Ce joli papillon, bien qu’aux couleurs ternes, n’est pas un papillon de nuit. Il appartient au groupe dit des « papillons de jour » que l’on ne distingue pas par leur habitude de vie (diurne ou nocturne) mais par la forme de leurs antennes. Les rhopalocères (papillons de jour) ont des antennes en forme de massues, les hétérocères (papillons de nuit) ont des antennes de formes variées.
Ce papillon-ci est l’hespérie de l’alcée. Il se reconnait à ses motifs bruns marbrés, et aux petites taches blanches translucides sur les ailes antérieures.
C’est une espèce relativement peu commune dans la région qui affectionnent les espaces ouverts comme les prairies fleuries, les friches, les jardins, …
Sa chenille se nourrit sur les plantes de la famille de la rose trémière (Alcea rosea) qui lui donne son nom d’hespérie de l’alcée, mais on la trouve aussi sur les mauves et les guimauves. La chenille passe l’hiver enroulée dans une feuille au pied de sa plante hôte.
Cette année, et notamment durant l’été, nous avons comme à notre habitude passé quelques heures cumulées à l’observation des insectes et particulièrement les insectes pollinisateurs grâce au programme SPIPOLL. Ce qui nous a permis de constituer encore une fois une importante collection de photos d’insectes. Toutes n’ayant pas pu vous être présentées au cours de l’année, voici les plus belles et les plus colorées pour faire face à cette grisaille hivernale.
Retrouvez dans ces articles les éditions précédentes :
On vous présentait en début d’année cette jolie petite cicadelle : Zygina eburnea.
Malgré leurs motifs délicats et colorés, les insectes de cette famille, les Thyphlocibinae (pas facile à prononcer!), ne sont que très peu étudiés (on compte approximativement 3 spécialistes dans toute l’Europe). Aussi, Gilles a décidé d’en faire sa nouvelle cible d’attention.
Ces toutes petites bêtes (maximum 3 mm !) ont apparemment l’habitude de passer l’hiver sur la surface inférieure des feuilles persistantes, et souvent à proximité des plantes qui leur servent de garde manger pendant la période estivale. Gilles est retourné prospecter à Maurecourt et a donc battu les ronces (feuilles persistantes) à proximité de saules (plantes hôtes des adultes pendant l’été) à la recherche des cicadelles adultes en mode ralenti.
Ils nous a déniché deux nouvelles espèces aux beaux yeux verts et aux peintures rouges : Zygina flammigera et Zygina lunaris.
Ces données sont les seules du territoire et les seules à proximité du Val d’Oise.
Fort d’une bonne année à la recherche de ces jolis insectes Gilles nous a offert une très belle conférence (30 min) sur ces p’tites bêtes qu’on vous conseille chaleureusement ! (lien vers la vidéo à venir).
Bravo à ceux qui ont reconnu un criquet à l’envol, et plus particulièrement un caloptène italien.
La scène se déroule durant l’été. Lors de nos inventaires dans le cimetière de Saint-Ouen l’Aumône, à l’heure de rentrer, un éclat rouge nous passe sous le nez. Tiens, nous avons l’habitude de voir les trainées bleues de l’œdipode turquoise mais rouge ? Serait-ce son cousin l’œdipode germanique ? Ce serait une sacrée trouvaille… (l’espèce est considérée disparue en Île-de-France).
Nous voilà donc accroupis à la recherche de notre criquet couleur sable et herbe grillée, dans la pelouse déjà bien sèche du cimetière. N’ayant ni le matériel adéquat ni l’adresse nécessaire pour le capturer sans le blesser il nous faut ruser et faire confiance à nos appareils photo pour conserver les critères nécessaires à son identification. L’astuce : faire une vidéo et en extraire une image. La qualité n’est pas extraordinaire, mais on peut y voir l’essentiel : ce sont les pattes du criquet qui sont rouge vif !
Les pattes de l’œdipode germanique sont couleur sable, comme le reste de son corps. Ce n’est donc pas lui. En revanche, dans la clé de détermination Calliptamus italicus, le caloptène italien avec ses pattes rouges, ses ailes tendant sur le rouge ou l’orange et sa couleur camouflage de rocaille et herbe grillée, correspond plutôt bien à notre individu (et confirmé par des entomologues avertis).
