Non classé

Des chatons dans l’arbre : le hêtre

Dans le dernier article de la série nous parlions des fabuleux chênes de nos contrés, aujourd’hui nous allons voir un arbre qui n’a pourtant rien à leur envier, j’ai cité : le fayard, fouteau ou tout simplement le hêtre.

Fagus sylvatica – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Voilà un excellent exemple d’un hêtre dans toute sa splendeur, tout aussi impressionnant que ses cousins les chênes, il peut parfois être encore plus grand qu’eux (40m pour le hêtre, 35m pour le chêne sessile). Il est, avec les chênes, le châtaigner et le charme, l’un des arbres les plus communs de nos forêts.

Feuilles de Carpinus betulus à gauche et Fagus sylvatica à droite © CACP

En parlant de charme attention à ne pas confondre ses feuilles avec celui du hêtre, elles se ressemblent un peu mais rappelons-nous que « le charme d’Adam c’est d’être à poils » (le charme a des dents tandis que le hêtre a des poils). Arrivé à l’automne, le feuillage du hêtre prend un très joli coloris variant du jaune à l’orange légèrement pourpré, à ne pas confondre avec le hêtre pourpre / Fagus sylvatica ‘Pururea’ qui est quant à lui naturellement d’un profond pourpre toute l’année.

Chatons de Fagus sylvatica © CACP – Gilles Carcassès

La floraison du hêtre s’étale d’avril à mai, les chatons mâles sont des globules pendants tandis que les fleurs femelles sont regroupées par deux à l’intérieur de cupules poilues (futures capsules des fruits). Arrivées à maturités, ces fameuses cupules s’ouvrent en quatre valves afin de libérer les akènes comestibles que l’on appelles plus communément « faînes ».

Cupules arrivée à maturité © CACP – Marion Poiret

De nos jours, le hêtre est en régression et est de moins en moins planté en forêt à cause de sa fragilité face au changement climatique, en effet il est très sensibles au fortes chaleurs estivales.

Voilà qui, avec cet article, termine la famille des FAGACEAE. Dans le prochain article, nous terminerons cette série sur les arbres à chatons avec une dernière famille, celle des JUGLANDACEAE, avec son seul représentant à l’état naturel sur notre territoire, le noyer.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

Retrouvez ici d’autres articles de la série :

Des chatons dans l’arbre : Le noisetier

Des chatons dans l’arbre : les saules

Des chatons dans l’arbre : les peupliers

Non classé

Des chatons dans l’arbre : les peupliers

Afin de clore la famille des SALICACEAE, nous allons aujourd’hui voir un grand classique des ripisylves, berges de cours d’eau, alignements de routes et certainement le genre le plus utilisé pour les haies brises vents : les peupliers.

Populus nigra var. italica – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Sans y adjoindre les quelques hybrides qui se naturalisent de temps à  autres, nous pouvons officiellement compter trois espèces sur notre territoire, dont deux indigènes : Populus nigra / le peuplier noir, Populus tremula / le peuplier tremble et Populus alba / le peuplier blanc.

Chatons de Populus nigra – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Le peuplier noir, un des plus connu grâce à  la variété « Italica » lui donnant un port colonnaire, est pourtant le moins répandu des trois à  l’état sauvage. Il est largement reconnaissable grâce à  ses feuilles luisantes de formes ovales-triangulaires et ses gros chatons jaunes et rouges qui apparaissent aux printemps. Cette espèce, indigène sur notre territoire, mesure jusqu’à  30 mètres de haut et peut vivre entre 150 et 200 ans.

à‰corce et chatons de Populus alba – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Le peuplier blanc ou peuplier de Hollande, assez commun sur notre territoire, est naturalisé dans les grandes vallées de la région et le long des cours d’eau. Il est nettement reconnaissable à  ses feuilles blanches et cotonneuses sur la face inférieure et son écorce typique munies de crevasses en formes de losanges.

