OPEN est le nouveau portail des Observatoires Participatifs des Espèces et de la Nature. Ce répertoire est très pratique pour rechercher des programmes de sciences participatives. Il recense les grandes initiatives nationales comme les initiatives locales, et donne pour chacun une description et un lien pour participer.
A Cergy, près de l’Axe majeur, j’ai observé un groupe de mésanges charbonnières très actives dans un grand frêne commun. Je pensais qu’elles chassaient des araignées ou de petits insectes, mais ma photo montre que cet oiseau a cueilli une samare. Aux mangeoires, ces gourmandes se gavent de graines de tournesol, elles ont bien le droit de consommer aussi des graines d’arbres qu’elles trouvent dans la nature ! Il paraît que les samares des frênes sont comestibles : récoltées avant maturité, ébouillantées puis macérées au vinaigre, elles feraient de bons condiments. Qui a déjà goà»té ?
Ce frêne si abondamment chargé de fruits est un pied femelle. Chez les frênes en effet les arbres sont soit mâles, soit femelles, et comme la nature parfois est pleine de surprises, on trouve aussi des frênes aux fleurs hermaphrodites et d’autres qui présentent les deux sexes sur des branches séparées. Les frênes femelles se reconnaissent en automne aux grappes de samares, bien visibles, et dès le printemps au feuillage : les feuilles sont plus amples et généreuses que celles des frênes mâles.
L’Agence régionale de la biodiversité en Ile-de-France m’a demandé d’y intervenir sur la diversité des mouches Tephritidae. A partir de mes observations et d’éléments de bibliographie, j’ai tenté de dresser un tableau des espèces franciliennes les plus communes, en indiquant leurs plantes hôtes, et en donnant des pistes pour l’observation de ces si jolies mouches aux ailes ornées.
Les femelles d’Anomoia purmunda pondent dans les fruits des aubépines, des cotonéasters, des berbéris. On trouve cette espèce dans les jardins et espaces verts.
Les frelons asiatiques ont installé leur nid au sommet d’un très grand marronnier blanc dans le parc du château de Grouchy à Osny. La chute des feuilles le rend beaucoup plus visible. On aperçoit le trou d’entrée latéral caractéristique d’un nid de frelons asiatiques.
Arrivée en 2014 dans le Val d’Oise, l’espèce a progressé de façon très importante :
Evolution annuelle du nombre de nids répertoriés dans le Val d’Oise (chiffres fournis par le référent départemental frelon asiatique)
Cette prolifération met à mal l’apiculture locale. Certains ruchers ont dà» être déménagés pour les éloigner des secteurs les plus infestés. C’est le cas du rucher de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise qui vivait des jours heureux dans l’arboretum près de l’Axe majeur à Cergy : il est parti à Vauréal sur un site moins fréquenté par les frelons asiatiques.
La situation inquiète aussi la population et les élus pour les risques de piqures. Les frelons asiatiques ne sont dangereux que lorsque l’on s’approche à moins de 6 mètres de leur nid. Or ils choisissent généralement pour l’établir la partie haute d’un grand arbre, bien au-dessus de cette hauteur. Il n’en demeure pas moins que si un nid tombe accidentellement, il est préférable de ne pas être dessous !
Pour limiter les risques et l’impact sur l’apiculture, la destruction des nids est la meilleure méthode. Elle incombe aux collectivités sur l’espace public et aux particuliers sur les espaces privés. La procédure à suivre a été décrite dans cet article : Un nid de frelons asiatiques ! Que faire ?
Un certain nombre de mauvaises pratiques germent dans l’esprit de personnes mal informées, il convient de leur tordre le cou :
Un bon coup de fusil et on n’en parle plus ?
Cette méthode de Tartarin est très dangereuse, plusieurs centaines de frelons furieux peuvent agresser le tireur et les personnes des environs !
Et si on gavait les frelons asiatiques de fipronil, ils iraient empoisonner leur nid ?
Il est vraiment navrant de voir des apiculteurs utiliser des pesticides dont ils savent que même des doses infimes ont des effets dévastateurs sur leurs abeilles ! La méthode, à l’efficacité très douteuse, est dangereuse pour l’environnement et pour l’applicateur, et surtout elle est strictement interdite, comme cela est rappelé dans la note DGAL du 10 05 2013 !
Et si toute la population se mettait à piéger les reines de frelons asiatiques au printemps, on les élimineraient toutes ?
Inefficace, car les reines de frelons asiatiques sont très nombreuses, et il est illusoire de les éliminer toutes. Les études expérimentales encadrées scientifiquement sur l’effet de ces piégeages sur la pression de prédation n’ont pas encore rendu leurs conclusions. Cette pratique historique dans certains départements n’a nullement empêché la progression ni la prolifération de l’espèce.
Néfaste pour la biodiversité, car même les pièges prétendus les plus sélectifs n’ont pas fait la preuve scientifique de leur sélectivité. Ce qui a pu fonctionner localement à un moment donné n’est absolument pas généralisable sans études sérieuses. Il est dommageable pour le bon fonctionnement des chaines alimentaires et pour les oiseaux de détruire des frelons européens, des guêpes, des papillons de nuit attirés dans ces pièges, notamment ceux de type bouteille.
