Pour ce premier numéro présentant les arbres présents dans l’arboretum nous vous proposons une essence que l’on rencontre dans nos jardins et parcs, j’ai nommé le hêtre pleureur !
Certaines et certains d’entre vous aviez deviné l’essence en question depuis notre précédent article sur l’herbier de l’arboretum.
Tout d’abord, petit rappel. Qui n’a jamais confondu un hêtre et un charme ? Ces deux espèces ont des feuilles similaires pourtant voici une charade bien connue des naturalistes : « Le charme d’Adam c’est d’être à poils ! » Voilà une définition sexy qui se décortique de la manière suivante : « le Charme à dents c’est d’Hêtre à poils ». Vous l’aurez compris, le charme possède des feuilles bien dentelées dépourvues de poils comparées aux feuilles de hêtre qui possèdent des poils fins à leurs extrémités.
Nous voilà avec la vedette de l’article j’ai nommé le hêtre pleureur, Fagus sylvatica pendula. Vous pouvez ranger vos mouchoirs, nous avons pu le retrouver en forme au sein de l’arboretum (photo ci-dessous).
C’est une espèce de hêtre ornemental souvent présent dans les grands jardins et parcs car il est apprécié pour sa forme originale et son côté imposant. Il est reconnaissable par son écorce lisse et grise, ainsi que par ses feuilles ovales, dentelées et surtout poilues ! Comme le saule pleureur, ses branches latérales sont flexibles et tombent verticalement, parfois jusqu’à toucher le sol. Cet arbre peut atteindre une hauteur de 30 mètres, avec un tronc souvent droit et retombant à sa cime. Comme le hêtre commun, le hêtre pleureur produit des fruits appelés faînes, qui sont de petites noix triangulaires, appréciées par de nombreuses espèces animales !
Bien qu’une allusion à une série policière ou à une perquisition puisse sembler divertissante, la Sésie de l’Oseille, Pyropteron chrysidiformis, est un papillon de jour flamboyant !
(D’ailleurs, Pyropteron signifie « aux ailes de feu » et chrysidiformis « qui a l’aspect d’une chrysis ».)
Reconnaissable par son corps massif, son abdomen noir cerclé de deux anneaux blancs, une petite touffe de poils blancs à son extrémité, et ses ailes rouges et noires avec des plages transparentes, l’apparence de la Sésie de l’Oseille est vraiment étonnante.
Ce papillon est largement répandu en Europe et dans le sud de la France. Ses habitats sont variés, mais principalement ouverts et ensoleillés, comme les lisières de forêts, les talus, les champs ou encore les friches.
Nous avons eu la chance d’en observer en phase d’accouplement sur une picride, juste à côté d’un pied d’oseille !
Pendant la journée, notre Sésie vole en bourdonnant durant les heures les plus chaudes et se pose avec les ailes déployées. Pour maximiser les chances de l’apercevoir, il est utile de chercher autour des oseilles (Rumex) et d’autres plantes hôtes, telles que l’armoise (Artemisia vulgaris).
Après l’accouplement, la femelle dépose ses œufs sur les tiges de l’oseille commune. La chenille, blanche avec une tête noire, se nourrit des feuilles de cette plante et fore aussi les tiges jusqu’aux racines !
J’ai récemment lu un livre que j’aimerai vous conseiller, il s’intitule Vivent les corneilles, un plaidoyer pour une cohabitation raisonnable et il est écrit par Frédéric Jiguet, chercheur au Museum national d’Histoire Naturelle.
Le titre est assez transparent, il s’agit de parler de corneilles et de détricoter un peu les raisons qui poussent à les considérer comme des ESOD (des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts) et qui entrainent des actions de destruction volontaire de ces oiseaux.
Mal-aimés, ces « oiseaux de malheur » n’ont pas bonne réputation. Mais que leur reproche-t-on au juste ? Au delà de la simple superstition, il semblerait que quatre griefs leur soient attribués : elles fouillent et répandent les poubelles sur l’espace public, elles mangent les semences agricoles, elles arrachent les pelouses et elles attaquent les passants. Coupables ou innocentes ? Et si les accusations sont fondées, comment cohabiter avec ces oiseaux si communs autour de nous ? Ce sont les questions auxquelles Frédéric Jiguet apportent des premières réponses dans son ouvrage sorti en début d’année.
Pour cela il a commencé à étudier de près les corneilles parisiennes en 2015. Et qui dit étude du comportement des oiseaux dit bague d’identification. Ainsi plusieurs centaines de corneilles ont été baguées depuis le début de l’étude. En visite au jardin des plantes de Paris cette même année 2015 Gilles avait d’ailleurs croisé « blanc 003 » aussitôt rebaptisée Agent 003. En bon observateur il avait de suite averti le chercheur de sa découverte. Pour information, 9 ans plus tard « blanc 003 » est toujours vivant et observé ce mois-ci au jardin des plantes de Paris, il détient le record de longévité des corneilles baguées dans ce étude !
Or les corneilles baguées à Paris sont mobiles (jusqu’aux Pays Bas nous dit-on !). Vous pouvez les rencontrer un peu partout en Île-de-France et même au-delà. Ouvrez l’œil, vous pourriez croiser des corneilles avec de jolies bagues aux pieds. Si c’est le cas indiquez le sur le site dédié au suivi de ces corneilles, vous produirez ainsi de précieuses informations !
Près de 10 ans d’étude, environ 1000 oiseaux bagués et suivis et quelques centaines de pages de publication plus tard ce travail a apporté des réponses aux questions posées plus haut. Sans avoir la prétention de résumer les propos des chercheurs ici, voici quelques-uns des apprentissages que l’on trouve dans leurs conclusions.
Oui, les corneilles se nourrissent dans les poubelles. Equarisseurs naturels au régime omnivore ces oiseaux ingénieux se nourrissent de tout et surtout de ce qui est facile à récupérer (comment les en blâmer ?). Alors un morceau de fritte apparent dans un sac en plastique transparent est un appât à forte attraction. S’il existe des design de corbeilles évitant que les corneilles éventrent les sacs en plastique pour récupérer le précieux butin et répandent le contenu de la poubelle au sol, rappelons tout de même qu’en ce début d’année 2024 le tri des biodéchets est devenu obligatoire. Ainsi ce fameux morceau de fritte n’a rien à faire dans la corbeille de rue mais doit rejoindre le tas de compost. Problème résolu ?
Concernant les questions agricole et des espaces verts je vous laisse découvrir le détail des expérimentations et conclusions dans les publications du Muséum. Sachez toutefois que oui, les corneilles mangent les graines de maïs fraichement semées et les larves de hanneton cachées sous la pelouse mais qu’il existe des techniques de gestion des espaces qui réduisent fortement leur impact et évitent d’avoir à replanter la pelouse toutes les semaines ou de perdre la moitié de la production du champs de maïs. A noter : le tir, le piégeage et la destruction des corneilles ne font pas partie des techniques efficaces … A méditer.
Enfin, concernant les « attaques » de corneilles l’étude attentive des faits montrent qu’il s’agit dans des cas très rares d’individus élevés par des humains et ayant pris de mauvaises habitudes ; dans les principaux cas ce sont des tentatives d’effarouchement faites par des adultes protégeant des petits. Comme tout bon parent responsable, les corneilles n’aiment pas voir des grosses bêtes roder autour de leur progéniture.
Un rappel : ces fameux corneillons ne sont que très rarement à l’abandon. Ils sont en général en attente du retour de leurs parents partis en quête de nourriture. A moins qu’ils ne soient dans une situation visiblement dangereuse (sur le trottoir ou la chaussée par exemple) évitez d’intervenir. L’étude aura également montré que les corneillons élevés en centres de sauvetage ne survivent pas à leur première année dans le monde sauvage. Mieux vaut les laisser s’instruire auprès de leurs parents.
En début de saison nous observions le chevalier guignette sur les bords du bassin sous le pont rouge, que nous avions d’abord pris pour une bergeronnette grise. Cette fois, pour le deuxième passage de notre protocole du suivi des oiseaux, c’est bien la bergeronnette grise qui s’agite sur la margelle.
C’est bien monsieur Martin pêcheur d’Europe qui est posé dans le soleil matinal. On peut différencier mâle et femelle grâce à la couleur de la commissure du bec. Elle est rouge orangé chez la femelle et noire chez le mâle.
Habituellement, le Martin pêcheur est perché sur une branche de saule au-dessus de l’eau et guette le passage des poissons. Cette fois il a choisi la margelle du bassin, qui a l’air de lui offrir un bon point de vue et me laisse tout le loisir d’observer ses brillantes couleurs.
Je l’aperçois tenter plusieurs plongeons pour pêcher un poisson pour son petit déjeuner. Il a du finir par y arriver car il a filé tout droit sous le pont, une véritable flèche bleue, impossible à tracer. C’est d’ailleurs comme ça qu’on le voit le plus souvent : un trait bleu filant au-dessus de l’eau. En effet, le martin pêcheur n’est pas si rare dans ce secteur, nous l’observons régulièrement. Mais c’est la première fois qu’il reste posé aussi longtemps à découvert !
A première vue c’est clairement une orchidée. Quelques recherches supplémentaires nous aiguillent dans une direction plus précise : il semble que ce soit l’orchis singe, Orchis simia.
C’est une plante rare dans la région, vulnérable à l’extinction et protégée. Malgré ses jolies couleurs roses très attirantes, il est interdit de la cueillir. Il faudra l’observer sur place et surtout prendre garde à ne pas la piétiner.
C’est une plante des milieux plutôt sec et ensoleillé. Cet individu, rencontré sous la couverture de plusieurs chêne au cours d’un printemps particulièrement pluvieux n’était pas très grande forme. Lorsque la fleur est entière ouverte, le labelle (le pétale central) déployé a une forme qui évoque la silhouette d’un singe (plutôt un capucin qu’un gorille), comme sur l’image ci-dessous.
Moi c’est Athénaïs et je suis en BTSA Gestion et protection de la nature (GPN) depuis septembre 2023. Plus précisément, je suis en apprentissage ce qui signifie que je suis en formation scolaire et salariée à l’agglomération. Et vous n’en avez pas encore fini avec moi car j’en ai encore pour une bonne année.
J’ai pourtant fait un Master en école de commerce dans le passé mais l’envie de sensibiliser les publics et de protéger la nature était plus forte, donc sachez mesdames, messieurs, que ce super diplôme de BTS GPN est accessible !
Qu’est ce que le BTS GPN ?
Le BTSA Gestion et Protection de la Nature (GPN) est un diplôme agricole de niveau Bac+2, délivré par l’Éducation nationale, qui prépare les étudiants à devenir des techniciens spécialisés dans la gestion, la protection et la valorisation des espaces naturels.
🌼 À quoi s’attendre ?
Pendant cette formation, vous allez acquérir des compétences solides à travers un programme varié et engageant :
Acquisition de connaissances scientifiques : En écologie, de la biologie, et de la gestion des populations animales et végétales)
Développement de compétences techniques : Apprentissage des méthodes et outils d’inventaire et de suivi de la biodiversité, ainsi que des techniques de gestion et de restauration des écosystèmes.
Formation à la gestion de projets : Concevoir, mettre en œuvre, et évaluer des projets de gestion des espaces naturels.
Sensibilisation et éducation à l’environnement : Vous aurez l’opportunité de développer des compétences en communication, créativité et en animation pour sensibiliser différents publics aux enjeux environnementaux.
Il vous est possible de suivre ce BTS en formation initiale, en apprentissage ou en formation continue pour ceux et celles qui souhaitent développer de nouvelles compétences ou se reconvertir !
🌟 Et après le BTS ?
Une fois votre diplôme obtenu, plusieurs perspectives s’ouvrent à vous :
Poursuite d’études : Vous pouvez continuer en licence professionnelle, en école d’ingénieur spécialisée en environnement, ou en master pour approfondir vos connaissances et compétences.
Insertion professionnelle : Vous pourrez accéder à des postes tels que technicien de l’environnement, animateur nature, éco-garde, technicien d’espace naturel, chargé de mission biodiversité, ou encore consultant en bureau d’études environnementaux.
🌍 Petit retour d’expérience
Ce BTS, associé à mon apprentissage, représente une expérience extrêmement enrichissante. Entre la mise en place de protocoles de suivi de la faune et de la flore, les sorties nature, la stratégie biodiversité à l’échelle de l’agglomération et la sensibilisation des acteurs, il est impossible de s’ennuyer, et c’est exactement ce que je recherchais ! Il est important de noter que le temps passé en extérieur varie selon les métiers, mais au fur et à mesure que l’on apprend à mieux connaître la nature, on découvre des merveilles inattendues, même dans l’observation d’une fourmi ou d’une brindille. Ce BTS me permet également de faire de belles rencontres. Entourée de professionnels et de passionnés, j’ai pu nouer de précieuses amitiés !
Je recommande vivement cette voie à ceux qui, comme moi, sont passionnés par la nature et souhaitent jouer un rôle actif dans sa préservation.
Fin avril, nous réalisions comme tous les printemps le protocole STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) dont un des points d’écoute se situe sur le pont rouge de l’Axe Majeur à Cergy.
Un point gris s’agite sur les margelles des bassins sous le pont. Probablement l’habituelle bergeronnette grise, aussi appelée hochequeue du fait de ses inlassables balancements… Mais l’oiseau est plus gros… Et n’a pas vraiment la même allure. Un coup de jumelles et c’est confirmé : c’est bien le chevalier guignette !
L’espèce est considérée comme commune dans la Région. Toutefois elle n’est que nicheuse occasionnelle et ses populations ne sont pas stables. Il est donc difficile d’évaluer son degré de conservation à l’échelle régionale. A l’échelle nationale l’espèce est considérée comme quasi menacée. C’est donc avec une certaine satisfaction que nous n’avons pas observé un, mais quatre individus sur l’île de loisirs.
Le chevalier guignette est un limicole, c’est un oiseau qui évolue essentiellement sur les berges (dans la vase et les limons) où ses grandes pattes lui servent d’échasses et son long bec lui permet de fouiller la vase pour y dénicher ses proies : des larves, insectes, vers ou mollusques.
Plus petit que les autres chevaliers, on le reconnait facilement à ses « épaules » blanches ; il a une marque blanche qui remonte vers la base de l’aile.
Et comme la bergeronnette, il s’agite beaucoup quand il est concentré pour pêcher son déjeuner !
Il possède d’une belles paires d’ailes aux reflets métalliques, qui ne dépassent pas 14 à 18 mm d’envergure, pour à peu près 2 cm de long. Les mâles arborent de très longues antennes qui font près de 5 fois la longueur du corps ! Ils portent aussi une toison de poils noirs sur la tête et le thorax. Les femelles ont des antennes plus courtes, et leur couleur est plus bronzée.
D’avril à juin, on peut observer les mâles voler en grand nombre autour des arbres en plein soleil, les antennes en avant, réalisant une sorte de parade nuptiale, en mouvements répétitifs.
La chenille vit dans la litière et s’abrite dans un fourreau qu’elle bâtit à partir de fragments de feuilles
Prenez garde à ne pas confondre ce papillon avec l’Adèle de la Scabieuse, Nemophora metallica, qui possède de gros yeux verts comparé à notre verdoyante qui les a marron foncé.
Je suis un insecte au vol délicat, Mes ailes vertes brillent d’un bel éclat. Mon prénom est celui d’une chanteuse célèbre, Mon nom évoque la nature luxuriante.
Nous avons fait une mystérieuse et récente découverte dans nos archives… il s’agissait d’un carton rempli de papiers journaux datant de 2008. J’avoue ne pas avoir retenue ma curiosité et me suis empressée de lire les nouvelles d’il y a 15 ans (et oui ça nous rajeunit pas…). Outre les nouvelles mondiales et celles de nos chères communes, me voilà à tirer mon premier bout de papier. C’est dans ma lancée que quelque chose en tombe… Un bout de plante séchée ! Curieux… Je fouille : un deuxième, un troisième, des centaines ! Mais que font tous ces échantillons ici ? Qui les a mis là ? Et d’où viennent-ils ?
Je me lance dans mes recherches. Loin d’être une détective diplômée, je retrouve rapidement son origine grâce à mes collègues (eh oui pas folle la guêpe). J’apprends donc qu’il s’agit d’un herbier provenant de l’arboretum de l’axe majeur !
Il a été réalisé dans le cadre de la réhabilitation de l’arboretum dans les années 2010 qui à l’époque avait permis d’inclure des sentiers de découverte en lien avec la botanique et la pollinisation ainsi que l’installation d’un rucher pédagogique qui est aujourd’hui toujours animé par Ocelles association.
L’arboretum c’est à l’origine une belle histoire qui nous fait remonter en 1996. Il fut créé et mis en valeur par des élèves de CM2 de l’école des Terrasses, Jean-François Martin et avec le soutien du service des Espaces vert de la ville de Cergy. Chaque année, cette collaboration permettait de planter plus de 50 arbres d’origines variées. C’est malheureusement suite au décès de Monsieur Jean-François Martin que le projet fut arrêté, un pommier fut planté en sa mémoire à l’entrée de l’arboretum.
Malgré le temps, j’ai pu retrouver quelques photos d’archives !
Peut-être que certains ou certaines d’entre vous se souviennent de leur journée ou de leur arbre ? N’hésitez pas à nous partager votre histoire en commentaire !
Aujourd’hui l’arboretum connait une période paisible. Certains arbres ont bien grandi, les abeilles butinent toujours et l’entretien dit en gestion différenciée leur rend bien service. Il est possible d’observer une multitude d’essences différentes, des orchidées sauvages, des oiseaux mais aussi de beaux papillons.
Avec l’herbier en notre possession, nous allons nous lancer à la recherche de ces arbres et vous présenter leur particularité à travers nos articles. A bientôt pour le prochain épisode !
Premier échantillon de la liste – l’avez-vous reconnu ?