Chatons de Populus tremula – Jouy-le-Moutier © CACP – Matthieu Delagnes

Et pour finir, le peuplier tremble ou tout simplement tremble qui est l’espèce la plus commune et avec la plus large distribution des trois. Il ressemble sur plusieurs points à  l’espèce précédente, le peuplier blanc, mais ses feuilles adultes sont de forme différente et totalement glabres. Ses chatons aussi sont différents, ils sont tout gris et poilus. à€ l’inverse du peuplier noir, le peuplier tremble a une espérance de vie assez limitée, il ne dépasse pas les 40 ans. L’automne venu, le feuillage prend une belle couleur jaune.

Peuplier infesté de gui – © CACP – Gilles Carcassès

Les peupliers sont des arbres assez sensibles face au gui (Viscum album), il n’est pas rare de croiser des alignements, voire des peupleraies entières envahies par le fameux parasite. Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres, en effet beaucoup de passereaux se délectent des fruits globuleux du gui.

Dans le prochain article de cette série nous débuterons la fabuleuse famille des FAGACEAE qui comprend les chênes, le hêtre et le châtaigner.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica : Populus nigra, Populus alba, Populus tremula.

Nature.jardin.free.fr

Articles précédents de la série :

Des chatons dans l’arbre : Le noisetier

Des chatons dans l’arbre : le charme

Des chatons dans l’arbre : l’aulne glutineux

Des chatons dans l’arbre : Les bouleaux

Des chatons dans l’arbre : les saules

Non classé

Des chatons dans l’arbre : les saules

Connus et reconnus, les saules sont des grands classiques de chez nous. En effet, qui n’a jamais vu la fameuse variété dites de « saule pleureur » plantée le long des cours d’eau pour stabiliser les berges ?

Saule pleureur – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Les arbres et arbustes que l’on appelle vulgairement « saules » ou « osier » appartiennent pour la plupart au genre Salix. Celui-ci donne d’ailleurs son nom à  la famille à  laquelle il appartient : les SALICACEAE.

Buisson de Salix alba – Eragny-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Bien qu’ils soient très polyvalents, la majeure partie des saules se retrouve en milieux humides divers et variés tels que les ripisylves, les boisements humides, les berges… Certaines espèces sont même capables de passer une partie de l’année à  moitié immergés sous l’eau.

Peuplement de Salix alba immergés dans un bassin – Courdimanche © CACP – Matthieu Delagnes

Il existe en tout dix espèces indigènes dans notre région, sur ces dix espèces, trois sont bien plus répandues que les autres : Salix alba, le saule blanc ; Salix caprea, le saule marsault ; et Salix cinerea, le saule cendré.

Chatons mâles de Salix caprea à  gauche et Salix alba à  droite – © CACP

Les trois espèces fleurissent vers mars-avril et sont caduques. Afin de différencier les unes des autres prenons en compte quelques critères remarquables :

  • Le saule blanc a des feuilles lancéolées, des chatons longs et fins et grimpe jusqu’à  25 mètres de haut.
  • Le saule marsault, plus petit que le saule blanc, possède des feuilles ovales et un tronc lisse.
  • Le saule cendré a un feuillage semblable à  celui du saule marsault mais de couleur « cendrée » assez marqué sur le dessus du limbe. Il atteint 6 mètres de haut.
Fruits murs de Salix alba – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les fruits laineux produits par le saule blanc sont très appréciés de nos amis à  plumes, plus d’infos par ici.

Dans le prochain article de cette série nous verrons les peupliers et pourrons ainsi clore la famille des SALICACEAE

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica : le saule blanc, le saule marsault, le saule cendré.

Retrouvez ici d’anciens articles de la série des chatons :

Des chatons dans l’arbre : Le noisetier

Des chatons dans l’arbre : le charme

Des chatons dans l’arbre : l’aulne glutineux

Des chatons dans l’arbre : Les bouleaux

Non classé

Des chatons dans l’arbre : Les bouleaux

Afin de clore cette première partie de la série portant sur la famille des BETULACEAE, nous allons aujourd’hui voir le genre qui donne son nom à  la famille : le genre Betula, qui se rapporte aux bouleaux.

Betula pendula – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Dans notre région deux espèces y sont indigène : Betula pendula, le bouleau verruqueux et Betula pubescens, le bouleau pubescent.

