L'actualité de la Nature

Le puceron de la tanaisie

Pucerons sur une tanaisie – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Au sommet d’un pied de tanaisie, j’ai observé ces pucerons d’un beau vert franc rayé de gris, ce qui les rend particulièrement discrets sur leur plante hôte. Il s’agit de Macrosiphoniella tanacetaria. Cette espèce fréquente préférentiellement la tanaisie, mais on peut aussi la trouver sur les armoises, les achillées, les matricaires, les marguerites et d’autres Astéracées.

Macrosiphoniella tanacetaria – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Il faut une bonne loupe pour admirer les beaux yeux rouges de ces pucerons (cliquez sur la photo ci-dessus pour profiter des détails). La composition chimique du miellat produit par cette espèce n’attire pas les fourmis. Son accumulation sur les feuilles fait en revanche le bonheur d’autres insectes, notamment les guêpes.

Voici deux autres espèces de Macrosiphoniella, photographiées sur leur plante hôte préférée :

Macrosiphoniella absinthii – Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Macrosiphoniella absinthii se nourrit sur les absinthes et d’autres armoises.

Macrosiphoniella millefolii – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Macrosiphoniella millefolii est spécifique de l’achillée millefeuille.

Sources :

Macrosiphoniella tanacetaria, par Influentialpoints

Les pucerons sur la tanaisie, par Influentialpoints

Macrosiphoniella absinthii, par Influencialpoints

Macrosiphoniella millefolii, par Influencialpoints

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Aidons les hérissons

Pique pique !

Hérisson d’Europe © CACP – Gilles Carcassès

Cette adorable petite boule de piquants est devenue une mascotte de la nature en ville et des leçons d’écologie à  l’école. Mais connaissez-vous bien le hérisson d’Europe ?

Ericaneus europaeus est un mammifère protégé à  l’échelle nationale et une espèce dont les populations ont fortement chuté ces dernières années. Sa protection devient une priorité.

En plus de son faciès attachant, le hérisson est un fabuleux auxiliaire des jardiniers. En effet, son régime alimentaire naturel est principalement composé de limaces, escargots, chenilles, hannetons et fruits tombés au sol. En revanche, si les croquettes du chat sont à  hauteur de son museau, il n’hésitera pas à  en chiper quelques-unes !

A cette période de l’année on peut l’entendre fourrager dans les jardins : il prépare son hibernation. Le hérisson a fini de se nourrir durant le printemps et l’été et il construit son nid à  partir de feuilles et de mousse dans un coin calme du jardin (sous la haie, derrière le tas de bois, derrière l’abri,…). Il y passera tout l’hiver, profondément endormi.

Comment aider le hérisson à  survivre dans nos jardins ?

Voici quelques conseils qui rendront services aux hérissons :

  • Comme la plupart des mammifères seuls les jeunes sont capables de digérer le lait, de leur mère uniquement. Ne leur donnez surtout pas de lait de vache, cela les rend malades. En revanche, mettre à  disposition un peu d’eau peut les aider grandement.
  • Il est inutile de les nourrir et il peut être judicieux de mettre les croquettes des animaux domestiques un peu en hauteur, ou en intérieur.
  • Les feuilles mortes constituent le matériau principal de construction des nids, ne les ramassez pas trop tôt dans l’automne pour laisser le temps aux hérissons de s’installer. De même, préserver des espaces tranquilles dans le jardin où ils passeront l’hiver en paix.
  • Les hérissons ont besoin d’une surface d’environ 1 ha comme terrain de chasse. Ces surfaces sont difficiles à  réunir en ville. Pensez à  ménager des passages dans les murs et clôtures.
  • Participez au recensement national. Il reste encore quelques jours pour signaler à  France Nature Environnement les hérissons que vous avez vus dans votre jardin. Les résultats de cette étude devraient permettre de comprendre les raisons de la chute des populations.
Passage à  hérisson dans la clôture du jardin école de Vauréal © CACP – Emilie Périé

Sources :

Favoriser le hérisson, par Jardinez Autrement

Le suivi des hérissons, par France Nature Environnement

L’enquête de suivi des hérissons

Retrouvez d’autres auxiliaires de jardins :

Les auxiliaires du jardin

Le hérisson de 22h18

L'actualité de la Nature

Collection d’automne : le lierre et les pollinisateurs

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Banquet à  volonté !

