L’hiver aussi on peut faire de la botanique : par exemple en explorant les vieux murs à la recherche des aspleniums. Ces fougères persistantes sont très faciles à reconnaître. Voici quatre espèces que l’on peut observer sur les murailles :
Asplenium scolopendrium ou langue de cerf affectionne les ravins des boisement humides, les vieux puits, les piles de ponts. On la trouve aussi parfois sur des murs de préférence à l’ombre.
Le cétérach se reconnaît au revers de ses frondes qui est recouvert de petites écailles argentées. Celles-ci roussissent en vieillissant. Cette fougère accompagne presque toujours les autres aspleniums mais elle est beaucoup plus rare. Le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien nous apprend qu’elle a été observée en 2002 à Vauréal.
Nous vous proposons de rechercher le cétérach et aussi ses trois compagnons sur les vieux murs du territoire de Vauréal, et de consigner vos observations sur l’atlas de biodiversité participatif de cette commune. Le résultat de vos localisations sera publié dans un article du blog le 21 mai 2019. Bonne chasse !
Malgré leurs épines, les cardères ne sont pas des chardons. Ces plantes bisannuelles sont maintenant classées dans la famille des Caprifoliaceae. Leurs inflorescences sont très visitées en hiver par les chardonnerets qui en extraient les graines avec leur bec pointu.
J’en ouvre une autre. Surprise : la cavité de cette inflorescence est habitée ! Une petite chenille gris clair y a accumulé une belle quantité d’excréments et a tissé un discret cocon. On voit au-dessus d’elle un orifice bien rond. Je suppose que c’est le trou d’entrée de la jeune chenille.
Que nous apprend la littérature scientifique ?
Il existe bien une noctuelle de la cardère, mais sa chenille est rayée et elle ne ressemble pas du tout à la mienne. Il s’agirait en fait de la larve d’un Endothenia, papillon de nuit de la famille des Tortricidae. Il semble que deux espèces de ce genre fréquentent ainsi les inflorescences des cardères. Distinguer les adultes de ces deux espèces est un exercice délicat, et reconnaître les chenilles encore plus difficile. J’en resterai donc au genre.
Pour espérer voir un jour le papillon, je referme délicatement l’inflorescence avec un peu de fil à coudre et je la place dans un sachet de papier épais suspendu à un arbuste du jardin. Il me faudra patienter jusqu’en avril, paraît-il.
« On rencontre dans la partie supérieure du chardon à foulon un ver qui, écrasé sur les dents, peut, par son application, ou même par le contact des doigts avec lesquels on l’a broyé, produire un calme instantané, une cessation immédiate de la douleur odontalgique. J’ai plusieurs fois employé ce singulier moyen avec succès. La douleur revient au bout de dix, quinze ou vingt minutes ; mais une nouvelle application produit le même soulagement. Je l’ai réitérée jusqu’à cinq fois successives sur la même dent, et toujours j’ai obtenu le même résultat. J’engage les savants à faire des recherches sur les causes de cet effet vraiment extraordinaire. »
Personne n’avait mal aux dents autour de moi, on ne saura pas si cela fonctionne.
Florilèges-prairies urbaines : la saison 2019 est lancée !
Le programme de sciences participatives Florilèges – prairies urbaines, dédié aux gestionnaires d’espaces verts, permet de caractériser la flore des prairies, de faire le lien avec les pratiques de gestion et de s’inscrire dans une démarche scientifique à l’échelle nationale. Il est déjà appliqué sur plus de 300 prairies dans toute la France dont 170 en àŽle-de-France.
Sur ce programme, l’Agence Régionale de la Biodiversité àŽle-de-France propose aux jardiniers professionnels 10 demi-journées de formations entre le 13 et le 27 mai 2019 dans toute l’Ile-de-France.
L’une de ces formations sera accueillie au Verger le 21 mai 2019 après-midi, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise mettant à disposition une salle et une prairie pour les exercices de terrain.
L’inscription, dans la limite des places disponibles, est gratuite mais obligatoire. Informations et inscription sur ce lien.
Franc succès pour les espèces dites invasives ce mardi 12 mars 2019. Elles ont fait salle comble au Rendez-vous du développement durable « Les invasives ont-elles leur place dans notre environnement ? ».
