Cette branche d’un érable arrachée par un coup de vent pend dans un arbuste. Les feuilles sèches recroquevillées fournissent d’excellentes cachettes pour cette araignée qui d’ordinaire s’abrite sous une écorce ou dans la fissure d’un poteau en bois.
Marpissa muscosa fait partie de la famille des araignées sauteuses, les Salticidae. Celles-ci chassent à vue et bondissent sur leurs proies, quelquefois plus grosses qu’elles. Elles les paralysent alors avec leur venin puissant. Mais rien à craindre à les observer, leurs chélicères ne peuvent percer la peau humaine.
Ces araignées possèdent deux paires de gros yeux sur le devant, et deux autres paires d’yeux plus petits sur le dessus et les côtés du céphalothorax. Cela leur assure une vision à 360° ! Cette Salticidae semble fascinée par mon appareil photo qu’elle fixe avec intensité ! Ou peut-être est-ce le photographage qu’elle trouve fascinant ?
Pigeon vole, cheval au galop, écrevisse à la nage, attention à la marche, bouge tes fesses de là et va ranger ta chambre ! Notre belle langue fourmille d’expressions fleuries pour illustrer le besoin impérieux de mouvement du monde vivant. Ainsi la vache se meut dans son pré, et la raie glisse au fond des mers.
Même les plantes rivalisent d’ingéniosité pour se déplacer : marcottes, boutures naturelles, graines ailées ou flottantes, ou digérées par les animaux. Ainsi va le grand bal paisible de notre biodiversité familière.
Et tout le monde est content, jusqu’au jour ou paraît l’Autre, qu’on ne connaît pas et qui n’est pas de chez nous, l’infâme bestiole qui incarne nos peurs ancestrales et nos fantasmes morbides.
Qui n’a entendu parler de cette araignée velue et affreusement venimeuse surgie d’un carton de bananes ? Il paraît que dans sa jungle natale, elle terrasse une grenouille taureau rien qu’en la regardant ! Et puis le silure venu d’au-delà des Carpates que les amateurs de pêche sportive ont introduit un peu partout dans nos fleuves et nos plans d’eau, n’a-t-il pas une fois, au bois de Boulogne, gobé la baballe tombée à l’eau et le caniche avec ? Et ces hordes de loups venus de l’étranger : des croqueurs de moutons assoiffés de sang !
Examinons calmement les faits.
Les araignées tropicales introduites fortuitement n’ont aucune chance de s’établir sous notre climat. En revanche, c’est bien d’un cargo bananier en provenance d’Amérique du Sud que nous est arrivé il y a cent ans le galinsoga, charmante adventice de nos potagers.
Le silure ne met pas de caniches à son menu, ou alors seulement les trop maigres et il recrache poliment la laisse. Il débarrasse nos villes des pigeons en surpoids venus se désaltérer au bord du fleuve, et engloutit d’énormes quantités de ces écrevisses américaines échappées d’élevage qui tapissent le fond de nos étangs. Un animal utile à bien des égards !
L’absence du loup en France, de 1937 à 1992, n’est en réalité qu’une minuscule parenthèse dans le destin de cette espèce bien de chez nous.
Souvenons-nous, le propre de la Nature, c’est le mouvement, vouloir la figer, c’est la tuer !
Comme chaque année, la place des Arts à Cergy accueille une grande exposition de dessins de presse et d’humour.
Pour la 7ème édition de cette manifestation, les dessinateurs de l’association Dallas s’interrogent avec l’humour décapant qu’on leur connaît à nos relations à l’Autre.
Félicitations, vous êtes nombreux à avoir eu l’œil vif pour repérer le grimpereau des jardins sur le tronc d’un pin !
Vous ne l’aviez pas vu ? Rien d’étonnant, le grimpereau est un maître du camouflage. Son dos moucheté de brun se confond aisément avec l’écorce des arbres contre laquelle il est souvent plaqué. Le grimpereau escalade les troncs à la recherche d’insectes cachés dans les fissures de l’écorce ou dans la mousse. Son long bec recourbé lui permet d’aller chercher profondément dans les failles des vieux arbres. Il parcoure ainsi les troncs en spirale, et a la fâcheuse habitude de s’arrêter du côté où vous n’êtes pas… Difficile de lui tirer le portrait.