Ce criquet est assez rare dans la région mais il affectionne particulièrement les milieux secs. Ce n’est pas la première fois qu’il est rencontré dans un cimetière. Aussi, rien d’étonnant à ce nous l’ayons aperçu ici.
L’hibernation chez les insectes est un sujet qui interroge. Dès que les températures se rafraichissent, ils disparaissent jusqu’à leur retour aux beaux jours. Où partent-ils ? Que deviennent-ils ? Survivent-ils ?
Menons l’enquête…🔍
Tout d’abord, un petit rappel : selon le Museum national d’Histoire naturelle, nous appelons « insecte » un petit animal dépourvu de vertèbres, qui se caractérise par un corps en trois segments (tête, thorax, abdomen) et qui possède trois paires de pattes. Les insectes, qui font partie des arthropodes, constituent une immense partie de la biodiversité animale.
Durant l’hiver, des animaux ont développé fourrure et combines migratoires pour résister au froid, les insectes ne sont peut être pas encore équipés d’un beau manteau luxueux mais ils restent néanmoins astucieux pour survivre à cette période défavorable.
On remarque que nos petites bêtes empruntent trois stratégies différentes :
La migration
La reproduction
La diapause
1- La migration pour passer l’hiver au chaud
La migration est un comportement adopté par de nombreux animaux, passant par les oiseaux, poissons, mammifères et les insectes !
Bien que plus discrets, certains insectes se décident d’aller vers des territoires moins hostiles et plus cléments en température comme le Moro-sphinx qui migre vers l’Espagne, l’Italie ou encore l’Afrique du nord, les syrphes vers le Royaume-Unis ou encore les papillons Belle dame et Vulcains qui s’en vont vers l’Afrique.
La migration permet la survie de l’espèce mais aussi la consolidation et la diversité des gènes lors de la reproduction.
2- La reproduction : Faites des œufs, pas la guerre !
Parfois l’avenir ne nous réserve pas le même destin et il n’est pas rare chez de nombreuses espèces d’insectes que les adultes ne vivent seulement qu’une année pour laisser place aux nouvelles générations.
Faire des œufs est une stratégie très populaire chez nos amis insectes et arthropodes. Par exemple, les mantes religieuses, les criquets ou encore les sauterelles se reproduisent et pondent leurs œufs avant leur mort en automne. Ces œufs se trouvent en lieux sûrs habilement cachés des prédateurs et du gel. Ce n’est qu’au moment opportun que les larves sortiront et renouvelleront le cycle.
Le corps ralenti et le métabolisme s’endort. La diapause est une phase de survie importante pour la majorité des insectes et elle est l’équivalent de l’hibernation. En raison de la rareté de la nourriture et ne sachant pas maintenir leur température interne, ils mettent à l’arrêt leur activité vitale et synchronisent leur cycle de vie avec leur environnement.
Pour se faire, ils se réfugient à l’abri du froid dans des cavités et recoins tels que le sol, les écorces d’arbres, les tas de feuilles, tas de bois, ou encore dans nos habitations (il se pourrait que vous soyez un hôtel 5 étoiles pour certains insectes !). Les hôtels à insectes peuvent participer à la diapause mais il faut savoir que ces structures doivent comprendre un bon nombre de paramètres avant d’être des habitats efficaces et attractifs.
Les insectes ne recommenceront à se développer que lorsque leurs ressources (plantes hôtes ou proies) redeviendront disponibles et que les températures leurs seront de nouveau favorables.
🌍 L’hiver des insectes impacté par le changement climatique
Le changement climatique se traduit en partie par des variations inhabituelles des températures, les insectes n’ont pas d’autre choix que de changer de stratégie et de s’adapter à ses perturbations : les migrateurs modifient leur date de départ et de retour, d’autres ne partent plus dû à l’adoucissement des températures. Le risque de ces perturbations peut leur être fatal : retour trop tôt et donc exposition au froid, absence de nourriture etc. D’un autre côté, on observe de plus en plus d’espèces profitant des redoux pour continuer leurs sorties journalières comme les moustiques, punaises ou encore frelons (ce ne sont pas spécialement des espèces très enviées). Dans tous les cas, ils n’en restent pas moins d’insectes qui n’arrivent pas à s’adapter à ces changements provoquant inévitablement leur déclin et disparition.
