L’Agence Régionale de la Biodiversité en Île-de-France propose deux cycles de webinaires pour tout comprendre à la biodiversité, ou en tout cas pour découvrir plein de choses sur le monde qui nous entoure. Les prochaines dates sont fin mars, ne les manquez pas !
Une saison un taxon
Le premier cycle s’intitule Une saison un taxon et vous propose 4 webinaires (pour les 4 saisons) traitant d’une espèce ou d’un groupe d’espèces que l’on observe particulièrement en cette saison. Pour le passage de l’hiver au printemps, ce 19 mars, l’ARB vous propose de parler d’amphibiens ! Au vu du programme on vous conseille vivement de vous inscrire (quitte à regarder en replay si besoin 😉 )
Les thématiques du deuxième cycle de webinaires sont les fausses bonnes idées et les pièges à éviter concernant les actions mises en œuvre « en faveur » de la biodiversité, mais qui mal conçues peuvent avoir l’effet complétement inverse. La première date, le 28 mars prochain, traite des espèces exotiques envahissantes. Parmi les intervenants sera notamment présent François Chiron que nous avions eu la chance de recevoir lors d’un Rendez-Vous du Développement Durable en 2019.
Cela fait bientôt deux ans que nous participons à l’étude sur les cimetières vivants de l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France (ARB-idf). Deux saisons de terrain pendant lesquelles nous avons rencontré de nombreuses espèces animales et végétales. Des rencontres attendues mais aussi des belles surprises dans tous les taxons inventoriés : des hérissons, des chauves-souris, des oiseaux, des insectes (dont certains rares), des plantes (dont certaines rares).
L’ARB-idf vous en dit plus
A mi-parcours de l’étude l’ARB-idf présente les premiers résultats lors d’une conférence publique. Elle aura lieu en visio-conférence, nous invitons donc tout le monde à y assister.
La présence de la nature en ville offre de nombreux avantages aussi bien pour la biodiversité de manière générale que pour les urbains. Laisser une place à la nature dans les villes en créant des continuités écologiques (ou trames) rend possible le déplacement des espèces. Cela est d’une importance capitale pour le brassage génétique des populations qui permet aux espèces de perdurer sur le long terme. La nature permet également d’améliorer le cadre de vie des habitants par exemple grâce aux arbres qui rafraîchissent et dépolluent l’air, ou bien grâce à la pleine terre qui limite les inondations…
La vidéo ci-dessus, de l’Agence Régionale de la Biodiversité d’àŽle-de-France, présente les différentes trames ainsi que leurs avantages respectifs.
Qu’est-ce-qu’un service écosystémique ?
C’est dans le rapport Millenium Ecosystem Assessment (à‰valuation des écosystèmes pour le millénaire), commandé en 2000 par l’ONU, que le terme de « services écosystémiques » prend une ampleur internationale. Ils sont désignés comme étant « les biens ou services que les Hommes peuvent tirer des écosystèmes, directement ou indirectement, pour assurer leur bien-être ». Ces avantages tirés de la nature s’articulent autour de 4 services écosystémiques : les services de support (photosynthèse, cycle de l’eau…), de régulation (du climat, de la qualité de l’air…), d’approvisionnement (eau, nourriture, air…) et culturels (loisirs, activités culturelles…).
A ce titre, nous vous proposerons dans les prochaines semaines une série d’articles qui présenteront les services écosystémiques offerts par la nature en ville sur le territoire de Cergy-Pontoise.
Dans la mythologie grecque, Perséphone est la déesse du printemps. C’est à son pouvoir qu’on doit le renouveau du printemps, le fleurissement des plantes, le retour des migrateurs, le chant des oiseaux et l’ensemble des éclosions (dans une version simplifiée où seul le printemps serait témoin de la vie). Dans la plupart des versions Hadès, roi des Enfers, enlève Perséphone pour faire d’elle la reine des Enfers à ses côtés. La déesse est autorisée à remonter à la surface de la Terre à chaque printemps, mais passe le reste de l’année aux royaumes des Enfers. Or, elle parvient à y faire pousser et fructifier des grenadiers. Exploit remarquable dans un royaume souterrain.