Définitions, approche écologique ou économique, panorama, méthodes de maîtrise naturelles, espèces médiatiques, de nombreux aspects ont été balayés durant la soirée. En voici quelques extraits. Les supports de présentation des quatre intervenants sont disponibles dans la suite et sont des mines d’informations et de ressources !
Approche écologique
François Chiron, chercheur écologue à l’université Paris-Saclay, a ouvert le bal en présentant le cadre scientifique des « espèces invasives ». Qui sont-elles ? Que sait-on de leurs dynamiques, de leurs impacts ? Retrouvez ses réponses dans la présentation de François Chiron.
« Il est important de rappeler que les espèces vivantes sont en constante évolution et en constant déplacement à la surface du globe. Le terme « invasive » n’a donc de sens que lorsqu’il est rapporté aux sociétés humaines. […] Si une part infime de ces espèces en déplacement a un impact économique ou sanitaire avéré sur nos sociétés, une fraction encore moindre d’entre elles a un impact écologique négatif prouvé, hors situation insulaire. C’est d’autant plus vrai dans les milieux fortement perturbés qui constituent l’àŽle-de-France. Le champ lexical radical et guerrier que l’on emploie pour parler de l’ensemble de ces espèces n’est donc pas justifié. »
Panorama territorial
Dans la suite, Gilles Carcassès, chargé de mission biodiversité, a présenté un album des espèces considérées invasives que l’on trouve sur le territoire de Cergy-Pontoise. Il a rappelé que, bien qu’elles soient présentes, leurs impacts restent minimes : essentiellement paysager et esthétique. Elles peuvent même présenter des bénéfices non-négligeables ! Retrouvez l’album de Gilles Carcassès.
« L’Herbe à la ouate, une plante venue d’Amérique du Nord, a été trouvée dans une station à Neuville. La station grandit d’année en année et ce n’est pas pour déplaire aux chercheurs de l’université : elle aurait des propriétés physiques étonnantes pour l’utilisation en biomatériaux ! »
Maîtrise naturelle
Pablo Badin, animateur de la plateforme Jardiner Autrement, a présenté quelques méthodes naturelles de maîtrise des ravageurs invasifs. Certaines espèces ont des impacts économiques avérés en réduisant fortement la récolte des jardiniers et agriculteurs. Pour limiter les pertes, retrouvez le panel des techniques utilisables dans la présentation de Pablo Badin.
« En utilisant l’exemple du doryphore de la pomme de terre on peut balayer une multitude de méthodes bien différentes. Pour être efficaces, ces méthodes doivent être combinées pour modifier suffisamment l’écosystème afin de perturber le ravageur sans pour autant nuire au reste du vivant. […] La panoplie présentée n’est pas exhaustive. Il existe sans doute bien d’autres techniques farfelues et inattendues susceptibles d’être efficaces. A vous de tester ! »
Le frelon asiatique, il va falloir vivre avec
Pour finir la soirée, Michel Amé, apiculteur et référent départemental « frelon asiatique », a présenté un focus sur cette espèce. Vespa velutina nigrithorax est une espèce invasive dont l’impact économique et sanitaire est encore peu documenté mais fortement médiatisé.
« Le frelon asiatique est présent, il va falloir vivre avec. Son arrivée reste récente, aussi les méthodes efficaces (et non dangereuses) de lutte et de maîtrise sont encore peu connues. C’est pourquoi les apiculteurs travaillent de concert avec le Muséum national d’Histoire naturelle pour développer la connaissance sur l’écologie et les dynamiques de cette espèce. […] La lutte est l’affaire des professionnels mais la connaissance est l’affaire de tous. En cas de doute ou de questionnement contactez les référents « frelon asiatique » cités dans la présentation. »
Voir aussi nos articles : Frelons asiatiques : luttons contre les mauvaises pratiques ! et Un nid de frelons asiatiques : que faire ?
Nous remercions les intervenants pour leurs présentations et Gérard Sandret, de Quelle terre demain? pour l’animation de la soirée.
Nous souhaitons aux présents que la soirée leur ait plu et aux absents que ce résumé satisfasse leur curiosité.
