L'actualité de la Nature

La capture du hibou

Au chalet Nature de l'Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Au chalet Nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Jeudi 15 octobre 2015, était organisée une soirée à  la découverte des papillons nocturnes au chalet Nature de la base de loisirs de Cergy-Pontoise. L’animateur de l’OPIE avait déployé son matériel lumineux. En attendant l’arrivée des hypothétiques papillons crépusculaires, nous avons testé nos connaissances sur les papillons grâce à  un quizz pédagogique. J’ai appris que selon les espèces, les papillons ont une durée de vie d’une semaine à  un an, et qu’il existe plus de 5000 espèces de papillons en France, pour la plupart de mœurs nocturnes.

Alerte ! Un papillon ! Habile coup de filet du spécialiste, et main basse sur le visiteur pour le déterminer avant de le relâcher. Celui-ci est commun dans les jardins, y compris en ville, il est surnommé le hibou. Il faut dire qu’il a une drôle de tête !

Noctua pronuba, le "hibou" © Gilles Carcassès
Noctua pronuba, le « hibou » © Gilles Carcassès

Le chenille du hibou mange des feuilles de pissenlit, de l’ortie, du gaillet, de la ronce, du saule. Au jardin, elle peut occasionner des dégâts aux salades, carottes, choux, fraisiers, pommes de terre… Elle se cache la nuit dans le sol ou sous une touffe d’herbe.

Ses ailes postérieures sont orange, il les dévoile en écartant brusquement les ailes antérieures pour effrayer un prédateur. Je ne devais pas être perçu comme une menace, car il n’a pas voulu me les montrer, malgré mes sollicitations insistantes.

Les ailes soyeuses du hibou © Gilles Carcassès
Les ailes soyeuses du hibou © Gilles Carcasses

Noctua pronuba, le « hibou »

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Coccinelle asiatique

Facile à  élever, la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) a été produite pour protéger des cultures sous serres des attaques de pucerons. Ce qui devait arriver arriva. Un jour la porte d’une serre est restée ouverte et les coccinelles se sont disséminées dans la nature. Elles ont même été utilisées en plein champ et dans des jardins comme agent de lutte biologique.

Cette espèce originaire d’Asie se reproduit très bien chez nous. Aussi, elle est devenue l’une des coccinelles les plus communes en Ile-de-France.

Harmonia axyridis, forme orange à  points noirs © Gilles Carcassès
Harmonia axyridis, forme rouge à  points noirs © Gilles Carcassès

Elle n’est pas facile à  reconnaître, car son aspect est très variable. Sa grande taille est cependant le meilleur indice. Son thorax blanc est généralement orné d’un motif noir qui évoque un W ou une empreinte de patte de chat. Mais ce n’est pas la seule espèce à  présenter ce type de dessin. Il existe d’ailleurs une autre espèce d’Harmonia qui est indigène. C’est pourquoi il ne faut pas chercher à  détruire cette invasive : on risquerait fort de se tromper. De plus, elle est tellement bien installée que l’éradication est définitivement hors de portée. Il faut l’accepter : cette espèce fait maintenant partie de notre biodiversité.

Coccinelle asiatique - parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
Coccinelle asiatique – parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Voici une forme noire à  gros points jaunes. On peut rencontrer des individus aux élytres jaunes à  points noirs, rouges à  points noirs, noirs à  quatre points rouges, ou encore unis, jaunes, orange ou rouges.

Harmonia axyridis formes jaunes à  points noirs © Gilles Carcassès
Harmonia axyridis, formes jaunes à  points noirs © Gilles Carcassès
Couple d'Harmonia axyridis © Gilles Carcassès
Couple d’Harmonia axyridis sur une feuille d’ortie © Gilles Carcassès

Les différentes formes de coccinelles asiatiques s’accouplent bien volontiers.

Larves d'Harmonia axyridis © Gilles Carcassès
Larves d’Harmonia axyridis © Gilles Carcassès

Les larves de cette espèce sont très voraces et le cannibalisme n’est pas rare. On les reconnaît aux quatre picots orange disposés en carré sur dessus de l’abdomen, encadrés par deux bandes latérales de la même couleur.

La véritable histoire de la coccinelle asiatique

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C’est bon la chicorée

Pyrausta despicata - Cergy © Gilles Carcassès
Fleur de chicorée sauvage – Cergy © Gilles Carcassès

L’automne venu, les fleurs se font plus rares, heureusement la chicorée ouvre toujours généreusement ses belles coroles et offre son nectar. A table, sur cette photo : un petit hyménoptère non identifié et un papillon de la famille des Crambidae : Pyrausta despicata dont la chenille consomme le plantain.

Piéride sur une fleur de chicorée © Gilles Carcassès
Piéride sur une fleur de chicorée © Gilles Carcassès

Là , c’est une piéride qui se restaure. Ces papillons sont bien connus des jardiniers pour les dégâts que causent leurs chenilles sur les choux.

