A lundi pour la réponse !
Retour sur les rencontres naturalistes 2019
L’édition 2019 des Rencontres naturalistes a eu lieu le samedi 7 décembre au château de Nanterre. Ces rencontres, organisées par l’Agence Régionale de la Biodiversité (ARB) depuis 2008, permettent à tous les professionnels et amateurs naturalistes d’àŽle-de-France de se retrouver pour écouter des personnes passionnantes sur divers sujets.
Lors de cette 11ème édition, 150 personnes ont assisté aux exposés. Les présentations étaient variées et riches en contenu : des vers luisants aux araignées, en passant par les poissons migrateurs, les galles de cécidomyies et la bioacoustique, nous nous sommes régalés ! Voici quelques-unes des informations importantes à retenir.
Suivez les vers luisants
Fabien Verfaillie nous a présenté l’Observatoire des Vers Luisants et des Lucioles : un outil de science participative qui permet aux chercheurs de mieux connaitre l’écologie et les comportements des 11 espèces de vers luisants et de lucioles. Des premiers résultats sur l’impact de la pollution lumineuse ou sur les pratiques aux jardins sur les populations de vers luisants ont pu être avancés.

Observez, notez, participez : dans votre jardin ou lors de missions spéciales de l’Observatoire, cet été, partez à la recherche des vers luisants !
La présentation filmée et le document support.
Retrouvez quelques histoires de vers luisants :
Observez les mouches
Raphaà«l Vandeweghe et Alexia Monsavoir de l’Office pour les insectes et leur environnement nous on présenté la méthode SyrphTheNet et la nouvelle liste des syrphes déterminants ZNIEFF.

Les syrphes sont ces jolies mouches qui ont souvent l’aspect d’abeilles, de guêpes ou de bourdons. On dit qu’une espèce est déterminante ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) quand sa présence dans un espace permet de justifier la bonne qualité écologique du milieu. On peut alors classer cet espace parmi les ZNIEFF, qui font l’objet d’études particulières (notamment en termes d’inventaires). Sur les 216 espèces de syrphes présentes dans la région, 84 ont été retenues comme étant déterminantes ZNIEFF. Et malgré les nombreuses rencontres que nous avons eu avec ses belles rayées, nous n’avons encore croisé aucune des 84 retenues ! Si vous les voyez avant nous faites le nous savoir, et surtout, n’hésitez pas à participer au programme SPIPOLL !
La présentation filmée et le document support.
Retrouvez quelques histoires de syrphes :
Le pâturage : outil indispensable de la gestion du paysage
Vincent Vignon a présenté un historique passionnant sur les héritages patrimoniaux du pâturage par les grands herbivores. Les modulations du paysage de la toute petite échelle au grand territoire, sont expliquées par les relations trophiques entres animaux et végétaux et illustrées par de magnifiques images d’espaces naturels et de faune sauvage.

A Cergy-Pontoise, faute de troupeaux sauvages, on développe tout de même la gestion d’espaces par le pâturage. Moutons, vaches, ânes, chevaux et même bernaches, parcourent les prairies de l’agglomération. Il manque bien entendu certains maillons de la chaîne naturelle mais la biodiversité se réinstalle peu à peu.
La présentation filmée et le document support.
Retrouvez quelques histoires de pâturage :
Les araignées, un monde merveilleux et méconnu
Claire Jacquet, l’une des rares mais non moins éminentes aranéologues d’àŽle-de-France, nous a présenté le monde fascinant des araignées franciliennes. Après avoir rapidement éliminé les clichés des araignées qui sont moches, dangereuses et font peur, elle nous a montré l’incroyable diversité des formes, couleurs et modes de vie de ces petits animaux.

Il nous reste encore beaucoup d’espèces à rencontrer sur le territoire et à vous présenter. Ce petit monde est finalement très vaste.
La présentation filmée et le document support.
Retrouvez quelques histoires d’araignées :
Si ces sujets vous intéressent et que vous n’avez pas pu assister aux rencontres, pas d’inquiétude, les exposés ont tous été filmés et sont mis en ligne sur le site de l’ARB ainsi que l’intégralité des supports de présentation.
Quant à nous, on a hâte de voir l’édition 2020, vous pouvez déjà réserver la date, ce sera le 28 novembre !
Priorité aux crapauds

