Retournons un instant en juillet dernier : le soleil brille, les fleurs éclosent et les insectes bourdonnent. Et notamment autour de ce magnifique chardon crépu du cimetière intercommunal à Puiseux-Pontoise. La session SPIPOLL devant ce massif de fleurs violettes m’a permis d’observé par moins de 21 espèces d’insectes !
Quatre espèces de bourdons
Trois espèces de coccinelles
Quatre espèces de mouches
Trois espèces d’abeilles (+une guêpe)
Et bien d’autres petites bêtes, dont une plus intrigante encore que les autres. En effet elle se détache bien du chardon avec sa couleur vert émeraude.
La communauté du SPIPOLL m’apprend qu’il s’agit d’un Chalcidien, de la famille des Chacidoidae. Gilles m’indique qu’il ressemble à des insectes du genre Torymus, mais avec ces photos nous sommes bien en peine d’aller plus loin dans l’identification. Au moins un point nous parait sûr : c’est une femelle en train de pondre. L’ovipositeur est planté dans l’ensemble des bractées de l’inflorescence.
Mais où pond-elle ? Ou plutôt, dans qui ? Les Torymus sont connus pour être des parasites des gales de Cynipidae. L’espèce Torymus sinensis, venue de Chine, est utilisée en lutte biologique contre le cynips du châtaignier qui cause beaucoup de dégâts dans les exploitations de châtaigniers. Quel œuf, larve ou gale notre insecte aura trouvé pour installer sa progéniture, cela reste un mystère.
Pour ma part, une chose est certaine, je le trouve très joli.
Et voilà, c’est aujourd’hui avec le noyer royal que nous allons terminer cette belle série des chatons dans les arbres. Nous concluons en beauté avec cet arbre des plus intéressants en bien des points.
Juglans regia, le noyer commun ou noyer royal, est un arbre fruitier de la famille des JUGLANDACEAE naturalisé en France. Il est le seul arbre amentifère présent à l’état naturel dans notre région à avoir des feuilles composées.
Ce grand arbre caduc atteignant 20 à 30 mètres de haut est un grand classique des campagnes, on le retrouve en effet dans les haies bocagères, les coteaux, les bords de chemins, les fruticées… Mais on peut aussi le rencontrer en contexte plus urbain dans les massifs, les friches vivaces ou encore les talus et plates-bandes d’autoroutes.
Ses grandes feuilles alternes et imparipennées sont composées de 5 à 9 folioles ovales. Pour ce qu’il s’agit des fleurs, cet arbre produit de longs et épais chatons mâles pendants et des petites fleurs femelles caractéristiques par leurs deux gros stigmates sortants du futur fruit.
Outre le fait qu’il soit essentiellement cultivé pour ses fruits, les noix, le noyer est également très recherché en menuiserie et ébénisterie pour son bois qui prend un beau poli. Il est également utilisé dans la fabrication d’instruments de musiques comme les guitares ou les violons.
Sur l’agglomération, un projet a été mené en partenariat avec la LPO pour l’installation de nichoirs à chevêches sur certains arbres dont principalement des noyers, plus d’informations par ici.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Bravo à ceux qui ont su identifier les potentiels coupables : une bande de frelons à l’appétit bien ouvert !
Souvent connus comme étant de grands chasseurs d’abeilles, les frelons, qu’ils soient européens ou asiatiques, ne sont carnivores qu’à l’état larvaire. Les adultes chassent des proies pour nourrir les larves. Mais eux-mêmes ne se nourrissent que de matières végétales sucrées : de nectar (notamment celui du lierre en automne), du miellat, ou des fruits. En effet, on les voit fréquemment tourner autour des raisins sur les vignes. Et quand ils s’attablent autour d’une pomme, ils en creusent la chaire entièrement ne laissant que la peau.
Cyanistes caeruleus, plus connue sous le nom de mésange bleue, est sans nul doute, avec sa fameuse cousine la mésange charbonnière, l’oiseau le plus commun à la mangeoire. En cette toute fin de mois de novembre, en pleine session de BirdLab, elles sont légions à se régaler de délicieuses graines de tournesol.
Ce petit passereau de la famille des PARIDAE, est un grand habitué des jardins, parcs, bosquets, mais son optimum écologique reste tout de même les forêts de feuillus et plus particulièrement les chênaies. Ce petit cavernicole sédentaire niche dans toutes sortes de trous qu’ils soient artificiels ou naturels comme par exemple une petite cavité dans un arbre.
La mésange bleue se nourrit d’une large palette d’insectes dont une grande partie de chenilles. Parmi elles, celles de la processionnaire du pin contre qui elle est un bon moyen de lutte biologique. Lorsque le froid arrive et que les proies se raréfient, les abondantes graines et petites baies sont volontiers ajoutées au régime alimentaire de la mésange.
