L'actualité de la Nature

L’anthidie à  manchettes

Anthidie sur l’épiaire à  feuilles de menthe – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Stachys menthifolia, l’épiaire à  feuilles de menthe, est une Lamiaceae endémique de Yougoslavie, Grèce et Albanie. On peut en voir quelques pieds dans les parterres de l’école de botanique au Jardin des plantes de Paris. A l’évidence, cette plante exerce une très forte attraction pour de nombreuses espèces d’abeilles, dont des anthidies.

Anthidium manicatum © CACP – Gilles Carcassès

Je suis cette grosse anthidie du regard : elle patrouille inlassablement dans le petit massif fleuri. En vol stationnaire, elle surveille son territoire et n’hésite pas à  foncer sur les autres butineurs, en particulier les abeilles domestiques qui ne demandent pas leur reste.

Anthidium manicatum – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Il faut dire que ses mandibules acérées ont de quoi impressionner les intrus ! La bête a aussi de redoutables épines à  l’extrémité de son abdomen.

Anthidium manicatum mâle – Paris © CACP – Gilles Carcassès

De temps en temps, l’insecte fait une pose sur une feuille, ce qui me permet une approche. Je distingue la pilosité rousse sur les côtés de l’abdomen qui me confirme l’espèce Anthidium manicatum. Il s’agit d’un mâle, beaucoup plus gros que la femelle qui vient se nourrir sur les fleurs, et que je n’ai pas réussi à  photographier.

Les anthidies sont dites abeilles cotonnières parce qu’elles récoltent des boules de poils avec leurs mandibules sur les feuilles de plantes très duveteuses comme les balottes, les molènes ou l’épiaire laineuse pour construire leur nid.

Sources :

L’anthidie cotonnière, un mâle vindicatif, par Alain Cipière

L’anthidie à  manchettes par sparealites.be

L'actualité des jardins

Fleurissement 2016 : mon coup de cœur parisien

Le square du Serment-de-Koufra dans la 14ème arrondissement de Paris a été labellisé Ecojardin en 2013 pour sa gestion écologique. Cette année, les jardiniers de ce square ont conçu et réalisé des massifs fleuris particulièrement réussis.

Une composition tendre et légère en jaune, rose, mauve et gris © Gilles Carcassès
Une composition tendre et légère en jaune, rose, mauve et gris © Gilles Carcassès

Les cannes à  sucre pourpres structurent le massif, les bouquets de scabieuses, de dahlias et de rudbeckias annuels lui donnent du rythme.

Dahlia et scabieuse © Gilles Carcassès
Dahlia et scabieuse © Gilles Carcassès

Il faut bien connaître les plantes pour trouver des accords de teintes aussi parfaits.

Paon de jour © Gilles Carcassès
Paon de jour © Gilles Carcassès

Les papillons aussi semblent se régaler.

Le broullard de cette fine graminée adoucit la rondeur des fleurs de zinnias © Gilles Carcassès
Le brouillard de cette fine graminée, un Panicum, adoucit la rondeur des fleurs de zinnias © Gilles Carcassès

Plus loin un massif dense, étroit et haut de plus de deux mètres donne l’effet d’un mur végétalisé… sans mur !

Le massi intègre un monumental dahlia imperialis qui fait le bonheur des habitués en lorsqu'il fleurit en début d'hiver © Gilles Carcassès
Une composition très verticale © Gilles Carcassès

Le massif intègre un monumental Dahlia imperialis qui fait le bonheur des habitués lorsqu’il fleurit en début d’hiver.

L'art de créer des effets de verticalité avec des floraisons retombantes, ici d'une amarante pourpre © Gilles Carcassès
L’art de créer des effets de verticalité avec des floraisons retombantes, ici au premier plan celle d’une amarante © Gilles Carcassès
Une belle harmonie de pourpre © Gilles Carcassès
Une belle harmonie de pourpre © Gilles Carcassès

Les feuilles découpées sont celle d’un Hibiscus acetosella.

