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Des chatons dans l’arbre : Introduction

Afin de commencer dans de bonnes conditions cette nouvelle série d’articles portant sur les arbres et arbustes du territoire produisant des chatons, nous allons tout d’abord faire un petit rappel de ce qu’est concrètement un chaton.

Chatons mâles de Corylus avellana, le noisetier – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Ce que l’on appelle officiellement « chaton » en botanique, est un type d’inflorescence de forme plus ou moins cylindrique en longueur, munie de fleurs unisexuées souvent dépourvues de pétales et de sépales. Par chez nous les trois familles les plus représentatives de ce type de floraison sont les BETULACEAE (bouleaux, charme, aulne, noisetier), les SALICACEAE (saules, peupliers) et les FAGACEAE (chênes, hêtre, châtaigner).

Chatons mâles de Castanea sativa, le châtaigner – CACP © – Gilles Carcassès

Les plantes émettant ces fameux chatons sont dites amentifères, du latin amentum « chaton » et ferre « porter » . On peut observer ces floraisons si particulières à  partir de février avec le noisetier jusqu’à  juin/juillet avec les chênes et châtaigner. Généralement les chatons mâles sont assez grands et visibles, alors que les chatons ou fleurs femelles sont souvent plus petits et discrets et ressemblent même parfois à  des bourgeons, comme pour le noisetier.

Inflorescences femelles de Corylus avellana, le noisetier – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Cette série sera composée d’environ une dizaine d’articles qui paraitront une à  deux fois par mois.

Source :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Insignifiantes ?

Modestes, les fleurs femelles du noisetier le sont assurément ! Presque invisibles comparées aux chatons mâles, d’un bel ocre doré, se balançant négligemment dans la lumière du soleil.

Et pourtant sans elles pas de noisettes !

chatons mâles de noisetier © Gilles Carcasses
chatons mâles de noisetier © Gilles Carcassès

Le noisetier, encore nommé coudrier, est autostérile bien que possédant à  la fois fleurs mâles et femelles sur le même pied. Les fleurs mâles sont présentes dès l’automne et parviennent à  maturité en Janvier-Février, toujours avant les fleurs femelles afin d’éviter toute autofécondation entre les fleurs d’un même pied.

Les grains de pollen produits sont donc transportés vers les fleurs femelles d’un pied de noisetier plus précoce. Cette pollinisation croisée permet d’assurer la diversité génétique au sein de la population.

fleur femelle du noisetier © Gilles Carcasses
fleur femelle du noisetier © Gilles Carcassès

Le pollen abondant produit par le noisetier au cœur de l’hiver constitue l’une des premières sources de nourriture pour les abeilles, une denrée rare et d’autant plus appréciée, tout comme le nectar et le pollen peu abondants des perce-neige.