Au sommet d’un pied de tanaisie, j’ai observé ces pucerons d’un beau vert franc rayé de gris, ce qui les rend particulièrement discrets sur leur plante hôte. Il s’agit de Macrosiphoniella tanacetaria. Cette espèce fréquente préférentiellement la tanaisie, mais on peut aussi la trouver sur les armoises, les achillées, les matricaires, les marguerites et d’autres Astéracées.
Il faut une bonne loupe pour admirer les beaux yeux rouges de ces pucerons (cliquez sur la photo ci-dessus pour profiter des détails). La composition chimique du miellat produit par cette espèce n’attire pas les fourmis. Son accumulation sur les feuilles fait en revanche le bonheur d’autres insectes, notamment les guêpes.
Voici deux autres espèces de Macrosiphoniella, photographiées sur leur plante hôte préférée :
Macrosiphoniella absinthii se nourrit sur les absinthes et d’autres armoises.
Cette adorable petite boule de piquants est devenue une mascotte de la nature en ville et des leçons d’écologie à l’école. Mais connaissez-vous bien le hérisson d’Europe ?
Ericaneus europaeus est un mammifère protégé à l’échelle nationale et une espèce dont les populations ont fortement chuté ces dernières années. Sa protection devient une priorité.
En plus de son faciès attachant, le hérisson est un fabuleux auxiliaire des jardiniers. En effet, son régime alimentaire naturel est principalement composé de limaces, escargots, chenilles, hannetons et fruits tombés au sol. En revanche, si les croquettes du chat sont à hauteur de son museau, il n’hésitera pas à en chiper quelques-unes !
A cette période de l’année on peut l’entendre fourrager dans les jardins : il prépare son hibernation. Le hérisson a fini de se nourrir durant le printemps et l’été et il construit son nid à partir de feuilles et de mousse dans un coin calme du jardin (sous la haie, derrière le tas de bois, derrière l’abri,…). Il y passera tout l’hiver, profondément endormi.
Comment aider le hérisson à survivre dans nos jardins ?
Voici quelques conseils qui rendront services aux hérissons :
Comme la plupart des mammifères seuls les jeunes sont capables de digérer le lait, de leur mère uniquement. Ne leur donnez surtout pas de lait de vache, cela les rend malades. En revanche, mettre à disposition un peu d’eau peut les aider grandement.
Il est inutile de les nourrir et il peut être judicieux de mettre les croquettes des animaux domestiques un peu en hauteur, ou en intérieur.
Les feuilles mortes constituent le matériau principal de construction des nids, ne les ramassez pas trop tôt dans l’automne pour laisser le temps aux hérissons de s’installer. De même, préserver des espaces tranquilles dans le jardin où ils passeront l’hiver en paix.
Les hérissons ont besoin d’une surface d’environ 1 ha comme terrain de chasse. Ces surfaces sont difficiles à réunir en ville. Pensez à ménager des passages dans les murs et clôtures.
Participez au recensement national. Il reste encore quelques jours pour signaler à France Nature Environnement les hérissons que vous avez vus dans votre jardin. Les résultats de cette étude devraient permettre de comprendre les raisons de la chute des populations.
Il y a foule autour des fleurs de cette touffe de lierre. En effet, du fait de sa floraison tardive à l’automne, le lierre représente l’une des dernières sources de pollen et de nectar de la saison pour de nombreux pollinisateurs. C’était l’occasion rêvée pour réaliser une collection SPIPOLL.
La collète du lierre, Colletes hederae, est une petite abeille sauvage inféodée au lierre.
L’éristale opiniâtre, Eristalis pertinax, est une grosse mouche exclusivement butineuse.
Très chic cette mouche ! L’hélophile suspendu, Helophilus pendulus, fait également partie de la famille des éristales, ces mouches butineuses.
Le frelon asiatique, Vespa velutina, est un hyménoptère pollinisateur. Le voici attablé à déguster un peu de nectar de lierre.