La chicorée sauvage, Cichorium intybus, est une belle astéracée vivace des prairies et des bords de champs. Elle n’est pas rare en ville dans les friches et les jardins. C’est cette espèce qui a donné par amélioration les endives et les chicorées italiennes comme la Rouge de Trévise. Les scaroles et les chicorées frisées, en revanche, sont issues d’une espèce voisine : Cichorium endivia.

C’est une variété particulière de chicorée sauvage qui fournit par torréfaction de ses grosses racines l’extrait de chicorée du petit déjeuner.

Tout savoir sur les chicorées

 

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Les trompettes sont arrivées

Craterellus cornucopioides - Boisemont © Gilles Carcassès
Craterellus cornucopioides – Boisemont © Gilles Carcassès

Souvent associées à  la Toussaint, d’où, peut-être, leur nom peu engageant, les trompettes de la mort sont déjà  là  cette année.

Ce champignon noir à  revers gris cendré en forme d’entonnoir est très facile à  reconnaître. C’est un bon comestible à  la saveur fruitée, mais un peu coriace quand il est âgé. Il pousse souvent en troupes serrées. Ce champignon mycorhizien affectionne le voisinage des charmes et des hêtres.

Vous le verrez peut-être en compagnie d’Asterophora, ce curieux champignon parasite qui pousse sur les russules noircissantes très abondantes en ce moment.

Asterophora sur Russula nigricans - Boisemont © Gilles Carcassès
Asterophora (ou Nyctalis) sur Russula nigricans – Boisemont © Gilles Carcassès

Ceux-là  ne sont pas comestibles !

Tout cueilleur de champignons doit respecter un certain nombre de règles pour éviter de s’intoxiquer. L’agence nationale de sécurité sanitaire vous les rappelle

Les statistiques officielles d’intoxications par les champignons

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Laine de cire

De petites boules laineuses sont accrochées sur une branchette d’aulne, au bord de l’eau, à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. Sà»rement les étoupes légères des graines de peupliers qui se sont collées là  avec la rosée.

Mais ce n’est pas ça : ces boules se déplacent, et même, elles ont des pattes !

Psylla alni - Cergy © Gilles Carcassès
Psylla alni, le psylle de l’aulne – Cergy. © Gilles Carcassès

Nous sommes devant une petite colonie de psylles, insectes proches des pucerons, et cette laine est constituée de filaments de cire sécrétés par ces animaux. Curieuse stratégie que de se promener avec une chose aussi voyante sur le dos !

Après tout, je m’y suis bien trompé, les mésanges aussi peut-être ?

l’arboretum de Cergy-Pontoise, nous faisons une observation semblable sur une feuille de ronce. Cette fois-ci, c’est sans doute une autre espèce, le psylle de la ronce.

Psylle sur une ronce - Cergy © Gilles Carcassès
Psylles sur une ronce – Cergy © Gilles Carcassès

En soufflant doucement, je dégage les petites larves poilues qui sucent la sève de la plante. On voit les ébauches des futures ailes qui équiperont les adultes, et les filaments de cire qui sortent de leur abdomen.

Larves de psylle - Cergy © Gilles Carcassès
Larves de psylle – Cergy © Gilles Carcasses

Des pucerons de plusieurs espèces fabriquent aussi de la cire, comme ces larves de Pemphigus qui habitent dans une galle sur le pétiole d’une feuille de peuplier. La cire pulvérulente qui se détache de leur abdomen enrobe leur miellat, ce qui forme ces sphères liquides. Ainsi, la colonie ne nage pas dans ses excréments et reste bien au sec.

Pemphigus : adultes aillées et larves lanigères © Gilles Carcassès
Pemphigus : adultes aillés et larves lanigères © Gilles Carcassès
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Rond de sorcières

Qui a dessiné cette couronne verte dans l’herbe ?

  1. des sorcières qui viennent danser en rond tous les soirs à  cet endroit ?
  2. un plaisantin avec un peu d’engrais en poudre ?
  3. un ovni ?
  4. un champignon ?
Du haut de la tour Belvédère, Axe majeur à  Cergy © Gilles Carcassès
Du haut de la tour Belvédère, Axe majeur à  Cergy © Gilles Carcassès

J’aimais bien l’idée de la danse des sorcières, mais il faut vivre dans son époque. En fait, les gestionnaires de pelouses appellent ça une maladie des gazons, et les amateurs de champignons des prés, une aubaine. Car iI y a fort à  parier que c’est la signature du mousseron d’automne, ce délicieux petit champignon dont le parfum se marie si bien avec l’escalope de veau à  la crème… Bien sà»r, comme pour toute cueillette de champignons, il faudra soigneusement vérifier l’ensemble des critères d’identification, portant, pour cette espèce, sur la taille et la couleur, l’épaisseur de la chair du chapeau, le nombre, le type, l’espacement et la solidité des lames, le caractère coriace du pied et bien sà»r l’odeur caractéristique. Et on s’abstiendra de récolter sur des sols qu’on sait pollués, ou traités contre les maladies des gazons !

Marasmius oreades © Gilles Carcassès
Marasmius oreades © Gilles Carcassès

On voit, sur la marge du chapeau, la grande hétérogénéité des lames de Marasmius oreades, le mousseron d’automne.

