L'actualité de la Nature

Petit mais costaud

Le chant du troglodyte mignon peut atteindre 90 décibels : imaginez vous à  un mètre d’une débrousailleuse ou peut-être pire, dans un restaurant scolaire. Pour seulement 10 grammes, il a un sacré coffre !

C’est avec ses vocalises tapageuses et facilement identifiables (une phrase unique répétée comprenant des trilles rapides) que notre Don Juan miniature attire au début du printemps les femelles sur son territoire. Pourtant cela ne suffit point à  charmer ces dames…

Troglodyte mignon © Marion Poiret
L’appel du troglodyte mignon © Marion Poiret

Cas assez rare chez les oiseaux, le mâle polygame commence seul l’élaboration de plusieurs nids. La femelle qui s’est déplacée inspecte alors l’ébauche de construction. Et si la qualité du gros œuvre lui convient, elle accepte l’accouplement et s’emploie ensuite à  finaliser l’aménagement intérieur. Si pendant ce temps le mâle parvient à  séduire d’autres compagnes par son génie bâtisseur, il pourra conduire plusieurs nichées en parallèle.

Troglodyte mignon © Marion Poiret
Troglodyte mignon, bois de Cergy © Marion Poiret

La silhouette du troglodyte mignon est tout aussi caractéristique que son chant : une petite boule de plume brune au sourcil clair avec une queue très courte et souvent dressée. Mâles et femelles se ressemblent.

Troglodyte mignon © Marion Poiret
Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes), île de loisirs de Cergy-Pontoise © Marion Poiret

Ce passereau est très courant jusqu’au cœur des villes. 200 000 à  400 000 couples nicheurs sont présents en Ile-de-France dont 200 à  300 couples sur Paris intra-muros (Le troglodyte mignon au Jardin des plantes de Paris).

Pour apprendre à  reconnaitre le chant du troglodyte (et d’autres) ou suivre l’évolution des populations :

Reconnaissance des chants d’oiseaux INPN

(Oizo)lympique

vigienature – évolution des populations

troglodyte mignon et changement climatique ?

L'actualité de la Nature

Papillons d’Ile-de-France

Faune Ile-de-France vient de publier une synthèse des observations de papillons en Ile-de-France enregistrées sur ce site en 2015, portant sur 5700 observations et 79 espèces. Chaque espèce est illustrée et les observations sont cartographiées.

L’aurore de la cardamine est l’espèce la plus signalée en avril.

deux aurores mâles sur une cardamine des prés, au bord de la Viosne à  Pontoise © Gilles Carcassès
Anthocharis cardamines, l’aurore de la cardamine © Gilles Carcassès

Le brun du pélargonium n’a été signalé que dans le quart nord-ouest de l’Ile-de-France, pour une raison inconnue. Il a été très présent cet été à  Cergy.

Le Brun du pélargonium fréquente assidà»ment les massifs fleuris de la ville. © Gilles Carcassès
Cacyreus marshalli, le brun du pélargonium © Gilles Carcassès

L’argus vert a été très peu observé. Peut-être en raison de sa grande discrétion quand il est posé.

Callophrys signifie "beaux sourcils" © Gilles Carcassès
Callophrys rubi, l’argus vert © Gilles Carcassès

La belle dame a surtout été observée dans la moitié ouest de l’Ile-de-France : couloir de migration ou carence d’observateurs à  l’est ?

Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès
Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès

Le moro-sphinx est seulement cité, à  la fin de l’étude. Il est vrai qu’elle porte sur les rhopalocères, communément nommés papillons de jour, et que ce papillon est un hétérocère, bien qu’il vole le jour.

Le moro-sphinx butine les centhranthus dans le jardin du haut © Gilles Carcassès
Macroglossum stellatarum, le moro-sphinx © Gilles Carcassès

Pour reconnaître les papillons : les fiches de l’Observatoire des papillons

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Wetlands 2016 à  Cergy-Pontoise

De vaillants ornithologues s’étaient donné rendez-vous vendredi 15 janvier 2016, à  l’île de loisirs de Cergy-Pontoise, pour compter les oiseaux d’eau dans le cadre de l’opération Wetlands international.

A l'île de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Bravant le froid matinal, nous voilà  en route pour le comptage des oiseaux – île de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Quelques cygnes tuberculés, bernaches du Canada, canards colverts, gallinules poules d’eau… Pas de surprise, des oiseaux très communs.

Ah, tout de même, nous repérons une demi-douzaine de canards chipeaux planqués dans l’anse de la réserve ornithologique. Ils ne sont pas rares, mais nous sommes contents de les avoir vus.