Encore un éristale ! Cette fois-ci il s’agit de l’éristale des fleurs, Myathropa florea, que l’on appelle aussi la mouche Batman en raison du symbole noir que l’on voit sur son dos.
Et… oui, encore une mouche de la famille des éristales, décidément bien représentée sur ce lierre : la xylote indolente, Xylota segnis.
Et ce n’est qu’un petit échantillon de ce qu’il est possible de trouver dans un lierre : guêpes, frelons, abeilles, mouches, coccinelles, mais aussi moineaux, fauvettes, mésanges et pinsons, y trouvent le gîte et le couvert à une période de diminution des ressources. Le lierre est donc une plante indispensable à la biodiversité urbaine.
N.B : seul le lierre grimpant est capable de fleurir, il lui faut donc un support. Murs, poteaux, arbres, grillages … laissons-le habiller nos façades.
Il reste encore des fleurs en ce moment, lancez-vous dans un SPIPOLL !
Quand les plantes du jardin sont en graines, la table est mise pour les oiseaux !
Voici un moineau très intéressé par les fines graines d’une amarante géante à grappes dressées.
Un peu plus loin, cette femelle cueille un à un les fruits d’une renouée Persicaria virginiana ‘Filiformis’, belle vivace au feuillage décoratif et aux épis très aériens.
Ce pinson n’est pas en reste : il picore la chair des petits fruits d’un pommier d’ornement.
Et ce rouge-gorge perché dans un rhododendron au bord d’une allée, quelle gourmandise de saison va-t-il choisir ?
Il est venu chercher à mes pieds les miettes de mon casse-croà»te !
Retrouvez la planche de reconnaissance des oiseaux de jardins dans notre article :
Cette plante frisottée aux tiges nanifiées est habitée par des acariens du genre Aceria. Leur présence provoque ces galles aux formes étonnantes. Voici pour comparer l’allure normale de vipérines :
La morelle douce-amère est parfois aussi attaquée par un acarien spécifique :
Voici une inflorescence normale de cette plante, portant des grappes de fruits (non comestibles) :
Des acariens du même genre sont responsables de déformations sur les inflorescences du frêne :
Sur les feuilles des ormes, on rencontre souvent Xanthogaleruca luteola la galéruque de l’orme. C’est une sacrée grignoteuse !
Sa larve est moins élégante. C’est en retournant les feuilles qu’on peut la voir affairée à décaper méthodiquement de larges plages en ménageant les nervures et l’épiderme supérieur.
Mais sous les feuilles des ormes, on peut aussi observer de nombreuses autres espèces !
Poilue à deux bosses
Voici la chenille du Trident, une noctuelle très commune, qui consomme également les feuilles d’autres arbres (saules, chênes, aubépines…)
Epineuse à dos blanc
Cette chenille aux couleurs caractéristiques est celle du Robert-le-diable. Elle aussi est polyphage : on peut la trouver sur les saules, les ormes, les orties et le houblon. Le papillon est facile à reconnaître avec ses ailes aux bordures découpées :
Je crois distinguer le profil grimaçant de Robert le Diable dans l’ombre portée sur la feuille d’ortie.
Moustachu aux yeux verts
Et celui-ci, aux palpes poilus, c’est un habitué des ormes également ?
Cette pyrale endormie a seulement trouvé là une cachette. Sa chenille ne consomme que des graminées.
Ce joli papillon ne fait pas honneur à son nom. Tranquillement occupé à siroter du nectar de luzerne, il s’appelle pourtant le Souci.
Il est assez commun dans la région. La chenille se nourrit principalement de fabacées, comme les trèfles et les luzernes. Apparemment, l’adulte en est friand aussi. Plusieurs individus voletaient parmi les luzernes qui fleurissent aux abords du campus de l’université de Neuville. On le voit principalement en fin d’été et même encore à la mi-octobre. Jusqu’ici il ne parait pas poser de soucis… si ce n’est de le différencier de ses deux compères le Soufré et le Fluoré.
