En début de saison nous observions le chevalier guignette sur les bords du bassin sous le pont rouge, que nous avions d’abord pris pour une bergeronnette grise. Cette fois, pour le deuxième passage de notre protocole du suivi des oiseaux, c’est bien la bergeronnette grise qui s’agite sur la margelle.
Mais elle n’est pas toute seule. Elle sautille autour d’une tache bleue…vite les jumelles !
C’est bien monsieur Martin pêcheur d’Europe qui est posé dans le soleil matinal. On peut différencier mâle et femelle grâce à la couleur de la commissure du bec. Elle est rouge orangé chez la femelle et noire chez le mâle.
Habituellement, le Martin pêcheur est perché sur une branche de saule au-dessus de l’eau et guette le passage des poissons. Cette fois il a choisi la margelle du bassin, qui a l’air de lui offrir un bon point de vue et me laisse tout le loisir d’observer ses brillantes couleurs.
Je l’aperçois tenter plusieurs plongeons pour pêcher un poisson pour son petit déjeuner. Il a du finir par y arriver car il a filé tout droit sous le pont, une véritable flèche bleue, impossible à tracer. C’est d’ailleurs comme ça qu’on le voit le plus souvent : un trait bleu filant au-dessus de l’eau. En effet, le martin pêcheur n’est pas si rare dans ce secteur, nous l’observons régulièrement. Mais c’est la première fois qu’il reste posé aussi longtemps à découvert !
Vue et entendue ! A Puiseux-Pontoise et Courdimanche la célèbre tourterelle des bois roucoulait au-dessus de nos têtes depuis plusieurs saisons. Elle s’est enfin montrée.
La tourterelle des bois est un bel oiseau, à l’allure aussi allongée que sa cousine turque mais aux couleurs plus diversifiées : des couvertures brunes sur les ailes, quelques motifs ardoises dans le cou et des cercles oculaires rouges. Elle roucoule une litanie beaucoup plus régulière que le chant de la tourterelle turque ou du pigeon ramier, elle est donc facilement identifiable.
La tourterelle des bois, Streptopelia turtur, affectionne les lisières. Camouflée dans les bois elle s’en échappe pour se nourrir dans les espaces plus ouverts où elle consomme majoritairement des graines. Il semblerait que celles de la fumeterre soient son met préféré.
Longuement chassée, la tourterelle des bois est malheureusement aujourd’hui en danger d’extinction ; la destruction des haies bocagères et des lisières denses n’arrangeant pas ses affaires.
Le printemps s’installe progressivement et l’on entend le réveil de la forêt. Dans les sous-bois les premiers oiseaux migrateurs sont revenus et les hivernants s’activent. Cela chante de tous les côtés ! Voyons qui est là en ce moment dans les bois.
Malgré son plumage discret, c’est un oiseau peu farouche qui s’approche du promeneur et on peut le voir assez facilement. A défaut, son chant est immanquable. Le tchip-tchap du pouillot véloce raisonne dans les bois depuis quelques semaines déjà.
La toute colorée mésange bleue s’active aussi. Et son chant tel une bille qui rebondit s’entend facilement en forêt.
Le non moins coloré rossignol du Japon, ou leiothrix jaune, peut s’apercevoir en bande, particulièrement dans le nord de la forêt de l’Hautil, comme ici à Menucourt.
Celui-ci cumule tous les critères facilitant son observation : il est bien coloré, il n’est pas farouche et s’approche facilement et son chant est aisément reconnaissable. Le rougegorge est l’ami des ornithologues débutants.
Souvent en bande, l’élégante mésange à longue queue s’observe quand elle traverse d’un bosquet à l’autre avec toute sa petite famille.
Et pour finir sur les observations récentes faites en forêt ces derniers jours : la silhouette du pic vert se détache du tronc sur lequel il chercher des petits insectes à se mettre sur la langue.
Vert, jaune, bleu, rouge, toutes ces couleurs donne envie d’aller en voir un peu plus…
Qui l’aurait cru ? Même les petits moineaux, ces oiseaux si souvent oubliés voire même considérés comme néfastes, ont leur propre journée mondiale, et c’est aujourd’hui ! Nous allons rapidement présenter dans cet article les merveilleuses boules de plumes qu’ils sont.