 

 

L'actualité des jardins

Au pays de Griffon et Crocodile

Chaque année, le concours Décoflo met en concurrence les équipes de jardiniers de la ville de Paris pour le fleurissement de leurs espaces verts. J’ai eu l’honneur de participer au grand jury 2015. Voici mes coups de cœur.

Begonia Griffon et Pelargonium Crocodile © Gilles Carcassès
Bégonia Griffon et pélargonium Crocodile © Gilles Carcassès

Au parc de Bagatelle, j’ai fait la connaissance de Griffon et Crocodile, deux compères rigolos au feuillage singulier qui jouent avec la lumière. Ils voisinent ici avec des Plectranthus argentés, des Bidens à  fleurs blanches, des ipomées Blackie, du basilic pourpre et des cosmos.

Fleurissement au parc de Bercy © Gilles Carcassès
Fleurissement au parc de Bercy – évocation du printemps © Gilles Carcassès

Au parc de Bercy, j’ai aimé les belles courbes bien rythmées et les couleurs douces.

Et on nous a lu de charmants poèmes © Gilles Carcassès
Et on nous a lu de charmants poèmes © Gilles Carcassès

Et le plus beau :

Au square Pereire, un jardin blanc de folie © Gilles Carcassès
Au square Pereire, un jardin blanc de folie © Gilles Carcassès

Admirez l’opulence de la végétation, l’équilibre et la profondeur de la composition et la Suzanne blanche aux yeux noirs qui escalade le mur de bambous verts !

Mes coups de cœur Décoflo 2014

L'actualité de la Nature

La danse du goéland

Au pied de la Philharmonie de Paris, sur une pelouse du parc de la Villette, j’ai observé ces jours-ci une nouvelle danse très à  la mode : mouettes rieuses, étourneaux, merles, tout le monde s’y mettait (avec plus ou moins d’élégance). Surclassant les autres oiseaux par son sens du rythme et sa virtuosité, le meilleur artiste était incontestablement le goéland.

Y aurait-il un rapport avec le célèbre festival de hip-hop de la Grande Halle de la Villette ?

Pas du tout ! Il s’agit d’une technique apprise par ces oiseaux pour faire sortir les vers de terre dont ils se nourrissent. Les lombrics en effet sont sensibles aux vibrations. On prétend qu’ils fuient à  l’approche des taupes. Cela me paraît une explication plausible. En tout cas, ça fonctionne !

Goéland immature © Gilles Carcassès
Goéland immature © Gilles Carcassès

Avez-vous déjà  observé des oiseaux pratiquer cette technique ?

L'actualité des jardins

Un hôtel pour les osmies

C’est quoi une osmie?

Les osmies sont des abeilles sauvages solitaires qui font leur nid dans des cavités. Vous savez, le genre à  vous obstruer obstinément tous les trous d’évacuation de l’eau de condensation au bas de vos fenêtres…

Une osmie à  l'entrée de son nid © Gilles Carcassès
Une osmie à  l’entrée de son nid © Gilles Carcassès

Si vous voulez observer les passionnantes allées et venues des osmies au printemps, vous pouvez maintenant leur construire un hôtel. Mais vous n’êtes pas obligés de faire appel à  un architecte ni même à  un designer.

