La sittelle vient parfois aux mangeoires. Dans ce jardin de Marines (Val d’Oise), elle se régalait de graines de tournesol.
Quand on voit une sittelle, les arbres ne sont jamais loin, car c’est son terrain de prédilection. La sitelle est sédentaire, elle niche dans une cavité dont elle ajuste l’orifice avec un torchis de boue de sa confection, d’où son nom de torchepot. Elle passe ses journées à faire des acrobaties dans les branches des grands arbres à la recherche de nourriture. Ses griffes impressionnantes lui permettent de se tenir tête en bas ou de se déplacer à la face inférieure d’une branche.
Comme les pics, les sittelles utilisent les crevasses des écorces pour coincer des graines afin de les décortiquer à leur aise. On voit ici la marque d’un coup de bec sur ce gland. J’ai peut-être dérangé l’oiseau pendant son repas, ou bien il s’agit d’une provision.
Nous étions une bonne petite troupe de 19 personnes le 13 novembre 2015, prêts à affronter le crachin pour une exploration mycologique de la partie forestière du parc du château de Menucourt, organisée par le Club Mycologique Conflanais.
Peu d’espèces à cause du temps trop sec ces dernières semaines, mais nous avons trouvé de beaux spécimens d’Ascocoryne et plusieurs petits ascomycètes de détermination délicate. Un vénérable hêtre mort debout nous a réservé une belle surprise : de superbes touffes du rare Phyllotopsis nidulans.
Phyllotopsis nidulans appartient à la famille des pleurotes. Les Canadiens prétendent qu’il sent la moufette. Je ne peux pas confirmer, j’ai oublié de le renifler.
Un myxomycète dévorant une chanterelle en tube a provoqué l’émotion générale. Serait-ce un Leocarpus ?
Plus loin nous attendait sur une souche, Hapalopilus rutilans qui fait mentir l’adage assassin qui prétend que les champignons poussant sur le bois ne sont jamais dangereux. Sa consommation provoque des troubles neurologiques et colore l’urine en violet. Après que j’eus humé ce champignon à l’odeur incertaine, Marie-Louise a annoncé qu’inhaler ses fines spores pouvait être néfaste pour la santé. Finalement, j’ai survécu.
La mise en commun des récoltes des participants à la fin de la sortie a permis d’animer une séance de détermination collective.
Les truffes, les pézizes, les morilles et l’ergot de seigle sont les plus célèbres des ascomycètes, mais il en existe de très nombreuses autres espèces, souvent petites et diversement colorées. Cette classe représente à elle seule les trois quarts des espèces de champignons. Leur caractéristique commune réside dans le fait que leurs spores sont enfermées dans des asques. Ce critère requiert une observation au microscope. Les surfaces fertiles des ascomycètes ne sont pas organisées en pores, ni en lames, comme les cèpes ou les girolles qui sont des basidiomycètes. La détermination des ascomycètes est ardue, elle repose essentiellement sur l’observation microscopique.
Ces minuscules coupelles blanches sur cette feuille morte de noisetier sont les fructifications d’un champignon ascomycète.
Voici une espèce jaune qui dévore une souche de bouleau.
Les Ascocoryne sont aussi des champignons ascomycètes lignivores, ils présentent de belles teintes roses ou mauves et des formes étranges.
Ce petit champignon très coriace est bioluminescent : il brille jour et nuit ! Il faut semble-t-il une chambre noire et un appareil photo en pose longue pour en percevoir la lumière. A quoi cela lui sert-il ? Mystère… Certains animaux perçoivent-ils cette faible lumière et participent-ils à la dissémination du champignon ?
D’autres champignons lignivores ont le même pouvoir étrange.
C’est le cas de l’armillaire couleur de miel, responsable du pourridié qui attaque les racines des vignes et des arbres fruitiers. C’est le mycélium dans le bois pourri qui est luminescent. Je connais de solides gaillards qui consomment ces champignons réputés pour le moins indigestes, voire toxiques. Peut-être en espèrent-ils des idées lumineuses ?
Ces cordons mycéliens d’armillaire s’étaient développés sous l’écorce d’un arbre. L’arbre en est mort, et l’écorce est tombée. L’armillaire a fini par mourir et ces cordons noircis ne risquent plus de briller dans la nuit. D’autres espèces de champignons ont pris la relève pour décomposer le bois mort.
On pourrait confondre cet autre champignon lignivore avec un jeune pleurote. Mais il est extrêmement amer : peu de risque de le consommer et de s’empoisonner avec.
Panellus stipticus croît un peu partout dans le monde ; les spécimens de l’Est des Etats-Unis sont particulièrement bioluminescents : leurs lames brillent dans la nuit !
Au printemps 2015, après un hiver d’adaptation, Eden (5 ans ) et Hurricane (3 ans) sont parties en alternance à la fondation John Bost.
Ces deux jeunes vaches, venues renforcer les rangs de la Ferme d’Ecancourt à l’automne 2014, sont des bretonnes pie noir, une race en péril qui bénéficie depuis 1976 d’un programme de conservation. Chaque mois, l’une d’entre elles rejoint les copines solognotes restant à demeure dans les pâtures de la fondation John Bost afin d’entretenir le site, pendant que sa consœur retourne à la ferme.
Pourquoi tant d’allées et venues ? Pourquoi faire intervenir deux vaches sur une pâture à priori adaptée à l’hébergement d’un seul bovin ?