Un grand bravo et merci pour votre participation à Anaïs, Athénaïs, Aurélien, Benjamin, Bibop82 pour ses magnifiques aquarelles, Emilie, Mathilde, Mayline, Roxanne et Solal.
Nous espérons que ce défi vous aura donné l’occasion de découvrir la fascinante diversité des insectes (et de leur nom!) d’un autre point de vue. D’après les publications sur les réseaux de l’OPIE vous avez été très nombreux à vous prêter au jeu et vous avez fait preuve de beaucoup de talent !
Voilà un nom aussi mignon qu’étonnant… Serait-ce une abeille aux oreilles de lapin ? Une abeille croqueuse de carotte? Ou encore une abeille vivant dans son petit terrier ?
L’une des trois propositions est bonne ! Notre collète lapin n’est malheureusement pas équipée de grandes oreilles et n’est ni une mangeuse de carottes, cependant elle vit bien dans un petit terrier creusé par ses soins.
La collète lapin Colletes cunicularius, plus communément appelée collète des sablières, est une espèce d’abeille solitaire de l’ordre des Hyménoptères et de la famille des Colletidae.
Notre petite collète s’épanouie généralement dans les vallées fluviales et régions côtières. Ces environnements sont propices à un terrain sablonneux et à la présence de dunes, elle peut ainsi y faire son terrier et ses petites galeries. Les zones humides permettent aussi à la collète d’être une bonne butineuse et elle n’hésitera pas à se rassasier de pollen et nectar des différentes espèces de saules aux alentours.
Il faudra être bon observateur pour ne pas la confondre avec l’abeille domestique. Heureusement, on peut la reconnaître grâce à son thorax brun-roux, sa pilosité abondante et hérissée et l’absence de bandes claires sur son abdomen.
Notre abeille sablière nous surprend par son envol relativement tôt dans la saison ! En effet les adultes commencent à sortir dès début mars-avril à mai, c’est bien plus tôt que les autres espèces !
Ce petit coléoptère est tout à fait fascinant. Par son aspect dans un premier temps : ses couleurs vert métallique et ses points rouges à l’arrière des élytres et sur sa face en font un petit bijou floral. En effet, la malachie est un insecte floricole (qui se développe sur les fleurs). On l’observe donc assez facilement lors des relevés d’insectes pollinisateurs.
Elle est également dotée de vésicules thoraciques qui se gonflent pour la rendre plus impressionnante lorsqu’elle se sent en danger. Ceci est illustré dans cet article.
La suite de cette parade est logiquement la ponte des œufs par la femelle et le développement des larves. Dans la théorie, il est dit que les larves sont corticoles, c’est à dire qu’elles se développent dans l’écorce des plantes où elles chassent les larves xylophages (qui se nourrissent de bois). Aussi les femelles sont supposées pondre dans l’écorce de bois mort. Pourtant, celle-ci semble avoir décidé de pondre sur des graminées. J’espère que ce n’est pas mon objectif qui l’a perturbée…
La malachie à deux points est la seule représentante du genre Malachius en Île-de-France (en tout cas, la seule observée et mentionnée dans les bases de données). En revanche, elle a plein de cousins lui ressemblant un peu dans la grande famille desMelyridae. La version jaune par exemple est Clanopilus elegans.
Le minautore, Typhaeus typhoeus, est un coléoptère coprophage assez commun qui affectionne les crottes de lapins et de brebis. En tout cas, avec la forme si particulière du mâle il est impossible à confondre ! Toutefois nous ne l’avons pas encore photographié à Cergy-Pontoise, retrouvez ici sa fiche INPN.
Une guêpe butine une fleur de berce (en compagnie d’une mouche sepside en haut à gauche). Quelques dizaines de mètres plus loin, une autre guêpe profite d’une fleur de panais.
