L'actualité des jardins

Une saison au potager

Le jardin des Belles Jardinières – Vauréal © CACP – Emilie Périé

Le jardin partagé des Belles Jardinières à  Vauréal n’est pas un jardin comme les autres. Il est partagé, certes, mais il est né de l’initiative d’un seul, Patrice Lebrun, qui a voulu mettre à  la disposition de tous ses talents d’artiste et de jardinier. Ces 7 jolies jardinières ont donc pris place l’an dernier, avec l’accord de la Mairie, sur un terrain communal.

Nous avons suivi l’évolution des plantations, réalisées par les riverains et supervisées par Patrice, au cours de l’année 2019. En voici quelques images :

Les belles jardinières, Vauréal © CACP – Emilie Périé

Le projet vit et se développe. A la suite des jardinières sont nés les planches de patates de gazon, le fraisier de Madame le Maire, la table de partage de graines et de légumes, un composteur collectif et de nouveaux bacs sur le reste de l’espace. Et tout ça, juste en face du jardin école. On ne peut que soutenir l’initiative !

Les belles jardinières – Vauréal © CACP – Emilie Périé

En plus d’avoir la main verte, Patrice Lebrun fait preuve d’un humour certain. N’hésitez pas à  venir apprécier, échanger et participer à  la vie de ces belles jardinières !

L'actualité de la Nature

La piéride de la rave

Chenille de Pieris rapae © CACP – Gilles Carcassès

Joli contraste !

Dans un massif fleuri automnal, ce très beau chou frisé décoratif héberge quelques chenilles. J’en dégage une des plis du feuillage pour mieux la photographier. Avec cette tête verte et une ligne jaune sur le dos, pas de doute, c’est la chenille de la piéride de la rave, Pieris rapae, de la famille des Pieridae.

Elle présente aussi une ligne jaune discontinue sur le flanc.

A quoi ressemble l’adulte ?

Pieris rapae, la piéride de la rave, sur une lavande – Maurecourt © CACP – Gilles Carcassès
Couple de piérides du chou, Pieris brassicae © CACP – Gilles Carcassès

L’adulte se différencie de la piéride du chou, Pieris brassicae, par la forme de la tache noire présente à  l’apex de l’aile antérieure : vaguement rectangulaire, elle s’étend sur le bord antérieur alors que chez la piéride du chou cette tache est en forme de croissant aux deux extrémités effilées. Autre différence : la piéride de la rave est plus petite que celle du chou.

Source :

Pieris rapae, par l’Atlas des papillons de jour d’Ile-de-France (Cettia)

Retrouvez dans cet article une autre espèce de la même famille :

Mais où sont passées les femelles ?

L'actualité de la Nature

Le pic vert

Bravo à  Françoise et à  Antoine qui ont reconnu la crête du pic vert tapis dans l’herbe !

Mais contrairement au beau mâle que Gilles avait présenté il y a quelques années, notre pic vert n’a pas de moustaches rouges, c’est donc une femelle.

Pic vert femelle – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

Pour comparer, voici un mâle vu une semaine plus tôt au parc des Larris à  Pontoise*. On voit nettement une bande rouge partant du bec.

*Durant l’hiver les pics verts sont solitaires, ils ne se mettent en couple qu’au début du printemps.

Pic vert mâle – Pontoise © CACP – Emilie Périé

Cet oiseau des lisières forestières partage son temps entre les prairies et pelouses dans lesquelles il mange des insectes (fourmis et coléoptères notamment), et les vieux arbres des forêts, haies et vergers. C’est sur ces arbres, le plus souvent morts, qu’il va taper du bec et produire les sons caractéristiques des pics. Ces percussions lui sont utiles à  plusieurs égards : il appelle des congénères, il déloge des insectes sous l’écorce, il creuse son nid (jusqu’à  30 cm de profondeur dans le tronc !). Mais, outre ces toc-tocs, le pic vert est un bon chanteur. Son chant mélodieux ressemble un peu à  un rire.

Pic vert femelle, sans doute en recherche d’insectes – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

Pour en savoir plus :

Apprenons à  reconnaître le chant du pic vert, avec le Studio Les trois becs

Le pic vert, par l’INPN

Pourquoi le pic-vert ne devient pas toc-toc, par Ominologie.fr

Retrouvez d’autres pics dans nos articles :

Le pic mar

Le pic noir

Le pic épeiche

L'actualité de la Nature

Stratiomys potamida

Stratiomys potamida en séance photo – Osny © CACP – Emilie Périé

Revenons sur une séance photo estivale pour faire les présentations avec cette bien jolie mouche : Stratiomys potamida.

Le général rayé

Le général rayé, Stratiomys potamida – Osny © CACP – Emilie Périé

Cette mouche est assez rare, ou du moins peu observée par les naturalistes franciliens. Elle ne fait l’objet que de 10 mentions dans la base de données régionale. Elle n’a d’ailleurs pas de nom français officiel. La traduction de son nom anglais Banded general qui donne « le général rayé » lui va plutôt bien. Le caractère rayé est assez évident, quant à  l’aspect militaire il lui vient sans doute des deux fortes épines à  la base de son scutellum (son dos). De plus, son nom latin Stratiomys signifie en grec « mouche soldat ».

Le terme potamida fait référence au fleuve. En effet, les larves de cette mouche sont aquatiques. Ce qui est assez cohérent avec le fait que nous ayons trouvé cet adulte aux Noirs marais, une des zones humides de Osny et donc un potentiel site de ponte.

Stratiomys potamida – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Vu de dos, cette mouche a une silhouette très particulière avec son abdomen court, large et un peu aplati.

Un amateur d’apiacées

Le A est important, cette mouche ne consomme pas de pavots. On la trouve plutôt sur les ombelles des Apiacées : les plantes de la famille de la carotte ou, comme ici, de la berce (Heracleum sphondylium). 

Stratiomys potamida butinant des fleurs de berce – Osny © CACP – Emilie Périé

Enfin, détail important, les yeux totalement disjoints sur la face et au sommet de la tête nous indiquent qu’il s’agit ici d’une femelle.

Sources :

Stratiomys potamida, par Quel est cet animal ?

Stratiomys potamida, par l’INPN

Base de données naturalistes CETTIA

Field Key to the Soldierflies of the Nederlands, par Menno Reemer (2014)

Galerie des Stratyomyidae (en Hollandais)

Retrouvez d’autres mouches de la même famille dans ces articles :

Deux plumes d’indiens

Actina chalybea

L'actualité de la Nature

Le bruant des roseaux

à‡a bouge dans les roseaux !

Roseaux Phragmites du Parc des Arènes, Cergy © CACP – Emilie Périé

Les petits oiseaux sont nombreux en cette fin d’automne sur le Parc des Arènes. Rouges-gorges, rouges-queues noirs, pinsons des arbres, mésanges bleues, mésanges charbonnières, toutes les couleurs sont au rendez-vous ! Et ça s’agite dans les phragmites. Seraient-ce des moineaux ? En zoomant un peu je découvre une belle surprise : ces sourcils crème et ces moustaches blanches trahissent la femelle du bruant des roseaux !

Un oiseau à  protéger

Bruant des roseaux femelle – Parc des Arènes, Cergy © CACP – Emilie Périé

Bien que considéré comme « commun » dans la région et protégé à  l’échelle nationale, Emberiza schoeniclus, le bruant des roseaux, a vu ses populations s’effondrer ces dernières années. Il a été classé « en danger d’extinction » lors de la dernière révision de la Liste rouge des oiseaux nicheurs d’àŽle-de-France (2018).

Ils étaient une petite dizaine perchés dans le Parc des Arènes en ce mois de novembre 2019. On observe souvent ce comportement grégaire pendant l’hiver. Les bruants des roseaux sédentaires et nicheurs en àŽle-de-France se rassemblent en dortoir pour hiverner.  Mais, il pourrait également s’agir de populations nordiques qui migrent et viennent passer la saison froide sous nos températures plus clémentes. Il faudra vérifier au printemps prochain si un ou des couples, nichent sur place pour confirmer leur préservation sur le territoire. En tout cas, ce n’est pas la première fois qu’on l’observe en hiver dans ce parc.

Un dimorphisme prononcé

Bruant des roseaux mâle, en période nuptiale © CACP – Gilles Carcassès

En période nuptiale, au printemps, les mâles et les femelles sont très distincts. La femelle a la tête brun clair avec des sourcils et des moustaches prononcés alors que le mâle a un capuchon noir et seulement des moustaches blanches. En hiver en revanche, la tête du mâle s’éclaircit fortement. Au point qu’il est compliqué de le différencier d’une femelle qui serait un peu foncée. Aussi, il est difficile de dire si parmi la dizaine de femelles observées au Parc des Arènes, un mâle ne s’était pas glissé.

Vu !

Bruant des roseaux femelle – Parc des Arènes, Cergy © CACP – Emilie Périé

Oups ! Je crois que nous avons été repérés … Il est temps de laisser ces bruants à  leur chasse aux insectes et aux graines de phragmites.

Sources :

Le bruant des roseaux, par Oiseaux.net

Le bruant des roseaux, par l’INPN

Retrouvez d’autres articles sur les bruants du territoire :

Le bruant zizi

Les oiseaux rares de l’Arèn’Ice

L'actualité de la Nature

Le trèfle pied-de-lièvre

Une espèce en régression

Trifolium arvense, le trèfle pied-de-lièvre – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette plante annuelle de la famille des Fabacées était autrefois très commune en àŽle-de-France. Bien qu’elle soit encore présente dans la région, on constate une diminution de ses stations. La cause principale de cette diminution est l’intensification de l’agriculture.

Trifolium arvense, le trèfle pied-de-lièvre – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les milieux pauvres en eau sont ceux qu’il préfère, ce trèfle est « xérophile ». On le retrouve souvent sur les terrains secs et sablonneux comme les friches, mais également sur les toitures végétalisées.

Tout doux le trèfle !

Trifolium arvense, le trèfle pied-de-lièvre – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Le trèfle fleurit de juin à  septembre en se revêtant de nombreux poils blancs et soyeux. Son inflorescence est d’ailleurs à  l’origine de son nom vernaculaire « Trèfle pied-de-lièvre ». Ses fleurs sont de type « papilionacées », comme la plupart des Fabacées : elles présentent un étendard, deux ailes et un carène.

Fleur papilionacée de Lathyrus sylvestris, une autre Fabacée © CACP – Gilles Carcassès

Attention à  son autre nom commun

Trifolium arvense est aussi appelé « trèfle des champs », un nom vernaculaire qu’il partage avec Trifolium campestre, une autre espèce de trèfle. Ils se différencient aisément une fois en fleur : Trifolium campestre est jaune !

Trifolium campestre, le trèfle des champs – Carrières-sous-Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Philippe Jauzein & Olivier Nawrot, Flore d’àŽle-de-France, Editions Quae

Trifolium arvense, par Identification assistée par ordinateur

Trifolium arvense, par Florif

Trifolium arvense, par Tela Botanica

Retrouvez d’autres portraits de trèfles dans nos articles :

Trifolium fragiferum, le trèfle porte-fraise

Trifolium pratense, le trèfle des prés

L'actualité de la Nature

L’œdipode soufrée

Oedaleus decorus, l’œdipode soufrée © CACP – Gilles Carcassès

C’est dans les Landes au bord de la mer que j’ai rencontré l’œdipode soufrée (Oedaleus decorus). Comme beaucoup d’espèces méridionales, le massif de Fontainebleau, en àŽle-de-France, constitue la limite nord de sa répartition.

Oedaleus decorus © CACP – Gilles Carcassès
Oedalus decorus © CACP – Gilles Carcassès

Ce joli criquet a une grosse tête globuleuse. Il est facile à  reconnaître en observant les taches du pronotum.

Deux virgules blanches obliques, de chaque côté de la carène centrale, dessinent vues de dessus un motif en « x ».

L’œdipode soufrée n’est pas toujours verte, certains individus peuvent être bruns.

Oedaleus decorus, forme brune vue dans les Alpilles © CACP – Gilles Carcassès

L’espèce affectionne les dunes et les zones arides, elle est classée vulnérable dans la liste rouge des orthoptères d’àŽle-de-France.

Source :

L’atlas des orthoptères d’àŽle-de-France, CETTIA

Retrouvez un autre œdipode :

L’œdipode turquoise

Agenda

Rencontres naturalistes 2019

Un rendez-vous à  ne pas manquer

© ARB-idf

Le samedi 7 décembre 2019, les naturalistes franciliens professionnels et amateurs se retrouvent à  Nanterre pour échanger sur les sujets marquants de l’année concernant la nature. Ce rendez-vous annuel donne toujours lieu à  des exposés passionnants et de riches conversations sur la vie qui nous entoure.

Pour s’inscrire c’est ici !

Gilles y sera !

Le programme est déjà  alléchant. Il sera bien sà»r question des faits marquants régionaux (à  titre d’exemple, retrouvez les faits marquants de Cergy-Pontoise) ainsi que du bilan des Inventaires éclairs du mois de juin auxquels nous avons participé. Seront également présentés les syrphes, ces étonnantes mouches rayées ; la végétalisation des pelouses sur dalles ; les oiseaux parisiens ; les poissons migrateurs et les vers luisants. Quant à  notre cher Gilles, il nous parlera des galles de cécidomyies.

Cliquez dans l’image pour un aperçu de son intervention :

De quoi satisfaire tous les curieux de nature !

Alors ? Curieux ? © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez ses interventions des années précédentes :

Edition 2018

Edition 2017

L'actualité de la Nature

Le tigre du poirier

Après le tigre du platane, le tigre de l’andromède et le tigre du chantier, voici le tigre du poirier !

Stephanitis pyri, le tigre du poirier (un adulte et à  droite sur la nervure une petite larve) © CACP – Gilles Carcassès

Le tigre du poirier est une punaise de la famille des Tingidae. Ses piqures provoquent des décolorations du feuillage qui peuvent être importantes quand ces insectes pullulent. Les taches noires visibles sur la photo sont ses excréments.

Dégâts du tigre du poirier sur un cognassier du Japon (feuilles partiellement décolorées) © CACP – Gilles Carcassès

Contrairement au tigre de l’andromède (ou tigre du Pieris), cette espèce est indigène. Elle s’attaque surtout aux pommiers et aux poiriers, mais aussi occasionnellement à  d’autres plantes telles que les aubépines, les rosiers ou les châtaigniers.

Cette espèce méridionale progresse vers le Nord (encore une !) : elle a été vue en avril 2019 à  Bois-Colombes. Est-elle déjà  à  Cergy-Pontoise ?

Source :

Stephanitis pyri, par Ephytia

Reconnaissance de différentes espèces de Stephanitis, par la Fredon PACA