 Canard chipeau mâle © Gilles Carcassès
Canard chipeau mâle © Gilles Carcassès

Les canards chipeaux, visiteurs d’hiver, nichent majoritairement dans les pays de l’Est. Depuis une vingtaine d’années, ils sont de plus en plus nombreux à  hiverner en Ile-de-France, conséquence conjuguée de l’augmentation de leur population et de la plus forte fréquence des hivers doux. Lors des vagues de froid intense, en effet, ils ne stationnent plus en Ile-de-France mais descendent plus au Sud.

Evolution des populations hivernantes de canards chipeaux en Ile-de-France (MNHN)
Evolution des populations hivernantes de canards chipeaux en Ile-de-France (MNHN – 2013)

Notre reportage sur les comptages 2014

D’autres beaux canards sauvages

Analyse des résultats des comptages Wetlands par le MNHN – 2013

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Cergy-Pontoise, on y revient !

Mouette rieuse - Cergy © Gilles Carcassès
Mouette rieuse – parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Jolie mouette, je suis très heureux de te revoir. Tu étais là  déjà  l’hiver dernier avec une compatriote et ta copine belge. Le parc doit te plaire pour que tu y reviennes.

MUSEUM PRAHA ES33382 : cette inscription à  ta patte gauche nous indique que tu as été baguée par un ornithologue tchèque du Muséum de Prague.

Je vois aussi que tu n’es pas venue seule, une toute jeune mouette polonaise baguée par la Station Ornithologique de Gdansk t’accompagne.

Une mouette tchèque qui se gratte la tête avec sa patte baguée, et au deuxième rang, au milieu, une polonaise juvénile © Gilles Carcassès
Une mouette tchèque qui se gratte la tête avec sa patte baguée, et au deuxième rang, au milieu, une polonaise juvénile, portant également une bague © Gilles Carcassès
Jeune polonaise à  la toilette © Gilles Carcassès
Jeune polonaise à  la toilette (baguée FS14.804 ST.ORN. GDANSK POLAND) © Gilles Carcassès

C’est ça l’Europe, et c’est à  Cergy qu’on la construit !

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Vanneaux

Il en passe des milliers dans le ciel en ce moment. Ils investissent nos champs et nos marais : ce sont les vanneaux huppés. En vol, on reconnait leurs ailes arrondies et leur plumage contrasté. Au sol, c’est leur huppe que l’on remarque. Ils n’ont pas leur pareil pour fouiller le sol avec leur bec et aspirer les vers de terre. S’il venait une vague de froid, on ne les verrait plus, car il descendraient plus au sud.

Vanneaux et mouettes rieuses - étang du Corra © Gilles Carcassès
Vanneaux et mouettes rieuses – étang du Corra. Les places sont chères sur l’îlot © Gilles Carcassès

La France accueillerait 3,5 millions de vanneaux d’Europe du Nord chaque hiver, soit les deux tiers de la population mondiale de cette espèce.

Alexandre Dumas, dans son Grand dictionnaire de cuisine lui consacre ces lignes élogieuses et gourmandes :  » Oiseau remarquable par la beauté de son plumage et la finesse de sa chair. Il y a un proverbe qui dit « N’a pas mangé un bon morceau qui n’a mangé bécasse ni vanneau ». Ses œufs sont encore plus estimés que lui ; au mois d’avril et de mai on les mange ou plutôt on les gobe par milliers en Belgique ; en Pologne on en fait des omelettes au goà»t excellent ; en Hollande, où ces oiseaux sont fort communs, on les mange à  toutes les sauces. »

Le recensement des vanneaux huppés en Ile-de-France

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Cartes de végétations en ligne

Le Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP) vient de mettre en ligne la cartographie des végétations d’Ile-de-France au 1/10 000. C’est une somme de connaissances de terrain tout à  fait intéressante pour toutes les communes qui voudraient démarrer un atlas ou une charte de biodiversité. Une recherche par commune permet de connaître les espèces végétales répertoriées, et d’afficher les cartes de végétations.

carte de végétation du secteur du parc de Grouchy à  Osny
Carte des végétations du secteur du parc de Grouchy à  Osny

Le parc de Grouchy est majoritairement occupé par une aulnaie-fresnaie riveraine (en bleu clair sur la carte), boisement humide qui accueille l’aulne glutineux, le frêne, la reine des prés, la ronce bleue, le groseillier… Voir la fiche n°45 dans ces pages : Les végétations forestières d’Ile-de-France

parc de Grouchy à  Osny
Parc de Grouchy à  Osny © Gilles Carcassès

Carte de végétations : l’exemple sur le parc Grouchy à  Osny (avec la légende)

Le guide des végétations remarquables d’Ile-de-France

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Bilan 2015 de nos observations ornithologiques

Chaque année en avril et mai, nous recensons les oiseaux nicheurs dans un grand carré de 16 km² au cœur du territoire de l’agglomération de Cergy-Pontoise. Voici le rapport de synthèse de nos observations 2015 dans le cadre du protocole STOC.

