L'actualité de la Nature

La cymbalaire des murailles

La cymbalaire des murailles, Cymbalaria muralis, se trouve fréquemment sur les vieux murs de la région. Elle se plait en sols assez pauvres et bien drainants. Les fissures des murs et murets en pierre lui conviennent parfaitement pour s’installer. Elle leur doit d’ailleurs son surnom de Ruine de Rome.

Cymbalaire © CACP – Gilles Carcassès

En plus d’agrémenter les rocailles de jolies teintes violettes, jaunes et vertes, la cymbalaire déploie des trésors d’ingéniosité pour sa reproduction.

Cymbalaire des murailles – Cergy © CACP – Emilie Périé

La fleur est munie d’un petit éperon à  sa base dans lequel se stocke le nectar. Les insectes sont ainsi obligés se s’enfoncer profondément dans la corolle de la fleur pour le récupérer et se couvrent de pollen. Parfait pour assurer la pollinisation de la plante !

Mais la ruse de s’arrête pas là . Une fois la fleur fécondée, son pétiole (la tige portant la fleur) se courbe de manière à  ce que la fleur soit alors tournée vers la paroi rocheuse. Au moment de la dispersion des graines, celles-ci seront relâchées directement contre le mur, augmentant ainsi leurs chances de tomber dans une fissure confortable pour se développer. Habile !

Sources :

Cymbalaire des murs, par Sauvages du Poitou

La cymbalaire, par Zoom nature

Retrouvez d’autres espèces des murailles :

Fougères des vieux murs 

La roquette vivace

Lézard des murailles

L'actualité de la Nature

Sages sagines

Pavés de la place Charles-de-Gaulle devant l’hôtel d’agglomération de Cergy-Pontoise © CACP – Emilie Périé

Il y a quelqu’un ?

Mais oui, à  y regarder de plus près, tous les interstices des pavés sont verts. Ils sont occupés par une toute petite plante : une sagine.

En voici une un peu plus développée, trouvée quelques mètres plus loin.

Sagine rampante – Hôtel d’agglomération, Cergy © CAPC – Emilie Périé

Deux sagines sont présentes en àŽle-de-France : la « rampante », Sagina procumbens, et la « sans pétale », Sagina apetala. Elles se différencient aisément lorsqu’elles sont assez grandes : Sagina apetala a un port dressé et peut ne pas avoir de pétales, alors que Sagina procumbens est rampante et a quatre pétales blancs à  chaque fleur. Avec une plante de cette taille, il était relativement facile d’identifier ici la sagine rampante. De plus, Sagina procumbens préfère les milieux plus riches et plus humides que Sagina apetala. Nous l’avons d’ailleurs trouvée à  l’aplomb d’une gouttière de l’Hôtel d’agglomération. A l’abri des chaussures des passants, ce spécimen s’est bien développé. Et c’est une chance de pouvoir observer ses fleurs.

Fleur de sagine rampante – Hôtel d’agglomération, Cergy © CACP – Emilie Périé

Les sagines sont des espèces pionnières qui ont la particularité de bien résister au piétinement. On les trouve, entre autres, dans les friches pâturées, sur les trottoirs et entre les pavés. Habituellement elles se font discrètes. En restant minuscules, elles limitent le risque d’écrasement et garantissent ainsi leur survie. Leur observation nécessite de très bons yeux, voire une loupe !

En jardinerie aussi

On peut utiliser les sagines en couvre-sol, pour verdir les contours des dalles sans déborder.

Autres plantes des trottoirs :

La petite éragrostide

La pariétaire de Judée

Le saxifrage à  trois doigts

Source :

La Flore d’àŽle-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Maison de la nature de Vauréal : le programme des animations de la rentrée 2018

La Maison de la nature de Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Les animations de la Maison de la nature de Vauréal redémarrent fort dès le début de ce mois de septembre 2018. Et la cellule biodiversité est partenaire des deux premières animations :

  • le mercredi 5 septembre 2018 matin « les petites bêtes de la prairie et du jardin école »
  • le mercredi 12 septembre 2018 après-midi « sortie Sauvages de ma rue »

Découvrez tous les détails et les conditions dans cette page : Le programme des animations de la Maison de la Nature de Vauréal pour septembre et début octobre 2018

Le jardin école de la rue de la goutte d’eau – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès
La prairie du jardin des taillis – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez nos articles :

Ni bonnes, ni mauvaises

Apprendre par l’échange et l’expérience : le jardin école de Vauréal

A la découverte des habitants de la prairie

L'actualité des jardins

Humbles habitants de la rue de l’écureuil

Plantules – rue de l’écureuil à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

La rue de l’écureuil, au trois quarts en passage sous dalle, encaissée entre de hauts murs, n’est pas la voie la plus verte de Cergy-Pontoise. Pourtant des plantes y prospèrent. Ces jeunes Polygonaceae ont germé dans une fissure du trottoir. Plus loin, c’est une touffe de pariétaire de Judée qui garnit la base d’un poteau à  l’entrée d’une rampe de parking souterrain.

