L'actualité de la Nature

Marron ou châtaigne ?

La question se pose. Il est vrai que le parler populaire entretient la confusion : les marrons chauds et les marrons glacés sont en réalité des châtaignes. Les marrons, les vrais, sont grandement toxiques !

Petits conseils pour ne pas se tromper lors de la prochaine balade en forêt :

Premier indice : les feuilles de l’arbre sous lequel ramasser les châtaignes

Les châtaignes et les marrons sont portés par des arbres somme toute très différents. Le châtaignier, Castanea sativa, est indigène en Europe. Il a des feuilles entières, fortement dentées et terminées par une pointe.

La feuille de châtaigner est entière © CACP – Emilie Périé

Le marronnier, Aesculus hippocastanum, a été introduit en Europe pour l’ornement. Ses feuilles sont divisées en 5 lobes, comme les cinq doigts d’une main. Attention : lorsque à  l’automne les feuilles tombent, les lobes se séparent. Mieux vaut se fier à  celles encore en place.

La feuille du marronnier est découpée en cinq lobes © CACP – Emilie Périé

Deuxième indice : les bogues

Encore une indication qui oriente vers la bonne identification du fruit que l’on ramasse. Si le fruit est dans une bogue recouverte d’épines, comme un oursin, c’est une châtaigne. S’il est dans une bogue dure et piquante comme une carapace à  pointes, c’est un marron !

A gauche la bogue du marronnier, à  droite la bogue du châtaignier © CACP – Emilie Périé

Enfin, identifier le fruit

Le marron est tout rond alors que la châtaigne a une face plate et une petite coiffe épineuse à  l’une des extrémités. Impossible de se tromper !

A gauche un marron, à  droite des châtaignes ©CACP – Emilie Périé

Alors, prêts pour la cueillette ?

Pour en savoir plus :

Châtaigne ou marron ? Le regard du botaniste, par l’ENS Lyon

Retrouvez d’autres confusions à  ne plus faire dans nos articles :

Couleuvre ou vipère ?

Ceci n’est pas une mouette

Ceci n’est pas un scorpion

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

La forêt de l’Hautil contaminée

Les galles du cynips déforment les feuilles du châtaignier © Gilles Carcassès
Châtaignier attaqué par le cynips à  Boisemont © Gilles Carcassès

Les larves de Dryocosmus kuriphilus, le cynips du châtaignier, se développent à  l’intérieur de galles qui déforment les feuilles. Les adultes de ce petit hyménoptère émergent en été ; les femelles pondent dans les bourgeons et les galles se développent seulement au printemps suivant.

Les trous de sortie des adultes sont visibles sur les galles de l'année dernière © Gilles Carcassès
Les trous de sortie des adultes sont visibles sur les galles de l’année dernière © Gilles Carcassès

Le cynips du châtaignier constitue la principale préoccupation sanitaire pour cette espèce : la production de fruits peut chuter de 80% en cas d’attaque grave. On comprend que les castanéiculteurs soient sur les dents dans les régions de production. Mais c’est aussi toute la biodiversité de la forêt qui peut être bouleversée, les châtaignes étant  consommées par de nombreuses espèces.

Ravageur émergent originaire de Chine, il est arrivé en France  en 2006.

Le voyage du cynips
Le voyage du cynips (source : Groupement Régional des Producteurs et Transformateurs de Châtaignes et Marrons de Corse)

 

source : Ministère de l'Agriculture
source : Ministère de l’Agriculture

Heureusement, il existe une solution : un autre micro-hyménoptère chinois Torymus sinensis parasite les larves de Dryocosmus kuriphilus.

On ne peut élever en laboratoire ce Torymus : il faut récolter dans la nature, dans les zones où il s’est établi, les galles qu’il a parasitées. Les adultes lâchés au bon moment dans les châtaigneraies vont se reproduire aux dépens des cynips et constituer en quelques années une population suffisante pour réguler le ravageur. Cette technique de « lutte biologique par acclimatation » a fait ses preuves au Japon. En France, on l’utilise depuis 2010, prioritairement dans les régions où la culture des châtaignes est un enjeu économique. Cette année 470 lâchers sont programmés en Corse où les acteurs locaux se sont fortement mobilisés.

La dissémination naturelle de ce parasite sera peut-être plus rapide que prévu : il aurait été repéré en Suisse, issu de lâchers effectués en Italie.

La situation du cynpis du châtaignier en Ile-de-France

http://www.inra.fr/Grand-public/Sante-des-plantes/Toutes-les-actualites/Cynips-du-chataignier