L'actualité de la Nature

Les blattes de jardin

Juvénile d’Ectobius vinzi – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Pourquoi sont-elles inoffensives ?

Comme leur nom l’indique, les blattes de jardin vivent dans les jardins, et il ne faut pas les confondre avec les espèces qui vivent dans les maisons. Pour autant, il peut arriver que quelques blattes de jardin s’égarent dans les habitations, mais elles ne sont pas capables de s’y reproduire. Si on les rencontre, il suffit de les remettre gentiment dehors.

Apprenons à  reconnaître les blattes de jardin

En Ile-de-France, les blattes de jardin sont pour l’essentiel du genre Ectobius et on peut en rencontrer cinq espèces. Découvrons-les classées par ordre de fréquence.

Ectobius vinzi

Cette espèce a été séparée d’Ecobius pallidus en 2012. D’origine méditerranéenne, elle s’est parfaitement adaptée aux conditions urbaines. Aujourd’hui, c’est elle qui est très majoritairement observée dans les jardins de l’agglomération parisienne. Sa forme juvénile parée d’une barre blanche transversale est facile à  reconnaître.

Juvénile d’Ectobius vinzi dans un involucre de noisette © CACP – Gilles Carcassès

Voici l’adulte :

Ectobius vinzi femelle adulte avec une oothèque © Gilles Carcassès

Comme le font les autres Ectobius, cette femelle transporte sa ponte dans une oothèque.

Ectobius pallidus

C’est une blatte toute blonde, un peu plus grande que la précédente et plus ou moins parsemée de points bruns. Cette ornementation est particulièrement visible sur les juvéniles.

Juvénile d’Ectobius pallidus – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Ectobius sylvestris

Cette espèce de couleur sombre vit en lisière des boisements. Son pronotum est noir uni avec un liséré blanc au contour bien net.

Ectobius sylvestris – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Les deux autres espèces sont plus rarement observées en Ile-de-France. Ectobius lapponicus ressemble à  Ectobius sylvestris mais a le pronotum moins contrasté. Le pronotum d’Ectobius lucidus est sombre avec une marque claire centrée dans le sens de la longueur, en forme de Y pointe en avant.

Bien sà»r, si l’on veut identifier avec certitude les différentes espèces d’Ectobius, rien ne vaut une bonne loupe et une clé de détermination sérieuse !

Retrouvez nos articles :

Bébé blatte

Blatte de jardin

L'actualité de la Nature

Mes belles nuits d’été – 3

Des papillons de nuit, des coléoptères, des moucherons sont arrivés par dizaines sur le mur éclairé de la terrasse. Et des prédateurs aussi, qui semblent bien intéressés par la perspective d’un festin facile !

Nabis sp. © CACP – Gilles Carcassès

Voici une punaise prédatrice de la famille des Nabidae. On voit son rostre recourbé entre les solides fémurs de ses pattes antérieures.

Mantis religiosa © CACP – Gilles Carcassès

Quelle mobilité de la tête et quel regard fascinant ! La mante religieuse capture toutes sortes d’insectes avec ses pattes ravisseuses : papillons, criquets, grillons, sauterelles, blattes… La sauterelle verte fréquente également les murs éclairés la nuit, car cette espèce est carnivore. On y voit aussi parfois le frelon européen en maraude.

Tarentola mauritanica en chasse sous la lumière d’un lampadaire (Bouches-du-Rhône) © CACP – Gilles Carcassès

Et si vous êtes en Provence, ne manquez pas le spectacle de la tarente qui chasse activement les papillons de nuit à  la lueur des lanternes !

 

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Blatte de jardin

Au secours, une blatte dans ma maison !

Blatte des jardins du genre Ectobius © Gilles Carcassès
Blatte de jardin du genre Ectobius et son oothèque © Gilles Carcassès

Attention, ne confondons pas. En fait, il existe de nombreuses espèces de blattes. Trois ou quatre d’entre elles peuvent pulluler dans les habitations, alors que d’autres espèces, très communes, vivent dans les forêts et dans les jardins. Parfois, ces dernières s’approchent des maisons et y font une incursion. Mais, pas de panique, ce ne sont que des visiteurs inoffensifs !

Alors, comment faire la différence ? Une blatte de petite taille (8 à 10 mm), isolée, vue en plein jour : il y a toutes les chances pour que ce soit une blatte de jardin.

La plus commune des blattes des maisons est la blatte germanique. Elle est plus grande que les blattes de jardins et se reconnaît aux deux bandes sombres longitudinales qui ornent le dessus de son thorax. L’adulte mesure de 13 à  16 mm. Cette espèce est grégaire et fuit la lumière. Les différentes espèces de blattes des habitations par l’association belge Espace-Environnement

Les blattes des jardins parcourent les branches des buissons et inspectent les feuilles mortes au sol à  la recherche de débris végétaux, ou de petits animaux morts. L’automne venu, la femelle fabrique une oothèque, sorte de boîte à  œufs qu’elle promène au bout de son abdomen quelques jours avant de la déposer au sol. Les petites larves en sortiront au printemps.

Que faire si vous rencontrez une de ces blattes de jardin égarée dans votre intérieur ? Rangez l’insecticide, et invitez-la gentiment à  retourner dehors, tout simplement.

Retrouvez un autre article sur les blattes :

Bébé blatte

Et pour reconnaître les différentes espèces de blattes de jardin :

Blattes de jardin

 

 

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Les pinces de la mort

Mante religieuse - Menucourt © Gilles Carcassès
Mante religieuse – Menucourt © Gilles Carcassès
Phymata crassipes en plein casse-croà»te sur une ombelle© Gilles Carcassès
Phymata crassipes, la punaise guitare, surprise en plein casse-croà»te sur une ombelle © Gilles Carcassès

Phymata crassipes paralyse ses proies et aspire leur contenu liquéfié avec son rostre.

Mantispa styriaca sur un prunier © Gilles Carcassès
Mantispa styriaca sur un prunier © Gilles Carcassès

Cette crotte d’oiseau n’en est pas une, c’est une mantispe à  l’affut. Elle se nourrit des mouches inconscientes qui passent à  la portée de ses pattes. Sa larve ne survit que si elle croise, sans se faire dévorer, le chemin d’une araignée-loup qui transporte son cocon. Subrepticement, elle s’introduit dans le cocon et dévore la future progéniture de l’araignée. Elle se nymphosera à  l’intérieur même du cocon de l’araignée. On comprend mieux pourquoi la mantispe femelle pond 8000 œufs pour assurer sa descendance.

Ces trois insectes ont pour point commun leurs pattes antérieures crochues et ravisseuses. Ils s’en servent pour capturer leurs proies. Pourtant, ces espèces ne sont pas proches dans la classification : la mante est un dictyoptère, la mantispe un névroptère et la punaise guitare appartient à  l’ordre des hémiptères. Au cours de l’évolution, ils ont tous trois développé une adaptation anatomique semblable pour la même technique de chasse : on parle de convergence.

De bien belles photos de Phymata crassipes

La vie étonnante de la mantispe