Tous les naturalistes franciliens convergent en ce 1er décembre 2018 à la Halle Pajol, à l’invitation de l’Agence régionale de la biodiversité d’Ile-de-France. C’est l’incontournable journée des Rencontres naturalistes !
J’ai l’honneur d’y être invité à présenter quelques-unes de mes observations sur mes mouches préférées, les Tephritidae.
Aproceros leucopodaest un hyménoptère symphyte invasif d’origine asiatique. Il nous arrive de Belgique. Nous avons observé ce nouveau ravageur de l’orme au bord de l’Oise à Vauréal en juin 2018.
Rhopalomyia tanaceticolaest une cécidomyie dont les larves se développent dans des galles sur les fleurs de tanaisie. Nous avons noté la présence de cet insecte dans le potager de la Ferme d’Ecancourt à Jouy-le-Moutier en juillet 2018.
En fait cette rareté n’en est pas vraiment une, il s’agit plutôt d’une espèce qui n’intéresse pas grand monde. Elle n’a aucun impact économique connu, et comme toutes les espèces qui n’ont pas fait l’objet d’études, elle ne peut pas servir pas d’indicateurs de la qualité des milieux. Alors à quoi bon l’observer ? Il faut reconnaître aussi que pour illustrer des atlas ou des études de biodiversité, les jolis oiseaux, libellules et papillons sont bien plus vendeurs que les moucherons !
J’avais conservé certaines de ces galles dans un bocal et quelques semaines plus tard des adultes en sont sortis. Ils n’ont pas réussi à se dégager complètement de leur pupe. Peut-être que l’atmosphère de mon élevage était trop sèche… On voit sur cette photo que ce minuscule insecte est bien un diptère, on distingue l’un des balanciers (cliquez sur l’image pour l’agrandir).
Stephanitis takeyaiest un ravageur asiatique invasif qui s’attaque aux Pieris. C’est un organisme suivi par la Fredon Ile-de-France. Nous l’avons découvert dans le patio de nos bureaux à Cergy.
Il faut ajouter à ce tableau de chasse un syrphe rare qui ressemble à s’y méprendre à certaines espèces de guêpes :
Sphiximorpha subsesilis pond dans les suintements des vieux arbres pourris, dans les zones humides. Nous avons eu la chance de tomber dessus. Ce diptère a été observé dans le parc du château de Marcouville à Pontoise en mai 2018.
Retrouvez plus d’informations sur ces espèces dans nos reportages :
La Maison de la nature de Vauréal organise une sortie en soirée à la découverte des rapaces nocturnes, dans le bois de Lieux. L’animation en sera assurée par un ornithologue de la LPO. Pour tous renseignements et pour s’inscrire, cliquez sur l’image ci-dessous :
Cette espèce de matricaire a la caractéristique de ne pas avoir de fleurs ligulées, aussi ses inflorescences forment de curieux cônes verts. Toute la plante dégage quand on la froisse une odeur aromatique qui rappelle l’ananas.
Cette adventice annuelle est largement présente dans les champs de betteraves, de céréales et les cultures maraîchères. D’origine asiatique et américaine, elle a été introduite en France vers 1860. Elle se plaît dans les sols tassés, c’est pourquoi on la trouve fréquemment dans les chemins et aux abords des fermes.
Très à l’aise sur les surfaces verticales, le tichodrome échelette passe son temps à explorer les fissures pour y déloger avec son long bec les araignées et les menus insectes dont il se nourrit. C’est un oiseau typiquement montagnard, un habitué des falaises et des corniches inaccessibles. Les spécialistes rapportent qu’il tapisse souvent son nid de poils de chamois ! Ses ailes largement tachées de rouge et son vol papillonnant lui donnent une allure singulière, mais il reste d’ordinaire très discret et difficile à observer.
Parfois certains individus effectuent une migration hivernale en plaine. On les voit alors sur les clochers des églises ou les hauts murs des châteaux. C’est le cas de celui-ci qui défraie la chronique naturaliste parisienne. Le lieu de sa découverte est devenu en quelques jours le rendez-vous incontournable des ornithologues bardés de téléobjectifs et de longues vues. Merci au talentueux François Lelièvre pour le prêt de cette photo !
On la trouve dans les zones boisées humides où elle prend souvent de belles proportions au point de gêner un peu le développement de la flore indigène. La vigne vierge commune est originaire d’Amérique du Nord. Elle a été introduite en France au XXème siècle comme plante grimpante d’ornement. Naturalisée, elle se comporte parfois comme une invasive.