Avec le mois de février débutent les migrations hivernales des amphibiens. Ils rejoignent leurs sites de reproduction et sont donc à la recherche de points d’eau : étangs, mares et même fossés. Comme nos routes traversent les espaces naturels il arrive que des crapauds, grenouilles, tritons ou salamandres traversent nos routes.
Soyez vigilants !
Les crapauds ne connaissent pas les passages piétons et comme leurs congénères, ils sont protégés car leurs effectifs menacés. La plupart des espèces migrent à la tombée de la nuit, soyons prudents sur les routes.
Prévenez les experts
Cette année encore, l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France met en place la plateforme d’inventaires en ligne des amphibiens traversant les routes. Grâce aux signalements des zones de présence d’amphibiens il sera ensuite possible de repérer les endroits où il est nécessaire de mettre en place des passages à crapauds (des crapauducs).
On compte sur vous !
Sources :
Appel à participation de l’ARB
Retrouvez dans nos articles des histoires d’amphibiens :
Les zones humides ont leur journée mondiale
Le 02 février c’est la journée mondiale des zones humides. Cette journée célèbre la signature de la convention sur les zones humides le 2 février 1971 à Ramsar (dite, Convention Ramsar) par 171 pays. Ce traité sert de cadre à l’action nationale et internationale pour la préservation des zones humides et de le ressources.
Mais qu’est-ce que c’est une zone humide ?
De manière assez logique on définit les zones humides comme étant les éléments paysagers dont l’eau est un facteur structurant (hors milieux marins). Du point de vue réglementaire, on peut qualifier un espace de zone humide si les caractéristiques de son sol et de sa végétation répondent à certains critères. On rencontre aussi bien des cours d’eau (rivières, rus) que des mares, bassins, noues ou des marais, des prairies humides… Sur le territoire de Cergy-Pontoise nous sommes assez riches en zones humides.

Pourquoi est-il important de les protéger ?
Comme beaucoup de milieux naturels, les zones humides, dans leur fonctionnement naturel, nous rendent de grands services (dits, services écosystémiques). Loin d’être des « nids à moustiques » les zones humides permettent de réguler la température extérieure, d’absorber les eaux pluviales, d’épurer les eaux courantes, de stocker du carbone, de développer des activités économiques et de faire naître une biodiversité assez incroyable.
Or, comme beaucoup de ces milieux naturels, elles ont subi de fortes dégradations et régressions au cours des dernières années. Chez nous, c’est maintenant le service GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) qui se charge de la protection et de la bonne gestion des zones humides du territoire.

Que peut-on y voir ?
Si vous souhaitez partir à la découverte des zones humides, des animations auront lieu partout en France durant tout le mois de février. Vous pourriez y croiser :
Des oiseaux
Comme le cygne tuberculé, le grèbe castagneux, la bergeronnette des ruisseaux, ou

Des insectes
Comme la notonecte, l’agrion élégant, le Stratiomys potamida, ou

Des amphibiens
Comme la grenouille rousse, le crapaud commun, le triton ponctué ou

Des plantes
Comme la pulicaire dysentérique, l’hydrocotyle commun, la renoncule à pinceaux ou

Sources :
Le gui
Avez-vous déjà vu ces touffes ornant les branches de certains arbres ? Il s’agit de Viscum album, plus communément appelé le gui.

Contrairement à ce que l’on peut croire, le gui n’est ni une maladie ni un parasite mais un hémiparasite pour être précis. La plante est pourvue de chlorophylle et peut ainsi synthétiser son propre sucre, elle ne prélève dans la sève de l’arbre que de l’eau et des sels minéraux. Les plantes parasites, quant à elles, sont totalement dépendantes de leur hôte.

Comment arrive-t-elle sur les branches ?
Ses fruits sont consommés par certains passereaux de la famille des Turdidés (grive draine, grive mauvis et merle noir) : la dissémination du gui, tout comme le houx, se fait par zoochorie. C’est ainsi que les graines se retrouvent sur les branches, après que les oiseaux les aient rejetées.

Le développement du gui fatigue l’arbre et entraîne souvent une diminution de la croissance de l’arbre et de la production fruitière.

à‰tonnamment, dans le Verger face à nos bureaux, les pommiers d’ornement sont habités par du gui alors que leurs voisins prunus ne le sont pas.
Source :
Le gui, par Jardiner avec Binette et Jardin
Retrouvez un autre article sur une plante hémiparasite :
Retrouvez d’autres histoires de gui :
Houx houx, c’est moi !

Le houx fait partie des arbustes à feuilles persistantes. En hiver, sa verdure et ses baies rouges font de lui un végétal apprécié de la saison. On en retrouve souvent des rameaux sur les tablées des fêtes de fin d’année : le houx était symbole de chance et de bienveillance chez les Celtes et les Romains.

Ses feuilles coriaces dissuadent les larves affamées et leurs épines tiennent les brouteurs à l’écart. Si vous observez le houx dans son ensemble, vous pourrez remarquer que la spinescence de ses feuilles (c’est-à -dire le fait qu’elles soient couvertes d’épines) n’atteint un fort degré qu’à la base de l’arbuste. Plus en hauteur, les feuilles deviennent au contraire entières avec très peu d’épines. Cette différence de formes entre les feuilles est appelée « hétérophyllie ». Elle résulterait d’une adaptation défensive développée par la plante.

