Le genre Reseda, appartenant à la famille des RESEDACEAE, se divise en quatre espèces dans notre région. Deux espèces indigènes sortent du lot par leurs larges répartitions sur notre territoire : Reseda lutea et Reseda luteola.
Le réséda jaune ou réséda bâtard est la plus commune des deux espèces. Il mesure de 30 à 70 centimètres de haut et fleurit en grappe de fleurs jaune pâle, verdâtre de juin à aoà»t. Ses feuilles sont segmentées et ondulées/gaufrées.
Le réséda des teinturiers ou mignonette jaunâtre est la version plus grande du réséda jaune : des grappes de fleurs 2 fois plus grandes et plus fines, des grandes feuilles entières et lancéolées et tout ceci pour une hauteur maximum de 1 mètre de haut.
Les deux espèces vues précédemment peuvent pousser dans les mêmes types de milieux, en effet elles apprécient les talus, friches, bermes, décombres, etc…
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
La semaine dernière a eu lieu la Fête de la Nature et vous étiez nombreux à venir célébrer avec nous la découverte et l’émerveillement face à la diversité des formes de vie. Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de se joindre aux activités proposées par nos services, voici quelques images et retours de ce qui a été vu.
Trame noire et faune nocturne
Jeudi soir le groupe, emmené par Thomas de Biotope, a découvert les impacts de la pollution lumineuse sur la faune et la flore ainsi qu’un focus sur l’écologie des chauves-souris. Equipé de son détecteur à ultra-sons Thomas a pu enregistrer les cris de deux pipistrelles qui ont accompagné les promeneurs.
Au passage, admiration de la vue depuis Courdimanche vers Cergy, la Défense et même Paris ; on voit bien le halo lumineux dégagé par les grandes villes.
Diversité et écologie des chauves-souris
Vendredi soir, petits et grands ont suivi Audrey de la Ferme d’Ecancourt pour tout apprendre des chauves-souris : anatomie, cycle de vie, alimentation, diversité des espèces, … Les participants sont incollables !
Qui imaginait qu’il existait autant d’espèces différentes ?
La chauve-souris étant un vertébré (et un mammifère), l’organisation de ses membres est la même que la notre.
Sauvages de ma rue
Samedi ce sont les explications de Matthieu que les participants ont suivi pour découvrir la flore sauvage des trottoirs de Boisemont : lampsane, picride, cymbalaire, mercuriale, tout le monde était au rendez-vous.
Et bien entendu la star de la visite : le nombril de Vénus, qui a bien refleuri depuis notre dernière visite !
Les véroniques, du genre Veronica, sont des petites plantes de la famille PLANTAGINACEAE. Elles se reconnaissent plutôt bien grâce à leurs petites fleurs allant du blanc au violet en insistant sur le bleu. Mais attention aux confusions, certaines espèces de véroniques se ressemblent beaucoup, seuls quelques critères précis comme par exemple la pilosité de la plante permet des les différencier.
Voici une petite compilation des espèces les plus répandues dans notre région :
La véronique de Perse, naturalisée dans notre région, est certainement la plus commune de toute. Un article lui a d’ailleurs déjà été consacré : La véronique de Perse.
La véronique petit-chêne est omniprésente dans presque toute la région, plutôt en milieux boisés ou prairiaux. Celle-ci sort un peu du lot grâce à sa belle floraison d’un bleu assez marqué et ses feuilles ovales courtement pétiolées.
La véronique luisante est très proche physiquement de la véronique de Perse et peut d’ailleurs pousser dans les mêmes types de milieux que celle-ci. La seule différence notable entre les deux est la taille des fleurs : 10 mm pour persica et 6 mm pour polita.
Comme son l’indique, cette véronique possède des feuilles semblable à celle du serpolet (Thymus serpyllum). Mais le critère le plus notable chez cette belle plante reste tout de même ses belles fleurs blanches à nervures bleues.
La véronique des ruisseaux ressemble un peu, à l’état végétatif, à du cresson des fontaines. Elle pousse en milieux à forte humidité, voire même les pieds dans l’eau. Celle-ci fait partie des plus hautes de son genre, elle grimpe jusqu’à 60 centimètres de haut.
La véronique mouron-d’eau est l’espèce la moins commune de celles vues précédemment, elle se développe à peu près dans les mêmes milieux que la véronique des ruisseaux. Elle est très reconnaissable grâce à ses grandes feuilles lancéolées et ses fleurs rose clair.
Vous pourriez également croiser quelques autres espèces, également assez communes, comme : Veronica arvensis, Veronica hederifolia et Veronica officinalis.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Connus et reconnus, les saules sont des grands classiques de chez nous. En effet, qui n’a jamais vu la fameuse variété dites de « saule pleureur » plantée le long des cours d’eau pour stabiliser les berges ?
Les arbres et arbustes que l’on appelle vulgairement « saules » ou « osier » appartiennent pour la plupart au genre Salix. Celui-ci donne d’ailleurs son nom à la famille à laquelle il appartient : les SALICACEAE.
