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Ailante ou frêne ? Telle est la question

Il y a quelques jours, il nous a été demandé comment faire la différence entre l’ailante glanduleux (Ailanthus altissima) et le frêne commun (Fraxinus excelsior). Au premier abord on pourrait penser avoir exactement les mêmes plantes et pourtant elles n’ont presque rien à  voir l’une avec l’autre.

Avant de parler des différences, parlons des quelques points communs que ces deux arbres partagent : ils sont tous les deux caducs, ont des feuilles composées et ont une floraison printanière.

A gauche Fraxinus excelsior et à  droite Ailanthus altissima © CACP

Lorsque l’on en est assez éloigné, il peut se montrer compliqué de les différencier malgré une ramification bien différente. Afin d’être sà»r et certain de notre identification il faut se rapprocher un peu plus.

A gauche des bourgeons d’Ailanthus altissima et à  droite des bourgeons de Fraxinus excelsior © CACP

Les bourgeons de frêne sont opposés et d’un noir très reconnaissable et ceux de l’ailante sont alternes, d’abord petits et marrons puis grossissent et deviennent rouges.

A gauche des samares d’Ailanthus altissima et à  droite des samares de Fraxinus excelsior – CACP ©

Si par malheur ces parties de l’arbre n’étaient pas visibles ou, inaccessibles pas d’inquiétude, il existe un ultime moyen de déterminer l’espèce grâce aux feuilles.

Avant toute chose il faut savoir que les feuilles de ces deux arbres sont dites « composées » c’est à  dire qu’une seule feuille est constituée de plusieurs petites feuilles appelées « folioles ».

A gauche des feuilles d’Ailanthus altissima et à  droite une feuille de Fraxinus excelsior – CACP ©

Chez le frêne les folioles sont dentés contrairement à  ceux de l’ailante qui sont lisses et le pétiole d’une feuille d’ailante est rouge à  l’opposé de celui d’un frêne qui est vert comme ses feuilles.

Sources :

Tela Botanica

Nature.jardin.free

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Nos frênes sont-ils tous condamnés ?

Fraxinus excelsior, le fr^ne commun
Fraxinus excelsior, le frêne commun © CACP – Gilles Carcassès

Au bord de l’eau, dans les haies, les jardins, les bois humides, le frêne est omniprésent. Impossible de parcourir la campagne sans croiser sa belle silhouette. Mais une sérieuse menace plane sur cette espèce autrefois appréciée comme complément de fourrage.

Chalara fraxinea, un champignon microscopique originaire d’Asie orientale, s’attaque à  ses feuilles et aussi à  son bois. Dans les régions contaminées, 85 % des jeunes arbres en meurent. La maladie est arrivée en Europe vers 1990, probablement avec des importations de frênes asiatiques, porteurs sains du champignon. Elle est présente en France depuis 2008. Le front de la chalarose progresse de 50 à  60 km par an, les spores étant facilement disséminées par le vent. Seule la zone méditerranéenne, au climat trop chaud pour le champignon, y échappera.chalarose

Pour autant, l’espèce n’est pas menacée de disparition. Les scientifiques ont remarqué, en effet, que quelques rares frênes présentent une bonne tolérance à  la maladie et que ces individus semblent capables de transmettre cette tolérance à  leur descendance. Il convient donc, dans les opérations de gestion, de repérer et de protéger ces arbres indemnes de la maladie qui permettront à  terme de régénérer l’espèce.

La chalarose du frêne, par l’INRA (janvier 2017)

L’ONF a dà» interdire au public plusieurs forêts gravement touchées par la chalarose, le temps de sécuriser les sentiers de randonnée (Ministère de l’Agriculture – aoà»t 2016)

Le frêne, un arbre à  tout faire : ici en haie plessée © CACP - Gilles Carcassès
Le frêne, un arbre à  tout faire : ici conduit en haie plessée (Morbihan) © CACP – Gilles Carcassès