Parietaria judaica © CACP – Gilles Carcassès
Gaillet gratteron et euphorbe des jardins © CACP – Gilles Carcassès

Un pied de gaillet gratteron accompagne des euphorbes des jardins et une lampsane commune au pied d’un mur. Mais quelles sont donc ces fines feuilles bleutées qui se cachent tout à  droite ?

Semis de cèdre © CACP – Gilles Carcassès

C’est une graine du grand cèdre de la résidence voisine qui a trouvé là  suffisamment d’humus accumulé pour germer !

Lychnis coronaria © CACP – Gilles Carcassès

Et celle-ci ? Une coquelourde des jardins ! J’en avais planté quelques pieds dans les jardinières de la dalle il y a sept ans. Là -haut ces plantes n’ont pas duré. Mais une graine voyageuse a fait souche sur ce trottoir décidemment bien accueillant. Je l’aime bien, cette rue de l’écureuil.

Avec le programme Sauvages de ma rue, vous aussi, vous pouvez inventorier les plantes des trottoirs : avec le site dédié et le petit livre illustré en couleurs, c’est un vrai jeu d’enfants !

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Ni bonnes, ni mauvaises

Elles s’immiscent dans les moindres fissures de murs et de  trottoirs, s’installent entre les pavés, s’invitent au sein des pelouses de nos jardins, dans les massifs fleuris et les jardinières. Une nature conquérante contre notre désir de nature domestiquée ?

Geranium molle, géranium mou. Ce petit géranium se distingue des autres espèces de géraniums par la présence sur sa tige de nombreux poils courts et longs en mélange. © Marion Poiret

Si aujourd’hui les préceptes esthétiques et de salubrité publique évoluent vers un retour du sauvage en ville, vers un peu moins de maîtrise et un peu plus de tolérance, les plantes sauvages ordinaires qui investissent nos villes ont encore mauvaise réputation. Elles interrogent notre perception de la propreté et de l’ordonnancement.

Et pourtant ces petites plantes méritent toute notre attention :

  • Parfois l’adventice vient au secours du concepteur pour inventer des mariages heureux de formes et de couleurs, entre une nature composée et une nature spontanée.
Stellaria media et Euphorbia characias © Marion Poiret
Stellaria media et Euphorbia characias. Ici, un mouron des oiseaux, espèce indigène, crée un joli contraste avec le gris bleuté d’une euphorbe characias. © Marion Poiret
  • La plupart de ces plantes sont des pionnières, capables de coloniser des espaces vierges et d’engendrer à  partir de ce premier stade de nouveaux écosystèmes.
  • Elles ont aussi de nombreuses vertus médicinales. J’ai testé l’incroyable pouvoir du suc frais des feuilles de plantains contre une piqure de guêpe cet été sur mon petit garçon : épatant…Il sait fort bien reconnaître le plantain à  présent.
plantago major, plantain
Plantago major, grand plantain © Marion Poiret
  • Elles sont une source de nourriture nécessaire à  la survie des insectes et des oiseaux en ville. Mais l’homme s’en est également nourri pendant des siècles avant de les oublier. Les très jeunes feuilles et les épis floraux des plantains sont consommables cuits ou en salade. Les oiseaux sont friands de ses graines et de celles du mouron blanc.
sonchus oleraceus 01 MP cergy5nov- lght
Sonchus oleraceus, laiteron maraîcher. Riche en vitamine C, ses jeunes feuilles se dégustent en salade ou en omelette. Le laiteron maraicher a été longtemps utilisé comme fourrage pour les lapins. © Marion Poiret
Senecio vulgaris, séneçon commun. Les oiseaux apprécient les feuilles, les fleurs et les fruits du séneçon commun. © Marion Poiret
chénopode
Chenopodium album. Le chénopode blanc, comme le chénopode Bon-Henri, a une saveur proche de l’épinard, leur cousin…Cette plante a été consommée par nos ancêtres dès la préhistoire. © Marion Poiret
  • Les plantes ne poussent pas au hasard. Chaque espèce s’épanouit à  un temps donné dans le milieu auquel elle est adaptée. Les plantes sauvages constituent donc en retour d’excellents témoins de l’état de nos sols. Sachons donc les observer. Le mouron blanc prolifère par exemple dans des sols riches en matière organique. C’est une plante indicatrice du bon équilibre du sol et d’une bonne minéralisation. Sur ce type de sol, nul besoin de fumure.

sauvages de ma rue : les outils d’identifications

sauvages de ma rue : participer au programme de sciences participatives

La cabane de Tellus : pour découvrir les « mauvaises herbes »

plantnet : photographiez et identifiez les plantes sauvages