L'actualité de la Nature

Le syrphe ceinturé en hiver

Bravo à  Siegfried qui a reconnu les belles rayures du syrphe ceinturé. Eh oui, il s’agissait bien dans les deux cas du même insecte, Episyrphus balteatus, le syrphe ceinturé. Il y a en effet un mâle (à  gauche) et une femelle (à  droite), mais la différence de couleurs réside dans la date d’observation de cette petite mouche.

Le syrphe ceinturé formes estivale et hivernale © CACP – Emilie Périé

Les chercheurs du Muséum ont identifié, grâce au programme de sciences participatives SPIPOLL, que l’hiver la grande majorité des pollinisateurs encore actifs sont des mouches, de la famille des syrphes. De plus, le syrphe ceinturé (et d’autres espèces comme les eristales) changent de couleur. Ils sont globalement plus noirs en hiver qu’en été. En épluchant notre banque de photo j’ai pu faire le même constat, le différence est flagrante ! Cela leur permet très certainement de se réchauffer plus facilement, bien qu’on ignore encore les mécanismes en jeu pour ces modifications.

à‰tonnant non ?!

Episyrphus balteatus, le syrphe ceinturé, en été – Genainville © CACP – Emilie Périé

Sources :

L’article de VigieNature sur les syrphes en hiver

Retrouvez dans nos articles :

Le syrphe ceinturé

Le syrphe de Noà«l

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Le syrphe ceinturé et le syrphe porte-plume

Episyrphus balteatus sur un hortensia © Gilles Carcassès
Episyrphus balteatus, le syrphe ceinturé, sur un hortensia © Gilles Carcassès

Episyrphus balteatus est un syrphe que l’on peut voir toute l’année. En automne, certains adultes s’apprêtent à  passer l’hiver chez nous et cherchent à  se réfugier dans des abris, d’autres sont migrateurs et nous arrivent de contrées plus nordiques : ils peuvent descendre jusqu’en Afrique du Nord. C’est aussi l’un des plus communs : c’est souvent la deuxième espèce la plus abondante après Sphaerophoria scripta, le syrphe porte-plume.

Sphaerophoria scripta sur une vipérine - Cergy © Gilles Carcassès
Sphaerophoria scripta, le syrphe porte-plume sur une vipérine – Cergy © Gilles Carcassès

La larve du syrphe ceinturé peut consommer 150 espèces de pucerons mais aussi des psylles, des cochenilles et des cicadelles. C’est un très bon auxiliaire de cultures, en serres comme en plein air. On peut trouver, dans le commerce des produits de biocontrôle, des pupes de cette espèce. Les adultes qui apparaissent rapidement pondent dans les colonies de pucerons. Chaque larve vit trois semaines et consomme en moyenne 500 pucerons. Les années chaudes, quand il y a beaucoup de pucerons, jusqu’à  sept générations peuvent se succéder. Bien évidemment, il faut pour assurer la survie des adultes, des fleurs abondamment pourvues de nectar et de pollen. Des études ont montré que c’est surtout la disponibilité en nectar qui est déterminante. Les fleurs des Apiaceae comme la carotte, la berce commune, le panais sont très attractives, bien plus que les cosmos et les soucis des bandes fleuries.

Pupe de syrphe sous une feuille de rosier © Laure Derail
Pupe de syrphe sous une feuille de rosier © Laure Derail

Le portrait du syrphe ceinturé par Arvalis, l’Institut du végétal

L’article sur les syrphes dans le blog de Vigie Nature

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Les plantes favorables aux insectes auxiliaires

La coccinelle Hippodamia variegata en chasse sur le fenouil © Gilles Carcassès
La coccinelle Hippodamia variegata en chasse sur le fenouil – Cergy © Gilles Carcassès

Au jardin, un certain nombre d’insectes protègent les cultures des ravageurs et certaines plantes leur sont nécessaires pour leur cycle de vie. Cultiver ces plantes au jardin est donc a priori bénéfique pour la régulation naturelle des ravageurs. Mais quelles sont ces plantes ? Les informations qui suivent sont une compilation non exhaustive à  partir de comptes-rendus d’essais scientifiques et de mes observations personnelles. Je prends le risque d’être affreusement simpliste, tant les relations entre les plantes et les insectes sont complexes et variables, en vous proposant un classement en quatre catégories :

  • Les plantes qui hébergent des proies pour les larves prédatrices ou parasitoà¯des

Toutes les plantes susceptibles d’être fortement attaquées par des pucerons sont potentiellement des foyers de production d’auxiliaires prédateurs ou parasitoà¯des. Certaines espèces de pucerons sont inféodées à  des plantes. Ainsi les pucerons spécifiques de l’ortie dioà¯que, du lierre, du bleuet, du compagnon blanc, de l’achillée mille-feuilles, du sureau noir ne risquent pas d’envahir vos autres plantes mais serviront de garde-manger aux auxiliaires.

On constate fréquemment la présence de coccinelles et de pontes de syrphes près des colonies de pucerons sur de très nombreuses plantes : fenouil, tanaisie, bardane, aubépine, laiteron, eupatoire, origan, cardamines, véroniques, chardons… Des momies de pucerons attaqués par des hyménoptères parasitoà¯des sont souvent visibles sur les orties et sur les ronces.

Les punaises prédatrices fréquentent les orties, l’origan, la rose trémière, la potentille arbustive…

  •  Les plantes qui nourrissent les insectes auxiliaires adultes

Généralement, les insectes prédateurs ou parasitoà¯des changent de régime alimentaire au cours de leur vie. Par exemple, de nombreuses espèces de coccinelles, de chrysopes, de syrphes, d’hyménoptères ou de diptères sont floricoles dans leur forme adulte : ils consomment du nectar et/ou du pollen. C’est pourquoi, il est recommandé de cultiver des plantes à  fleurs variées à  proximité des plantes à  protéger.

Le syrphe Episyrphus balteatus se nourrit sur une vipérine © Gilles Carcassès
Ce syrphe Episyrphus balteatus se nourrit sur une vipérine – Neuville © Gilles Carcassès

Les syrphes aiment bien visiter les fleurs des soucis, potentilles arbustives, alysses, zinnias, scaevolas, bidens, luzernes, asters, caenothus, forsythias, vipérines, inules, pruniers, campanules, aegopodium

Les chrysopes consomment du pollen de chicorée, de tilleul, de campanule, de viperine, de luzerne, de bourrache, de panais

Les coccinelles butinent parfois les fleurs de fenouil et de pissenlit.

Les mouches tachinaires sont vues sur les asters, les carottes sauvages, les aegopodium

Toutes sortes d’hyménoptères dont de nombreux auxiliaires, fréquentent les fleurs des panicauts, des inules, des résédas, du panais, du persil

Un hyménoptère parasitoà¯de sur des fleurs de panais - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Un hyménoptère parasitoà¯de sur des fleurs de panais – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès
  • Les plantes qui servent d’abri hivernal

Le charme, le lierre, le houx offrent des abris hivernaux à  de nombreuses espèces, parmi lesquelles les chrysopes.

Geranium macrorrhyzum et Erodium manescavi seraient de bons abris pour les punaises prédatrices.

  •   Les plantes nécessaires à  la croissance des larves d’adultes prédateurs

Le chêne est nécessaire à  la miride du chêne, punaise prédatrice dont les larves sont phytophages et inféodées à  cet arbre.

Sources :

http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/aa82web_p21-22_cle8da495.pdf

http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Annales_3e_Conf_ZNA_cle8ab3c9.pdf

http://www.grab.fr/wp-content/uploads/2010/09/3-dossier-punaises-pr%C3%A9datrices-lambion-mbi-2%C3%A8me-trim-2013.pdf

http://www.valhor.fr/ftp/AI-11-MF-09.pdf

http://jardinsdenoe.org/le-conseils-de-noe/sheet/les-predateurs-naturels