D’autre part, certains pièges, selon l’appât utilisé, peuvent avoir l’inconvénient d’attirer aussi les abeilles. Si les dispositifs leur permettent généralement de s’échapper, la promiscuité d’abeilles de provenance diverses peut être un facteur de transmission de parasites ou de maladies entre abeilles.
Pour ces raisons, le piégeage, affaire de spécialistes formés, doit être réservé aux apiculteurs, uniquement dans leurs ruchers et lorsque des attaques sont constatées.
Quand un nid est détruit, il faut l’enlever tout de suite ?
Non, la bonne méthode consiste à procéder en deux temps : il faut attendre 2 à 3 jours que les frelons restés dehors lors de l’intervention rentrent au nid et s’empoisonnent. Après ce délai seulement, le nid doit être évacué et détruit dans des conditions respectueuses de l’environnement par le prestataire spécialisé. Mais il ne faut pas oublier cet enlèvement, sinon les oiseaux consommeront les larves mortes dans le nid et s’empoisonneront !
Le pholque de Pluche n’est pas un insecte, mais une araignée. On peut rencontrer cette espèce méditerranéenne hors de sa zone d’origine dans les jardineries et parfois les annexes chauffées des habitations. Celle-ci, je l’ai trouvée dans la serre tempérée de la Maison de la Nature de Rueil-Malmaison. Holocnemus pluchei tisse une toile irrégulière en dôme et se poste dessous. Elle capture des mouches, des moustiques, des cloportes, et même d’autres araignées bien plus grosses qu’elles. On reconnaît cette espèce à son ventre noir.
Voici la face dorsale, joliment ornée, d’un autre individu, observé à l’intérieur d’une véranda dans la Drôme :
Inquiété, le pholque de Pluche a le don d’invisibilité : il oscille de haut en bas sous sa toile avec une fréquence tellement rapide qu’il en devient (presque) indiscernable !
Le trèfle des prés, fréquent dans les prairies, est de la famille des Fabaceae. Il se reconnaît à ses folioles marquées d’un V clair. La tête florale est accompagnée de feuilles, à la différence du trèfle porte-fraises. Trifolium pratense est largement cultivé comme plante fourragère, elle est souvent associée à du Ray-grass. Les nodosités symbiotiques de ses racines enrichissent le sol en azote, ce qui bénéficie à la graminée et aux cultures suivantes. Au jardin, on peut aussi profiter des bienfaits du trèfle des prés en l’associant à des légumes ou en le cultivant en engrais vert.
Bravo aux naturalistes joueurs qui ont vu une mouche tachinaire dans la photo mystère de novembre 2018 et un coup de chapeau à Siegfried qui a donné le genre et à Michel qui est allé jusqu’à l’espèce ! Ils sont trop forts !
En balade à Jouy-le-Moutier, j’ai trouvé cette mouche épatante avec son abdomen tricolore, alors j’ai voulu en savoir un peu plus sur elle. Les couronnes d’épines sur son abdomen m’orientent vers la famille des Tachinidae, ces diptères dont les larves parasitent d’autres insectes.
Sur le lierre en fleurs, elle s’intéressait sans doute au nectar abondant de cette plante. Avec ses antennes en partie jaune, ses pattes noires et ses longues soies sous les yeux, ce pourrait être Peleteria iavana (autrefois nommée Peleteria varia). On rencontre cette espèce sur toutes sortes de fleurs en été et en automne : les asters, les centaurées, les menthes, les origans, les eupatoires, les achillées… L’espèce apprécie les endroits chauds et ensoleillés.
La littérature scientifique ne nous dit pas grand chose de cette espèce pourtant commune. Elle parasiterait les chenilles de noctuelles, mais on ne sait pas lesquelles. Flà»te, j’aurais dà» la suivre !
François Lelièvre, talentueux photographe animalier, m’a prêté cette photo de pic noir prise à Vauréal il y a quelques années dans le bois au-dessus de la rue de Puiseux. Cette calotte rouge qui s’étend jusqu’au front nous renseigne sur son sexe : c’est un mâle. A grands coups de bec, il creusait une souche pourrie à la recherche de fourmis ou de larves d’insectes xylophages.
Les trous de nourrissage du pic noir ont généralement une forme allongée verticalement et sont placés à la base de troncs d’arbres morts ou sur des souches.
Pour établir son nid, le pic noir choisit un gros tronc bien dégagé, généralement celui d’un hêtre centenaire ou d’un vieux pin sylvestre. D’autres essences peuvent être occupées, comme les chênes, le merisier ou le tremble. Il creuse sa loge très en hauteur pour que la nichée soit bien à l’abri des prédateurs. Le trou d’accès au nid a généralement une forme ovale.
Les anciens nids de pic noir sont réutilisés par une quarantaine d’autres espèces : chouette hulotte, sittelle, pigeon colombin, chauves-souris, loir gris, étourneau, abeilles, frelon européen… La présence de cet oiseau est donc importante pour la biodiversité de nos forêts.