Bravo à tous ceux qui ont vu un champignon dans la dernière photo mystère ! Le voici : la vesse de loup à diaphragme, Vascellum pratense.
Pour comparer, voici un peu de neige brillante au soleil.
La vesse de loup à diaphragme appartient à la famille des Lycoperdales, un groupe de champignons qui regroupent plusieurs espèces dont le nom vernaculaire commence par « vesse de loup », comme par exemplaire la vesse de loup géante qui peut mesurer jusqu’à 50 cm de diamètre et qu’un collègue avait un jour posée sur mon bureau (cela surprend le matin en arrivant au travail !).
Celle-ci, la vesse de loup à diaphragme, est bien plus petite. Elle mesure environ 8 cm de diamètre. Elle est décrite comme étant une boule molle de couleur blanc crème, hérissée de petits aiguillons et sans intérêt culinaire.
En cette année 2024, notre équipe spécialisée dans les zones humides, le secteur GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) prépare de nouveaux projets de réhabilitation des milieux aquatiques et humides. Après la création de la zone humide de la Saussaye et la renaturation du bassin de la Louvière de nouveaux projets de grande envergure se profilent (on vous en parle très bientôt!).
Pour célébrer la Journée Mondiale des Zones Humides 2024 (aujourd’hui, vendredi 02 février) nous souhaitons rappeler à quel point les zones humides nous sont profitables. C’est en effet le thème de l’année pour les événements qui auront lieu tout le mois de février partout dans le monde : Les zones humides, sources de bien-être humain.
Grâce à leur fonctionnement naturel, les zones humides nous rendent de nombreux services (liste non exhaustive!) :
elles agissent comme des éponges, ainsi lors de pluies importantes ou de débordement de cours d’eau elles absorbent une grande partie des volumes d’eau et limitent fortement les inondations dans les secteurs environnants ;
la présence d’eau dans le sol ou en surface participe à la régulation de la température, les étés sont moins chauds et moins secs à proximité des zones humides ;
du fait de la végétation importante qui peut se développer sur les sols humides, l’eau qui transite par ces espaces avant de rejoindre les nappes phréatiques s’en retrouve filtrée et épurée ;
en plus de servir d’abreuvoir, les zones humides offrent le gîte et le couvert à de très nombreuses espèces qui dépendent de la présence d’eau pour survivre. Ces espèces sont également susceptibles de fournir ces services que l’on appelle services écosystémiques et de participer au bien-être humain, à commencer par l’apaisement et l’émerveillement que leur observation peut procurer.
Nous vous souhaitons une belle Journée Mondiale des Zones Humides et nous vous retrouvons bientôt avec de nouveaux projets ! (d’ici là, vous pouvez toujours répondre à la photo mystère de ce mois-ci !)
Dans le cadre du Budget Participatif Ecologique de la Région Île-de-France, notre service avait pu faire l’acquisition de plusieurs nichoirs destinés à des oiseaux différents. Sur la deuxième partie de l’année dernière nous les avons mis à disposition des communes pour les installer sur les lieux les plus propices. Afin de bien préparer la prochaine saison de reproduction de nos oiseaux préférés, voici les quelques nichoirs qui ont rejoint les rangs des lieux de nidification possible à Cergy-Pontoise.
A Saint-Ouen l’Aumône, la commune compte au moins 41 nichoirs à mésanges comme celui installé dans le cimetière. Afin de compléter cet équipement, l’an dernier la commune a installé en plus 8 nichoirs à hirondelles sur les fenêtres de l’hôtel de ville. On espère que les hirondelles de fenêtre de passage sur l’agglomération les repéreront et les utiliseront dès le printemps prochain !
Du côté de Courdimanche, la Ville s’est procuré le nichoir à faucon crécerelle et l’a installé sur le Centre Technique.
Il donne sur un terrain de chasse relativement intéressant pour le faucon. On espère donc qu’un couple y trouvera son bonheur dans les prochains mois.
D’ailleurs, un faucon était déjà dans les parages… De bon augure ?
La Ville de Courdimanche a également, en partenariat avec la LPO procédé à l’installation d’un nichoir à chouette effraie dans le clocher de l’église.
La grande dame blanche qui habite les clochers le trouvera-t-elle à son goût ? On ne peut que l’espérer !
Projet participatif financé par la Région Île-de-France.
Voici un nouvel épisode des confusions possibles avec le pissenlit : les laiterons. Le genre Sonchus, les laiterons, couvre quatre espèces en Île-de-France : trois communes et une plus rare. Elles ont en commun avec beaucoup d’astéracées à fleurs jaunes, de produire un latex, un lait blanc, à la cassure des parties jeunes. D’où le nom de laiteron. Le nom Sonchus fait lui référence à un chardon en grec. Et en effet, l’une des trois espèces, le laiteron rugueux, a des feuilles épineuses un peu à la manière des chardons.
Le laiteron rugueux, Sonchus asper
Sonchus asper se reconnait à la forme de ses feuilles. Elles sont embrassantes et forment des oreillettes très arrondies. De plus les feuilles sont souvent rigides et épineuses sur les bords des limbes.
Le laiteron des champs, Sonchus arvensis
Sonchus arvensis se reconnait lui grâce à la multitude de poils jaunes qui couvrent l’involucre du capitule (rappel : chacun des « pétales » jaunes est en réalité une fleur à part entière, aussi la « fleur » qui est un fait un regroupement de fleur est appelée un capitule). Le laiteron des champs est l’un des plus grands des quatre présents en Île-de-France.
Le laiteron des maraichers, Sonchus oleraceus
Sonchus oleraceus quant à lui n’a ni feuilles épineuses ni poils jaunes. Il a des feuilles plutôt souples. Et s’il s’appelle oleraceus, qui est souvent traduite par « des maraichers » ou « potager » c’est probablement qu’il était autrefois consommé en légume. Sans doute à la manière des épinards.
Le laiteron des marais, Sonchus palustris
Enfin, Sonchus palustris est le plus rare de la bande. C’est aussi le plus grand, pouvant atteindre deux à trois mètres de hauteur. Il est lui aussi couvert de poils jaunes glanduleux mais ses feuilles sont très distinctes des autres laiterons. Elles sont bien moins découpées. De plus, comme son nom l’indique ce laiteron se rencontre dans les zones humides ou marécageuses.
Ce weekend c’est le 12ème comptage hivernal des oiseaux des jardins ! Comme tous les ans la LPO et les spécialistes ornithologues comptent sur vous pour faire remonter vos observations d’oiseaux des jardins.
La démarche est très simple :
s’installer dans votre jardin ou dans un parc public
observer pendant une heure les oiseaux se posant dans le périmètre
Bien que nous essayons en général de ne pas trop insister dessus, les mauvaises nouvelles concernant la biodiversité sont une réalité bien tangible. Sur notre continent l’Agence Européenne pour l’Environnement dresse un constat assez catastrophique de l’état de la biodiversité dans l’Union Européenne : 85% des habitats naturels dégradés, perte de 30% des papillons des prairies et de 36% des oiseaux agricoles en 30 ans, pour ne citer que les points les plus saillants.
Toutefois, en conséquences, les Etats de l’Union Européenne se sont mis d’accord sur un nouveau règlement concernant la protection et la restauration de la nature. Plusieurs mesures y figurent, avec notamment un axe sur la préservation et la restauration des populations de pollinisateurs sauvages (dont font partie les papillons) et un autre sur la restauration des écosystèmes agricoles. Pour ce dernier il est indiqué que les Etats membres devront mettre en place des mesures permettant d’améliorer l’indice des papillons des prairies.
Il est donc inscrit dans le règlement européen qu’il faut protéger les papillons des prairies, et qu’il faudra mettre en place des suivis pour s’assurer de l’efficacité des mesures mises en œuvre.
Cette obligation ne passera dans le droit français qu’après un laps de temps relativement important (du fait de la traduction du droit européen en droit français). Toutefois il apparait judicieux d’anticiper les choses et de commencer à alimenter l’indicateur de papillons des prairies pour avoir un état initial fiable. Et bien sûr, on vous propose de participer !
Voici trois protocoles que vous pouvez mettre en place à votre échelle pour contribuer à la meilleure connaissance des papillons (de jour pour commencer). Ces protocoles se pratiquent plus facilement à la belle saison, mais d’ici quelques semaines les premiers hivernants devraient déjà se réveiller, ouvrez l’œil !
Opération papillons – pour tout le monde !
L’opération papillons est un observatoire porté par Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle. En participant vous aidez les scientifiques à améliorer les connaissances sur les papillons et à comprendre l’impact de l’urbanisation, du climat ou encore des pratiques au jardin sur ces espèces. Pour participer, c’est très simple, nul besoin d’être un spécialiste ! Le comptage des papillons peut s’effectuer dans un jardin privé, public ou sur un balcon. Une fois que vous avez localisé et décrit votre jardin, vous pouvez commencer à observer.
Le STERF (suivi temporel des rhopalocères de France) – pour les plus initiés
Le Suivi Temporel des Rhopalocères de France (STERF) est un observatoire des papillons diurnes (rhopalocère = papillon de jour), lancé en 2006 sur l’ensemble du territoire. Il est destiné aux naturalistes et lépidoptéristes capables de reconnaître à vue la majorité des espèces communes présentes dans leur région.
PROPAGE (Protocole Papillon Gestionnaire) – pour les gestionnaires d’espaces verts
Le Propage est un protocole de suivi des papillons de jour à destination des gestionnaires d’espaces verts. Il permet de savoir l’impact des aménagements et des pratiques sur la biodiversité. Et ce, notamment dans les prairies, les espaces qui nous intéressent ici pour répondre aux enjeux européens.
Par ce froid, un groupe important de mouettes rieuses séjourne sur les bassins du parc François Mitterrand. Avec l’eau gelée c’est l’occasion rêvée de regarder leurs petites pattes. Et là, au premier plan…
Mais oui ! Il y a bien une bague jaune sur cette mouette. Allez, rapproche-toi encore un peu…
Après quelques glissages sur la glace avec ses comparses, notre mouette s’approche du bord, nous permettant de lire sa bague.
Nous avons pu profiter de la démarche habile de notre mouette sur la glace juste à temps avant qu’un passant un peu bruyant ne renvoie tout le monde en promenade.
Il y a quelques semaines nous avons fait paraitre un article qui relate de la différence entre les lichens et les mousses, n’hésitez pas à y faire un tour à travers le lien juste ici. En résumé, les lichens sont le résultat d’une relation symbiotique entre un champignon et des algues microscopiques. Sur les écorces (appelés lichens corticoles), ils prennent différentes formes : crustacés (forme de croute), foliacés (drapés) et fruticuleux (forme filamenteuse).
Les lichens n’ont pas fini de nous étonner, de part leurs formes et leurs modes de vie, ils sont aussi des bio-indicateurs de la qualité de l’air !
Les lichens indicateurs de la qualité de l’air
Ces organismes prélevant la totalité des nutriments depuis l’air ambiant et ayant une croissance lente, peuvent indiquer un niveau de pollution cumulée sur plusieurs années ce qui les rend complémentaires aux capteurs de mesure habituels.
Les lichens ont des niveaux de sensibilité aux polluants atmosphériques tels que les oxydes de soufre, d’azote et les métaux lourds, assez variables. Leur présence ou leur absence dans une région peuvent ainsi indiquer le niveau de pollution atmosphérique. En effet, la dominance d’espèces de lichens résistants aux polluants associés à l’absence d’espèces plus sensibles (typiques d’air « propre ») oriente vers l’hypothèse d’une présence importante de polluants dans l’air.
Voici quelques exemples de lichens que vous pouvez retrouver sur des arbres et leurs niveaux de sensibilité aux polluants atmosphériques.
Pseudevernia furfuracea – Lichen fruticuleux sensible à la pollution azotée
Depuis 2022, l’observatoire Lichen GO vous propose de contribuer à une démarche de science participative et permet l’évaluation de la qualité de l’air en zone urbaine et rurale !
Avec les données collectées sur le terrain, vous pourrez participer à la cartographie de la qualité de l’air de votre environnement proche. En plus de contribuer à la recherche scientifique, c’est l’occasion d’en apprendre davantage sur la pollution atmosphérique et son impact sur la biodiversité.
Lichens GO est un observatoire de Parti CitaE (Sorbonne Université) et de Vigie-Nature École (Muséum national d’Histoire naturelle). Il est proposé en partenariat avec Tela Botanica (dans le cadre du projet Auprès de mon arbre) et l’UCLouvain.
👉 Pour participer, rendez-vous sur le lien suivant : Lichens GO
Avec le protocole en main et les clefs de détermination, n’hésitez pas à faire le tour de votre quartier et appréhendez votre environnement ! C’est en fonction des espèces de lichen que vous rencontrerez que vous pourrez justifier la qualité de l’air qui vous entoure.
Les cloportes évoquent souvent l’image de ces curieuses créatures qui se déplacent lentement dans les coins humides de nos jardins. Egalement connus sous le nom de « porcellio » ou « soucoupes, » ils appartiennent à l’ordre des crustacés isopodes. On connait 34 espèces d’isopodes terrestres en Île-de-France et 3 espèces aquatiques. Nos explorations ne nous ayant permis de croiser uniquement des terrestres nous nous concentrerons sur eux dans cet article.
Ces petits arthropodes sont présents partout (dans les jardins, les sous-bois et les zones côtières) mais plus particulièrement dans les secteurs un peu humide et riches en matière organique (sous les écorces, dans la mousse, sur les vieux murs). Bien que fréquemment confondus avec des insectes, les cloportes (ou isopodes) ont sept paires de pattes de tailles égales (et non trois). Ce sont des crustacés plats, sans carapace, et ayant la particularité de muer en deux fois : d’abord la moitié avant puis l’arrière. Si vous trouvez une demi-mue de cloporte, pas d’inquiétude pour l’individu en question, tout est normal. Enfin, certains d’entre d’eux sont capables de volvation : ils se roulent en boule lorsqu’ils se sentent menacés pour mettre à l’abri leur zone plus vulnérable (la partie ventrale, non « carapacée »). Attention, chez les isopodes, la tête est toujours visible lors de la volvation. Ces créatures fascinantes jouent un rôle écologique majeur en contribuant au processus de décomposition organique. En se nourrissant de matière végétale en décomposition, les cloportes détritivores participent au recyclage des nutriments dans les écosystèmes.
Petite liste non-exhaustive de cloportes croisés dans les environs (parmi les 34 connus dans la Région) :
Le cloporte commun Armidillidium vulgare de la famille des Porcelliadés est petit et discret comme ses semblables et est très présent sur le territoire français. Il présente un paterne variable, généralement les mâles sont gris-noirs et les femelles à nuances brunâtres. Le corps est fréquemment parsemé de tâches plus clair.
Le cloporte rugueux Porcellio scaber se présente comme un petit crustacé terrestre, affichant une teinte grise à brunâtre et une forme ovale caractéristique. Attention, sa couleur est elle très variable ! Doté d’une carapace segmentée, il mesure généralement quelques centimètres de long.
Porcellio spinicornis est également connu sous le nom de cloporte à cornes. Il appartient à la famille des Porcellionidés. Ce petit crustacé terrestre se distingue par la présence de petites excroissances cornées sur son dos, d’où son nom spécifique « spicornis ». Ces appendices ressemblent parfois à de petites cornes ou épines.
Cloporte des fourmis Platyarthrus hoffmannseggi. Outre son nom imprononçable, ce cloporte se distingue des précédents car il n’est pas de la famille des Porcellionidées mais des Platyarthridées et il s’avère beaucoup plus petit. Les Platyarthrus sont des espèces commensales des fourmis, il ne sera pas rare de les croiser dans leur nid.
Le cloporte des mousses, Philoscia muscorum, est un cloporte très commun dont la tache jaune derrière la tête et la bande latérale claire sont des éléments caractéristiques. Bien que dénommé « des mousses » ce cloporte est présent dans des habitats variés.