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La renaissance du sainfoin

Onobrychis viciifolia, le sainfoin © Gilles Carcassès
Onobrychis viciifolia, le sainfoin © CACP – Gilles Carcassès

Très visité par les abeilles, le sainfoin a largement contribué à  la réputation du miel du Gâtinais. Cette plante vivace fourragère dont le nom scientifique signifie « brouté par les ânes » est une légumineuse. Ses racines, grâce à  une symbiose avec des bactéries, captent l’azote de l’air et enrichissent le sol en azote.

La culture du sainfoin est intéressante car elle permet de valoriser des sols calcaires secs et elle produit un excellent fourrage riche en protéines. La plante a de nombreux atouts environnementaux.  Sa floraison est très favorable aux insectes pollinisateurs  et pas uniquement à  l’abeille domestique car au moins 50 espèces d’abeilles sauvages la fréquentent (1) ! Sa consommation par les ruminants limite leurs émissions de méthane et d’azote, améliore la qualité du lait, ne présente pas de risque de météorisation, et constitue un traitement naturel efficace contre les parasites intestinaux (2), permettant ainsi de réduire le recours aux médicaments. Franchement, quel foin plus sain que le sainfoin ?

Le sainfoin avait pourtant quasiment disparu de nos campagnes, détrôné par d’autres aliments pour animaux d’élevage, comme les tourteaux de soja. Ce sont les qualités antiparasitaires de cette plante qui vont relancer sa culture : des granulés déshydratés de sainfoin commencent à  être commercialisés et rencontrent beaucoup de succès chez les éleveurs de chevaux, de bovins, de brebis, de chèvres et même de lapins. Les 50 adhérents de la coopérative Sainfolia établie en Champagne, Bourgogne et Périgord ont produit, en 2016, 4000 tonnes de sainfoin déshydraté, écoulées auprès de 450 éleveurs.

En espaces verts, le sainfoin entre parfois dans la composition des mélanges pour les prairies fleuries. C’est une très belle plante, haute, vigoureuse, florifère. En fauchage tardif, elle se ressème naturellement. Parfois, en quelques années, elle devient même dominante comme le montre cette photo prise au parc des Lilas à  Vitry-sur-Seine.

Prairie fleurie au parc départemental des Lilas à  Vitry-sur-Seine © Gilles Carcassès
Prairie fleurie – Vitry-sur-Seine © CACP – Gilles Carcassès

(1) Les pollinisateurs qui fréquentent le sainfoin, par le PNR du Gâtinais français

(2) Le sainfoin, un nutricament ? par l’INRA

11 réflexions au sujet de “La renaissance du sainfoin”

  1. Bonjour Gilles,

    Cet article m’intéresse au plus haut point car visiblement certains sainfoin provoque la mort des ovins. Pourrais-tu m’en dire plus sur le sujet.

    Nous en sommes infestés à  Claye-Souilly sur notre parc de 38 hectares abritant notre ferme pédagogique.

    Bien amicalement,

    Jean-Luc SERVIERES

    Premier adjoint au Maire Chargé du développement durable et du logement

    Tél : 01 60 26 92 07/32 Fax : 01 60 26 30 06 ________________________________

  2. dans le jardin du caue c’est le contraire, au début de la gestion écologique il y avait quelques pieds de sainfouin, maintenant il n’y en a plus ! crois-tu que nous pourrions tenter de le réintroduire ? merci christiane

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