Non classé

Ailante ou frêne ? Telle est la question

Il y a quelques jours, il nous a été demandé comment faire la différence entre l’ailante glanduleux (Ailanthus altissima) et le frêne commun (Fraxinus excelsior). Au premier abord on pourrait penser avoir exactement les mêmes plantes et pourtant elles n’ont presque rien à  voir l’une avec l’autre.

Avant de parler des différences, parlons des quelques points communs que ces deux arbres partagent : ils sont tous les deux caducs, ont des feuilles composées et ont une floraison printanière.

A gauche Fraxinus excelsior et à  droite Ailanthus altissima © CACP

Lorsque l’on en est assez éloigné, il peut se montrer compliqué de les différencier malgré une ramification bien différente. Afin d’être sà»r et certain de notre identification il faut se rapprocher un peu plus.

A gauche des bourgeons d’Ailanthus altissima et à  droite des bourgeons de Fraxinus excelsior © CACP

Les bourgeons de frêne sont opposés et d’un noir très reconnaissable et ceux de l’ailante sont alternes, d’abord petits et marrons puis grossissent et deviennent rouges.

A gauche des samares d’Ailanthus altissima et à  droite des samares de Fraxinus excelsior – CACP ©

Si par malheur ces parties de l’arbre n’étaient pas visibles ou, inaccessibles pas d’inquiétude, il existe un ultime moyen de déterminer l’espèce grâce aux feuilles.

Avant toute chose il faut savoir que les feuilles de ces deux arbres sont dites « composées » c’est à  dire qu’une seule feuille est constituée de plusieurs petites feuilles appelées « folioles ».

A gauche des feuilles d’Ailanthus altissima et à  droite une feuille de Fraxinus excelsior – CACP ©

Chez le frêne les folioles sont dentés contrairement à  ceux de l’ailante qui sont lisses et le pétiole d’une feuille d’ailante est rouge à  l’opposé de celui d’un frêne qui est vert comme ses feuilles.

Sources :

Tela Botanica

Nature.jardin.free

L'actualité de la Nature

L’ailante, roi des friches

Les Simaroubaceae, ça existe ? C’est la famille de l’ailante qui compte de nombreux genres tropicaux. L’ailante fait exception, car il est très rustique, résistant jusqu’à  -30°.

Ses ancêtres étaient autrefois bien présents en Europe. Chassés par les glaciations, ils se sont réfugiés en Chine. Puis, l’ailante est revenu chez nous, rapporté par le père jésuite Pierre Nicolas Le Chéron d’Incarville au 18ème siècle. Sa rapidité de croissance, sa faculté à  émettre des drageons, et son très faible niveau d’exigence quant aux sols l’ont fait apprécier pour des alignements, des haies brise-vent, des plantations pour la fixation de dunes et de talus, un peu partout en Europe. Essence de lumière et de sols maigres, il est aujourd’hui le roi dans les friches urbaines.

Ailanthus altissima – château de La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

Il arrive même à  s’installer dans les murs et les falaises ! Et la moindre fissure sur un trottoir lui suffit.

Jeune ailante parisien © CACP – Gilles Carcassès

Ses nombreuses graines ailées assurent sa dissémination par le vent et l’eau. Un arbre adulte peut en produire jusqu’à  300 000 par an !

Fruits ailés et torsadés de l’ailante © CACP – Gilles Carcassès

Faut-il voir en lui une peste abominable ou s’émerveiller de ses capacités extraordinaires ?

Un papillon chinois à  Paris

Il semble que très peu d’insectes s’attaquent à  cet arbre, hormis un papillon de nuit géant, le bombyx de l’ailante (Samia cynthia), qui a été introduit de Chine dans les années 1860 dans le but de produire de la soie. L’expérience ne fut pas concluante, mais quelques papillons de cette espèce vivent encore dans Paris. En hiver, on peut, paraît-il, repérer ses longs cocons qui pendent aux branches dénudées des vieux ailantes de quelques squares parisiens.

Sources :

L’histoire planétaire mouvementée de l’ailante, par Zoom Nature

Samia cynthia, un chinois dans Paris, par Mes amis papillons

La fiche Vigi-pratique de la Fredon Ile-de-France sur l’ailante