A la différence de la sittelle, le grimpereau ne descend pas le long du tronc, il se contente de monter puis de voler vers un autre arbre.
De profil il est plus aisé de repérer son bec long et courbe et son ventre blanc.
Au printemps, lors de la reproduction, on peut entendre le grimpereau émettre un chant très aigu et assez sonore. Il aménage un nid pour 5 à 6 petits dans des anfractuosités d’écorce. On le rencontre dans les jardins, les vergers ou les bois où les vieux arbres et les insectes sont abondants.
à‡a faisait bien longtemps que je n’étais pas allé au Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire. J’y suis retourné pour voir quelles idées nouvelles auraient l’heur de me plaire. J’ai beaucoup aimé le jardin de Nicholas Tomlan qui marie avec finesse une profusion de petites plantes très variées, créant une ambiance très naturelle. Je ne suis pas le seul à avoir aimé, puisque je vois que ce jardin a obtenu le prix de la Création.
Une entrée de jardin propice aux lézards, voilà une belle invitation à une visite attentive à la biodiversité !
Le tumulus visible de l’entrée cache une grotte humide et traversante, peut-être l’antre de la couleuvre à collier ?
Plantes vedettes
Au fil de ma visite, j’ai photographié quelques végétaux qui attisaient particulièrement la curiosité du public :
Le cosmos chocolat, qui sent vraiment le cacao, est une vivace tubéreuse. Elle résisterait à -10° C.
Le mouron bleu est passé du genre Anagallis au genre Lysimachia, mais il est toujours aussi fascinant !
Cette grande astéracée épineuse (le bourdon donne l’échelle) est le chardon pourpré sud-africain. Dans ses montagnes natales, Berkheya purpurea pousse au bord des ruisseaux. Un sol frais et bien draîné convient bien à cette vivace rustique méconnue.
Vigna caracalla est un haricot tropical très vigoureux à cultiver en annuelle. Il est apprécié pour sa floraison originale et parfumée.
En guise d’au revoir
Au bord d’une pièce d’eau, un couple de criquets pansus est venu dans ma main. Ils sont repartis dans un bond prodigieux. En fait, c’est Madame qui saute, Monsieur s’accroche comme il peut ! Au bord de la Loire, l’espèce est à peu près à sa limite nord, bien qu’un couple ait été vu à Herblay en 2017. Ouvrons l’œil !
La présence de la nature en ville offre de nombreux avantages aussi bien pour la biodiversité de manière générale que pour les urbains. Laisser une place à la nature dans les villes en créant des continuités écologiques (ou trames) rend possible le déplacement des espèces. Cela est d’une importance capitale pour le brassage génétique des populations qui permet aux espèces de perdurer sur le long terme. La nature permet également d’améliorer le cadre de vie des habitants par exemple grâce aux arbres qui rafraîchissent et dépolluent l’air, ou bien grâce à la pleine terre qui limite les inondations…
La vidéo ci-dessus, de l’Agence Régionale de la Biodiversité d’àŽle-de-France, présente les différentes trames ainsi que leurs avantages respectifs.
Qu’est-ce-qu’un service écosystémique ?
C’est dans le rapport Millenium Ecosystem Assessment (à‰valuation des écosystèmes pour le millénaire), commandé en 2000 par l’ONU, que le terme de « services écosystémiques » prend une ampleur internationale. Ils sont désignés comme étant « les biens ou services que les Hommes peuvent tirer des écosystèmes, directement ou indirectement, pour assurer leur bien-être ». Ces avantages tirés de la nature s’articulent autour de 4 services écosystémiques : les services de support (photosynthèse, cycle de l’eau…), de régulation (du climat, de la qualité de l’air…), d’approvisionnement (eau, nourriture, air…) et culturels (loisirs, activités culturelles…).
A ce titre, nous vous proposerons dans les prochaines semaines une série d’articles qui présenteront les services écosystémiques offerts par la nature en ville sur le territoire de Cergy-Pontoise.
Il arrive que lors d’une promenade dans une prairie, un marais ou au bord d’un étang on soit accueilli par une odeur fraîche, « ça sent le dentifrice » pourrait-on dire. Ce parfum d’ambiance, plutôt agréable selon moi, est dà» aux menthes sauvages. Des plantes aux fleurs roses ou blanches de la famille des Lamiacées dont il existe plusieurs espèces.
Menthe des champs
Mentha arvensis se rencontre un peu partout dans la région, dans les prairies pâturées, les fossés, les chemins forestiers ; ou comme ici, au bord de la mare de l’Hautil. On reconnait ses inflorescences étagées à l’aisselle des feuilles.
Menthe aquatique
Mentha aquatica préfère les milieux plus humides, les prairies inondables, les fossés, les noues, les marais, les bords des étangs de l’île de loisirs. Elle est aussi commune dans la région. Ses fleurs sont regroupées en glomérules (pompons) au sommet des tiges.
Menthe pouliot
Mentha pulegium est plus exigeante. Elle se retrouve dans les milieux humides qui s’assèchent temporairement l’été. Elle a fortement déclinée au siècle dernier au point d’être devenue rare dans la région. Nous en avons trouvé quelques pieds dans le cimetière d’Osny : un creux s’est formé entre deux tombes, il maintient l’eau et le milieu humide l’hiver qui s’assèche pendant l’été ; idéal pour la menthe pouliot.
Et dans la tasse ?
Dans les jardins on rencontre Mentha spicata qui sert souvent dans les tisanes ou pour le fameux thé à la menthe. Son inflorescence forme un épi ressemble un peu à celui de Mentha suaveolens, la quatrième menthe indigène en àŽle-de-France. Mais il existe de nombreuses espèces et variétés de menthes à travers le monde. Parait-il qu’elles sont toutes comestibles, mais restons prudents avec la cueillette sauvage.
En plus d’être odorantes pour nous, les menthes sont très appréciées par les insectes pollinisateurs.
Sources :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Cette petite punaise de la famille des Miridae a de quoi surprendre avec ses antennes.
L’aspect massif des antennes est due à leur second segment qui est plat. C’est d’ailleurs ce que signifie « planicornis » en latin (plani : plat, cornis : corne, antenne).
Elle est présente dans toute la France et vit sur diverses plantes en milieu rural. A Maurecourt, je l’ai observé sur une clématite des haies lors d’un SPIPOLL. Avec sa petite taille, qui n’excède pas les 5mm, elle sait se faire discrète et il est parfois compliqué de la remarquer.
L’orvet fragile est un reptile à l’apparence trompeuse. Cet animal longiforme peut effectivement faire penser à un serpent, mais en réalité, Anguis fragilis fait partie de la famille des lézards auxquels il s’apparente le plus. Certains le qualifient même de lézard sans pattes (apode).
Totalement inoffensif
L’orvet n’est pas venimeux et ne mord pas. C’est un animal au contraire plutôt fragile qui se défend par autotomie : il est capable, tout comme les lézards, de céder sa queue au prédateur pour faire diversion et s’enfuir.
Les halictes sont de petites abeilles solitaires. Dans le grand ensemble des abeilles sauvages (environ 1000 espèces en France), les Halictidae sont une famille importante qui regroupe de nombreuses espèces difficiles à différencier. Heureusement certaines se démarquent, c’est le cas de l’halicte de la scabieuse, Halictus scabiosae.
Quelques critères remarquables
On reconnait les halictes à leur nervation alaire. Deux critères sont à observer : la présence de trois cellules cubitales et la forme courbe de la nervure basale (elle est par exemple droite chez les andrènes, un autre groupe d’abeilles solitaires).
Les mâles ont des antennes proportionnellement plus longues que celles des femelles. Chez Halictus scabiosae elles sont légèrement recourbées à la pointe. Je trouve que cela lui donne un profil de bouc.
Les femelles sont en général plus grosses que les mâles, avec des antennes plus courtes. Chez Halictus scabiosae mâle et femelle ont des bandes de poils blancs assez caractéristiques.
Mode de vie
Les halictes creusent des tunnels dans le sol pour y déposer leurs œufs au printemps avec une boulette de pollen en guise de réserve. A l’été, pendant la période de reproduction, les adultes sont en vol et se nourrissent de pollen et de nectar. Son nom de scabiosae indique les préférences alimentaires de cette espèce qui butine en priorité les scabieuses et les centaurées. Mais cette abeille très commune a un large spectre de fleurs sur son menu. Je l’ai vu sur des salsifis, des bleuets, des érigerons, …