Bravo à Juliet, José et Véronique qui sont les premiers à avoir retrouvé la bête !
En effet, ces 4 grosses taches blanches disposées en carré sont le signe distinctif de Araneus quadratus, l’épeire à 4 points ou épeire carrée.
Cette élégante araignée habite nos prairies durant l’été. Son cycle de vie est annuel. Les œufs éclosent au printemps, les araignées grandissent, muent, puis se reproduisent durant l’été. Les œufs passent l’hiver alors que les adultes meurent au cours de l’automne. Cette rescapée trouvée fin septembre n’en avait plus pour très longtemps. Elle a cependant fortement impressionnée les élèves de l’école des Larris lors de leur chasse aux insectes*. Pourtant, selon mes sources, elle consomme essentiellement des criquets et sauterelles, et assez peu d’enfants.
*NB : les araignées ne sont pas des insectes, mais des arachnides. Cela faisait partie des connaissances transmises aux élèves lors de l’animation.
Outre ses 4 taches blanches, cette araignée a une grande variabilité de couleurs, allant du jaune, vert clair au brun en passant par le rouge et le orange. Par exemple, cette araignée tissant sa toile dans les pulicaires dysentériques de Courdimanche est aussi Araneus quadratus.
De grosses fleurs jaunes, une plante bien dressée et des feuilles douces comme des caresses, pas de doute nous avons affaire à un molène (plantes du genre Verbascum) !
Tâche à nous maintenant de l’identifier parmi les 8 espèces présentes en àŽle-de-France. Les critères de différenciation sont assez simples, bien que peu ordinaires. Nous commençons par observer la couleur des poils des étamines ! Ici ils sont blancs. Le stigmate a une forme de massue et les feuilles sont très décurrentes : il s’agit bien de Verbascum densiflorum, le molène à fleurs denses, espèce rare en àŽle-de-France. Et nous en avons vu deux stations : une à Osny et une à Pontoise. Sur cette dernière d’ailleurs les individus avaient un port ramifié peu fréquent chez cette espèce. Que de trouvailles !
Des feuilles à câliner
La plupart des molènes ont cette particularité d’avoir des feuilles extrêmement poilues qui les rend très douces au toucher. L’aspect cotonneux est même visible à l’œil. Cela leur donne un charme tout particulier.
Sources :
La Flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
A la recherche d’insectes qui seraient cachés sous des pierres, nous avons fait la rencontre de ce triton. Les spécialistes insistent sur la difficulté de l’identifier à cette période de l’année mais il semblerait que nous soyons en présence d’une femelle de triton ponctué en phase terrestre. Son acolyte, le triton palmé, lui ressemble fortement. Les critères de différenciation sont ténus. Je fais confiance aux herpétologues chevronnés m’ayant confirmé son nom !
Rare et protégé
Le triton ponctué, Lissotriton vulgaris, est assez rare dans la région. Il est de plus, comme tous les amphibiens de France, protégé par arrêté ministériel. C’est une bonne nouvelle que de le croiser sur notre territoire !
Comme la plupart de ses congénères, le triton ponctué alterne entre deux phases : vie aquatique et vie terrestre. Au printemps, il entame sa vie aquatique. Les adultes arborent des couleurs beaucoup plus marquées (et ponctuées de taches noires, d’où son nom) et les mâles développent une crête importante. C’est la période de reproduction, il faut se montrer sous son meilleur jour ! Les larves grandissent ensuite dans l’eau et se nourrissent, comme leurs parents, d’insectes, de crustacés et de mollusques. A l’automne, elles se métamorphosent et deviennent de jeunes adultes.
A l’hiver, les tritons adultes et juvéniles s’installent en phase terrestre, généralement sous des rochers ou des troncs pour hiverner. Leurs couleurs deviennent plus ternes (il est presque impossible des les différencier du triton palmé), les mâles perdent leurs crêtes et les activités ralentissent. Au printemps prochain, ils ressortiront, en habits de fête, pour démarrer une nouvelle saison. Ce cycle peut se répéter de nombreuses fois : les tritons vivent jusqu’à 20 ans !
NB : nous avons trouvé ces tritons fortuitement. Nous avons bien évidement pris garde à ne pas les toucher et à remettre leur abris en place pour leur permettre de passer l’hiver en sécurité.
La question se pose. Il est vrai que le parler populaire entretient la confusion : les marrons chauds et les marrons glacés sont en réalité des châtaignes. Les marrons, les vrais, sont grandement toxiques !
Petits conseils pour ne pas se tromper lors de la prochaine balade en forêt :
Premier indice : les feuilles de l’arbre sous lequel ramasser les châtaignes
Les châtaignes et les marrons sont portés par des arbres somme toute très différents. Le châtaignier, Castanea sativa, est indigène en Europe. Il a des feuilles entières, fortement dentées et terminées par une pointe.
Le marronnier, Aesculus hippocastanum, a été introduit en Europe pour l’ornement. Ses feuilles sont divisées en 5 lobes, comme les cinq doigts d’une main. Attention : lorsque à l’automne les feuilles tombent, les lobes se séparent. Mieux vaut se fier à celles encore en place.
Deuxième indice : les bogues
Encore une indication qui oriente vers la bonne identification du fruit que l’on ramasse. Si le fruit est dans une bogue recouverte d’épines, comme un oursin, c’est une châtaigne. S’il est dans une bogue dure et piquante comme une carapace à pointes, c’est un marron !
Enfin, identifier le fruit
Le marron est tout rond alors que la châtaigne a une face plate et une petite coiffe épineuse à l’une des extrémités. Impossible de se tromper !
Comme l’an dernier, nous vous présentons nos découvertes de 2019. Ces douze espèces n’avaient pas encore fait l’objet d’observations au plan national ou régional.
1ère inscription nationale (INPN) :
Un hyménoptère
J’ai observé cette galle de Cynipidae à Feucherolles et à Clairefontaine-en-Yvelines. Nous l’avons aussi rencontré dans le parc du château de Grouchy à Osny.
1ères données régionales (Cettia Ile-de-France) :
Deux acariens
Les Aceria sont des acariens qui provoquent souvent chez les plantes contaminées des formes nanifiées et très ramifiées. Il existe de nombreuses espèces inféodées à une seule plante. Nous avions rencontré l’an dernier Aceria genistae, sur le genêt à balais.
Sept diptères
Les trois mouches Tephritidae ci-dessus sont respectivement inféodées à la pulicaire, à la bryone et à la picride fausse-épervière.
Les trois espèces ci-dessus sont des diptères Cecidomyiidae qui provoquent des galles sur folioles.
Cette cécidomyie pond dans les graines de carotte et d’autres Apiaceae. Les graines déformées et creuses abritent la larve.
Un hyménoptère
La fourmi rousse des prés colonise souvent les bords de route.
Un homoptère
On rencontre parfois cette très belle espèce aux yeux rouges sur la tanaisie.
Retrouvez plus d’informations sur ces espèces dans nos reportages :
Après une longue et riche carrière au service de la gestion des espaces verts et de la protection de la biodiversité, Gilles prend une retraite bien méritée !
Une arrivée
Un nouveau nom va apparaître parmi les auteurs : celui de Léo Micouin. Nouvel arrivé dans l’équipe en tant qu’apprenti, il sera à nos côtés tout au long de l’année 2019/2020. Après des études en BTS Aménagement Paysager, il entame une licence professionnelle en Ecologie Urbaine à l’école Du Breuil.
Un peu de changement
L’équipe passant de 2 à 1,5 il a fallu redistribuer les missions. Il est possible qu’à partir de l’année prochaine les articles paraissent moins fréquemment dans la semaine… Mais pas d’inquiétude, le blog continue et Gilles ne part pas sans laisser de matière, vous verrez sa patte dans de nombreux articles à venir !
Cette adorable petite boule de piquants est devenue une mascotte de la nature en ville et des leçons d’écologie à l’école. Mais connaissez-vous bien le hérisson d’Europe ?
Ericaneus europaeus est un mammifère protégé à l’échelle nationale et une espèce dont les populations ont fortement chuté ces dernières années. Sa protection devient une priorité.
En plus de son faciès attachant, le hérisson est un fabuleux auxiliaire des jardiniers. En effet, son régime alimentaire naturel est principalement composé de limaces, escargots, chenilles, hannetons et fruits tombés au sol. En revanche, si les croquettes du chat sont à hauteur de son museau, il n’hésitera pas à en chiper quelques-unes !
A cette période de l’année on peut l’entendre fourrager dans les jardins : il prépare son hibernation. Le hérisson a fini de se nourrir durant le printemps et l’été et il construit son nid à partir de feuilles et de mousse dans un coin calme du jardin (sous la haie, derrière le tas de bois, derrière l’abri,…). Il y passera tout l’hiver, profondément endormi.
Comment aider le hérisson à survivre dans nos jardins ?
Voici quelques conseils qui rendront services aux hérissons :
Comme la plupart des mammifères seuls les jeunes sont capables de digérer le lait, de leur mère uniquement. Ne leur donnez surtout pas de lait de vache, cela les rend malades. En revanche, mettre à disposition un peu d’eau peut les aider grandement.
Il est inutile de les nourrir et il peut être judicieux de mettre les croquettes des animaux domestiques un peu en hauteur, ou en intérieur.
Les feuilles mortes constituent le matériau principal de construction des nids, ne les ramassez pas trop tôt dans l’automne pour laisser le temps aux hérissons de s’installer. De même, préserver des espaces tranquilles dans le jardin où ils passeront l’hiver en paix.
Les hérissons ont besoin d’une surface d’environ 1 ha comme terrain de chasse. Ces surfaces sont difficiles à réunir en ville. Pensez à ménager des passages dans les murs et clôtures.
Participez au recensement national. Il reste encore quelques jours pour signaler à France Nature Environnement les hérissons que vous avez vus dans votre jardin. Les résultats de cette étude devraient permettre de comprendre les raisons de la chute des populations.
Il y a foule autour des fleurs de cette touffe de lierre. En effet, du fait de sa floraison tardive à l’automne, le lierre représente l’une des dernières sources de pollen et de nectar de la saison pour de nombreux pollinisateurs. C’était l’occasion rêvée pour réaliser une collection SPIPOLL.
La collète du lierre, Colletes hederae, est une petite abeille sauvage inféodée au lierre.
L’éristale opiniâtre, Eristalis pertinax, est une grosse mouche exclusivement butineuse.
Très chic cette mouche ! L’hélophile suspendu, Helophilus pendulus, fait également partie de la famille des éristales, ces mouches butineuses.
Le frelon asiatique, Vespa velutina, est un hyménoptère pollinisateur. Le voici attablé à déguster un peu de nectar de lierre.
Encore un éristale ! Cette fois-ci il s’agit de l’éristale des fleurs, Myathropa florea, que l’on appelle aussi la mouche Batman en raison du symbole noir que l’on voit sur son dos.
Et… oui, encore une mouche de la famille des éristales, décidément bien représentée sur ce lierre : la xylote indolente, Xylota segnis.
Et ce n’est qu’un petit échantillon de ce qu’il est possible de trouver dans un lierre : guêpes, frelons, abeilles, mouches, coccinelles, mais aussi moineaux, fauvettes, mésanges et pinsons, y trouvent le gîte et le couvert à une période de diminution des ressources. Le lierre est donc une plante indispensable à la biodiversité urbaine.
N.B : seul le lierre grimpant est capable de fleurir, il lui faut donc un support. Murs, poteaux, arbres, grillages … laissons-le habiller nos façades.
Il reste encore des fleurs en ce moment, lancez-vous dans un SPIPOLL !
Ce joli papillon ne fait pas honneur à son nom. Tranquillement occupé à siroter du nectar de luzerne, il s’appelle pourtant le Souci.
Il est assez commun dans la région. La chenille se nourrit principalement de fabacées, comme les trèfles et les luzernes. Apparemment, l’adulte en est friand aussi. Plusieurs individus voletaient parmi les luzernes qui fleurissent aux abords du campus de l’université de Neuville. On le voit principalement en fin d’été et même encore à la mi-octobre. Jusqu’ici il ne parait pas poser de soucis… si ce n’est de le différencier de ses deux compères le Soufré et le Fluoré.
Jaune safran
Parmi les Colias, le genre auquel appartient notre petit compagnon, trois espèces se rencontrent en àŽle-de-France : Colias croceus(le Souci), Colias hyale(le Soufré) et Colias alfacariensis (le Fluoré). à‰tymologiquement il apparaît que Colias serait un des surnoms de Vénus (déesse de l’amour et de la beauté) et croceus fait référence à la couleur jaune du safran. Effectivement, l’élément qui permet de différencier facilement le Souci des deux autres Colias est ce jaune franc, bordé de noir, de la face supérieure de ses ailes. C’est d’ailleurs un jaune orangé qu’il partage avec l’autre Souci : la fleur des champs.
Mais, le Souci (papillon) se pose rarement les ailes écartées. Pour en apprécier les couleurs, il faut aller le voir se promener au-dessus des luzernes encore fleuries en cette saison.