L'actualité de la Nature

Retournée comme une chaussette

Vendredi 20 juillet 2018 en fin d’après-midi, une grosse averse s’abat sur Cergy Préfecture. Regardant par la fenêtre de mon bureau, je me dis « c’est le moment idéal pour une sortie nature ! » Vous trouvez l’idée bizarre ?

Laissez-moi vous expliquer. L’autre jour, Marion m’a parlé d’un lavoir à  Boisemont qui paraît propice à  l’alyte accoucheur, une espèce d’amphibien affectionnant ce genre de milieu. Alors je file à  Boisemont dans l’espoir de voir quelques-uns de ces crapauds en balade sous la pluie.

Je fais chou blanc, pas un seul crapaud en vue : à  Boisemont il n’a pas plu ! En outre, ce n’est pas la période la plus favorable pour l’observation des amphibiens…

En face de ce lavoir, je remarque une bien jolie pâture pour les chevaux bordée par un chemin et un mur très ancien. Je décide de scruter ces vielles pierres à  la recherche de choses intéressantes…

Mur de pierre au croisement de la Grande Rue © CACP – Mathilde Vassenet

Un vulcain me montre ses ailes en contre-jour, joli spectacle !

Vulcain – Boisemont © CACP – Mathilde Vassenet

Et plus loin, dans un trou de mur, je découvre cette peau de serpent !

Mue de reptile © CACP – Mathilde Vassenet

Je positionne cette exuvie pour qu’elle présente son meilleur profil pour la photo.

Exuvie de couleuvre © CACP – Mathilde Vassenet

Lorsqu’un serpent mue, il accroche sa peau à  un objet rugueux comme une pierre ou une branche. La peau se détache d’abord au niveau de sa tête, il la retire alors en la retournant comme une chaussette. Cela explique pourquoi l’empreinte des yeux sur l’exuvie est en creux alors que ceux-ci sont saillants sur l’animal.

La carène sur les écailles du dos ainsi que le nombre et la disposition des écailles autour de l’œil me permettent de déterminer l’espèce : c’est une couleuvre à  collier. Une toute jeune, à  en juger par la petite taille de l’exuvie !

Retrouvez nos articles :

La couleuvre à  collier

Le vulcain

Couleuvre ou vipère ?

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Couleuvre ou vipère ?

Trois espèces de serpents sont présents dans le Val d’Oise :

  • la couleuvre helvétique (Natrix helvetica)
  • la coronelle lisse (Coronella austriaca)
  • la vipère péliade (Vipera berus)

Ces serpents sont craintifs et en cas de rencontre leur réflexe sera la fuite. Cependant la vipère péliade peut infliger une morsure dangereuse si elle se sent menacée.

La couleuvre helvétique ou à  collier se reconnaît à  son collier blanc en arrière de la tête. Elle fréquente les zones humides et les milieux aquatiques où elle chasse les amphibiens, les petits mammifères et les petits poissons.

Couleuvre à  collier – parc du château de Menucourt © CACP – Marion Poiret
Coronelle lisse © Stanislas Wroza

La coronelle lisse apprécie les milieux chauds comme les éboulis, les murs de pierres , les anciennes voies ferrées. Elle consomme majoritairement des reptiles dont des vipéreaux et des lézards. Ses traits caractéristiques sont les écailles dorsales lisses et une bande sombre qui part de la narine et se poursuit sur le flanc.

Le grand public connaît la vipère aspic au museau retroussé, spécialiste des milieux chauds et ensoleillés, mais cette espèce méridionale ne dépasse pas le sud de l’Ile-de-France. Dans le Val d’Oise, c’est la vipère péliade que l’on peut rencontrer. On la trouvera dans les landes humides et les tourbières. Elle y chasse les petits mammifères tandis que les lézards vivipares constituent la base alimentaire des vipéreaux.

Vipère péliade Wroza Stanislas
Vipère péliade © Stanislas Wroza

Et ce serpent là  ?

Anguis fragilis – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Ce n’en n’est pas un, l’orvet est un lézard sans pattes ! On le reconnait à  ses écailles très fines et lisses. Comme les autres lézards il peut perdre sa queue.

Sources :

Pour visualiser toutes les différences entre les vipères et les couleuvres : Ceci n’est pas une vipère, par La Salamandre

Un site spécialisé sur les reptiles : http://coronella.free.fr/

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La couleuvre à  collier

Natrix natrix Gilles Carcassès
Natrix natrix – forêt de Marly, à  Poissy © Gilles Carcassès

Cette belle couleuvre était au bord de la route, morte. Je l’ai posée sur un rocher pour lui tirer le portrait.

La couleuvre à  collier Gilles Carcassès
La couleuvre à  collier © Gilles Carcassès

Un très beau gris assurément, rehaussé par ce double collier blanc et noir qui lui vaut son nom.

La couleuvre à  collier n’est pas venimeuse et elle est tout à  fait inoffensive pour l’homme. Elle vit dans des milieux humides où elle trouve ses proies préférées : des amphibiens. En forêt, elle mange des grenouilles rousses et agiles, et des tritons alpestres. Il lui arrive aussi de consommer des micromammifères.

La couleuvre à  collier est un animal protégé, il est notamment interdit de la tuer ou de la capturer.

Tout savoir sur la couleuvre à  collier (un article de MyrmecoFourmis.fr)