© Gilles Carcassès
Des hôtels à  osmies œuvres de designers, vus à  Paris aux jardins Abbé-Pierre – Grands-Moulins © Gilles Carcassès

Une buche percée ou un fagot de bambous les intéresseront sans doute davantage …

Un fagot de tiges creuses  © Gilles Carcassès
Un fagot de tiges de bambous à  Cergy © Gilles Carcassès
De belles grosses buches percées au Parc Floral de Paris
De belles grosses buches percées au Parc Floral de Paris © Gilles Carcassès
© Gilles Carcassès
Un hôtel à  osmies plus sophistiqué vu à  la boutique gourmande de la ferme expérimentale de Grignon © Gilles Carcassès

Retenez ces quelques conseils :

  • Choisissez une exposition chaude, orientée au sud
  • Allons à  l’essentiel : ce qui marche bien, ce sont les buches percées et les bottes de tiges creuses
  • Les trous des buches ne doivent pas être traversants
  • Utilisez des forets de 5 à  9 mm de diamètre pour faire les trous des buches, et vous aurez du monde
  • Les tiges creuses seront fermées à  leur extrémité arrière
  • La face arrière de l’hôtel sera fermée : ce sera plus chaud, plus solide et plus tranquille
  • La face avant pourra être utilement protégée par un grillage

Pour en savoir plus, nous vous conseillons cette vidéo de l’Office Pour les Insectes et leur Environnement :

La vie des osmies

http://blogs.paris.fr/casepasseaujardin/2013/03/05/hotels-et-nichoirs-a-insectes/

Cette mouche est une voleuse

 

L'actualité des jardins

Tous les oiseaux de la Terre

…se seraient-ils donné rendez-vous aux jardins Abbé-Pierre – Grands-Moulins à  Paris ?

Le merle chante et la nuit tombe sur Paris © Gilles Carcassès
Le merle noir enchante la nuit parisienne © Gilles Carcassès

La partie centrale des jardins Abbé-Pierre – Grands-Moulins est ouverte la nuit aux promeneurs. Lors de ma visite, quelques usagers contemplatifs en profitaient pour écouter le concert qu’un merle inspiré leur offrait, perché sur un pin, trois mètres à  peine au-dessus de leur banc.

Cet oasis de verdure et d’eau créé en 2009 est une réalisation exemplaire en matière de développement durable.

jardins Abbé Pierre - Grands Moulins à  Paris © Gilles Carcassès
Les bassins des jardins Abbé-Pierre – Grands-Moulins à  Paris © Gilles Carcassès
Vue depuis la passerelle - jardins Abbé Pierre - Grands moulins © Gilles Carcassès
Vue depuis la passerelle des jardins Abbé-Pierre – Grands-Moulins © Gilles Carcassès

Un système de récupération de l’eau des allées et des toitures des bâtiments avoisinants alimente le réseau d’arrosage des jardins, les rigoles et les bassins, ainsi qu’un Mur des Pluies irrigué. On peut y voir des noues plantées d’arbustes, des terrasses, des mobiliers urbains confortables et solides et d’étonnants hôtels à  insectes. Les parties enherbées sont traitées en prairies. Le parc a été conçu pour favoriser la biodiversité, minimiser les coà»ts de gestion et permettre de multiples usages.

Dans ces jardins très appréciés par les habitants du quartier, les observations d’oiseaux rares se sont multipliées et viennent récompenser l’intelligence de la conception et la justesse de la gestion :

Une pie-grièche écorcheur !

Un torcol fourmilier !

Et puis un phragmite des joncs et des rousserolles effarvates !

En savoir plus sur les jardins Abbé-Pierre – Grands-Moulins

Un torcol, Jynx torquilla © François Lelièvre
Un torcol, Jynx torquilla © François Lelièvre

 

 

 

L'actualité des jardins

Succès parisien

Jazz © Gilles Carcassès
Alors la vedette, encore la tête dans les étoiles ? © Gilles Carcassès

Jazz, jeune bouc de la Ferme d’Ecancourt a été la semaine dernière la coqueluche des petits parisiens. Tous auraient voulu se faire photographier en compagnie du biquet irrésistible avec sa banane à  la Elvis. De quoi rendre jaloux le Père Noà«l !

Installée place des Vosges à  Paris, en partenariat avec la ville de Paris et avec le soutien de la ville de Jouy-le-Moutier, la Ferme d’Ecancourt a présenté durant six jours à  un public familial ses actions pédagogiques, et les écoliers ont pu bénéficié d’animations autour des animaux de la ferme et de l’agriculture.