Pour reconnaitre la mésange bleue par rapport à la mésange charbonnière avec qui elle pourrait être confondue, rien de plus simple que de regarder la tête :
Pour la mésange bleue notez la calotte de couleur bleue (d’où son nom), le front et les joues blanches et le liserai noir sous le bec et au niveau des yeux.
Pour la mésange charbonnière, il faut constater que seules les joues sont blanches et que le reste de la tête est intégralement noire.
Sources :
Les oiseaux d’Ile-de-France par Pierre Le Maréchal, David Laloi et Guilhem Lesaffre
Les érables, du genre Acer, sont monnaies courantes dans toute la région francilienne. De nombreuses espèces non-autochtones y sont régulièrement plantées dans les rues, les parcs ou les jardins. Parmi celles-ci certaines espèces bien connues se sont naturalisées et arrivent même à devenir envahissantes comme c’est le cas de l’érable sycomore et l’érable negundo.
Sur l’agglomération, nous pouvons en tout compter quatre espèces d’érables à l’état naturel :
Acer pseudoplatanus / l’érable sycomore
Acer platanoides / l’érable plane
Acer negundo / l’érable à feuilles de frêne ou érable negundo
Acer campestre / l’érable champêtre
L’érable sycomore est le plus répandu de tous. En effet cette espèce naturalisée est en perpétuelle expansion dans la région, gagnant peu à peu toutes sortes de milieux où il devient très compétitif. On le reconnait aisément à ses grandes feuilles cinq à sept fois lobées à nombreuses dents arrondies. Cet érable possède également une écorce caractéristique qui se craquelle puis se détache en petites plaques lorsque l’arbre prend de l’âge.
L’érable plane, également naturalisé, est assez proche de l’érable sycomore sur plusieurs points, mais en revanche son écorce reste parfaitement lisse tout le long de sa vie et ses feuilles sont bien différentes (moins de dents et qui sont beaucoup plus longues et fines).
Anecdote étonnante par rapport aux deux espèces précédentes, si l’on fait la traduction littérale de Acer platanoides et Acer pseudoplatanus, on obtient dans les deux cas « érable faux-platane ». Car en effet les racines « oides » en latin et « pseudo » en grec expriment toute les deux quelque chose de faux ou similaire. Dans le cas présent, ce sont bien des érables faux-platanes qu’il ne faut du coup pas confondre avec le fameux Platanus x acerifolia, le platane à feuilles d’érable, autre grand classique des rues et des parcs.
Mais pour en revenir aux autres érables présents sur le territoire de la CACP, nous pouvons également parler du moins commun des quatre espèces, l’érable à feuilles de frêne. Ce taxon, originaire d’Amérique, est tout à fait particulier de par ses feuilles qui sont composées, d’où son nom. Il est devenu problématique sur une bonne partie de la région à cause de son fort envahissement de certains cours d’eaux. Pour en savoir plus sur cette espèce, rendez-vous sur ce site.
Et pour finir nous terminons avec le seul et unique érable qui soit indigène par chez nous, l’érable champêtre que vous pouvez voir ci-dessous avec sa belle coloration automnale. C’est également le plus petit des érables de la région, il atteint difficilement 15 mètres de haut.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Sciurus vulgaris est certainement le rongeur forestier le plus beau et le plus connu de toute sa famille. En effet comment rivaliser face à la superbe toison rousse que porte ce magnifique petit mammifère adepte d’acrobaties ?
En parlant d’ailleurs de son beau pelage, notez qu’il n’est pas toujours si roux que ça, il est également possible de croiser des individus aux poils gris virant même parfois vers le noir au niveau de sa queue.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’écureuil roux est loin de se nourrir exclusivement de noisettes, elles sont en effet une partie non négligeable de son régime alimentaire mais il faut aussi savoir que la plupart des fruits des arbres et arbustes forestiers sont également très appréciés par ses papilles. Pour dire à quel point l’écureuil peut être flexible concernant son alimentation, il lui arrive parfois de s’attaquer à des œufs, des insectes et plus rarement des jeunes oiseaux.
Notre brave écureuil roux est un adepte des arbres et pas qu’un peu, il passe en moyenne 70 % de son temps perché à plusieurs mètres de haut à sauter de branches en branches, se nourrir ou constituer son nid. D’ailleurs en parlant de son petit nid douillet, il faut savoir qu’il n’est pas nécessairement dans une cavité d’un vieil arbre comme on le penserait, il peut également être fait par exemple au niveau d’une fourche de deux branches charpentières totalement à l’air libre.
De temps à autres notre cher rongeur arboricole descend des arbres et se promène à même le sol, c’est encore une fois régulièrement pour se nourrir ou bien pour faire ses réserves pour l’hiver. D’ailleurs, au même titre que le geai des chênes, il lui arrive d’oublier une partie de ses fameux garde-mangers hivernaux ce qui le rend responsable de la dispersion de nombreuses espèces d’arbres et arbustes.
Ce champignon de la famille des BOLETACEAE a tout pour faire peur, en effet son pied et ses pores de couleur rouge n’augurent à première vue rien de bon, son chapeau de couleur généralement marron reflète un aspect de daim humide et enfin sa chair, aussitôt coupée, devient intégralement bleue.
Décidément ce pauvre bolet n’a rien pour lui… Et pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraitre ce champignon est un bon comestible à condition qu’il soit cuit au minimum 20 minutes dans de l’eau bouillante par exemple.
Cependant attention ! Avant de vouloir faire profiter vos papilles du bon gout de ce champignon, soyez sûrs à 100% de votre identification. En effet dans le cas contraire vous pourriez tout aussi bien faire profiter votre estomac d’une vilaine intoxication dans le cas du bolet de Satan.
Mais pour en revenir à notre bolet du jour, que l’on peut observer ci-dessus sous une forme avec un chapeau clair, on le retrouve de juin à novembre le plus souvent en milieux forestiers sur sol acide, fréquemment sous les hêtres et les épicéas. Les dimensions de ce champignon sont très variables, son chapeau est compris entre 5 et 20 cm tandis que son pied n’excède pas 15 cm de haut.
Le site Nature en Ville à Cergy-Pontoise est animé par l’équipe du Secteur Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise. Au sein de la Direction des Espaces Naturels et des Milieux Aquatiques, le Secteur Biodiversité a pour missions de connaitre la biodiversité et le patrimoine vivant du territoire, faire connaître ce patrimoine et sensibiliser aux enjeux qui lui sont reliés, conseiller les équipes sur les thématiques de nature en ville et, mener des projets de protection de la nature.
Convaincus que pour protéger la nature il faut d’abord la connaître, et vous la faire connaître, nous avons créé en avril 2013 Nature en Ville à Cergy-Pontoise. Nous, ce sont tous les agents qui ont formé et formeront le Secteur Biodiversité : l’équipe actuelle Emilie et Matthieu, nos prédécesseurs Gilles et Marion, et tous les stagiaires qui nous ont accompagné dans la réalisation de ces missions dont vous pourrez croiser les noms au fil des articles.
Contacts :
Pour les sujets directement liés à la biodiversité (observation d’espèces, emprunt d’expositions biodiversité) : biodiversite@cergypontoise.fr
Dans le dernier article de la série nous parlions des fabuleux chênes de nos contrés, aujourd’hui nous allons voir un arbre qui n’a pourtant rien à leur envier, j’ai cité : le fayard, fouteau ou tout simplement le hêtre.
Voilà un excellent exemple d’un hêtre dans toute sa splendeur, tout aussi impressionnant que ses cousins les chênes, il peut parfois être encore plus grand qu’eux (40m pour le hêtre, 35m pour le chêne sessile). Il est, avec les chênes, le châtaigner et le charme, l’un des arbres les plus communs de nos forêts.
En parlant de charme attention à ne pas confondre ses feuilles avec celui du hêtre, elles se ressemblent un peu mais rappelons-nous que « le charme d’Adam c’est d’être à poils » (le charme a des dents tandis que le hêtre a des poils). Arrivé à l’automne, le feuillage du hêtre prend un très joli coloris variant du jaune à l’orange légèrement pourpré, à ne pas confondre avec le hêtre pourpre / Fagus sylvatica ‘Pururea’ qui est quant à lui naturellement d’un profond pourpre toute l’année.
La floraison du hêtre s’étale d’avril à mai, les chatons mâles sont des globules pendants tandis que les fleurs femelles sont regroupées par deux à l’intérieur de cupules poilues (futures capsules des fruits). Arrivées à maturités, ces fameuses cupules s’ouvrent en quatre valves afin de libérer les akènes comestibles que l’on appelles plus communément « faînes ».
De nos jours, le hêtre est en régression et est de moins en moins planté en forêt à cause de sa fragilité face au changement climatique, en effet il est très sensibles au fortes chaleurs estivales.
Voilà qui, avec cet article, termine la famille des FAGACEAE. Dans le prochain article, nous terminerons cette série sur les arbres à chatons avec une dernière famille, celle des JUGLANDACEAE, avec son seul représentant à l’état naturel sur notre territoire, le noyer.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot