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Galerie de fabacées

Les Fabaceae forment une famille végétale immense, dans le top 3 mondial, avec plusieurs milliers d’espèces ! On en retrouve une petite centaine indigène en àŽle-de-France et presque autant à  l’état cultivé (les fèves, pois et haricots sont des Fabaceae).

Voyons quelques caractéristiques de la famille. Les fruits sont en forme de gousses on les appelle fèves ou légumes (d’où le deuxième nom de la famille : les légumineuses). Les feuilles sont en général composées de plusieurs folioles. Les fleurs ont une forme caractéristique, de type papillon, avec un étendard, un carène et deux ailes. La plante a la capacité de fixer l’azote présent dans l’air grâce à  une symbiose avec des bactéries au niveau de ses racines (les nodosités) et de le rendre utilisable par ses voisines (et elle-même). Enfin, un dernier point commun à  ses plantes est que je les trouve généralement très élégantes. En voici quelques unes rencontrées ces dernières semaines.

Anthyllis vulneraria, l’anthyllide vulnéraire – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

L’anthyllide vulnéraire est une plante assez rare dans la région. On la reconnait à  son inflorescence jaune, globuleuse et duveteuse unique.

Coronilla varia, la coronille changeante – Vauréal © CACP – Emilie Périé

La coronille changeante offre des variations de blanc et de rose qui peuvent rappeler certains bonbons. C’est une plante assez commune dans la région.

Lathyrus latifolia, la gesse à  larges feuilles – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

La gesse à  larges feuilles, du même genre que le pois de senteur (Lathyrus odoratus), présente de généreuses fleurs d’un rose soutenu. Elle est commune dans la région.

Onobrychis viciifolia, le sainfoin – Cergy © CACP – Emilie Périé

Le sainfoin est une plante qui se fait de plus en plus rare en àŽle-de-France. On peut la retrouver (comme ici) lors de semis d’espaces fleuris (elle était en compagnie de la nielle des blés, elle aussi quasiment éteinte dans la région) et quelques stations persistent de manière sauvage. Je pense en avoir trouvé une sur les bords de l’Oise.

Vicia cracca, la vesce cracca – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

Les grappes violettes de la vesce cracca sont très communes dans la région mais toujours aussi plaisantes.

Vicia hirsuta, la vesce hérissée – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

La vesce hérissée est la seule des 12 vesces franciliennes à  avoir des fleurs blanches, et assez petites.

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

L’anthyllide vulnéraire, par FLORIF

La coronille changeante, par FLORIF

La gesse à  larges feuilles, par FLORIF

Le sainfoin, par FLORIF

La vesce cracca, par FLORIF

La vesce hérissée, par FLORIF

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La renaissance du sainfoin

Onobrychis viciifolia, le sainfoin © Gilles Carcassès
Onobrychis viciifolia, le sainfoin © CACP – Gilles Carcassès

Très visité par les abeilles, le sainfoin a largement contribué à  la réputation du miel du Gâtinais. Cette plante vivace fourragère dont le nom scientifique signifie « brouté par les ânes » est une légumineuse. Ses racines, grâce à  une symbiose avec des bactéries, captent l’azote de l’air et enrichissent le sol en azote.

La culture du sainfoin est intéressante car elle permet de valoriser des sols calcaires secs et elle produit un excellent fourrage riche en protéines. La plante a de nombreux atouts environnementaux.  Sa floraison est très favorable aux insectes pollinisateurs  et pas uniquement à  l’abeille domestique car au moins 50 espèces d’abeilles sauvages la fréquentent (1) ! Sa consommation par les ruminants limite leurs émissions de méthane et d’azote, améliore la qualité du lait, ne présente pas de risque de météorisation, et constitue un traitement naturel efficace contre les parasites intestinaux (2), permettant ainsi de réduire le recours aux médicaments. Franchement, quel foin plus sain que le sainfoin ?

Le sainfoin avait pourtant quasiment disparu de nos campagnes, détrôné par d’autres aliments pour animaux d’élevage, comme les tourteaux de soja. Ce sont les qualités antiparasitaires de cette plante qui vont relancer sa culture : des granulés déshydratés de sainfoin commencent à  être commercialisés et rencontrent beaucoup de succès chez les éleveurs de chevaux, de bovins, de brebis, de chèvres et même de lapins. Les 50 adhérents de la coopérative Sainfolia établie en Champagne, Bourgogne et Périgord ont produit, en 2016, 4000 tonnes de sainfoin déshydraté, écoulées auprès de 450 éleveurs.

En espaces verts, le sainfoin entre parfois dans la composition des mélanges pour les prairies fleuries. C’est une très belle plante, haute, vigoureuse, florifère. En fauchage tardif, elle se ressème naturellement. Parfois, en quelques années, elle devient même dominante comme le montre cette photo prise au parc des Lilas à  Vitry-sur-Seine.

Prairie fleurie au parc départemental des Lilas à  Vitry-sur-Seine © Gilles Carcassès
Prairie fleurie – Vitry-sur-Seine © CACP – Gilles Carcassès

(1) Les pollinisateurs qui fréquentent le sainfoin, par le PNR du Gâtinais français

(2) Le sainfoin, un nutricament ? par l’INRA