Il y a foule autour des fleurs de cette touffe de lierre. En effet, du fait de sa floraison tardive à  l’automne, le lierre représente l’une des dernières sources de pollen et de nectar de la saison pour de nombreux pollinisateurs. C’était l’occasion rêvée pour réaliser une collection SPIPOLL.

Le protocole SPIPOLL, pour Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurs est un protocole de sciences participatives porté par le Muséum national d’Histoire naturelle (MnHn) et l‘Office pour les insectes et leur environnement (OPIE). Il s’agit de photographier durant 20 minutes tous les insectes se posant sur une fleur choisie. Vous pouvez retrouver notre collection validée par les experts entomologistes du programme.

Voici quelques-uns des plus beaux spécimens

La collète du lierre © CACP – Emilie Périé

La collète du lierreColletes hederae, est une petite abeille sauvage inféodée au lierre.

L’éristale opiniâtre © CACP – Emilie Périé

L’éristale opiniâtre, Eristalis pertinax, est une grosse mouche exclusivement butineuse.

L’hélophile suspendu © CACP – Emilie Périé

Très chic cette mouche ! L’hélophile suspenduHelophilus pendulus, fait également partie de la famille des éristales, ces mouches butineuses.

Deux frelons asiatiques © CACP – Emilie Périé

Le frelon asiatique, Vespa velutina, est un hyménoptère pollinisateur. Le voici attablé à  déguster un peu de nectar de lierre.

L’éristale des fleurs © CACP – Emilie Périé

Encore un éristale ! Cette fois-ci il s’agit de l’éristale des fleursMyathropa florea, que l’on appelle aussi la mouche Batman en raison du symbole noir que l’on voit sur son dos.

La xylote indolente © CACP – Gilles Carcassès

Et… oui, encore une mouche de la famille des éristales, décidément bien représentée sur ce lierre : la xylote indolente, Xylota segnis.

Et ce n’est qu’un petit échantillon de ce qu’il est possible de trouver dans un lierre : guêpes, frelons, abeilles, mouches, coccinelles, mais aussi moineaux, fauvettes, mésanges et pinsons, y trouvent le gîte et le couvert à  une période de diminution des ressources. Le lierre est donc une plante indispensable à  la biodiversité urbaine.

N.B : seul le lierre grimpant est capable de fleurir, il lui faut donc un support. Murs, poteaux, arbres, grillages … laissons-le habiller nos façades.

Il reste encore des fleurs en ce moment, lancez-vous dans un SPIPOLL !

Sources :

L’éristale opiniâtre, par Quel est cet animal ?

L’hélophile suspendu, par Quel est cet animal ?

La xylote indolente, par Quel est cet animal ?

Le SPIPOLL

Retrouvez une autre collection de lierre d’automne dans cet article :

Le meilleur resto des sentes de Pontoise

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Fin de saison aux Jardins de Claude Monet : les oiseaux sont à  la fête !

Quand les plantes du jardin sont en graines, la table est mise pour les oiseaux !

Moineau domestique mâle – Jardins de Claude Monet à  Giverny © CACP – Gilles Carcassès

Voici un moineau très intéressé par les fines graines d’une amarante géante à  grappes dressées.

Moineau domestique femelle © CACP – Gilles Carcassès

Un peu plus loin, cette femelle cueille un à  un les fruits d’une renouée Persicaria virginiana ‘Filiformis’, belle vivace au feuillage décoratif et aux épis très aériens.

Pinson des arbres femelle © CACP – Gilles Carcassès

Ce pinson n’est pas en reste : il picore la chair des petits fruits d’un pommier d’ornement.

Rouge-gorge © CACP – Gilles Carcassès

Et ce rouge-gorge perché dans un rhododendron au bord d’une allée, quelle gourmandise de saison va-t-il choisir ?

Il est venu chercher à  mes pieds les miettes de mon casse-croà»te !

Retrouvez la planche de reconnaissance des oiseaux de jardins dans notre article :

Compter les oiseaux : pourquoi, comment ?

L'actualité de la Nature

Galles en choux-fleurs

Une vipérine toute frisée !

