Comme tous les ans durant la période février-mars, les amphibiens sortent des fourrés et des bois pour migrer dans leurs milieux de prédilection respectifs. Malencontreusement il est fréquent que nos amis les batraciens soient confrontés à des obstacles de taille durant ce périple !
Le contact avec ses mêmes obstacles engendrent des problématiques souvent graves. Prenons l’exemple d’un crapaud dont la route est barrée par une clôture, un triton dont l’ascension d’un trottoir est trop ardue ou encore une grenouille dont la migration est arrêtée nette sous les roues d’une voiture…
Dans le cas où vous trouveriez des zones de passages importantes d’amphibiens sur les différents axes de l’agglomération, n’hésitez pas à les signaler sur l’atlas de la biodiversité de l’agglomération ou d’autres sites de saisie de données naturalistes comme GeoNatureIDF ou encore FauneIDF. Ce genre de saisies permettent de mieux connaitre la répartition des zones de migration sur le territoire et donc de mieux protéger les espèces concernées.
En février et mars, avec l’annonce du printemps, les températures se réchauffent et les dormeurs se réveillent. Les amphibiens (crapauds, grenouilles, tritons et salamandres) sortent d’hibernation.
Malheureusement, entre le boisement et la mare il y a bien souvent une route. Et de nombreux amphibiens ne parviennent jamais jusqu’au point d’eau, ayant croisé le chemin d’un engin bien plus gros qu’eux.
En cette période de migration, soyez vigilants sur la route, en particulier la nuit. Et surtout, indiquez nous la présence d’amphibiens (morts ou vivants) sur la chaussée. Si nous sommes en mesure d’identifier les zones de traversée nous pourrons agir pour les sécuriser. Deux sites peuvent recueillir vos informations :
Les amphibiens et les reptiles sont des animaux fascinants aux allures de petits dragons ! Mais ce sont aussi des espèces fragiles, et il serait dommage qu’elles deviennent aussi rares que leurs homologues fantastiques. Bien qu’en France, toutes ces espèces soient protégées, cela ne suffit pas à assurer leur conservation. C’est pourquoi la SHF en appelle à la participation de tous. Avec le programme Un dragon dans mon jardin, tout volontaire peut signaler la présence d’un amphibien ou d’un reptile dans son jardin ou sur son chemin de promenade. L’amélioration des connaissances sur la répartition de ces animaux permettra à la SHF de proposer des plans d’action et de gestion adaptés à la conservation de chacune des espèces.
Comment repérer un dragon ?
Les reptiles et amphibiens vivent dans beaucoup de milieux différents : jardins, forêts, campagnes et même en pleine ville. Toutefois, deux éléments du paysage peuvent augmenter les chances d’en croiser un : les points d’eau pour les amphibiens et les rocailles (murs en pierre, murets, rochers) pour les reptiles.
Que faire si l’on croise un dragon ?
Le meilleur réflexe, c’est la photo ! Pour participer au programme, il suffit de photographier l’animal, de poster l’image sur le site internet et de la localiser. Un dragonnier expérimenté se chargera d’en identifier l’espèce.
Important : les amphibiens et reptiles sont des espèces protégées et fragiles, il est interdit de les prélever ou de les manipuler !
Des dragons à Cergy-Pontoise ?
Mais oui ! Nous en avons vu quelques-uns ces dernières années, comme en témoignent ces images. Toutefois, sur les quelques 6500 observations recensées sur le site, aucune n’a été faite sur le territoire de l’agglomération. Alors, à vos appareils photo ! Les lézards, tritons, serpents, grenouilles, crapauds, tortues et autres dragons n’attendent que vous !
Vendredi 27 février 2015, un beau soleil printanier nous invite à sortir. Direction : le massif forestier de l’Hautil.
Les premières feuilles des iris des marais pointent d’une mare forestière peu profonde. Entre les touffes de végétation exposées à la lumière, apparaissent d’étranges nuées grises. Puis, en nous approchant, nous distinguons de nombreuses têtes émergeant de ces agglomérats gélatineux constitués de milliers d’œufs.
La température ambiante a donné le signal du réveil. A peine sortie de l’hibernation, les amphibiens, anoures (grenouilles, crapauds et rainettes) ou urodèles (tritons et salamandres), se dirigent vers les points d’eau pour s’y reproduire, leurs progénitures étant tributaires de l’eau pour leur développement. Ces deux phases de vie qui les caractérisent (aquatique pour les jeunes et terrestre pour les adultes), amènent les amphibiens à faire annuellement de plus ou moins longs déplacements selon les espèces entre leurs gîtes hivernaux, le lieu de reproduction et leurs gîtes estivaux.
Certaines espèces sont plus précoces que d’autres pour sortir de l’hibernation. Les grenouilles rousses, qui habitent en forêt, sont ainsi parmi les premières à rejoindre leur lieu de reproduction.
Pour l’accouplement, le mâle grimpe sur la femelle et l’empoigne sous les aisselles avec ses pattes antérieures. Il restera ainsi fermement agrippé plusieurs heures, provoquant l’évacuation des œufs. Cette puissante étreinte des anoures et des urodèles s’appelle l’amplexus. Une fois les œufs sortis, le mâle les asperge de son sperme pour les féconder.
La grenouille agile et la grenouille rousse sont les deux seules espèces de grenouilles brunes présentes en Ile-de-France. Faire la différence entre les deux n’est pas toujours aisé car il existe une forte variabilité individuelle concernant les critères morphologiques (forme du museau, détails de l’œil, couleur du ventre, longueur de la patte postérieure…). Aussi, faut-il croiser ces critères et s’appuyer éventuellement sur d’autres éléments comme le chant, le calendrier de migration ou l’aspect des pontes et la forme des têtards pour fonder sa détermination.
Chez les crapauds, les oeufs sont regroupés en cordons alors que chez les grenouilles du genre Rana les amas d’œufs s’agglomèrent en paquets.
L’ensemble des mares et zones humides forestières du massif de l’Hautil constituent un réseau utilisé par les quatre espèces d’amphibiens répertoriés par le Conseil Général du Val d’Oise, mais aussi par des insectes et des vertébrés qui viennent y boire et s’y nourrir.
Les conditions écologiques peuvent varier d’une année sur l’autre sur ces zones humides forestières. Il est indispensable que les mares soient préservées et reliées entre elles pour la survie des espèces.
La disparition des milieux humides, la pollution de l’eau et la circulation routière qui engendre chaque année des pertes considérables lors des migrations, constituent les plus fortes menaces pour les populations d’amphibiens.