Nous vous donnons rendez-vous pour un prochain Rendez-vous du développement durable, sur le thème de « l’adaptation des territoires au changement climatique », le lundi 27 mai 2019.
En cette Journée Nationale de l’Audition nous vous avons préparé un sujet sur les oreilles. Non pas celles qui servent à entendre le réveil du printemps et les oiseaux chanteurs mais les oreilles que vous pouvez observer sur les arbres si vous vous promenez en sous-bois en ce mois de mars. Il s’agit bien entendu de champignons !
Les oreilles dans le lexique botanique
Lorsque des végétaux ont des organes aux formes arrondies, il arrive souvent que leur nom d’espèce soit auricula ou auriculata comme pour la scrophulaire à oreillettes : Scrophularia auriculata,dont les fleurs ressemblent à des oreilles de souris. Pour ces champignons, c’est le genre lui-même qui s’appelle « oreille » ! Plusieurs espèces sont regroupées sous le genre Auricularia.
Deux oreilles pour les feuillus
On connait au moins 6 espèces de champignons Auricularia mais seulement deux d’entre-elles sont présentes en àŽle-de-France, et nous les avons toutes les deux vues à Vauréal et à Osny. Il s’agit de l’oreille de Judas (Auricularia auricula-judae) et de l’oreille poilue (Auricularia mesenterica).
Ces deux espèces sont lignivores. Elles consomment principalement le bois des feuillus avec chacune leur régime préférentiel : on rencontre plus souvent Auricularia mesenterica sur les frênes et les érables, et Auricularia auricula-judae sur les sureaux. Les deux champignons ont, comme leur nom l’indique, une forme plus ou moins évidente d’oreille et une chair gélatineuse. Ils fructifient tous les deux à la même période : à la fin de l’hiver et début du printemps. Heureusement, leurs aspects permettent de les différencier.
A feutre ou à poils ?
L’oreille de Judas, Auricularia auricula-judae, a un aspect lisse et légèrement feutré.
Vous pouvez maintenant dormir sur vos deux oreilles, vous êtes capables de les différencier ! Et surtout, n’oubliez pas, les oreilles sont au cœur de votre santé !
Dans le cadre de la journée du 28 mars 2019, point d’orgue d’une démarche de l’Université de Cergy-Pontoise pour la valorisation et l’amélioration de la biodiversité du campus de Neuville-sur-Oise, la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise propose une sortie nature. Pour participer, il faut s’inscrire !
Consultez le programme de la journée du 28 mars 2019.
Retrouvez quelques-uns de nos articles sur la biodiversité des abords de l’université à Neuville-sur-Oise :
Tout le monde a déjà observé ces grosses tortues qui se prélassent au soleil dans les étangs. Elles ont toutes la même histoire : quelqu’un se laisse tenter par un bébé tortue dans une animalerie, et puis l’animal vorace grossit, finit par remplir l’aquarium, ne sent pas très bon et fait preuve d’agressivité. Et, souvent faute d’autres solutions, la tortue encombrante se retrouve dans le milieu naturel. Ce n’est pas forcément un cadeau pour la nature car ces tortues américaines sont susceptibles d’avoir un impact négatif sur les populations des tortues indigènes, là où elles existent.
Cette femelle, photographiée par un animateur nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise au mois d’aoà»t 2016, était en ponte. Mais plusieurs facteurs limitent très fortement les chances de succès de reproduction de cette tortue en Ile-de-France.
Pour l’instant, on ne rapporte des cas de reproduction réussie que dans la moitié sud de la France. Il faut en effet une température suffisamment élevée (de l’ordre de 25 à 30°) pendant les 70 à 90 jours que nécessite l’incubation. Mais avec le réchauffement climatique, allez savoir !
Très peu de mâles !
Les conditions de températures optimisées pour la rentabilité des élevages ont abouti à la production de 90% de femelles, la température au cours de l’incubation ayant un effet direct sur le sexe des nouveaux-nés. Ce sex ratio déséquilibré, qui se retrouve naturellement dans les populations des adultes relâchés dans nos étangs, est bien sà»r un facteur qui peut limiter le taux de fécondation des œufs.
