L'actualité de la Nature

Festin de samares

Mésange charbonnière dans un frêne © CACP – Gilles Carcassès

A Cergy, près de l’Axe majeur, j’ai observé un groupe de mésanges charbonnières très actives dans un grand frêne commun. Je pensais qu’elles chassaient des araignées ou de petits insectes, mais ma photo montre que cet oiseau a cueilli une samare. Aux mangeoires, ces gourmandes se gavent de graines de tournesol, elles ont bien le droit de consommer aussi des graines d’arbres qu’elles trouvent dans la nature ! Il paraît que les samares des frênes sont comestibles : récoltées avant maturité, ébouillantées puis macérées au vinaigre, elles feraient de bons condiments. Qui a déjà  goà»té ?

Ce frêne si abondamment chargé de fruits est un pied femelle. Chez les frênes en effet les arbres sont soit mâles, soit femelles, et comme la nature parfois est pleine de surprises, on trouve aussi des frênes aux fleurs hermaphrodites et d’autres qui présentent les deux sexes sur des branches séparées. Les frênes femelles se reconnaissent en automne aux grappes de samares, bien visibles, et dès le printemps au feuillage : les feuilles sont plus amples et généreuses que celles des frênes mâles.

Source :

Fraxinus, site consacré au frêne, par Arnaud Dowkiw (INRA)

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Fraxinus excelsior, le fr^ne commun
Fraxinus excelsior, le frêne commun © CACP – Gilles Carcassès

Au bord de l’eau, dans les haies, les jardins, les bois humides, le frêne est omniprésent. Impossible de parcourir la campagne sans croiser sa belle silhouette. Mais une sérieuse menace plane sur cette espèce autrefois appréciée comme complément de fourrage.

Chalara fraxinea, un champignon microscopique originaire d’Asie orientale, s’attaque à  ses feuilles et aussi à  son bois. Dans les régions contaminées, 85 % des jeunes arbres en meurent. La maladie est arrivée en Europe vers 1990, probablement avec des importations de frênes asiatiques, porteurs sains du champignon. Elle est présente en France depuis 2008. Le front de la chalarose progresse de 50 à  60 km par an, les spores étant facilement disséminées par le vent. Seule la zone méditerranéenne, au climat trop chaud pour le champignon, y échappera.chalarose

Pour autant, l’espèce n’est pas menacée de disparition. Les scientifiques ont remarqué, en effet, que quelques rares frênes présentent une bonne tolérance à  la maladie et que ces individus semblent capables de transmettre cette tolérance à  leur descendance. Il convient donc, dans les opérations de gestion, de repérer et de protéger ces arbres indemnes de la maladie qui permettront à  terme de régénérer l’espèce.

La chalarose du frêne, par l’INRA (janvier 2017)

L’ONF a dà» interdire au public plusieurs forêts gravement touchées par la chalarose, le temps de sécuriser les sentiers de randonnée (Ministère de l’Agriculture – aoà»t 2016)

Le frêne, un arbre à  tout faire : ici en haie plessée © CACP - Gilles Carcassès
Le frêne, un arbre à  tout faire : ici conduit en haie plessée (Morbihan) © CACP – Gilles Carcassès