Deux sites peuvent recueillir vos informations :

=> La carte de l’ARB-idf de recensement des amphibiens

=> Notre atlas de la Biodiversité

Retrouvez dans ces articles d’autres histoires d’amphibiens :

Le crapaud commun

Priorité aux crapauds

La grenouille agile

Le triton ponctué

L'actualité de la Nature

Un dragon dans mon jardin !

Lézard des murailles – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Des dragons ? A Cergy-Pontoise ?

Et pourquoi pas ? C’est en tout cas le pari que fait la Société Herpétologique de France (SHF) avec son programme de sciences participatives Un dragon dans mon jardin.

C’est rare un dragon ?

Les amphibiens et les reptiles sont des animaux fascinants aux allures de petits dragons ! Mais ce sont aussi des espèces fragiles, et il serait dommage qu’elles deviennent aussi rares que leurs homologues fantastiques. Bien qu’en France, toutes ces espèces soient protégées, cela ne suffit pas à  assurer leur conservation. C’est pourquoi la SHF en appelle à  la participation de tous. Avec le programme Un dragon dans mon jardin, tout volontaire peut signaler la présence d’un amphibien ou d’un reptile dans son jardin ou sur son chemin de promenade. L’amélioration des connaissances sur la répartition de ces animaux permettra à  la SHF de proposer des plans d’action et de gestion adaptés à  la conservation de chacune des espèces.

Comment repérer un dragon ?

Les reptiles et amphibiens vivent dans beaucoup de milieux différents : jardins, forêts, campagnes et même en pleine ville. Toutefois, deux éléments du paysage peuvent augmenter les chances d’en croiser un : les points d’eau pour les amphibiens et les rocailles (murs en pierre, murets, rochers) pour les reptiles.

Que faire si l’on croise un dragon ?

Le meilleur réflexe, c’est la photo ! Pour participer au programme, il suffit de photographier l’animal, de poster l’image sur le site internet et de la localiser. Un dragonnier expérimenté se chargera d’en identifier l’espèce.

Important : les amphibiens et reptiles sont des espèces protégées et fragiles, il est interdit de les prélever ou de les manipuler !

Des dragons à  Cergy-Pontoise ?

Mais oui ! Nous en avons vu quelques-uns ces dernières années, comme en témoignent ces images. Toutefois, sur les quelques 6500 observations recensées sur le site, aucune n’a été faite sur le territoire de l’agglomération. Alors, à  vos appareils photo ! Les lézards, tritons, serpents, grenouilles, crapauds, tortues et autres dragons n’attendent que vous !

Triton palmé – Parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Quelques dragons à  retrouver dans nos articles :

Le triton alpestre

Le triton palmé

Couleuvre ou vipère ?

La couleuvre à  collier

La ponte de la grenouille rousse

La tortue de Floride

L'actualité de la Nature

Nos premières anoures

Vendredi 27 février 2015, un beau soleil printanier nous invite à  sortir. Direction : le massif forestier de l’Hautil.

Les premières feuilles des iris des marais pointent d’une mare forestière peu profonde. Entre les touffes de végétation exposées à  la lumière, apparaissent d’étranges nuées grises. Puis, en nous approchant, nous distinguons de nombreuses têtes émergeant de ces agglomérats gélatineux constitués de milliers d’œufs.

© Gilles Carcassès
Les grenouilles s’adonnent sous nos yeux à  leurs amours orgiaques. © Gilles Carcassès

La température ambiante a donné le signal du réveil. A peine sortie de l’hibernation, les amphibiens, anoures (grenouilles, crapauds et rainettes) ou urodèles (tritons et salamandres), se dirigent vers les points d’eau pour s’y reproduire, leurs progénitures étant tributaires de l’eau pour leur développement. Ces deux phases de vie qui les caractérisent (aquatique pour les jeunes et terrestre pour les adultes), amènent les amphibiens à  faire annuellement de plus ou moins longs déplacements selon les espèces entre leurs gîtes hivernaux, le lieu de reproduction et leurs gîtes estivaux.

Certaines espèces sont plus précoces que d’autres pour sortir de l’hibernation. Les grenouilles rousses, qui habitent en forêt, sont ainsi parmi les premières à  rejoindre leur lieu de reproduction.

Pour l’accouplement, le mâle grimpe sur la femelle et l’empoigne sous les aisselles avec ses pattes antérieures. Il restera ainsi fermement agrippé plusieurs heures, provoquant l’évacuation des œufs. Cette puissante étreinte des anoures et des urodèles s’appelle l’amplexus. Une fois les œufs sortis, le mâle les asperge de son sperme pour les féconder.

© Marion Poiret
Amplexus de grenouilles rousses (Rana temporaria) – Boisemont. © Marion Poiret

La grenouille agile et la grenouille rousse sont les deux seules espèces de grenouilles brunes présentes en Ile-de-France. Faire la différence entre les deux n’est pas toujours aisé car il existe une forte variabilité individuelle concernant les critères morphologiques (forme du museau, détails de l’œil, couleur du ventre, longueur de la patte postérieure…). Aussi, faut-il croiser ces critères et s’appuyer éventuellement sur d’autres éléments comme le chant, le calendrier de migration ou l’aspect des pontes et la forme des têtards pour fonder sa détermination.

Chez les crapauds, les oeufs sont regroupés en cordons alors que chez les grenouilles du genre Rana les amas d’œufs s’agglomèrent en paquets.

© Marion Poiret
Pontes de grenouilles rousses. © Marion Poiret

L’ensemble des mares et zones humides forestières du massif de l’Hautil constituent un réseau utilisé par  les quatre espèces d’amphibiens répertoriés par le Conseil Général du Val d’Oise, mais aussi par des insectes et des vertébrés qui viennent y boire et s’y nourrir.

© Marion Poiret
Une des mares forestières du massif de l’Hautil. © Marion Poiret

Les conditions écologiques peuvent varier d’une année sur l’autre sur ces zones humides forestières. Il est indispensable que les mares soient préservées et reliées entre elles pour la survie des espèces.

La disparition des milieux humides, la pollution de l’eau et la circulation routière qui engendre chaque année des pertes considérables lors des migrations, constituent les plus fortes menaces pour les populations d’amphibiens.

Participez à  l’inventaire des routes traversées par les amphibiens (Natureparif)

Nos sources :

Clefs de détermination

Enquête sur les critères d’identification des grenouilles rousses et agiles