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Verbascum densiflorum, plante rare à  Cergy-Pontoise

Un molène, rare et en double !

Verbascum densiflorum – Osny © CACP – Emilie Périé

De grosses fleurs jaunes, une plante bien dressée et des feuilles douces comme des caresses, pas de doute nous avons affaire à  un molène (plantes du genre Verbascum) !

Tâche à  nous maintenant de l’identifier parmi les 8 espèces présentes en àŽle-de-France. Les critères de différenciation sont assez simples, bien que peu ordinaires. Nous commençons par observer la couleur des poils des étamines ! Ici ils sont blancs. Le stigmate a une forme de massue et les feuilles sont très décurrentes : il s’agit bien de Verbascum densiflorum, le molène à  fleurs denses, espèce rare en àŽle-de-France. Et nous en avons vu deux stations : une à  Osny et une à  Pontoise. Sur cette dernière d’ailleurs les individus avaient un port ramifié peu fréquent chez cette espèce. Que de trouvailles !

Verbascum densiflorum – Pontoise © CACP – Emilie Périé

Des feuilles à  câliner

La plupart des molènes ont cette particularité d’avoir des feuilles extrêmement poilues qui les rend très douces au toucher. L’aspect cotonneux est même visible à  l’œil. Cela leur donne un charme tout particulier.

Feuilles de Verbascum © CACP – Gilles Carcassès
Verbascum mangé par une cucullie © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

La Flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

La base de données d’àŽle-de-France CETTIA

Verbascum densiflorum, par FLORIF

Retrouvez un autre molène dans cet article :

Le molène bouillon-blanc

Non classé

Le bouillon-blanc de Neuville

Verbascum Thapsus, le molène bouillon blanc - Neuville © Gilles Carcassès
Verbascum thapsus, le molène bouillon-blanc – Neuville © Gilles Carcassès

Tous les jours en allant au travail, je passe devant ce gros pied de bouillon-blanc, près de l’université de Cergy-Pontoise à  Neuville. Ces derniers temps, la tige est montée rapidement et on voit poindre les premières fleurs. Mais la plante a l’air sinistrée ; aurait-elle fait une mauvaise rencontre ?

Cucullia verbasci © Gilles Carcassès
Chenille de la brèche, Cucullia verbasci © Gilles Carcassès

La voilà , la responsable : la chenille de la brèche. Elles sont une bonne quinzaine à  dévorer les feuilles de la plante, les transformant patiemment en dentelles.

Une toute petite mouche tournicote dans le secteur. C’est un représentant de la famille des Chloropidae. Plusieurs espèces de cette famille se nourrissent de sécrétions animales, et on les voit parfois lécher des larves d’insectes. Aussi, la concentration de chenilles sur cette plante n’est peut-être pas étrangère à  la présence de ce diptère.

Meromyza - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Meromyza – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Meromyza sur un verbascum © Gilles Carcassès
Meromyza sur un verbascum © Gilles Carcassès

Avec son abdomen bien vert et ses fémurs postérieurs dodus, je verrais bien là  l’espèce Meromyza femorata dont la larve consomme une graminée, le dactyle aggloméré, très répandu dans les prairies voisines.

Brachymeria © Gilles Carcassès
Brachymeria © Gilles Carcassès

Ce micro-hyménoptère, tout aussi fort en cuisses, a l’air de s’intéresser également aux chenilles. Cette espèce est un parasitoà¯de connu pour pondre dans les chenilles de la piéride du chou. Dans celles de la brèche aussi, apparemment…

Alors, pour protéger vos choux, semez donc au jardin des bouillons-blancs. Si ça ne favorise pas les Brachymeria, ça fera joli.

Les insectes des bouillons-blancs