Aceria echii déformant un pied de vipérine – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Cette plante frisottée aux tiges nanifiées est habitée par des acariens du genre Aceria. Leur présence provoque ces galles aux formes étonnantes. Voici pour comparer l’allure normale de vipérines :

Vipérines – Carrières-sous-Poissy © CACP – Gilles Carcassès

La morelle douce-amère est parfois aussi attaquée par un acarien spécifique :

Aceria lycopersici  sur une morelle douce-amère – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Voici une inflorescence normale de cette plante, portant des grappes de fruits (non comestibles) :

Solanum dulcamara, la morelle douce-amère © CACP – Gilles Carcassès

Des acariens du même genre sont responsables de déformations sur les inflorescences du frêne :

Galle des fleurs du frêne due à  Aceria fraxinivora © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez un autre Aceria dans cet article :

Le genêt à  balais fait des nœuds

Et d’autres galles étonnantes :

Galles du chêne : quelques Andricus

L’étrange caverne des pucerons soldats

L'actualité de la Nature

Sur les feuilles des ormes

Superbe chrysomèle jaune et noire

Xanthogaleruca luteola, de la famille des Chysomelidae © CACP – Gilles Carcassès

Sur les feuilles des ormes, on rencontre souvent Xanthogaleruca luteola la galéruque de l’orme. C’est une sacrée grignoteuse !

Galéruques de l’orme qui digèrent leur repas de feuilles (Xanthogaleruca luteola) © CACP – Gilles Carcassès

Sa larve est moins élégante. C’est en retournant les feuilles qu’on peut la voir affairée à  décaper méthodiquement de larges plages en ménageant les nervures et l’épiderme supérieur.

Larve de la galéruque de l’orme © CACP – Gilles Carcassès

Mais sous les feuilles des ormes, on peut aussi observer de nombreuses autres espèces !

Poilue à  deux bosses

Voici la chenille du Trident, une noctuelle très commune, qui consomme également les feuilles d’autres arbres (saules, chênes, aubépines…)

Chenille du Trident (Acronicta tridens) © CACP – Gilles Carcassès

Epineuse à  dos blanc

Chenille du Robert-le-Diable (Polygonia c-album) © CACP – Gilles Carcassès

Cette chenille aux couleurs caractéristiques est celle du Robert-le-diable. Elle aussi est polyphage : on peut la trouver sur les saules, les ormes, les orties et le houblon. Le papillon est facile à  reconnaître avec ses ailes aux bordures découpées :

Robert-le-Diable – sur une touffe d’orties au bois de Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Je crois distinguer le profil grimaçant de Robert le Diable dans l’ombre portée sur la feuille d’ortie.

Moustachu aux yeux verts

Et celui-ci, aux palpes poilus, c’est un habitué des ormes également ?

Le Crambus des tiges (Agriphila tristella) © CACP – Gilles Carcassès

Cette pyrale endormie a seulement trouvé là  une cachette. Sa chenille ne consomme que des graminées.

Retrouvez nos articles :

La galéruque de l’orme

Robert-le-Diable

Pyrales

La téchla de l’orme

L'actualité de la Nature

Pas de soucis à  l’université ?

Et pourtant si !

Le Souci, Colias croceus – Campus de l’université de Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

Ce joli papillon ne fait pas honneur à  son nom. Tranquillement occupé à  siroter du nectar de luzerne, il s’appelle pourtant le Souci.

Il est assez commun dans la région. La chenille se nourrit principalement de fabacées, comme les trèfles et les luzernes. Apparemment, l’adulte en est friand aussi. Plusieurs individus voletaient parmi les luzernes qui fleurissent aux abords du campus de l’université de Neuville. On le voit principalement en fin d’été et même encore à  la mi-octobre. Jusqu’ici il ne parait pas poser de soucis… si ce n’est de le différencier de ses deux compères le Soufré et le Fluoré.

Jaune safran

Parmi les Colias, le genre auquel appartient notre petit compagnon, trois espèces se rencontrent en àŽle-de-France : Colias croceus (le Souci), Colias hyale (le Soufré) et Colias alfacariensis (le Fluoré). à‰tymologiquement il apparaît que Colias serait un des surnoms de Vénus (déesse de l’amour et de la beauté) et croceus fait référence à  la couleur jaune du safran. Effectivement, l’élément qui permet de différencier facilement le Souci des deux autres Colias est ce jaune franc, bordé de noir, de la face supérieure de ses ailes. C’est d’ailleurs un jaune orangé qu’il partage avec l’autre Souci : la fleur des champs.

Le Souci, Colias croceus – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

Mais, le Souci (papillon) se pose rarement les ailes écartées. Pour en apprécier les couleurs, il faut aller le voir se promener au-dessus des luzernes encore fleuries en cette saison.

Sources :

Le Souci, par lepinet.fr

Le Souci, par Quel est cet animal ?