© Ferme d'Ecancourt
place des Vosges © Ferme d’Ecancourt
© Ferme d'Ecancourt
Pas peu fier d’être à  Paris © Ferme d’Ecancourt

http://blogs.paris.fr/casepasseaujardin/2014/12/04/une-mini-ferme-place-des-vosges/

http://www.ferme.ecancourt.fr/blog/?p=2208

http://www.leparisien.fr/espace-premium/paris-75/une-miniferme-place-des-vosges-09-12-2014-4358563.php

L'actualité des jardins

Ces jardiniers sont des magiciens

Le concours de fleurissement des parcs et squares parisiens avait pour thème cette année l'illusion. Les jardiniers ont traité le sujet avec talent, humour et beaucoup de sensibilité © Gilles Carcassès
Au parc floral de Paris (Vincennes). © Gilles Carcassès

Comme chaque année, la ville de Paris a réuni un grand jury autour du concours « Décoflo » qui récompense les meilleurs fleurissements des parcs et squares parisiens. Le thème de cette année était l’illusion. Voici un petite sélection des meilleures inventions des jardiniers parisiens :

fausse fleur
Au square Capitan, comme d’habitude, une palette incroyable et des harmonies enchanteresses. Une fausse fleur apparaît seulement lorsque l’on est assis sur un banc. J’ai voulu faire croire aux jardiniers présents que nous étions un faux jury. Ils n’ont pas eu l’air étonnés. Peut-être étaient-ce de faux jardiniers ? © Gilles Carcassès
champ
Ca décoiffe au jardin Villemin ! Un faux tracteur a terminé sa course folle dans un faux champ de blé, laissant de profondes ornières dans un massif de fleurs bien rangé. Sur l’aire de jeux, on en parle encore. Il paraît que la nuit quand tout est calme, on entend parfois ronfler les sangliers qui sont cachés dans le champ. © Gilles Carcassès
© Gilles Carcassès
Dans l’antre de l’escargot farceur : un espace fleuri à  visiter, plein de surprises cocasses pour le plaisir des enfants. Le square Carnot vaut toujours le détour. © Gilles Carcassès
Un rêve étrange s’est incarné au parc de Bercy. De discrets miroirs déformants créent des fantômes de fleurs qui trompent nos sens. Plus loin, des fuchsias tiges semblent flotter dans des orgues de bambous. Venez et plongez dans le monde d’Alice au pays des merveilles, revisité avec talent par des artistes jardiniers. Fascinant ! © Gilles Carcassès

http://blogs.paris.fr/casepasseaujardin/2014/08/28/concours-decoflo-2014-vote-du-public/

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Cergy-Pontoise inspire Paris

Mercredi 6 novembre, une dizaine d’ingénieurs, agents de maîtrise et agents d’exécution  de la Direction de la Voirie de la ville de Paris sont venus à  la ferme d’Ecancourt se renseigner sur les techniques de pâturage urbain.

Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle méthode de désherbage des trottoirs parisiens ! Ces visiteurs gèrent les canaux de Paris, situés pour l’essentiel en Grande couronne. La mise aux normes de qualité environnementale de leurs modes de gestion les amène à  opérer des changements importants. Afin de bien préparer cette mutation, ils sont venus recueillir les témoignages et l’expérience de la Ferme d’Ecancourt et de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise.

A Courdimanche, l'enrichissement de la biodiversité par le pâturage leur  été exposé par l'écologue de la Ferme d'Ecancourt présentés.
A Courdimanche, l’enrichissement de la biodiversité par le pâturage leur été exposé par l’écologue de la Ferme
Solognotes, 2013, promotion Pierre Teilhard de Chardin
Solognotes, 2013, promotion Antoine de Saint-Exupéry