à‰corce de Betula pendula – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Avec leur fameuse écorce blanche et leur fâcheuse tendance à  posséder des pollens assez allergènes, les bouleaux font certainement parties des arbres les plus connus qui soient. Ils sont souvent utilisés dans les aménagements de parcs et jardins pour leurs faibles exigences biologiques, leurs écorces décoratives et leurs ports plus ou moins colonnaire / conique.

Feuilles de Betula pendula – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Les deux espèces caractéristiques de notre territoire se ressemblent beaucoup, leurs principales différences se remarquent aux niveau des feuilles : pubescens aura des feuilles de forme plus arrondies et, comme son nom l’indique, beaucoup plus poilues surtout sur la face inférieure, par rapport à  pendula qui a lui comme élément marquant d’avoir des branches retombantes en leurs extrémités.

Chatons mâles en marron et femelles en vert de Betula pendula – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Contrairement au noisetier vu dans un article précédent de la série, les bouleaux possèdent des chatons femelles bien plus visibles et sont surtout bien dressés lorsqu’ils sont encore jeunes, contrairement aux mâles qui sont toujours retombants. Les deux espèces vues un peu plus haut fleurissent au même moment, vers avril-mai.

Dans le prochain article de cette série nous débuterons la famille des SALICACEAE avec le genre Salix, qui se rapporte aux saules.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica : Le bouleau pubescent, le bouleau verruqueux

Articles précédents de la série :

Des chatons dans l’arbre : Le noisetier

Des chatons dans l’arbre : le charme

Des chatons dans l’arbre : l’aulne glutineux

Non classé

Des chatons dans l’arbre : l’aulne glutineux

Alnus glutinosa, de son nom latin, est un arbre très commun de la famille des BETULACEAE des zones humides, berges et boisements humides.

Feuilles d’Alnus glutinosa – Cergy © CACP – Marion Poiret

L’aulne glutineux possède des feuilles caduques et alternes, le limbe est denté, de forme arrondie et souvent échancré au sommet. Les chatons apparaissent vers février et persistent jusqu’à  mars/avril. Les mâles, rassemblés par trois, sont assez notables grâce à  leurs bractées pourpres/noires. Les tous petits chatons femelles sont regroupés par deux à  cinq.

Chatons d’Alnus glutinosa – Eragny-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

L’aulne glutineux est facilement reconnaissable par ses bourgeons de couleur violette et ses jeunes branches munies de lenticelles de couleurs claires assez marquées. Par chez nous cette espèce monte jusqu’à  environ 20 mètres de haut et vit de 60 à  80 ans.

Une fois matures les chatons femelles forment des petits cônes ligneux d’un à  deux centimètres appelés « strobiles », ils persistent d’ailleurs tout l’hiver.

Strobiles d’Alnus glutinosa – Cergy © CACP – Marion Poiret

Dans le prochain article de cette série nous verrons le genre Betula, qui se rapporte aux bouleaux.

Sources :

Flore d’Ile-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

Jardin l’Encyclopédie

Articles précédents de la série :

Des chatons dans l’arbre : Le noisetier

Des chatons dans l’arbre : le charme

Non classé

Des chatons dans l’arbre : le charme

« Le charme d’Adam c’est d’être à  poils. » Voici une drôle de phrase mnémotechnique que vous avez peut-être déjà  entendue. Les apprentis botanistes l’utilisent lorsqu’il s’agit de différencier le charme, notre arbre à  chatons du jour, du hêtre, que nous traiterons dans un autre article. En effet ces deux essences forestières, que l’on retrouve régulièrement dans les même types de milieux, sont souvent confondues car la forme de leurs feuilles est assez similaire.

à€ gauche feuille Carpinus betulus, le charme et à  droite de Fagus sylvatica, la hêtre – CACP © – Gilles Carcassès

Cette phrase mnémotechnique rappelle que la feuille de charme a des dents alors que la feuille de hêtre présente des poils (Le Charme d’à  dents c’est d’Hêtre à  poils). On peut également noter que, comparativement au hêtre, le charme possède des nervures bien plus marquées/profondes.