La voici au bord de l’Oise à Eragny. Cette plante grimpante montre qu’elle a aussi de bonnes capacités pour couvrir le sol.
C’est une Vitaceae comme la vigne. Ses fruits bleutés disposés en petites grappes sont des baies appréciées par les oiseaux qui assurent par leurs fientes la dissémination de cette liane. Ses fleurs sont très visitées par les abeilles domestiques.
A l’automne, la vigne vierge commune prend de belles teintes rouges.
On peut trouver dans les jardins un autre Parthenocissus américain très ressemblant avec lequel cette plante peut s’hybrider facilement : Parthenocissus quinquefolia. Cette espèce possède des vrilles divisées en 5 à 8 bras, contre 3 à 5 bras pour Parthenocissus inserta.
Et bien sà»r, la plus employée pour grimper sur les murs est Parthenocissus tricuspidata, aux feuilles entières et aux solides crampons. Cette espèce est d’origine asiatique.
Ampelopsis glandulosa ‘Elegans’, dite vigne vierge panachée, est la forme panachée d’une espèce d’origine asiatique, de taille modeste et sans crampons, très décorative par ses fruits.
L’Agence régionale de la biodiversité en Ile-de-France annonce la création de l’école régionale d’ornithologie. Ouverte à tous et gratuite à condition d’adhérer à la LPO, elle permet aux débutants d’acquérir en trois semaines une solide formation permettant d’animer des sorties ornithologiques à destination du grand public et de participer en tant que bénévole aux inventaires participatifs sur les populations d’oiseaux. Les amateurs non débutants peuvent aussi bénéficier de cette formation en deux semaines au lieu de trois.
Ces guêpes polistes agitaient vivement leurs ailes pour ventiler le nid de leur petite colonie logée à l’intérieur de cette rampe d’escalier extérieur.
Mais était-ce une bonne idée que d’établir leur nid juste à l’endroit où des centaines de passants tous les jours posent leur main ? J’ai observé le manège de ces insectes quelques jours, jusqu’à la fin brutale et prématurée de leur aventure : quelqu’un est venu pulvériser un insecticide.
En visite au parc des Noirs marais à Osny, j’ai repéré ce joli syrphe qui tente de se réchauffer au soleil de novembre sur une feuille de houblon. Cette plante est à son aise dans les sols riches du parc des Noirs marais à Osny et s’y développe en plusieurs endroits. Ici, c’est un pied femelle reconnaissable à ses infrutescences semblables à des cônes.
Sous l’effet du froid matinal et de la pluie, les bractées commencent à tomber. Leur base est garnie de grains de lupuline, cette substance résineuse très aromatique qui confère au houblon ses propriétés appréciées en brasserie : un goà»t amer, des arômes particuliers et la capacité de faire mousser et de conserver la bière.
On rencontre le houblon aussi sur les berges de l’Oise, où il escalade vaillamment les saules et les jeunes aulnes. Les tiges de cette liane sont annuelles, mais elles repoussent chaque année à partir de son rhizome.
Cette variété dorée du houblon, Humulus lupulus ‘Aureus’ est une liane très décorative.
On utilise aussi parfois dans les jardins le houblon du Japon (Humulus japonicus), à croissance très rapide et moins rustique. Cette espèce a été introduite en France en 1880 au Jardin des plantes de Paris. Son pollen est allergisant et elle se comporte comme une plante invasive en région méditerranéenne. Les pépiniéristes en proposent une variété au feuillage marbré de blanc.
Quant aux variétés sélectionnées pour la brasserie, on les cultive désormais hors de l’Alsace, berceau historique de cette culture. En Ile-de-France, des houblonnières voient le jour à Bonnelles dans la parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, ainsi qu’en Seine-et-Marne. Et les projets parisiens se multiplient pour alimenter les nombreuses brasseries artisanales locales…
Libellula fulva est l’une de nos trois espèces de Libellula. On la reconnaît aux taches noires peu étendues à la base de ses ailes, comme il est expliqué dans notre article : Reconnaître les libellules. C’est aussi la seule du genre à avoir les yeux gris-bleu.
Sur cette photo prise en juillet 2018 au bord de l’étang du parc du château de Grouchy à Osny, on peut comparer le mâle de Libellula fulva au premier plan et celui d’Orthetrum cancellatum à l’arrière-plan. Ces deux odonates à l’abdomen gris-bleu sont faciles à différencier si l’on observe la couleur des yeux.
Au parc du château de Grouchy, on peut aussi croiser les yeux bleus de l’aeschne bleue, mais impossible de confondre avec les Libellula et les Orthetrum !