L'actualité de la Nature

Palomena, la punaise verte des bois

Palomena prasina – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

J’ai observé cette belle punaise verte sur un Allium christophii au jardin du Belvédère à  Vauréal. Très commune sur les plantes herbacées et sur les arbres, Palomena prasina, la punaise verte des bois, passe facilement inaperçue sur le feuillage.

Au verger, elle peut provoquer quelques dégâts sur les fruits : les poires piquées deviennent pierreuses, les pommes et les noisettes présentent des déformations. Cette punaise prend une teinte brune en fin de saison avant d’hiverner.

Palomena prasina (février 2019) – Clos Levallois à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Pour la différencier de l’autre punaise verte de nos jardins, Nezara viridula, qui est un ravageur redouté pour ses piqures sur les poivrons, tomates, aubergines et concombres cultivés sous serres, je vous renvoie à  mon article Palomena et Nezara.

Nezara viridula © Gilles Carcassès

Sources :

Portraits de punaises, par Ashley Wood sur le site British Bugs

Palomena prasina, par Ephytia (INRA)

L'actualité de la Nature

Une aide précieuse pour la détermination des sauterelles, criquets et grillons !

Les orthoptères, c’est facile : les sauterelles (ou ensifères) ont de très longues antennes, et les criquets (ou caelifères) des antennes courtes. C’est quand on vent aller plus loin que cela se complique ! Heureusement l’OPIE et l’ARB Ile-de-France arrivent à  la rescousse : le tout nouvel atlas des orthoptères qu’ils nous ont concocté est désormais en ligne sur Cettia dans la rubrique « Observatoire de la biodiversité ».

L’atlas des sauterelles, criquets et grillons d’Ile-de-France inclut aussi par commodité la mante religieuse et le phasme gaulois bien qu’ils ne soient pas des orthoptères. Cet atlas illustré permet de passer en revue les 70 espèces de cet ordre présentes en Ile-de-France. Pour chacune, sont indiquées les périodes d’observations, la carte de répartition, les préférences d’habitat. J’ai modestement participé à  cet atlas avec l’unique enregistrement francilien du grillon provençal : le pauvre s’était caché dans un cageot de légumes au bord d’un champ dans sa Provence natale et s’est retrouvé dans un magasin de primeurs à  Vauréal !

Conocephalus fuscus – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Voici le conocéphale bigarré, un ensifère commun des zones humides, de la famille des Tettigoniidae. Ici c’est une femelle, reconnaissable à  son long ovipositeur.

Ruspolia nitidula femelle – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Le conocéphale gracieux est une espèce protégée en Ile-de-France, elle semble en expansion. Nous l’avons trouvé à  Osny et aussi au parc du château de Menucourt.

Oedipoda caerulescens – Cergy © Gilles Carcassès

Aux antennes courtes, on reconnaît le sous-ordre des caelifères. L’oedipode turquoise, spécialiste des zones très chaudes sablonneuses ou rocailleuses est aussi une espèce protégée en Ile-de-France. Cela ne l’empêche pas d’être assez fréquente sur les sols artificiels dénudés (gravats, ballasts, remblais…). Cette espèce de la famille des Acrididae se fond admirablement dans son environnement. On la repère quand elle s’envole et qu’elle déploie ses ailes bleues. Nous l’avons rencontrée à  Cergy, à  Courdimanche aux Grands jardins, et dans la cour du lycée de l’Hautil à  Jouy-le-Moutier !

Retrouvez nos articles sur des orthoptères :

A la poursuite du conocéphale bigarré

L’œdipode turquoise, espèce protégée

Un grillon provençal

Une mante au grand centre

Sources :

Conocephalus fuscus, par l’Observatoire francilien de la biodiversité (Cettia)

Oedipoda caerulescens, par l’Observatoire francilien de la biodiversité (Cettia)

Ruspolia nitidula, par l’Observatoire francilien de la biodiversité (Cettia)

Agenda, L'actualité de la Nature

Une sortie au bois de Cergy, épisode 2 !

Cette fois-ci le beau temps est au rendez-vous ! Après un épisode 1 au parc François-Mitterrand interrompu par la pluie, nous voici repartis de bon matin pour finir l’animation nature avec les écoliers des Chênes, que nous retrouvons avec plaisir.

Pour bien commencer la matinée, nous escaladons la butte à  Juju par la face nord. C’est l’occasion d’immortaliser l’arrivée au sommet des glorieux explorateurs.

Au sommet de la butte à  Juju © CACP – Gilles Carcassès

Après une petite pause, nous proposons aux enfants de construire en 15 minutes une représentation d’insecte, par groupes de trois.

Découvrez en cliquant dans l’image ci-dessous le fruit de leur imagination féconde et de leur expertise en mots-valises :

© CACP – Emilie Périé et Gilles Carcasses

Et maintenant, grande chasse aux insectes ! Les équipes armées de boîtes loupes ont pour mission de livrer leurs captures à  Emilie et Gilles pour photographies et déterminations express. Je n’y croyais pas, mais la méthode du jeune cabri bondissant finit par porter ses fruits : des binômes triomphants nous ont à  plusieurs reprises rapporté des bourdons et même des papillons ! Les filets à  papillons sont bons pour la retraite…

Piéride de la rave © CACP – Gilles Carcassès

Voici quelques-uns des insectes et autres bestioles observés dans les boîtes loupes :

Pyrrhocoris apterus, le gendarme

Lycaena phlaeas, le cuivré commun

Oedemera nobilis, l’oedemère noble

Apis mellifera, l’abeille domestique

Episyrphus balteatus, le syrphe ceinturé

Hemipenthes morio, l’anthracine morio

Limax maximus, la limace léopard

Abeille sauvage – bois de Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Nous laissons les enfants et leur maître à  leur pique-nique bien mérité. Et c’est promis, l’an prochain, on le refait !

L'actualité de la Nature

Le cuivré commun

Lycaena phlaeas sur des fleurs de tanaisie – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Aux abords du campus de Neuville-sur-Oise, nous observons régulièrement sur les fleurs de tanaisie le cuivré commun. Ce papillon de la famille des Lycaenidae a pour plante-hôte les rumex. On le trouve dans les formations végétales où sont présentes les différentes espèces d’oseilles sauvages : pelouses, friches, prairies humides, tourbières… Le mâle a un comportement territorial et décolle au moindre passage d’un papillon dans son champ de vision.

Lycaena phlaeas – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Celui-ci était en compagnie d’un oedemère noble.

Source :

Le cuivré commun, dans l’atlas des papillons de jour et des zygènes d’Ile-de-France

Retrouvez d’autres Lycaenidae :

L’argus bleu nacré

L’azuré des nerpruns

Collier de corail

L’azuré de la luzerne

L’azuré porte-queue

L'actualité des jardins

La grande mélianthe

Bravo à  Annick et à  Ophélie qui ont trouvé la solution de la photo mystère !

Melianthus major © CACP – Gilles Carcassès
Melianthus major – école de botanique au Jardin des plantes de Paris © CACP – Gilles Carcassès

Melianthus major est un arbrisseau sud-africain. Relativement bien rustique, on le cultive dans les jardins comme une grande plante vivace à  rabattre chaque printemps au ras du sol. Ses feuilles composées et dentelées d’un vert bleuté aux découpes très graphiques font son succès. Mais l’odeur que dégage ses feuilles quand on les froisse est assez désagréable, elle rappelle vaguement la cacahouète.

Cette plante toxique est cependant mellifère. Il lui faut au jardin une place au soleil en terrain bien drainé et beaucoup d’espace car elle se développe sur au moins trois mètres en largeur.

Introduite en Nouvelle-Zélande, la grande mélianthe y présente un caractère invasif.

Source :

Melianthus major, par Jardin ! L’Encyclopédie

Retrouvez une autre plante originaire d’Afrique du Sud :

Eucomis, une bulbeuse étonnante

L'actualité de la Nature

L’anthidie à  manchettes

Anthidie sur l’épiaire à  feuilles de menthe – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Stachys menthifolia, l’épiaire à  feuilles de menthe, est une Lamiaceae endémique de Yougoslavie, Grèce et Albanie. On peut en voir quelques pieds dans les parterres de l’école de botanique au Jardin des plantes de Paris. A l’évidence, cette plante exerce une très forte attraction pour de nombreuses espèces d’abeilles, dont des anthidies.

Anthidium manicatum © CACP – Gilles Carcassès

Je suis cette grosse anthidie du regard : elle patrouille inlassablement dans le petit massif fleuri. En vol stationnaire, elle surveille son territoire et n’hésite pas à  foncer sur les autres butineurs, en particulier les abeilles domestiques qui ne demandent pas leur reste.

Anthidium manicatum – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Il faut dire que ses mandibules acérées ont de quoi impressionner les intrus ! La bête a aussi de redoutables épines à  l’extrémité de son abdomen.

Anthidium manicatum mâle – Paris © CACP – Gilles Carcassès

De temps en temps, l’insecte fait une pose sur une feuille, ce qui me permet une approche. Je distingue la pilosité rousse sur les côtés de l’abdomen qui me confirme l’espèce Anthidium manicatum. Il s’agit d’un mâle, beaucoup plus gros que la femelle qui vient se nourrir sur les fleurs, et que je n’ai pas réussi à  photographier.

Les anthidies sont dites abeilles cotonnières parce qu’elles récoltent des boules de poils avec leurs mandibules sur les feuilles de plantes très duveteuses comme les balottes, les molènes ou l’épiaire laineuse pour construire leur nid.

Sources :

L’anthidie cotonnière, un mâle vindicatif, par Alain Cipière

L’anthidie à  manchettes par sparealites.be

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La cymbalaire des murailles

La cymbalaire des murailles, Cymbalaria muralis, se trouve fréquemment sur les vieux murs de la région. Elle se plait en sols assez pauvres et bien drainants. Les fissures des murs et murets en pierre lui conviennent parfaitement pour s’installer. Elle leur doit d’ailleurs son surnom de Ruine de Rome.

Cymbalaire © CACP – Gilles Carcassès

En plus d’agrémenter les rocailles de jolies teintes violettes, jaunes et vertes, la cymbalaire déploie des trésors d’ingéniosité pour sa reproduction.

Cymbalaire des murailles – Cergy © CACP – Emilie Périé

La fleur est munie d’un petit éperon à  sa base dans lequel se stocke le nectar. Les insectes sont ainsi obligés se s’enfoncer profondément dans la corolle de la fleur pour le récupérer et se couvrent de pollen. Parfait pour assurer la pollinisation de la plante !

Mais la ruse de s’arrête pas là . Une fois la fleur fécondée, son pétiole (la tige portant la fleur) se courbe de manière à  ce que la fleur soit alors tournée vers la paroi rocheuse. Au moment de la dispersion des graines, celles-ci seront relâchées directement contre le mur, augmentant ainsi leurs chances de tomber dans une fissure confortable pour se développer. Habile !

Sources :

Cymbalaire des murs, par Sauvages du Poitou

La cymbalaire, par Zoom nature

Retrouvez d’autres espèces des murailles :

Fougères des vieux murs 

La roquette vivace

Lézard des murailles

L'actualité de la Nature

La phalène picotée

Ematurga atomaria femelle, la phalène picotée – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès
Ematurga atomaria mâle – parc du peuple de l’herbe © CACP – Gilles Carcassès

Quelles différences voyez-vous entre le mâle et la femelle de la phalène picotée ?

La femelle a le fond des ailes plus blanc ? C’est vrai, le mâle est de teinte plus jaune.

Les antennes du mâle sont pectinées ? Voilà  un critère décisif. Mais à  quoi lui servent ses antennes extravagantes ? A chercher les femelles bien sà»r, car il les repère à  l’odeur, et de très loin paraît-il.

Ematurga atomaria n’est pas difficile quant aux plantes hôtes : ses chenilles consomment les bruyères, les genêts, les lotiers, les coronilles, les centaurées et bien d’autres plantes basses.

Ce papillon est un hétérocère, c’est-à -dire un papillon de nuit, bien qu’on le voie souvent voleter en plein jour quand on le dérange en passant dans les hautes herbes.

Ematurga atomaria – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La voyez-vous, la phalène picotée cachée dans les herbes ?

Source :

Phalène picotée, par Les carnets nature de Jessica

Retrouvez d’autres Geometridae dans ces articles :

La panthère

Le géomètre à  barreaux

La brocatelle d’or

L'actualité de la Nature

Chasse aux coccinelles à  Neuville-sur-Oise

Le 21 juin 2019, nous organisions pour un groupe d’étudiants et de professeurs de l’Université de Cergy-Pontoise un inventaire des coccinelles des espaces naturels proches du campus de Neuville-sur-Oise.

Coccinella septempunctata, la coccinelle à  sept points – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Sans surprise, nous avons rencontré en divers endroits la coccinelle à  sept points, une des plus communes de la famille.

Harmonia axyridis – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès
Harmonia axyridis – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Sur les chênes chevelus du mail Gay Lussac, nous avons trouvé ces deux belles formes de la coccinelle asiatique, une noire à  points jaunes et une jaune à  points noirs.

Adalia bipunctata, forme à  2 points noirs – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès
Adalia bipunctata, forme à  4 points rouges – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Adalia bipunctata est une espèce très variable, nous l’avons vue dans trois formes différentes, également sur les chênes, mais aussi dans les friches, sur les tanaisies.

Hippodamia variegata, la coccinelle des friches, sur une feuille de tanaisie © CACP – Gilles Carcassès

Les tanaisies, souvent attaquées par des pucerons, sont de bonnes plantes pour l’observation des coccinelles. Hippodamia variegata est une petite coccinelle allongée, dont les points sont majoritairement situés sur l’arrière des élytres. Son pronotum présente un motif en noir et blanc qui me rappelle une tête de panda.

Ceratomegilla undecimnotata – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Une autre espèce fréquentait les tanaisies : la très rare coccinelle à  onze points, Ceratomegilla undecimnotata.

Vibidia duodecimguttata © CACP – Gilles Carcassès

Il nous manquait encore les coccinelles à  points blancs ! En examinant les feuilles des arbres, une étudiante a capturé la petite Vibidia duodecimguttata, une mangeuse de champignons. Vue du dessus, six points blancs forment une couronne.

Trois autres coccinelles déjà  observées sur le site n’ont pas été retrouvées lors de l’inventaire. Les voici :

Psyllobora vigintiduopunctata – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Psyllobora vigintiduopunctata, la coccinelle à  vingt-deux points consomme aussi des moisissures.

Oenopia conglobata, – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Oenopia conglobata, la coccinelle rose, est une carnassière qui chasse dans les arbres les psylles et les pucerons, mais on l’observe parfois sur les plantes basses en lisière.

Propylea quatuordecimpunctata, la coccinelle à  damier – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Propylea quatuordecimpunctata, la coccinelle à  damier, a deux générations par an. On la rencontre en avril puis en plein été.