Leurs feuillages respectifs ont un autre point commun assez notable, ils sont certes tous les deux caducs mais ils sont également « marcescents » ou en tous cas partiellement. Un feuillage est dit marcescent lorsque, arrivé en automne/hiver, les feuilles meurent mais restent sur les branches. Il faut alors attendre le printemps, lorsque les nouvelles feuilles sortent pour que les anciennes finissent par tomber.

Chatons mâles de Carpinus betulus – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Le charme fleurit d’avril à  mai, les chatons mâles sont assez semblables à  ceux du noisetier mais en un peu plus épais et plus courts. Comme le signifie le nom d’espèce (betulus), le charme fait partie de la famille des BETULACEAE.

Carpinus betulus, le charme commun – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Sur l’image ci-dessus on peut voir la forme typique d’un charme. On constate d’ailleurs que le caractère marcescent du feuillage n’est pas toujours présent.

Dans le prochain article de cette série nous verrons l’aulne glutineux, Alnus glutinosa.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

Article précédent de la série :

Des chatons dans l’arbre : Le noisetier

Non classé

Des chatons dans l’arbre : Le noisetier

Quel plaisir d’aller chaque année récolter les noisettes dans les bois. Il y en a des quantités phénoménales et en cause, le noisetier est certainement un des arbustes les plus répandus de nos boisements franciliens.

Noisettes enveloppées de leurs cupules – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Le coudrier, comme on l’appelle également, est un arbrisseau caduc (qui perd ses feuilles en hiver) de la famille des BETULACEAE compris entre 2 et 5 mètres de haut, parfois 6 mètres avec une bonne exposition. Il est très commun dans tous nos milieux forestiers, à  son optimum dans les chênaies-charmaies et apprécie également les haies et bocages. Ses feuilles alternes de formes ovales/arrondies sont dentées et acuminées, à  nervures marquées et à  base cordiforme (en forme de cœur).

Feuille de Corylus avellana – Genainville © CACP – Emilie Périé

Les fleurs apparaissent à  partir de février et perdurent jusqu’à  mars/avril, les chatons mâles sont longs et pendent au bout des branches tandis que les inflorescences femelles ressemblent à  de tous petits bourgeons d’où sortent des stigmates rouges vifs.

Inflorescence femelle et chaton mâle sur Corylus avellana – Osny © CACP – Emilie Périé

Même sans feuilles on le reconnait assez aisément grâce à  son développement assez typique. Il développe plusieurs branches très droites depuis la base du pied, qui deviendront par la suite plusieurs troncs, ce qui donne l’impression d’avoir affaire à  une cépée. On peut également noter que les jeunes rameaux sont pubescents.

Dans le prochain article de cette série nous verrons le charme commun Carpinus betulus.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

Non classé

Des chatons dans l’arbre : Introduction

Afin de commencer dans de bonnes conditions cette nouvelle série d’articles portant sur les arbres et arbustes du territoire produisant des chatons, nous allons tout d’abord faire un petit rappel de ce qu’est concrètement un chaton.

Chatons mâles de Corylus avellana, le noisetier – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Ce que l’on appelle officiellement « chaton » en botanique, est un type d’inflorescence de forme plus ou moins cylindrique en longueur, munie de fleurs unisexuées souvent dépourvues de pétales et de sépales. Par chez nous les trois familles les plus représentatives de ce type de floraison sont les BETULACEAE (bouleaux, charme, aulne, noisetier), les SALICACEAE (saules, peupliers) et les FAGACEAE (chênes, hêtre, châtaigner).

Chatons mâles de Castanea sativa, le châtaigner – CACP © – Gilles Carcassès

Les plantes émettant ces fameux chatons sont dites amentifères, du latin amentum « chaton » et ferre « porter » . On peut observer ces floraisons si particulières à  partir de février avec le noisetier jusqu’à  juin/juillet avec les chênes et châtaigner. Généralement les chatons mâles sont assez grands et visibles, alors que les chatons ou fleurs femelles sont souvent plus petits et discrets et ressemblent même parfois à  des bourgeons, comme pour le noisetier.

Inflorescences femelles de Corylus avellana, le noisetier – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Cette série sera composée d’environ une dizaine d’articles qui paraitront une à  deux fois par mois.

Source :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot