En mission SPIPOLL pour l’étude sur les cimetières vivants, je fixe une fleur de chélidoine depuis un bon moment dans l’attente qu’un insecte s’y pose. Rien ne vient. Mon attention se relâche un peu et j’observe alors ce qui m’entoure. Tiens, cette plante a un aspect bizarre.
Pourtant en y regardant de plus près, c’est bien un gaillet grateron. On reconnait ses feuilles verticillées, les crochets qui la hérissent de part en part, et de ci de là , une petite fleur blanche à quatre pétales.
La forme renflée et courbée des feuilles et leur couleur pourpre sont dues à un acarien, au doux nom de Cecidophyes galii. La présence de la larve de l’acarien dans la feuille provoque ces gales. La feuille s’épaissit et produit en interne une grande quantité de poils, qui font un parfait cocon pour les petites larves.
Lors d’une prospection STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs), entre les différentes observations de chardonnerets élégants, moineaux domestiques, rougequeues noirs, etc… un oiseau mystérieux nous narguait, tranquillement perché sur la rembarde d’un toit.
Deux éléments notables allaient nous aider à déterminer qui était cette petite boule de plumes. Il était en partie jaune vif, surtout au niveau de la tête et du ventre, et il nous serinait.
Tout comme le verdier d’Europe et le tarin des aulnes, qui lui ressemblent beaucoup (surtout le tarin), le serin cini appartient à la famille des FRINGILLIDAE. Heureusement il existe tout de même un moyen de les discriminer, le verdier a le bec plutôt rose et des joues grises, le tarin a une calotte et une bavette noire, et le serin possède un bec plus court que les deux autres et des ailes moins colorés que le tarin.
Le serin cini est un granivore qui a pour habitude de nicher dans les grands conifères touffus comme les épicéas. Bien qu’il ne soit pas très commun, il est présent toute l’année sur notre territoire.
Vous n’avez pas pu assister à la Transhumance des moutons de Cergy-Pontoise cette année ? Voici ce que vous auriez pu y faire, et que vous pourrez faire l’an prochain !
C’est quand même l’objectif principal. La transhumance des moutons vise à amener à pieds les brebis de leur site d’hivernage (la Ferme d’Ecancourt) à leurs sites d’éco-pâturage. Alors on marche de Jouy-le-Moutier à Maurecourt, de Maurecourt à Vauréal, de Vauréal à Cergy puis à Courdimanche. On marche au rythme des brebis,
Fait important, à la transhumance on peut également rouler. En poussette, en trottinette ou en vélo, mais aussi en joà«llette, ces véhicules tractés tout-terrain qui permettent aux personnes à mobilité réduite de suivre le cortège.
On y apprend comment les bergers travaillent avec leurs chiens pour encadrer les troupeaux, quels sont les soins à prodiguer aux brebis ou encore quelle biodiversité on rencontre dans les pâtures.
Le même jour que notre découverte de l’étonnante Barbe à papa du côté du ru de Liesse, nous avons également fait l’observation d’une plante très aromatique rare en Ile-de-France.
L’armoise des frères Verlot ou armoise de Chine, naturalisée dans notre région, se retrouve dans les milieux rudéraux mésoxérophile* tels que les talus, friches vivaces, ballastières, bermes, remblais… Elle est originaire d’Asie orientale.
Gare aux confusions ! à‡a cousine Artemisia vulgaris l’armoise commune, pouvant également se retrouver dans les mêmes types de milieux, lui ressemble beaucoup. Quelques critères notables permettent tout de même de les différencier l’une de l’autre, en effet l’armoise commune fleurit de juillet à septembre et est peu aromatique tandis que l’armoise de Chine fleurit d’octobre à novembre et dégage une odeur nettement plus marquée lorsqu’on écrase les feuilles.
Mésoxérophile* : Se dit d’une plante qui pousse en milieux à tendance sèche ayant tout de même besoin d’un minimum d’humidité, qui ne supporte pas les fortes sècheresses.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
On la différencie de la grive musicienne grâce à plusieurs éléments. Son chant d’une part est le critère le plus facile à utiliser. Alors que la grive musicienne répète des séries de trois motifs, la grive draine a une phrase plus mélancolique, comme un merle un peu déprimé. Ses motifs d’autres part, les taches de la grive musicienne sont en forme d’as de pique alors que celles de notre grive draine sont plus rondes. Et sa tête est plus grise.
Comme les autres turdidés (grives et merles) elle se nourrit d’insectes à la belle saison et de baies l’hiver venu.
En ce lendemain de Fête du travail je souhaitais vous offrir ce brin de muguet et en présenter les jolies clochettes blanches.
Le muguet est une plante indigène en àŽle-de-France, qui pousse naturellement dans les espaces de demi-ombre comme les sous-bois ou les faces nord des jardins. Ses fleurs en clochettes blanches éclosent au printemps. Elles sont visibles en avril et mai, et majoritairement au début du mois de mai. C’est sans doute ce qui a été à l’origine de cette tradition, d’offrir un brin de muguet le 01er mai.
Si le muguet n’est pas menacé dans la région, il est tout de même victime d’une cueillette excessive. Il est d’ailleurs protégé, ou du moins réglementé dans plusieurs départements français.
Aussi, profitant de l’efficacité de nos technologies, nous vous conseillons plutôt d’offrir à vos proches une photo de muguet cette année. Voire, une balade en forêt, pour le voir de près, sans le couper.
Le genre Carex, qui se rapporte aux « laîches » en français, comporte de nombreuses espèces (au moins 50 en àŽle-de-France !) dont certaines se ressemblent énormément. On y voit souvent « des grandes herbes ». La détermination plus précise demande l’observation de critères bien particuliers qui ne se détectent parfois qu’à l’aide d’une loupe.
L’espère que l’on a rencontrée sur les bords du ru de Liesse, la laîche des rives, est une des plus commune qui soit. Comme la plupart de ses congénères, elle aime l’eau, c’est pour cela qu’on la retrouve fréquemment en milieux humides tels que les bords de mares et étangs, les dépressions prairiales, les boisements marécageux…
Le critère déterminant chez la plupart des Carex c’est la fleur. En effet les inflorescences ont pour une bonne partie, cette forme typique de plumeau soit élancé, soit courbé (comme chez la laîche pendante). Pour cette espèce, la fameuse floraison s’étale d’avril à juin.
Afin de clore cette première partie de la série portant sur la famille des BETULACEAE, nous allons aujourd’hui voir le genre qui donne son nom à la famille : le genre Betula, qui se rapporte aux bouleaux.
Avec leur fameuse écorce blanche et leur fâcheuse tendance à posséder des pollens assez allergènes, les bouleaux font certainement parties des arbres les plus connus qui soient. Ils sont souvent utilisés dans les aménagements de parcs et jardins pour leurs faibles exigences biologiques, leurs écorces décoratives et leurs ports plus ou moins colonnaire / conique.
Les deux espèces caractéristiques de notre territoire se ressemblent beaucoup, leurs principales différences se remarquent aux niveau des feuilles : pubescens aura des feuilles de forme plus arrondies et, comme son nom l’indique, beaucoup plus poilues surtout sur la face inférieure, par rapport à pendula qui a lui comme élément marquant d’avoir des branches retombantes en leurs extrémités.
Contrairement au noisetier vu dans un article précédent de la série, les bouleaux possèdent des chatons femelles bien plus visibles et sont surtout bien dressés lorsqu’ils sont encore jeunes, contrairement aux mâles qui sont toujours retombants. Les deux espèces vues un peu plus haut fleurissent au même moment, vers avril-mai.
Dans le prochain article de cette série nous débuterons la famille des SALICACEAE avec le genre Salix, qui se rapporte aux saules.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
La consoude est une classique des zones à humidité accrue telles que les fossés, les roselières, les ripisylves, les prés humides, etc… Elle mesure entre 60 et 90 centimètres de haut. Sa belle floraison rose ou blanche en clochettes tubulées s’étale de mai à juillet.
Ses longues feuilles sont assez épaisses et de forme ovale-lancéolées. L’intégralité de la plante est pourvue d’une forte pilosité hérissée. On peut également ajouter que les tiges sont dites « ailées », c’est à dire qu’elles présentent des excroissances plates sur toute leurs longueurs.
Les feuilles de la consoude sont réputées pour, une fois frites à la poêle, avoir un goà»t très similaire à du poisson ; mais je n’ai jamais essayé…