Avant toute chose qu’est ce qu’un moineau ? Ce sont des oiseaux appartenant à la famille des Passéridés. En Ile-de-France ils ne sont représentés qu’en deux espèces du genre « Passer » qui donne d’ailleurs son nom à la famille.
L’espèce la plus répandue du genre est évidemment le moineau domestique (Passer domesticus). Il est un oiseau très commun autant dans nos villes que dans nos campagnes. Etant très grégaires, les représentants de cette espèce sont souvent observés en groupes plus ou moins imposants, comme ci-dessus.
On peut ici constater la nette différence entre les deux sexes. Le mâle à droite possède des motifs nuptiaux noirs et gris sur la tête que la femelle à gauche n’a pas.
Au même titre que d’autres espèces du genre, le moineau domestique a besoin de la présence de l’humain pour s’établir dans de bonnes conditions. Les vieux murs de pierres, les dessous de toits, les anciens nids d’autres oiseaux ou encore les trous des poutres bétonnées de la gare de Cergy-le-Haut représentent de bons habitats pour ses petits oiseaux cavernicoles.
Contrairement à son cousin, le moineau friquet ne possède pas de dimorphisme sexuel. Néanmoins son plumage est assez similaire à celui du moineau domestique mâle mis à part pour le dessus de la tête qui est intégralement marron et ses joues qui sont blanches avec une petite tache noire.
Le moineau friquet est un oiseau typique des campagnes que l’on peut retrouver dans les petits villages ou les fermes. Contrairement à ce que pourrait laisser croire son nom « montanus« , cet oiseau ne se retrouve pas plus à la montagne qu’en plaine.
Mais revenons-en à notre cher moineau domestique. À en croire la liste rouge régionale, cette espèce est devenue vulnérable dans la région malgré son statut de rareté toujours classé en « très commun ». Comment expliquer cette vulnérabilité ?
Comme nous l’avons précédemment expliqué, le moineau est un adepte des infrastructures humaines lorsqu’il s’agit d’y établir son lieu de vie et de reproduction. Avec la modernisation de l’architecture et la rénovation des vieux bâtiments, les moineaux trouvent de moins en moins de lieux ou nidifier.
Au delà de cette problématique, le moineau est également considéré comme un oiseau nuisible à cause des désagréments qu’il peut attirer avec ses activités urbaines. Il est considéré à tort comme un oiseau sale et propagateur de maladies, alors qu’au contraire il est d’une grande aide dans la lutte contre les insectes tels que les moustiques et autres petits diptères qui nous embêtent tant.
Un peu en amont de notre découverte de l’étonnant ibéris amer, nous avons pu assister à un grand rassemblement d’oiseaux dans un champ dont le sol avait été retourné. Pigeons ramiers, pinsons des arbres, pies bavardes et autres Corvidés en tous genres étaient rassemblés pour prendre part au festin que leur offrait ce champ.
Sur cette première photo nous pouvons observer jusqu’à trois espèces appartenant à la famille des Corvidés :
Le choucas des tours :
Le Choucas des tours (Coloeus monedula) est toujours reconnaissable grâce à sa taille plus réduite par rapport à celle de la corneille ou du corbeau. Sur cette photo on peut observer la nuance de plumage et les yeux clairs spécifiques de cet oiseau. La nuque et une partie de la tête sont généralement plus claires que le reste du corps.
La pie bavarde :
Les pies bavardes (Pica pica) se sont également jointes au grand repas de famille. Impossible à confondre grâce à leurs plumages noir et blanc avec des reflets bleus/verts lorsque le soleil apparait. Autant dans la ville qu’à la campagne, la pie bavarde est un oiseau très commun dans notre région.
La corneille noire :
Et enfin l’un des oiseaux les plus communs des plaines cultivées durant toute l’année, la corneille noire (Corvus corone). Au contraire de la plupart de ses cousins corvidés, la corneille est très solitaire, on la croise régulièrement seule ou à deux. Cette espèce est plus grande que les deux précédentes et intégralement noire.