Base de données régionale CETTIA

Retrouvez dans nos articles :

Quelques papillons également vus à  l’université

Quelques fabacées

L'actualité de la Nature

La galle de la graine de la carotte

Un ami photographe m’a fait découvrir le secteur du moulin de Busagny à  Osny, un très bel espace naturel dans la vallée de la Viosne. J’y ai observé, dans une clairière, des carottes sauvages aux ombelles un peu irrégulières, certaines graines étant plus grosses et plus vertes.

Galles de Kiefferia pericarpiicola – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Une recherche documentaire m’a permis de comprendre que ces graines ont été déformées par la ponte du diptère Kiefferia pericarpiicola, qu’elles sont creuses et qu’elles hébergent la larve du moucheron. Cette cécidomyie s’attaque aux carottes, mais aussi au fenouil, aux angéliques, aux buplèvres, au persil, au panais, à  la berce commune et aux graines de nombreuses autres Apiaceae… Mais je n’ai jamais détecté sa présence que sur la carotte sauvage. La larve, nous dit-on, passe l’hiver dans un cocon. J’ouvre une galle pour voir cette larve qui est ordinairement d’une belle teinte orange.

Galle ouverte de Kiefferia pericarpiicola © CACP – Gilles Carcassès

Surprise, ce n’est pas une larve qui se trouve à  l’intérieur, mais une nymphe, peut-être bien celle d’un hyménoptère parasitoà¯de ! Normalement, la larve se présente ainsi :

Larve de Kiefferia pericarpiicola © CACP – Gilles Carcassès

Au passage, je saisis sur Cettia Ile-de-France mon observation : cette cécidomyie n’est pas rarissime, mais c’est une première observation pour l’Ile-de-France. Il faut dire que les chercheurs de galles de graines de carottes ne doivent pas être très nombreux…

Source :

Kiefferia pericarpiicola, par le site Bladmineerders.nl

Retrouvez les portraits d’autres galles :

La galle en bourse de l’orme

Carnet de galle

La galle des fleurs de tanaisie

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le cyclamen de Naples

Cyclamen hederifolium ou cyclamen de Naples – boulevard de l’Oise à  Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Octobre : c’est la pleine floraison du cyclamen de Naples

Beaucoup plus petit que les cyclamens hybrides des fleuristes, ce cyclamen botanique des sous-bois méditerranéens se naturalise facilement en situation ombragée. Il se ressème et s’étend facilement. Ses fleurs de dimension modeste s’épanouissent en touffes serrées, aussi la plante lorsqu’elle fleurit fait beaucoup d’effet au jardin.

Cyclamen de Naples en décembre – parc floral de Paris © CACP – Gilles Carcassès

Ses feuilles plus ou moins triangulaires évoquent celles du lierre, ce qui lui vaut son nom d’espèce « hederifolium ». Elles forment un tapis très décoratif d’octobre jusqu’au milieu du printemps. Elles sont moins arrondies que celles du cyclamen coum qui fleurit non pas à  l’automne mais à  la sortie de l’hiver.

Cyclamen coum – parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez notre article :

Cyclamen coum

L'actualité de la Nature

La poliste stylopisée

Guêpe poliste (Polistes dominula) – Ecole Du Breuil à  Paris © CACP – Gilles Carcassès

De passage à  l’école Du Breuil, j’ai observé les allées et venues des insectes butineurs sur les fleurs d’un beau pied de panicaut. Des abeilles domestiques et des isodonties du Mexique y étaient très actives, ainsi que quelques guêpes polistes.

Poliste stylopisée © CACP – Gilles Carcassès

L’une d’entre avait des tergites (arceaux supérieurs des segments de l’abdomen) curieusement relevés.

Poliste stylopisée © CACP – Gilles Carcassès

Sur cette photo, on voit la cause de cette anomalie : des strepsiptères parasitent et « zombifient » cette infortunée guêpe dont le comportement sera modifié aux bénéfice de ses hôtes.

Amusez-vous à  repérer ces guêpes ainsi parasitées (que l’on dit stylopisées), vous avez toutes chances d’en croiser : il paraît qu’une sur douze est concernée.

Retrouvez notre article sur les mœurs stupéfiantes de ces parasites :

Les strepsiptères

Et d’autres intrigantes observations naturalistes faites à  l’école Du Breuil :

Cœur de sorcière

Cheveux du Diable

Voir aussi, dans le même registre de l’étrange :

Une décoration florale sulfureuse à  l’école Du Breuil !