Jaune safran
Parmi les Colias, le genre auquel appartient notre petit compagnon, trois espèces se rencontrent en àŽle-de-France : Colias croceus(le Souci), Colias hyale(le Soufré) et Colias alfacariensis (le Fluoré). à‰tymologiquement il apparaît que Colias serait un des surnoms de Vénus (déesse de l’amour et de la beauté) et croceus fait référence à la couleur jaune du safran. Effectivement, l’élément qui permet de différencier facilement le Souci des deux autres Colias est ce jaune franc, bordé de noir, de la face supérieure de ses ailes. C’est d’ailleurs un jaune orangé qu’il partage avec l’autre Souci : la fleur des champs.
Mais, le Souci (papillon) se pose rarement les ailes écartées. Pour en apprécier les couleurs, il faut aller le voir se promener au-dessus des luzernes encore fleuries en cette saison.
Un ami photographe m’a fait découvrir le secteur du moulin de Busagny à Osny, un très bel espace naturel dans la vallée de la Viosne. J’y ai observé, dans une clairière, des carottes sauvages aux ombelles un peu irrégulières, certaines graines étant plus grosses et plus vertes.
Une recherche documentaire m’a permis de comprendre que ces graines ont été déformées par la ponte du diptère Kiefferia pericarpiicola, qu’elles sont creuses et qu’elles hébergent la larve du moucheron. Cette cécidomyie s’attaque aux carottes, mais aussi au fenouil, aux angéliques, aux buplèvres, au persil, au panais, à la berce commune et aux graines de nombreuses autres Apiaceae… Mais je n’ai jamais détecté sa présence que sur la carotte sauvage. La larve, nous dit-on, passe l’hiver dans un cocon. J’ouvre une galle pour voir cette larve qui est ordinairement d’une belle teinte orange.
Surprise, ce n’est pas une larve qui se trouve à l’intérieur, mais une nymphe, peut-être bien celle d’un hyménoptère parasitoà¯de ! Normalement, la larve se présente ainsi :
Au passage, je saisis sur Cettia Ile-de-France mon observation : cette cécidomyie n’est pas rarissime, mais c’est une première observation pour l’Ile-de-France. Il faut dire que les chercheurs de galles de graines de carottes ne doivent pas être très nombreux…
Octobre : c’est la pleine floraison du cyclamen de Naples
Beaucoup plus petit que les cyclamens hybrides des fleuristes, ce cyclamen botanique des sous-bois méditerranéens se naturalise facilement en situation ombragée. Il se ressème et s’étend facilement. Ses fleurs de dimension modeste s’épanouissent en touffes serrées, aussi la plante lorsqu’elle fleurit fait beaucoup d’effet au jardin.
Ses feuilles plus ou moins triangulaires évoquent celles du lierre, ce qui lui vaut son nom d’espèce « hederifolium ». Elles forment un tapis très décoratif d’octobre jusqu’au milieu du printemps. Elles sont moins arrondies que celles du cyclamen coum qui fleurit non pas à l’automne mais à la sortie de l’hiver.
De passage à l’école Du Breuil, j’ai observé les allées et venues des insectes butineurs sur les fleurs d’un beau pied de panicaut. Des abeilles domestiques et des isodonties du Mexique y étaient très actives, ainsi que quelques guêpes polistes.
L’une d’entre avait des tergites (arceaux supérieurs des segments de l’abdomen) curieusement relevés.
Sur cette photo, on voit la cause de cette anomalie : des strepsiptères parasitent et « zombifient » cette infortunée guêpe dont le comportement sera modifié aux bénéfice de ses hôtes.
Amusez-vous à repérer ces guêpes ainsi parasitées (que l’on dit stylopisées), vous avez toutes chances d’en croiser : il paraît qu’une sur douze est concernée.
Retrouvez notre article sur les mœurs stupéfiantes de ces parasites :