Bien qu’elles aient des aspects similaires (des pattes noires et jaunes, des antennes noires, un peu de poils sur le thorax, des motifs globalement jaunes et noirs) ce ne sont pas la même espèce. Toutes les deux sont des guêpes très communes que l’on croise très souvent dans les jardins et aux tables de pique-nique l’été. En effet les adultes se nourrissent du nectar des fleurs mais également du sucre des fruits : pommes, prunes, raisins… mais aussi tomate ou melon leur conviennent assez bien. Les larves sont quant à elles nourries à partir d’insectes capturés par les adultes, ou d’un bout de jambon chipé sur le bord d’une assiette.
Pour connaître l’identité de votre voisine de table lors de votre prochain repas en extérieur il faut classiquement regarder l’abdomen de la bête.
La guêpe germanique, Vespula germanica, a un abdomen où le jaune domine et des marques noires en forme de fer de lance accompagnées de points latéraux.
La guêpe commune, Vespula vulgaris, a un abdomen où le noir est plus présent, et les formes noires sont plus évasées et camouflent presque entièrement les points latéraux.
Enfin cela fonctionnerait parfaitement si la nature était figée. Ce qu’elle n’est heureusement pas. Ainsi, il existe une forme de guêpe commune Vespula vulgaris forme pseudogermanica dont les motifs rappellent à s’y méprendre ceux de germanica. Il faut donc rajouter une observation de la face de la guêpe pour certifier son identité : vulgaris a un grand trait noir au milieu de la face que n’a pas germanica.
La magicienne dentelée (aussi appelée langouste de Provence) est une sauterelle méditerranéenne, relativement rare. Elle a la particularité de se reproduire uniquement par parthénogénèse (auto-reproduction) aussi on n’observe que des femelles de cette espèce. Retrouvez ici sa fiche INPN.
Préparez vos Abeilles cotonnières pour demain !
L’abeille cotonnière, ou anthidie à manchettes, par Mathilde
Ce sont probablement les papillons les plus communs dans les jardins et les potagers. Dès le mois d’avril et jusqu’à fin septembre ces jolis papillons blancs volettent un peu partout dans notre environnement immédiat.
On en distingue 4 espèces : la piéride du chou, la piéride de la rave, la piéride du navet et l’aurore de la cardamine. Et comme leurs noms l’indiquent, les chenilles de ses espèces sont particulièrement friandes des espèces de la famille des brassicacées (et sont peu appréciées des cultivateurs de choux !). En revanche les adultes sont des pollinisateurs assez polyvalents qu’on retrouvent sur une grande variété de fleurs.
On distingue en transparence de l’aile antérieure (la plus haute sur l’image) la marque noire à la pointe. La marque s’étend de manière égale sur les deux bords de l’aile ce qui caractérise Pieris brassica.
Ce qui est marquant chez la piéride du navet n’est pas la tache à la point de l’aile mais l’aspect marqué et foncé des nervures des ailes sur leurs faces inférieures.
Enfin la dernière piéride blanche de notre territoire est l’aurore de la cardamine. Beaucoup facilement reconnaissable, le mâle n’a pas de tache noire en pointe des ailes mais orange.
La femelle, plus proche des autres piérides, est également blanche avec des taches noires à la pointe des ailes sur la face supérieure des ailes. En revanche le dessous de l’aile a les même motifs bruns que le mâles ce qui permet de l’identifier rapidement.
La déesse précieuse est une toute petite demoiselle extrêmement rare en France, qui affectionne plutôt l’est de l’Europe. Retrouvez sa fiche INPN.
Pour ce weekend (studieux) préparez vos Encyclopédies et vos Poux des livres
L’Encyclopédie, par Athénaïs
L’Encyclopédie est un petit coléoptère qui vit sur les champignons dans les forêts de feuillus. Retrouvez ici sa fiche INPN.
Le pou des livres, par Emilie
Le pou des livres est un tout petit insectes qui se nourrit (entre autre) de papier et qui peut prendre l’habitude de s’installer dans les maisons. Retrouvez ici sa fiche INPN.