Le printemps s’installe progressivement et l’on entend le réveil de la forêt. Dans les sous-bois les premiers oiseaux migrateurs sont revenus et les hivernants s’activent. Cela chante de tous les côtés ! Voyons qui est là en ce moment dans les bois.
Malgré son plumage discret, c’est un oiseau peu farouche qui s’approche du promeneur et on peut le voir assez facilement. A défaut, son chant est immanquable. Le tchip-tchap du pouillot véloce raisonne dans les bois depuis quelques semaines déjà.
La toute colorée mésange bleue s’active aussi. Et son chant tel une bille qui rebondit s’entend facilement en forêt.
Le non moins coloré rossignol du Japon, ou leiothrix jaune, peut s’apercevoir en bande, particulièrement dans le nord de la forêt de l’Hautil, comme ici à Menucourt.
Celui-ci cumule tous les critères facilitant son observation : il est bien coloré, il n’est pas farouche et s’approche facilement et son chant est aisément reconnaissable. Le rougegorge est l’ami des ornithologues débutants.
Souvent en bande, l’élégante mésange à longue queue s’observe quand elle traverse d’un bosquet à l’autre avec toute sa petite famille.
Et pour finir sur les observations récentes faites en forêt ces derniers jours : la silhouette du pic vert se détache du tronc sur lequel il chercher des petits insectes à se mettre sur la langue.
Vert, jaune, bleu, rouge, toutes ces couleurs donne envie d’aller en voir un peu plus…
Toujours aux pieds de ce même mur d’enceinte à Menucourt, c’est une troisième espèce de mousse que l’on observe. Cette fois-ci elle forme des coussins denses d’un vert foncé et brillant ; très attrayant. D’ailleurs, il semblerait que certains appellent cette mousse le polytric élégant en français, ou Polytrichum formosum en nom scientifique.
Cette espèce a la particularité d’être dioïque. Les organes mâles et femelles ne sont pas portés par les mêmes individus. Sur l’image ci-dessous par exemple, il s’agit d’un pied femelle portant une fructification.
Cette espèce est plutôt commune dans la région, toujours pas une de nos espèces rares voisines du Ctenidium molluscum. Mais le monde des mousses est fascinant. Saviez-vous que les bryologues estiment qu’ils y auraient 1255 espèces de mousses présentes en Île-de-France ? De quoi faire encore quelques belles découvertes !
Quelques mètres plus loin notre polytric élégant semble s’être mélangé à une quatrième espèce de mousse. Il nous reste encore à faire dans ce secteur…
Bravo à tous ! Vous avez été nombreux à trouver la chicorée, Cichoriumintybus !
Comme nous pouvons le voir ci-dessus, les fleurs ligulées à 5 dents nous donnent un indice non négligeable quant à l’identification de la grande famille des Asteraceae. Contrairement à de nombreuses autres plantes de la famille (souvent jaunes ou blanches), la chicorée possède des fleurs plutôt bleues.
Ci-dessus on peut observer les feuilles et les rameaux effectivement couverts de poils raides localisés ça et là. Suivant les ouvrages qui la décrivent et les situation dans laquelle elle se développe, la chicorée pourrait atteindre jusqu’à 1m20 de haut. Mais elle se cantonne généralement plus aux alentours de 90 cm ou 1 m.
La chicorée sauvage est une plante mellifère appréciée par de nombreux insectes, ses fruits nourrissent aussi bon nombres d’oiseaux en hiver. Nous-mêmes les humains savons en tirer profit en tant que plante médicinale et de façon plus répandue comme substitut au café.
Notons également que la plupart des variétés d’endive (ou « chicon » dans le nord de la France) cultivées par nos agriculteurs que l’on retrouve par la suite dans nos assiettes, sont issues de variations de la chicorée amère.
Sources :
Flore d’Ile de France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Toujours aux pieds de notre mur d’enceinte à Menucourt, nous ramassons une autre mousse. Celle-ci a un design totalement différent de sa voisine. Là où Ctenidium molluscumformait des coussins ras faits de toutes petites feuilles recourbées, notre mousse actuelle, Atrichum undulatum, ressemble plus à une forêt de palmiers miniatures.
Une de ses caractéristiques particulières est que ses feuilles sont ondulées (d’où son nom d’undulatum). En effet de près, les feuilles paraissent former des vagues.
Apparemment celle-ci non plus n’a pas de nom vernaculaire, pourtant elle est beaucoup plus commune dans notre région. Elle n’est donc pas l’une des espèces « peu communes » que l’on pourrait espérer croiser à côté de Ctedinium molluscum. Toutefois elle est très jolie, et assez atypique avec ses vaguelettes. Nous sommes contents de faire sa découverte.
Drôle de nom pour un protocole de science participative… EcorcAir est la contraction de Ecorce et Air. Car c’est bien d’écorces d’arbres que l’on va parler aujourd’hui, et non de corsaires. D’écorces et de qualité de l’air.
Et s’il y a bien un arbre qui a une écorce particulière dans notre environnement urbain c’est le platane.
En effet, le platane renouvèle son écorce tous les ans et élimine l’ancienne par morceaux qu’on détache facilement. L’organisme PartiCitaE (Participation Citadine à l’Observatoire de l’Environnement) souhaite en tirer profit. Un profit uniquement intellectuel et scientifique, bien entendu ! Puisque l’écorce de ces arbres se renouvèle tous les ans et qu’ils sont très souvent plantés en abord de voirie, ils deviennent de parfaits témoins de la pollution atmosphérique générée par le trafic routier sur une année.
C’est pourquoi PartiCitaE vous propose de récolter quelques morceaux d’écorce de platane et de leur envoyer pour qu’ils puissent analyser la quantité de polluants présents dessus. Attention néanmoins, la parcimonie est de rigueur. Il ne s’agit pas d’éplucher entièrement nos platanes mais bien d’échantillonner quelques alignements.
Le détail du protocole et les résultats des années précédentes sont disponibles sur le site de PartiCitaE. Vous pouvez participer jusqu’au 15 avril !
De toutes les couleurs, formes et textures, les écorces n’ont pas fini de nous étonner. Rien que sur l’agglomération, nous avons déjà un beau palmarès de ces curieux revêtements qui entourent les troncs et les branches. Nous allons, dans cet article, voir quelques écorces des arbres de chez nous qui méritent le détour.
Des motifs étonnants
Les milliers de petits losanges qui ornent ce tronc nous donnent un indice non négligeable quant à l’identification de la famille des Salicaceae, à laquelle appartient cet arbre.
Cet exemplaire fait partie d’un alignement le long des berges de l’Oise à Neuville. Au vu de la couleur claire de l’écorce, nous devons certainement avoir affaire à un traditionnel peuplier blanc ou à l’hybride assez répandu qu’est le peuplier grisard.
Une écorce liégeuse
Voilà une écorce des plus remarquables ! Les excroissances subéreuses (liégeuses) de ce petit arbre typique des haies bocagères et des lisières se retrouvent autant sur les jeunes rameaux de deux ou trois ans que sur les branches et les troncs plus âgés.
Ces couches de liège sont de taille plus ou moins variable, notons que chez certains individus ce critère déterminant est parfois absent. En région francilienne seules deux espèces sont capables de produire de telles curiosités : l’orme champêtre (Ulmus minor) et l’érable champêtre (Acer campestre).
Aussi fine que du papier
Reconnaissables parmi tous, les bouleaux possèdent une écorce particulière. Elle est très fine, blanche, munie de lenticelles éparses et se desquame de temps à autres afin de se renouveler. Avec l’âge certains bouleaux, comme celui ci-dessus, perdent cette particularité au profit d’une écorce sombre et crevassée.
Écorces détachables
Au vu de l’épaisseur et la longueur de ses branches, cette clématite a l’air assez vieille. Aussi on remarquera qu’avec l’âge l’écorce de la clématite des haies s’exfolie en long lambeaux fibreux et souples, lui donnant alors un aspect d’être mal en point.
Le côté fibreux (tout en restant solide) de la plante était à l’époque valorisé en vannerie ou pour lier des fagots.
Au même titre que certains pins et l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus), le marronier est un arbre qui renouvelle son écorce en la craquelant en plusieurs morceaux distincts. Un fois complètement secs, les morceaux tombent et une nouvelle écorce plus jeune et colorée fait son apparition.
D’ailleurs un autre arbre particulièrement répandu dans les parcs urbains et les alignements de rues est dans ce cas là, le platane à feuilles d’érables.
Cet arbre à écorces également détachables n’est pas à proprement parler « de chez nous », car c’est un hybride créé par l’homme uniquement planté ou cultivé. Cependant il n’en reste pas moins intéressant pour la biodiversité que d’autres. En effet ses vieilles écorces et les nombreuses cavités qui le composent offrent un gite non négligeable à de nombreuses espèces.
Bien des articles ont déjà été consacrés à ce merveilleux arbre qu’est le platane, en voici quelques exemples :
Un vieux mur dans un sous-bois, l’occasion parfaite de s’attarder un peu pour observer ce qui se développe ici. Par exemple, rapprochons nous de cette petite mousse qui fait des coussins verts un peu partout.