L’histoire d’un commerce juteux
Au départ destinées au marché intérieur américain des nouveaux animaux de compagnie, ces tortues ont été interdites de vente aux Etats-Unis en 1975 en raison de suspicion de cas de salmonellose transmise à des enfants. Aussi, c’est tout naturellement que les producteurs américains se sont tournés vers l’exportation. On estime qu’entre 1985 et 1994, plus de 4 millions de tortues ont ainsi été importées en France.
Maintenant, c’est fini
En1997, la Commission européenne a interdit ces importations. Aujourd’hui, cette espèce fait partie des 49 espèces exotiques envahissantes réglementées en France.
Retrouvez dans nos articles d’autres animaux exotiques des bassins de l’ile de loisirs de Cergy-Pontoise :
Le 23 Mars prochain, à la suite de son assemblée générale, la Ferme d’Ecancourt (Jouy-le-Moutier) vous invite à célébrer son anniversaire !
40 ans que l’association propose des animations pour sensibiliser et éduquer aux enjeux environnementaux, cela se fête !
40 ans de l’association Ferme d’Ecancourt
Un beau programme
A partir de 11h le samedi 23 mars 2019, venez découvrir ou redécouvrir la ferme et retracer les 40 ans de l’association : visites, expositions, témoignages, présentations des réalisations de la semaine artistique, … Il y en aura pour tous les goà»ts, venez nombreux !
Pour plus d’informations, cliquez sur la vignette (lien vers la page facebook de l’association).
40 ans de l’association de la Ferme d’Ecancourt
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Retrouvez quelques-unes de nos archives sur la Ferme d’Ecancourt :
Le grand lagarosiphon, originaire d’Afrique du Sud, a été massivement cultivé pour le décor végétal des aquariums. Rejeté dans le milieu naturel dès 1940, il est maintenant malheureusement présent un peu partout en France dans les milieux aquatiques.
A Cergy-Pontoise aussi
Cette plante est capable de profiter de très faibles lumières, aussi elle colonise facilement les eaux profondes. Son fort développement nuit aux autres espèces aquatiques et gêne parfois la navigation dans les étangs. Par le simple effet d’une modification du courant, ses tiges peuvent se casser et se bouturer plus loin. C’est pourquoi les opérations d’arrachages sont techniquement délicates à opérer, car sans précautions elles aboutissent plus à la multiplication de la plante qu’à son élimination. Le grand lagarosiphon colonise les étangs de l’île de loisirs de Cergy-Pontoise au point de faire régresser d’autres invasives comme les élodées !
Il n’existe pas de solution de lutte biologique efficace. Même les carpes chinoises n’en veulent pas ! Lagarosiphon major est l’une des 49 espèces exotiques envahissantes réglementées en France.
Ses tiges sont densément feuillues, et ses feuilles sont disposées en spirales, ce qui le différencie des élodées dont les feuilles sont verticillées par trois.
Qui a dit « Les champignons, c’est uniquement en automne » ? Un groupe de membres de l’association Chemins et Rencontres d’Eragny-sur-Oise est venu prouver le contraire au parc du château de Grouchy mercredi 6 mars 2019, sous la houlette de Marie-Louise Arnaudy, mycophile expérimentée.
Ce champignon réputé comestible ressemble beaucoup à un faux frère très toxique : méfiance ! En cliquant sur la photo, on peut vérifier l’aspect finement velouté du pied.
Le chapeau de la tramète versicolore présente des variations de gris et de noir, parfois avec du bleu. Chez les tramètes, le dessous du chapeau est percé d’une multitude de pores de petite taille.
Les rhizomorphes, filaments indurés de mycélium, sont partis à l’assaut d’un vieux tronc mort de peuplier, juste sous l’écorce. Il paraît que quand il est jeune ce mycélium est bioluminescent !
Fragile et gracieux, le coprin micacé pousse en touffes serrées sur le bois mort et les vieilles souches. Il doit son nom aux peluches d’aspect micacé qui ornent son chapeau. En vieillissant ce champignon noircit beaucoup.
L’examen de troncs tombés a permis de rencontrer quelques habitants du bois pourri cachés sous les écorces : la rhagie inquisitrice, un carabe, le petit silphe noir, une larve de tipule, des cloportes, des diplopodes, des collemboles sauteurs, des iules nonchalantes et d’autres mille-pattes.