C’est cette histoire qu’est en train de revisiter l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France (sans la partie kidnapping) avec le projet COOL : Cemeteries, Observation Of Life ; ou l’étude des cimetières vivants. Le pari étant que ces espaces publics peuvent être de véritables réservoirs de biodiversité, si tant est que leur gestion y soit favorable.
L’étude débute cette semaine avec des suivis floristiques et faunistiques (insectes pollinisateurs, hérissons et chauves-souris) pour 4 ans. Sept des cimetières du territoire y sont engagés, et j’y ai déjà fait de jolies rencontres.
L’ophrys abeille, Ophrys apifera, une orchidée assez commune sur le territoire, rencontrée dans le cimetière intercommunal à Puiseux-Pontoise.
La linaire couchée, Linaria supina, une plante rare en àŽle-de-France que j’ai trouvée dans le cimetière d’Osny.
Bien entendu, nous vous tiendrons au courant des avancées de l’étude.
L’édition 2019 des Rencontres naturalistes a eu lieu le samedi 7 décembre au château de Nanterre. Ces rencontres, organisées par l’Agence Régionale de la Biodiversité (ARB) depuis 2008, permettent à tous les professionnels et amateurs naturalistes d’àŽle-de-France de se retrouver pour écouter des personnes passionnantes sur divers sujets.
Lors de cette 11ème édition, 150 personnes ont assisté aux exposés. Les présentations étaient variées et riches en contenu : des vers luisants aux araignées, en passant par les poissons migrateurs, les galles de cécidomyies et la bioacoustique, nous nous sommes régalés ! Voici quelques-unes des informations importantes à retenir.
Suivez les vers luisants
Fabien Verfaillie nous a présenté l’Observatoire des Vers Luisants et des Lucioles : un outil de science participative qui permet aux chercheurs de mieux connaitre l’écologie et les comportements des 11 espèces de vers luisants et de lucioles. Des premiers résultats sur l’impact de la pollution lumineuse ou sur les pratiques aux jardins sur les populations de vers luisants ont pu être avancés.
Observez, notez, participez : dans votre jardin ou lors de missions spéciales de l’Observatoire, cet été, partez à la recherche des vers luisants !
Les syrphes sont ces jolies mouches qui ont souvent l’aspect d’abeilles, de guêpes ou de bourdons. On dit qu’une espèce est déterminante ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) quand sa présence dans un espace permet de justifier la bonne qualité écologique du milieu. On peut alors classer cet espace parmi les ZNIEFF, qui font l’objet d’études particulières (notamment en termes d’inventaires). Sur les 216 espèces de syrphes présentes dans la région, 84 ont été retenues comme étant déterminantes ZNIEFF. Et malgré les nombreuses rencontres que nous avons eu avec ses belles rayées, nous n’avons encore croisé aucune des 84 retenues ! Si vous les voyez avant nous faites le nous savoir, et surtout, n’hésitez pas à participer au programme SPIPOLL !
Le pâturage : outil indispensable de la gestion du paysage
Vincent Vignon a présenté un historique passionnant sur les héritages patrimoniaux du pâturage par les grands herbivores. Les modulations du paysage de la toute petite échelle au grand territoire, sont expliquées par les relations trophiques entres animaux et végétaux et illustrées par de magnifiques images d’espaces naturels et de faune sauvage.
A Cergy-Pontoise, faute de troupeaux sauvages, on développe tout de même la gestion d’espaces par le pâturage. Moutons, vaches, ânes, chevaux et même bernaches, parcourent les prairies de l’agglomération. Il manque bien entendu certains maillons de la chaîne naturelle mais la biodiversité se réinstalle peu à peu.
Claire Jacquet, l’une des rares mais non moins éminentes aranéologues d’àŽle-de-France, nous a présenté le monde fascinant des araignées franciliennes. Après avoir rapidement éliminé les clichés des araignées qui sont moches, dangereuses et font peur, elle nous a montré l’incroyable diversité des formes, couleurs et modes de vie de ces petits animaux.
Il nous reste encore beaucoup d’espèces à rencontrer sur le territoire et à vous présenter. Ce petit monde est finalement très vaste.
Si ces sujets vous intéressent et que vous n’avez pas pu assister aux rencontres, pas d’inquiétude, les exposés ont tous été filmés et sont mis en ligne sur le site de l’ARB ainsi que l’intégralité des supports de présentation.
Quant à nous, on a hâte de voir l’édition 2020, vous pouvez déjà réserver la date, ce sera le 28 novembre !
Avec le mois de février débutent les migrations hivernales des amphibiens. Ils rejoignent leurs sites de reproduction et sont donc à la recherche de points d’eau : étangs, mares et même fossés. Comme nos routes traversent les espaces naturels il arrive que des crapauds, grenouilles, tritons ou salamandres traversent nos routes.
Soyez vigilants !
Les crapauds ne connaissent pas les passages piétons et comme leurs congénères, ils sont protégés car leurs effectifs menacés. La plupart des espèces migrent à la tombée de la nuit, soyons prudents sur les routes.
Prévenez les experts
Cette année encore, l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France met en place la plateforme d’inventaires en ligne des amphibiens traversant les routes. Grâce aux signalements des zones de présence d’amphibiens il sera ensuite possible de repérer les endroits où il est nécessaire de mettre en place des passages à crapauds (des crapauducs).
La presse mentionne souvent le « déclin de la biodiversité ». Mais à quoi cela fait-il référence ? Que signifie le fait de « perdre de la biodiversité » ? Voici quelques outils pour bien comprendre les chiffres de la biodiversité.
La perte de biodiversité rassemble les trois phénomènes suivants :
l’extinction d’espèces, totalement ou localement,
le régression des effectifs au sein d’une espèce, ou l’homogénéisation de son patrimoine génétique,
la réduction des milieux par artificialisation, destruction, désertification ou pollution.
Quels indicateurs ?
Il paraît donc difficile de considérer un chiffre unique qui décrive l’ensemble de ces trois éléments. En revanche, des études présentent des faits concernant des espèces ou des groupes d’espèces bien précis. Nous en avons déjà présenté quelques-unes dans ce blog, concernant les oiseaux et les papillons notamment.
Pour la Région àŽle-de-France, l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France (ARB-idf) propose des synthèses claires, complètes et régulièrement mises à jour sur les différents milieux et espèces du territoire.
Elles permettent d’appréhender certaines tendances concernant la nature en ville :
Les populations de papillons et d’oiseaux dans les villes ont fortement diminué ces dernières années. On parle ici de perte de biodiversité à cause de la régression des effectifs.
En revanche, la flore urbaine a, elle, une croissance importante. Ces dernières années le nombre d’espèces de plantes des trottoirs a grimpé de plus de 90%.
On suppose que cela est dà», au moins en partie, à l’arrêt de l’utilisation des désherbants dans de nombreuses communes d’àŽle-de-France (dont celles de Cergy-Pontoise !).
La perte de biodiversité est donc une notion toute relative et il convient de ne pas faire d’amalgames hasardeux. L’ARB-idf présente ses résultats sous différentes approches pour démêler tous les chiffres de la biodiversité :
On l’a vu pour les plantes urbaines, des actions concrètes de gestion permettent de protéger la nature, en ville et ailleurs. Mais la première des choses à développer est, selon nous, la connaissance. Partagée, elle permet une prise de conscience collective. C’est aussi une étape indispensable à toute analyse dans les processus de décision en matière d’aménagement et de gestion.
En tant que chargés de mission biodiversité, notre rôle est de connaître et faire connaître la biodiversité du territoire. Nous participons aux différents protocoles ayant permis à l’ARB-idf de réaliser ces rapports, mais il est difficile, scientifiquement parlant, de produire le même genre de résultats à l’échelle de l’agglomération. Le nombre de données est trop faible et les biais trop grands pour fournir des chiffres réellement pertinents.
En revanche, une méthode envisageable pour développer la connaissance du territoire est la mise en place d’un Atlas participatif de biodiversité. La Ville de Vauréal a démarré le sien récemment. Peut-être est-ce la première pierre à l’édifice d’un Atlas communautaire de Cergy-Pontoise ?