Bien qu’ils soient très polyvalents, la majeure partie des saules se retrouve en milieux humides divers et variés tels que les ripisylves, les boisements humides, les berges… Certaines espèces sont même capables de passer une partie de l’année à moitié immergés sous l’eau.
Il existe en tout dix espèces indigènes dans notre région, sur ces dix espèces, trois sont bien plus répandues que les autres : Salix alba, le saule blanc ; Salix caprea, le saule marsault ; et Salix cinerea, le saule cendré.
Les trois espèces fleurissent vers mars-avril et sont caduques. Afin de différencier les unes des autres prenons en compte quelques critères remarquables :
Le saule blanc a des feuilles lancéolées, des chatons longs et fins et grimpe jusqu’à 25 mètres de haut.
Le saule marsault, plus petit que le saule blanc, possède des feuilles ovales et un tronc lisse.
Le saule cendré a un feuillage semblable à celui du saule marsault mais de couleur « cendrée » assez marqué sur le dessus du limbe. Il atteint 6 mètres de haut.
Les fruits laineux produits par le saule blanc sont très appréciés de nos amis à plumes, plus d’infos par ici.
Dans le prochain article de cette série nous verrons les peupliers et pourrons ainsi clore la famille des SALICACEAE
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Et non, aujourd’hui nous ne parlerons pas du plat d’origine asiatique portant l’étonnant nom de « nid d’hirondelle », mais bien des foyers de quelques représentant de la famille des HIRUNDINIDAE.
Les hirondelles installent leurs nids sur des structures munies de surfaces anguleuses comme sur des façades de vieilles bâtisses, des surplombs de toitures, des solives de charpentes… Ces mêmes nids sont constitués principalement de morceaux de boue qu’elles collent petit à petit jusqu’à obtenir cette forme typique de monticule de terre granuleux. Des brindilles ou des brins d’herbes peuvent également être adjoints afin de consolider et lier les morceaux de boues entre eux.
Malgré les quelques désagréments qu’elles peuvent causées en nichant, il est totalement interdit de détruire, déplacer ou obstruer l’accès des nids d’hirondelles car ces oiseaux sont protégés.
Au vu de la raréfaction des flaques de boues, zones humides, etc…, vous pouvez aider les hirondelles à constituer leurs nids en préparant des petits morceaux de boues placés dans une coupelle dans un endroit dégagé du jardin et à l’abri des éventuels matous qui pourraient rôder.
Sur notre territoire une colonie d’hirondelles de fenêtres assez remarquable se trouve au Château de Grouchy, plus d’infos sur cet article : Les hirondelles de Grouchy.
Une petite tête émerge d’un trou creusé dans un talus argileux pour venir saluer, et surtout surveiller, le malandrin qui ose la déranger dans son nid. Une tête recouverte de poils bruns, avec deux antennes de taille moyenne, noires et une paire d’yeux dont la forme est caractéristique des guêpes, des abeilles et des bourdons.
Mais qui est-ce ?
Il s’agit d’une abeille anthophore (Anthophora), de l’ordre des hyménoptères et de la famille des Apidés (Apidea), soit la famille d’abeilles. Eh non, malgré leur apparence trapue, leurs longs poils et leur bourdonnement, les anthophores ne sont pas des bourdons.
Il existe plusieurs espèces d’anthophores, mais la plus commune est Antophora plumipes, l’anthophore plumeuse.
Pourquoi les mâles et les femelles anthophores ne se ressemblent pas ?
C’est ce que l’on appelle le dimorphisme sexuel. Il est ainsi relativement simple de différencier les spécimens mâles des spécimens femelles. En effet, les poils des mâles sont plutôt gris tandis que chez les femelles ils sont bruns ou noirs.
En plus de leur couleur qui diffère, on peut aussi remarquer une différence au niveau des pattes. Les pattes médianes des mâles ont la particularité de posséder de longues franges de poils sur leurs tarses. Tandis que chez les femelles, les pattes postérieures sont couleur rouille et surtout très poilues (c’est ce que l’on appelle une brosse à pollen) afin de pouvoir y stocker le pollen !
Dis-moi comment tu butines et je te dirais qui tu es…
Il faut aussi savoir que les anthophores sont des abeilles solitaires qui à l’inverse des abeilles sociales (comme l’abeille domestique), ne vivent pas en société. Comme leurs cousines, elles contribuent elles aussi à la pollinisation des plantes, mais elles commencent parmi les premières en butinant les plantes printanières et les plantes que d’autres abeilles sauvages, plus petites, ne parviennent pas à butiner complétant ainsi leur travail. Un vrai travail d’équipe !
Car en effet, avec leur longue langue, les anthophores peuvent ainsi aller récupérer le nectar au fond de corolles profondes telles que les lamiacées (comme les menthes), les fabacées (découvrez notre galerie de fabacées) ou encore les boraginacées (comme l’héliotrope d’Europe). Une fois leur récolte faite, elles retournent dans leur nid et viennent le stocker pour l’alimentation de leurs larves.
A quoi ressemblent leurs nids ?