Florian, animateur et formateur à la ferme d’Ecancourt, nous explique que les changements réguliers de pâture permettent de multiplier les contacts, d’entretenir des liens constants avec les animaux et de simplifier ainsi leur manipulation. Et en effet, Eden et Hurricane ont beau appartenir à la plus petite race bovine française et être fort sympathiques, elles pèsent tout de même près de 400kg et sont suffisamment toniques pour faire parfois tourner en bourrique les animateurs de la ferme…
Les vaches paissent à l’ouest du site, en bordure du massif de l’hautil sur une parcelle de 1,5 ha. Elles sont régulièrement aidées par les brebis. La parcelle est en effet gérée en pâturage mixte (ovin-bovin), une méthode intéressante à plusieurs titres. Cette technique permet de lutter efficacement contre les parasitoses des deux espèces mais aussi d’avoir une pression de compactage du sol variable et complémentaire, qui peut être propice à la biodiversité.
Saviez-vous que les sabots d’une vache fixent quatre fois plus de graines au sol que les onglons d’une brebis ?
Phymata crassipes paralyse ses proies et aspire leur contenu liquéfié avec son rostre.
Cette crotte d’oiseau n’en est pas une, c’est une mantispe à l’affut. Elle se nourrit des mouches inconscientes qui passent à la portée de ses pattes. Sa larve ne survit que si elle croise, sans se faire dévorer, le chemin d’une araignée-loup qui transporte son cocon. Subrepticement, elle s’introduit dans le cocon et dévore la future progéniture de l’araignée. Elle se nymphosera à l’intérieur même du cocon de l’araignée. On comprend mieux pourquoi la mantispe femelle pond 8000 œufs pour assurer sa descendance.
Ces trois insectes ont pour point commun leurs pattes antérieures crochues et ravisseuses. Ils s’en servent pour capturer leurs proies. Pourtant, ces espèces ne sont pas proches dans la classification : la mante est un dictyoptère, la mantispe un névroptère et la punaise guitare appartient à l’ordre des hémiptères. Au cours de l’évolution, ils ont tous trois développé une adaptation anatomique semblable pour la même technique de chasse : on parle de convergence.
Un temps bien agréable pour cette sortie organisée au parc du château de Menucourt le 19 juin 2015 par le Club Mycologique Conflanais. La sécheresse n’étant pas propice pour les champignons, nous nous sommes intéressés prioritairement aux insectes. Les branches basses des arbres et la riche végétation des berges de l’étang nous ont permis de belles observations.
Myelois circumvoluta est un petit papillon de nuit très commun dont la chenille consomme les chardons et les bardanes.
Elle n’a pas l’air commode, cette mouche. C’est une carnassière des bords des eaux calmes.
Incontournable, l’agrion porte-coupe, ici posé sur un lit de lentilles d’eau.
Sur une feuille de consoude se repose le syrphe porte-plume, ainsi nommé en raison de la forme de son abdomen.
En cherchant bien en sous-bois, deux souches de hêtre colonisées par des pleurotes ont fait la joie des gastro-mycologues du groupe.
Découvrez les images de nos sorties dans le cadre de la semaine de la fête de la Nature 2015 à Cergy-Pontoise :
A Courdimanche, un groupe de collégiens et d’écoliers nous attendait lundi 18 mai 2015 pour découvrir les habitants de la mare Bicourt. La libellule déprimée faisait son tour de mare et se précipitait sur tout mâle de son espèce qui osait s’aventurer au-dessus de son domaine. Dans le lavoir, une pêche à l’épuisette a permis d’identifier le triton palmé. Il a été placé quelques instants dans un bocal, pour que tous les enfants puissent l’observer. Animal protégé, il a retrouvé bien vite son habitat.
Mercredi 20 mai 2015, au parc du château de Menucourt, une vingtaine de visiteurs, dont certains venus de fort loin, ont pu découvrir la biodiversité de ce bel espace naturel.
Sous le gros marronnier blanc, une chasse aux insectes a permis de débusquer la mineuse des feuilles du marronnier, ravageur invasif important de cet espèce d’arbre.
Et pour terminer en beauté : jeudi 21 mai 2015, trois sorties en canoà«s neuf places sur l’étang de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise.
Débarqués sur l’île astronomique ou dans la zone nature de l’espace de baignade, les groupes ont pu s’initier à la botanique et observer le comportement des insectes.
Nous accompagnant dans la traversée de l’étang, la guifette noire et la sterne pierregarin nous ont fait de belles démonstrations d’acrobaties aériennes, et Madame cane mandarin nous a montré sa couvée.
L’Office de tourisme de Cergy-Pontoise vous propose une sortie à la découverte du parc du château de Menucourt, le mercredi 29 avril 2015.
Pour tous renseignements : http://www.ot-cergypontoise.fr/Fiche/Detail/3026/Visiter~Pour-les-individuels~Activites-de-l-Office-de-Tourisme/Parc-de-Menucourt
Consultez le catalogue complet des sorties, avec plein d’autres propositions : les serres du centre horticole de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, des croisières, l’Axe majeur, les souterrains de Pontoise…
Dans le parc du château de Menucourt, un chêne monumental est mort debout. Ses grosses branches noueuses sont tombées autour de lui et forment un bel enchevêtrement de bois mort. Je soulève doucement une écorce moussue à la poursuite d’un insecte. Et je découvre ce trésor : un délicat filet d’or aux mailles arrondies. Leurs courbures rappellent les bretzels, ces petits gâteaux salés allemands.
Mon honorable correspondante du Club Mycologique Conflanais m’apprendra qu’il s’agit d’Hemitrichia serpula, un myxomycète. Drôles de choses que les myxomycètes. Ils n’ont rien à voir avec les champignons, même si eux aussi produisent des spores. Avant cette phase fixée qui commence à sporuler, cet Hemitrichia a été un plasmode, masse visqueuse capable de ramper et de phagocyter des bactéries et des moisissures.