Les grandes tendances régionales se retrouvent sur notre territoire : les espèces spécialistes des milieux agricoles ne vont pas bien du tout et les plus opportunistes prospèrent : pigeon ramier, pie, corneille noire, merle noir.

Un nouvel oiseau a fait son apparition sur le territoire : la perruche à  collier. Notons aussi la découverte de quelques alouettes des champs dans les secteurs où sont installés des maraichers en culture biologique.

Nos meilleurs articles 2015 sur les oiseaux de Cergy-Pontoise :

Cygnus atratus © Gilles Carcassès
Un cygne noir à  l’Ile de loisirs © Gilles Carcassès
Couple de perruches à  collier - bois de Cergy © Marion Poiret
Marée verte (bois de Cergy) © Marion Poiret
pic vert juvénile © Gilles Carcassès
Sus aux fourmis © Gilles Carcassès
Le martin-pêcheur - parc des Larris à  Pontoise © Gilles Carcassès
La flèche bleue (Pontoise) © Gilles Carcassès
cochevis huppé à  Osny © François Lelièvre
Cochevis es-tu là  ? (Osny) © François Lelièvre
Quelques graines de centaurée pour le dessert © Gilles Carcassès
Les princes de la friche (Osny) © Gilles Carcasses

Notre rapport STOC 2014

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Hold-up à  la mangeoire

Mangeoire au Jardin des plantes de Paris © Gilles Carcassès
Perruche à  la mangeoire des mésanges, au Jardin des plantes de Paris © Gilles Carcassès

Ce bel oiseau qui vole les graines de tournesol distribuées aux mésanges est une perruche à  collier. Ces oiseaux tropicaux arrivés accidentellement en Ile-de-France dans les années 1970 se multiplient à  vitesse grand V et leur population francilienne est passée ces deux dernières années de 3000 à  5000 individus.

En quarante ans, la température moyenne a augmenté de 1° à  Paris. Cela donne plus de chances à  ces oiseaux pour survivre en hiver. Ils y sont aidés par le nourrissage des passereaux dans les jardins ; les graines et la graisse proposée leur permettent de faire le plein calories ! Mais gare aux cerises et aux pommes l’été venu, ces oiseaux sont de grands frugivores. Les Londoniens envahis par 50 000 de ces perruches en savent quelque chose.

Perruche - jardin des plantes © Gilles Carcassès
Perruche – jardin des plantes © Gilles Carcassès

La gourmandise fait faire des acrobaties.

 

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Carnet de galle

Cynips et sa galle © Gilles Carcassès
Cynips devant sa galle © Gilles Carcassès

A la force de ses pattes et de ses petites mandibules, la femelle Cynips quercusfolii, trompée par la douceur de ce début d’hiver, vient de sortir de la galle d’une feuille de chêne.

Pas plus grosse qu’une fourmi, cette espèce est responsable de ces grosses billes jaunes et rouges que l’on trouve fréquemment au revers des feuilles de chêne.

Cynips quercusfolii © Gilles Carcassès
Cynips quercusfolii © Gilles Carcassès

La petite femelle a déployé ses ailes et s’est envolée à  la recherche d’un chêne où elle déposera ses œufs dans les bourgeons prêts à  éclore. Pas besoin d’un mâle, ses œufs non fécondés sont parfaitement viables, ils donneront des larves puis des adultes très petits, mâles et femelles. Après accouplement, les femelles de cette génération iront pondre sous les feuilles, provoquant alors ces galles caractéristiques. Dans chaque galle, une larve unique donnera naissance au printemps suivant à  une femelle, et la boucle sera bouclée. Ainsi va la vie du cynips des feuilles de chênes.

Il paraît qu’il existe au moins une centaine d’espèces d’hyménoptères gallicoles vivant aux dépens des chênes, toutes responsables de galles différentes. Cynips quercusfolii est l’une des plus communes.

La galle de Cynips quercusfolii et le trou de sortie de l'insecte © Gilles Carcassès
La galle de Cynips quercusfolii et le trou de sortie de l’insecte © Gilles Carcassès

Retrouvez d’autres articles sur des galles du chêne :

Quelques andricus

Petite galle du chêne