Les gourmets ne sont pas les seuls à  rechercher ce champignon. De petits insectes qui viennent y pondre le rendent rapidement véreux.

C’est le mycélium souterrain du champignon qui enrichit le sol en nitrates, provoquant localement une pousse différente de l’herbe. Ces «ronds de sorcières » grandissent chaque année en suivant l’expansion du mycelium. Celui illustré dans cette page a peut-être l’âge de la tour belvédère de l’Axe majeur à  Cergy-Pontoise qui a permis de prendre la photo : 28 ans.

De nombreuses espèces de champignons croissent ainsi en cercles. Un autre champignon, plus gros, crée aussi ces ronds de verdure quand il pousse dans l’herbe, c’est le mousseron de printemps : Calocybe gambosa. Il a favorisé ici une plante de sous-bois qui aime les sols riches, Glechoma hederacea, appelé communément lierre terrestre, bien qu’il n’ait rien à  voir avec le lierre.

Rond de mousserons de printemps dans un verger © Gilles Carcassès
Rond de mousserons de printemps dans un verger © Gilles Carcassès
Glechoma hederacea en sous-bois © Gilles Carcassès
Glechoma hederacea en fleurs en sous-bois © Gilles Carcassès
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Le Jour de la nuit

Pleuroptya ruralis, la pyrale du houblon © Gilles Carcassès
Pleuroptya ruralis, la pyrale du houblon © Gilles Carcassès

L’ile de loisirs de Cergy-Pontoise propose une découverte des papillons de nuit le jeudi 15 octobre 2015 : renseignements et inscriptions

logo le jour de la nuitCette animation s’inscrit dans l’initiative nationale « le Jour de la nuit », opération de sensibilisation à  la biodiversité nocturne et à  la lutte contre la pollution lumineuse qui reçoit le soutien du ministère de l’Ecologie et réunit 23 partenaires.

 

La nature et le lampadaire

La chasse nocturne aux papillons : facile !

Le lampadaire n’est pas l’ami des bêtes (France inter)

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Belles rencontres au bassin Blanche de Castille

Au bassin Blanche de Castille, de nombreux couples de lestes verts sont à  l’ouvrage sur les branches de saules.

Lestes viridis - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Lestes viridis – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

Les femelles de cette espèce incrustent leurs œufs sous l’écorce de branchettes surplombant l’eau, créant ces lignes de cicatrices boursouflées. On croirait qu’il n’y a plus de place, elles en trouvent encore ! Pendant que les femelles s’activent, les mâles, accrochés en tandem au cou de leur compagne, se reposent… Au printemps, les petites larves se laisseront tomber pour entamer leur vie aquatique, comme tous les autres odonates.

Marion me fait signe, un martin-pêcheur vient de se poser dans mon dos ! A quelques mètres seulement, dans la végétation de la berge.

Je tente de saisir cet instant magique, au prix de périlleuses contorsions. Sans les réflexes de ma collègue, je crois que j’aurais pris un bain forcé…

Martin-pêcheur - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Martin-pêcheur – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

Le martin-pêcheur

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Mouche tête de mort

Facile à  observer, ce diptère commun se pose sur toutes sortes de fleurs nectarifères. Il est ici sur un aster au bord du grand bassin de l’Ile de loisirs à  Cergy-Pontoise.

Myathropa florea - Cergy © Gilles Carcassès
Myathropa florea – Cergy © Gilles Carcassès

Le motif sur son thorax lui vaut son surnom de « syrphe tête de mort », ou pour certains « mouche batman ». Ses yeux écartés nous indiquent qu’il s’agit d’une femelle.

Myathropa florea mâle © Gilles Carcassès
Myathropa florea mâle © Gilles Carcassès

Et voici un mâle avec ses yeux jointifs.

Les larves de cette espèce de syrphe ne s’intéressent pas aux pucerons, elles vivent dans les cavités des vieux arbres remplies d’eau stagnante.

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Un parasite sur la pyrale du buis ?

Ca y est, elle sont arrivées dans mon jardin. Les pyrales du buis ont tissé leurs cocons sur les branches, cachés dans des feuilles collées avec des fils de soie. J’ouvre quelques loges pour vérifier leur présence. Et je tombe sur une chenille bizarrement décorée de deux perles blanches près de la tête.

Å’ufs de tachnaire sur une chenille de pyrale du buis © Gilles Carcassès
Å’ufs sur une chenille de pyrale du buis © Gilles Carcassès
© Gilles Carcassès
© Gilles Carcassès

Cela ressemble bien à  des œufs de mouches tachinaires, connues pour parasiter les chenilles. Je referme doucement le couvercle de la loge en m’excusant du dérangement, et je place le tout dans un bocal fermé avec un morceau de voile, pour que tout ce petit monde puisse respirer. Il n’y a plus attendre et espérer des naissances.

Tachina grossa © Gilles Carcassès
Tachina grossa © Gilles Carcassès

Une tachinaire, ça ressemble à  ça : une grosse mouche avec des poils raides sur le dos. La famille des Tachinidae compte environ 600 espèces en Europe.