L’invasion des pinsons
Ce champ étant entouré de quelques haies bocagères, nous avons également pu y observer d’autres espèces de passereaux. Rougegorge, verdier, troglodyte, ils étaient tous présents. Néanmoins une espèce s’est montrée plus remarquable que les autres, le pinson des arbres :
Alors combien d’individus arrivez-vous à voir sur cette photo (cliquez dessus pour agrandir) ? N’hésitez pas à nous faire part de vos résultats dans les commentaires. Personnellement j’en ai compté une vingtaine.
D’ailleurs à peine avons nous eu le temps d’estimer leur nombre que… pouf ! les voilà effarouchés !
De retour au bureau pour l’analyse de nos photos, nous avons été interpellés par un oiseau avec un bec bien singulier par rapport aux autres Corvidés observés en amont.
Une corneille avec un défaut de coloration du bec ? Une maladie ? De la peinture ? Rien de tout ça ! Simplement une nouvelle espèce qui nous avait échappée lors de nos observations et pas n’importe laquelle, le corbeau freux. Cet oiseau est un grand amateur des champs cultivés, d’ailleurs on ne le croise régulièrement que dans ce genre de milieux ouverts.
C’est une famille d’oiseaux présente à l’état naturel, en de nombreuses espèces et dans le monde entier (sauf en Australie). En Ile-de-France, nous pouvons compter environ douze espèces différentes aux aspects très distincts pour la plupart.
Ce bel exemple de pinson des arbres mâle juste au-dessus exprime parfaitement la morphologie typique d’un fringille. Ce sont des oiseaux de petite taille, avec une queue échancrée et munis de beaux plumages de couleurs vives et très variées. Le bec est parfaitement adapté à leur régime granivore, il est petit, compact, pointu et dans certains cas il est même croisé. Ces passereaux sont souvent observés en groupe, ils sont très grégaires. Ils ont un vol un peu rebondissant, assez caractéristique de la famille.
Quelques exemples de Fringillidés sur le territoire de l’agglo :
Le chardonneret élégant, à droite sur la photo, est un oiseau haut en couleurs. Son masque rouge sur la tête et ses ailes panachées de noir, de blanc et de jaune vif le rendent presque impossible à confondre.
Avec son beau plastron de couleur rose/rouge, la linotte mélodieuse est encore une fois assez unique en son genre. C’est un oiseau typique des friches, des vergers, des haies bocagères… Tout en restant commune, cette espèce est à ce jour classée comme vulnérable dans la liste rouge des oiseaux nicheurs d’IDF.
Le serin cini voit ses populations drastiquement chuter depuis ces dernières années. En effet il est désormais classé comme étant « en danger » dans notre région. Pourtant qui voudrait voir ce si bel oiseau jaune d’or, disparaitre de nos contrés ? N’hésitez pas à signaler vos éventuelles observations de serin sur le site de Geo-Nat IDF ou sur l’atlas de la biodiversité de l’agglo. Son chant singulier vous permettra de le reconnaitre à coup sûr.
En voilà un oiseau qui porte parfaitement son nom perché dans les branches d’un aulne de l’ile de loisirs. Le tarin des aulnes est un oiseau hivernant aussi jaune que son cousin le serin précédemment cité. En revanche on notera ici la calotte uniformément noire de l’individu, un critère déterminant de l’espèce.
Le beau pinson du nord fréquente des milieux tout à fait variés. C’est un hivernant à rechercher dans les hêtraies, les milieux ruraux, les parcs et jardins urbains, etc… On remarquera le critère du plumage moucheté en dessous des ailes, c’est un bon moyen de reconnaitre l’espèce.
Le verdier d’Europe apprécie se percher à la cime des arbres pour chanter à la vue de tous. C’est un oiseau très commun à la mangeoire que l’on reconnait à son bec rose et son plumage vert olive.
C’est la bonne période pour observer les fringilles. Certains ne sont présents sur notre territoire qu’en hiver, mais tous, en temps que granivores, sont assez friands des graines de tournesol mises à disposition dans les mangeoires. Il reste encore un mois pour participer à Birdlab et tenter de les observer sur vos mangeoires !
Bien que nous n’ayons pas encore eu le privilège de les rencontrer dans l’agglomération, nous pourrions également croiser des espèces telles que : le sizerin cabaret (Acanthis cabaret), le bec croisé des sapins (Loxia curvirostra), le bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula) et le grosbec casse-noyaux (Coccothraustescoccothraustes).
Sources :
Guide Delachaux : Le guide ornitho
Les oiseaux d’Ile-de-France par Pierre Le Maréchal, David Laloi et Guilhem Lesaffre
L’année s’achève bientôt, en ce premier jour de vacances scolaires nous n’allons pas retourner sur le terrain avant les derniers jours de 2022. Aussi, comme tous les ans, nous vous proposons une rétrospective de la saison de terrain avec les plus beaux portraits d’oiseaux pris cette année. Il y a un point commun entre tous ces clichés, saurez-vous le trouver* ?
Le canard colvert mâle et son reflet dans les étangs de Cergy.
La grive musicienne perchée au-dessus du ru de Liesse à Saint-Ouen l’Aumône.
L’épervier d’Europe femelle, posée sur les bancs autour de la mare à grenouilles de Maurecourt pendant un pique-nique de terrain.
Le grand cormoran en vol au-dessus des étangs de Cergy.
La grive draine dans le bois de la Justice à Cergy.
Le caneton colvert se promenant sur les bassins du parc François Mitterrand à Cergy.
Le chardonneret élégant, perché au-dessus de la mare bicourt à Courdimanche.
Les poussins bernache du Canada faisant leurs premiers pas à côté de l’étang du parc de Grouchy à Osny.
La grive musicienne, coupée en pleine phrase, au cimetière de Maurecourt.
Le tarin des aulnes, dans un aulne, à côté des étangs de Cergy.
Le blongios nain, prêt à pécher dans les étangs de Cergy.
Le cygne tuberculé paradant sur les étangs de Cergy.
Et toujours, notre ami rougegorge rencontré à l’île de loisirs pendant les comptages du WetLand.
*Hormis les grives de Maurecourt et Cergy, tous les autres oiseaux ont été pris à proximité d’un point d’eau. Il y a-t-il un lien de causalité entre présence d’eaux et photo d’oiseaux réussie…difficile à dire.
Afin de répondre à la question que nous nous étions posés dans l’article du 15 novembre, voici quelques exemples de nos amis à plumes que vous pourriez avoir la chance d’observer :
Le pic mar, il ressemble beaucoup à son cousin le pic épeiche mais quelques petits détails permettent de les différencier l’un de l’autre.
En effet à l’âge adulte l’épeiche possède une moustache atteignant son bec ainsi qu’une calotte rouge recouvrant uniquement une petite partie de l’arrière de sa tête. Au contraire le mar possède une moustache interrompue et sa calotte recouvre tout le dessus de sa tête.
Malgré son nom, la sitelle torchepot ne torche pas les pots mais en revanche elle est capable d’élaborer un torchis pour parfois réduire le diamètre d’entrée d’un nid. Et à la gauche de la sitelle, nous pouvons observer un pinson des arbres, qui pour le coup porte bien son nom perché sur cette branche en attendant que la place se libère à la mangeoire.
Le 15 novembre est arrivé, c’est le grand retour de Birdlab ! Et avec lui son lot d’amis à plumes !
BirdLab a l’avantage d’allier le plaisir d’observer les petits grignoteurs de l’hiver et celui de participer à la recherche scientifique.
Et oui ! Car grâce aux informations que nous récoltons, nous participons à l’enrichissement des données scientifiques. Donc sans plus attendre, passons au vif du sujet : comment participer à BirdLab ? Quelles sont les règles ? C’est très simple ! Le site de Vigie-Nature l’explique parfaitement :
Alors n’attendez plus, allez télécharger l’application BirdLab sur votre smartphone ou votre tablette et suivez les va-et-vient des boules de plumes !
Et surtout ! Jamais, au grand JAMAIS, ne remplissez votre mangeoire de pain. Cela rend les oiseaux malades. Pour participer à BirdLab préférez les graines de tournesol.