Malgré son apparence peu accueillante pour certains animaux, le houx est tout de même une plante appréciée par les oiseaux. Ceux-ci s’y abritent et profitent des baies rouges. Le voyage des graines se fait ainsi à vol d’oiseau : on parle de dissémination par zoochorie (grâce à l’animal).

Source :
Le houx, une plante de Noà«l, par l’ENS Lyon
Retrouvez d’autres articles sur le houx :
Un collembole rondouillard
La pêche aux collemboles est ouverte !
Armé d’une feuille morte de dipladénia, je m’amuse à recueillir les petites bêtes qui flottent à la surface de l’eau d’une grande soucoupe au jardin.

Bonne pioche !
Je crois que j’ai attrapé un représentant de la famille des Dicyrtomidae, ces sympathiques collemboles tout en rondeurs. Celui-ci est délicatement décoré.

Cliquez sur l’image ci-dessus pour l’agrandir et admirer la finesse des dessins de ce collembole !
J’ai le plaisir de vous présenter Dicyrtomina ornata
Cette espèce très commune dépasse à peine le millimètre et est active surtout l’hiver. Elle est facile à reconnaître avec ses motifs géométriques. Dicyrtomina ornata vit au sol sous les feuilles mortes, se nourrissant de moisissures et de végétaux en décomposition. Aussi c’est un acteur très important de la fabrication de l’humus et de la fertilité des sols.

Cet individu est mort et l’on voit sa furca, ordinairement repliée sous son abdomen et tendue comme un ressort. Cet appendice fourchu lui sert à effectuer des sauts impressionnants, de l’ordre de 50 fois sa longueur !
Retrouvez d’autres collemboles :
Ce week-end on compte les oiseaux !
Ces 25 et 26 janvier 2020, c’est le grand comptage hivernal de Oiseaux des jardins. L’an dernier les participations ont battu tous les records, cette année on compte sur vous pour faire encore mieux ! Vous pouvez retrouver tous les résultats ici.

Pour participer, nul besoin d’être un ornithologue confirmé, ce guide reprend pas à pas les étapes du protocole et propose des posters et fiches d’aide à l’identification. Il vous suffit de passer une heure au jardin (ou en parc public) et de vous laisser émerveiller par le florilège de plumes.

Ouvrez grand les yeux, et les oreilles, on attend vos observations !
Rappels :
Plante locale … c’est-à -dire ?

On entend beaucoup parler de plantes locales ou indigènes en les opposant aux plantes exotiques ou introduites. Mais il est facile de se perdre dans les dénominations. Par exemple, l’achillée millefeuille est indigène en àŽle-de-France puisqu’elle pousse naturellement dans la région, mais si les graines semées dans les aménagements proviennent de fleurs de Nouvelle-Zélande les nouveaux pieds ne seront pas locaux. Et surtout, ils ne seront probablement pas bien adaptés génétiquement au contexte local.
Cette vidéo sortie dans le cadre de la promotion du label Végétal Local par l’Agence Française de Biodiversité l’explique très bien.
Pour s’y retrouver, l’Agence Française pour la Biodiversité en àŽle-de-France a publié un guide « Plantons local en àŽle-de-France » où vous pourrez retrouver des listes de plantes dites locales, classées par milieux et de nombreux conseils de gestion.
Si vous souhaitez vous procurer des graines et plantes « locales » ou vous renseigner sur le label Végétal Local, c’est ici.
Sur le territoire de Cergy-Pontoise, la Ferme pédagogique de Pontoise va organiser des distributions de graines labellisées, ne manquez pas les prochains rendez-vous !

Retrouvez dans nos articles :
Champignon rose dans les branchages

Sur les branches de mon figuier, j’ai trouvé cette chose rose, pas plus grosse qu’une tête d’épingle. Serait-ce la fructification d’un lichen inconnu ?
Il s’agit en fait d’un champignon qui parasite des lichens des genres Physcia, Physconia et Xanthoria. Ce curieux ascomycète est présent un peu partout en France mais il est peu observé, sans doute en raison de sa taille minuscule.

Observé à la loupe, Illosporiopsis christiansenii est d’aspect irrégulier et granuleux. Le lichen jaune vert est Xanthoria parietina, le gris aux lobes ciliés est Physcia adscendens/tenella. Ils sont tous les deux très communs sur les troncs des arbres.
J’ai déterminé les lichens grâce à la clé du programme de science participative Lichens Go !
Source :
Illosporiopsis christiansenii, par l’Association française de lichénologie