Si j’en crois les spécialistes, elle s’appelle Ctenidium molluscum. Un nom pas facile à prononcer, malheureusement il semblerait que les bryologues n’aient pas choisi de lui attribuer un nom vernaculaire plus commode.
Donc Ctenidium molluscum, est une petite mousse de forme assez variable. Elle conserve cependant toujours cet aspect tout doux, donné par de toutes petites feuilles triangulaires fortement recourbées.
C’est une espèce qu’on peut retrouver dans des habitats calcaires, notamment dans les sous-bois comme ici. D’après le catalogue des bryophytes d’Île-de-France paru en 2016 cette espèce était assez rare dans la région. Elle doit toujours avoir ce statut-là aujourd’hui. C’est une chance de l’avoir trouvée sur notre route !
D’ailleurs, les bryologues anglais considèrent cette mousse comme témoin de la probable présence d’autres espèces peu communes dans les environs. Ouvrons l’œil !
Cette initiative de labellisation, reconduite de l’an dernier, vise à identifier le patrimoine naturel présentant un potentiel d’accueil de la biodiversité, à le valoriser et à accompagner les gestionnaires dans l’amélioration de leurs pratiques.
Elle concerne notamment les espaces verts publics, les jardins publics et privés, les toitures végétalisées, les berges de cours d’eau, les mares et petites zones humides, et les friches urbaines.
Chaque site lauréat pourra bénéficier de :
Une labellisation ou reconnaissance valable pour 5 ans,
Un kit de valorisation et de renforcement de la biodiversité,
Un accompagnement vers des dispositifs de soutien financier régionaux pour les projets majeurs de restauration et de re-diversification des milieux sur le site.
Profitez-en ! Vous avez jusqu’au 31 mai pour candidater.
Qui l’aurait cru ? Même les petits moineaux, ces oiseaux si souvent oubliés voire même considérés comme néfastes, ont leur propre journée mondiale, et c’est aujourd’hui ! Nous allons rapidement présenter dans cet article les merveilleuses boules de plumes qu’ils sont.
Avant toute chose qu’est ce qu’un moineau ? Ce sont des oiseaux appartenant à la famille des Passéridés. En Ile-de-France ils ne sont représentés qu’en deux espèces du genre « Passer » qui donne d’ailleurs son nom à la famille.
L’espèce la plus répandue du genre est évidemment le moineau domestique (Passer domesticus). Il est un oiseau très commun autant dans nos villes que dans nos campagnes. Etant très grégaires, les représentants de cette espèce sont souvent observés en groupes plus ou moins imposants, comme ci-dessus.
On peut ici constater la nette différence entre les deux sexes. Le mâle à droite possède des motifs nuptiaux noirs et gris sur la tête que la femelle à gauche n’a pas.
Au même titre que d’autres espèces du genre, le moineau domestique a besoin de la présence de l’humain pour s’établir dans de bonnes conditions. Les vieux murs de pierres, les dessous de toits, les anciens nids d’autres oiseaux ou encore les trous des poutres bétonnées de la gare de Cergy-le-Haut représentent de bons habitats pour ses petits oiseaux cavernicoles.
Contrairement à son cousin, le moineau friquet ne possède pas de dimorphisme sexuel. Néanmoins son plumage est assez similaire à celui du moineau domestique mâle mis à part pour le dessus de la tête qui est intégralement marron et ses joues qui sont blanches avec une petite tache noire.
Le moineau friquet est un oiseau typique des campagnes que l’on peut retrouver dans les petits villages ou les fermes. Contrairement à ce que pourrait laisser croire son nom « montanus« , cet oiseau ne se retrouve pas plus à la montagne qu’en plaine.
Mais revenons-en à notre cher moineau domestique. À en croire la liste rouge régionale, cette espèce est devenue vulnérable dans la région malgré son statut de rareté toujours classé en « très commun ». Comment expliquer cette vulnérabilité ?
Comme nous l’avons précédemment expliqué, le moineau est un adepte des infrastructures humaines lorsqu’il s’agit d’y établir son lieu de vie et de reproduction. Avec la modernisation de l’architecture et la rénovation des vieux bâtiments, les moineaux trouvent de moins en moins de lieux ou nidifier.
Au delà de cette problématique, le moineau est également considéré comme un oiseau nuisible à cause des désagréments qu’il peut attirer avec ses activités urbaines. Il est considéré à tort comme un oiseau sale et propagateur de maladies, alors qu’au contraire il est d’une grande aide dans la lutte contre les insectes tels que les moustiques et autres petits diptères qui nous embêtent tant.