Eh bien, à l’instar d’une grande majorité d’abeilles sauvages, l’anthophore est une abeille terricole. Cela signifie qu’elle bâtit son nid dans le sol, parfois même sur des surfaces verticales, de préférence dans des terres sèches ou argileuses pour pouvoir y construire des galeries !
D’une profondeur d’environ 10 cm, ces galeries sont plus larges au fond et forment alors des cellules ovoà¯des, c’est-à -dire en forme d’œuf. Elles servent de stockage pour le pollen et le miel.
En mission SPIPOLL pour l’étude sur les cimetières vivants, je fixe une fleur de chélidoine depuis un bon moment dans l’attente qu’un insecte s’y pose. Rien ne vient. Mon attention se relâche un peu et j’observe alors ce qui m’entoure. Tiens, cette plante a un aspect bizarre.
A première vue je ne la reconnais pas.
Pourtant en y regardant de plus près, c’est bien un gaillet grateron. On reconnait ses feuilles verticillées, les crochets qui la hérissent de part en part, et de ci de là , une petite fleur blanche à quatre pétales.
La forme renflée et courbée des feuilles et leur couleur pourpre sont dues à un acarien, au doux nom de Cecidophyes galii. La présence de la larve de l’acarien dans la feuille provoque ces gales. La feuille s’épaissit et produit en interne une grande quantité de poils, qui font un parfait cocon pour les petites larves.
Lors d’une prospection STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs), entre les différentes observations de chardonnerets élégants, moineaux domestiques, rougequeues noirs, etc… un oiseau mystérieux nous narguait, tranquillement perché sur la rembarde d’un toit.
Il a bien voulu se rapprocher un peu de nous, mais s’est posté complétement à contre-jour.
Heureusement l’éclairage artificiel de la photo permet d’y voir un tout petit peu plus clair.
Deux éléments notables allaient nous aider à déterminer qui était cette petite boule de plumes. Il était en partie jaune vif, surtout au niveau de la tête et du ventre, et il nous serinait.
Conclusion : le serin cini
Tout comme le verdier d’Europe et le tarin des aulnes, qui lui ressemblent beaucoup (surtout le tarin), le serin cini appartient à la famille des FRINGILLIDAE. Heureusement il existe tout de même un moyen de les discriminer, le verdier a le bec plutôt rose et des joues grises, le tarin a une calotte et une bavette noire, et le serin possède un bec plus court que les deux autres et des ailes moins colorés que le tarin.
Le serin cini est un granivore qui a pour habitude de nicher dans les grands conifères touffus comme les épicéas. Bien qu’il ne soit pas très commun, il est présent toute l’année sur notre territoire.
Vous n’avez pas pu assister à la Transhumance des moutons de Cergy-Pontoise cette année ? Voici ce que vous auriez pu y faire, et que vous pourrez faire l’an prochain !
Marcher
C’est quand même l’objectif principal. La transhumance des moutons vise à amener à pieds les brebis de leur site d’hivernage (la Ferme d’Ecancourt) à leurs sites d’éco-pâturage. Alors on marche de Jouy-le-Moutier à Maurecourt, de Maurecourt à Vauréal, de Vauréal à Cergy puis à Courdimanche. On marche au rythme des brebis,
et des ânes en tête de cortège,
mais surtout au rythme des bergers et de leurs chiens qui dicte la cadence et la fréquence des pauses.
Ou rouler
Fait important, à la transhumance on peut également rouler. En poussette, en trottinette ou en vélo, mais aussi en joà«llette, ces véhicules tractés tout-terrain qui permettent aux personnes à mobilité réduite de suivre le cortège.
Observer le paysage et le vivant
La transhumance permet de traverser différents paysages cergypontains à un pas qui laisse le temps de la contemplation et de l’écoute.
Apprendre
On y apprend comment les bergers travaillent avec leurs chiens pour encadrer les troupeaux, quels sont les soins à prodiguer aux brebis ou encore quelle biodiversité on rencontre dans les pâtures.
Le même jour que notre découverte de l’étonnante Barbe à papa du côté du ru de Liesse, nous avons également fait l’observation d’une plante très aromatique rare en Ile-de-France.
L’armoise des frères Verlot ou armoise de Chine, naturalisée dans notre région, se retrouve dans les milieux rudéraux mésoxérophile* tels que les talus, friches vivaces, ballastières, bermes, remblais… Elle est originaire d’Asie orientale.
Gare aux confusions ! à‡a cousine Artemisia vulgaris l’armoise commune, pouvant également se retrouver dans les mêmes types de milieux, lui ressemble beaucoup. Quelques critères notables permettent tout de même de les différencier l’une de l’autre, en effet l’armoise commune fleurit de juillet à septembre et est peu aromatique tandis que l’armoise de Chine fleurit d’octobre à novembre et dégage une odeur nettement plus marquée lorsqu’on écrase les feuilles.
Mésoxérophile* : Se dit d’une plante qui pousse en milieux à tendance sèche ayant tout de même besoin d’un minimum d’humidité, qui ne supporte pas les fortes sècheresses.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot