Jardiniers professionnels, la version française du guide technique « Arbres en milieu urbain » est enfin disponible. Cet ouvrage collectif anglais qui fait le point sur les meilleures techniques visant à la bonne intégration de l’arbre en ville a pu être traduit grâce à l’action de VAL’HOR, l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage. Il est accessible gratuitement en ligne :
Réponse de la devinette publiée le 1er juillet 2016 : si ce diptère a un si long abdomen, c’est pour ne pas se piquer les fesses quand il pond dans les fleurs des cirses !
Entre 1973 et 2006, Urophora stylata a été utilisé comme moyen de biocontrôle en Amérique du Nord pour lutter contre le cirse commun qui est là -bas une plante invasive. Les boutons floraux infestés par les larves de cette mouche produisent en effet beaucoup moins de graines.
Qu’est ce que c’est que cette forêt de chandelles sur le terre-plein central de l’avenue de l’Hautil à Cergy ? Cette fois-ci ce n’est pas une idée du paysagiste, comme les Eucomis qui fleurissent au même endroit. Cette plante est venue là toute seule et elle se régale ! C’est Orobanche hederae, qui parasite le lierre.
Orobanche rapum-genistae (RR) sur le genêt à balais,
Orobanche teucrii (AR) sur les germandrées.
N’ayant pas besoin de synthétiser leurs sucres, elles ont abandonné la photosynthèse. Voilà donc des plantes qui ne sont pas vertes, étant dépourvues de chlorophylle. D’autres plantes parasites ont cette même particularité, c’est le cas en Ile-de-France des lathrées (également de la famille des Orobanchaceae), des cuscutes (Convolvulaceae), des monotropes (Ericaceae), de la Néottie nid-d’oiseau (Orchidaceae).
Certaines plantes parasites sont aussi chlorophylliennes, comme le gui, les euphraises, les mélampyres, les odontites, les pédiculaires, les rhinanthes. Rappelons que le lierre, malgré ses crampons, n’est pas une plante parasite.
Cet étrange insecte homoptère, trouvé sur un liseron dans mon jardin, n’est ni une cicadelle, ni un puceron, ni un psylle. Il appartient à la famille des Delphacidae, caractérisée par un gros éperon à l’extrémité du tibia postérieur.
Ses pattes antérieures sont développées et très élargies, ce qui donne l’impression qu’il marche avec des béquilles. Et pour compléter le tableau, ses antennes sont hors norme, avec un premier article particulièrement imposant.
A quoi lui sert tout cet attirail ? Je n’ai pas trouvé le spécialiste pour me l’expliquer. En fait, peut-être que personne ne sait ; il y a tant encore à découvrir dans le monde des insectes.
Décidément la mare du parc des Larris à Pontoise nous réserve des surprises. Après la pause du martin-pêcheur, c’est une plante qui attire notre attention. Des feuilles en épée denticulées comme celle d’un ananas, de grosses fleurs blanches : c’est un aloès d’eau !
Stratiotes aloides est une plante vivace aquatique semi-flottante. Elle est très rustique et résiste jusqu’à -28°. En automne, les touffes tombent au fond de la mare, s’enracinent et passent l’hiver à l’abri des intempéries. Au moment de la floraison elles remontent en surface, et les racines disparaissent. La plante flotte alors librement à moitié immergée.
Ces pieds-ci sont apparemment femelles, car ils présentent des fleurs non groupées. Souvent dans les mares, on trouve des plantes mâles uniquement ou seulement des femelles, la multiplication se faisant principalement par stolons. On dit que cette plante est indigène en France, mais elle n’est pas répertoriée en Ile-de-France en tant que plante sauvage.
Tiens, une noctuelle. Il n’y a plus qu’à trouver son espèce parmi les 831 noctuelles répertoriées en France ! Celle-ci est très contrastée, on devrait pouvoir la repérer sans trop de mal dans l’iconographie.
Il s’agit d’Aedia funesta, une des espèces que l’on peut voir voleter le jour dans les jardins. Sa chenille mange des liserons. Mais attention, il y a un piège : il ne faut pas la confondre avec Tyta luctuosa, la « noctuelle en deuil »dont les dessins blancs sont légèrement différents. Sa chenille consomme aussi des liserons.
En fait, nous comptons une dizaine de ces mouches sur cette plante, toutes des mâles de la même espèce, inféodée à la bardane : Tephritis bardanae. Il y a fort à parier qu’elles ne guettent pas le passage des naturalistes, mais bien plutôt l’arrivée des femelles. En bons petits mâles, ils agitent ostensiblement leurs ailes dès qu’ils se croisent d’un peu près. Ces manœuvres de défense territoriale semblent efficaces, car les concurrents s’éloignent et se répartissent sur la plante.
Les femelles fécondées pondront dans les boutons floraux et les larves consommeront la partie charnue des capitules.
Retrouvez dans nos articles d’autres espèces de cette famille de jolies mouches, les Tephritidae :
Vous avez dit pesticides ? Mais que signifie précisément ce terme ? Je vous ai préparé un petit lexique pour tenter d’y voir plus clair dans les notions plus ou moins imbriquées de phytosanitaires, biocontrôle, biocides…
Le biocontrôle est l’ensemble de méthodes de protection des cultures, alternatives aux produits chimiques de synthèse, et ayant recours à des organismes vivants ou des substances naturelles. On en distingue quatre catégories, basées sur :
des macro-organismes (insectes, nématodes ou acariens) qui peuvent être exotiques ou indigènes, prédateurs ou parasitoà¯des,
des micro-organismes (virus, bactéries ou champignons) et leurs extraits,
des médiateurs chimiques (phéromones ou kairomones),
des substances naturelles d’origine minérale, végétale ou animale.
Certains produits de biocontrôle sont des produits phytopharmaceutiques, notamment les micro-organismes et les médiateurs chimiques.
Les biocides, encadrés par une autre réglementation que celle des produits phytopharmaceutiques, sont des produits destinés à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre, par une action chimique ou biologique. On en distingue 22 types répartis en 4 classes :
les désinfectants,
les produits de protection des matériaux,
les produits de lutte contre les nuisibles (rodenticides, anti-puces…),
les autres produits tels que les peintures anti-salissures, les fluides pour la conservation des corps…
E-phy est le site officiel de référence de tous les produits phytopharmaceutiques, de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture, autorisés en France.
Il permet notamment de trouver les produits phytopharmaceutiques dont l’emploi est autorisé dans les jardins.
Loi Labbé
Promue par le sénateur Joà«l Labbé, cette loi, modifiée par la loi de transition énergétique, vise à l’interdiction de l’usage des produits phytosanitaires par l’à‰tat, les collectivités locales et établissements publics pour l’entretien des espaces verts, promenades, forêts, et des voiries, à compter du 1er janvier 2017.
Les jardiniers amateurs sont également concernés : la commercialisation et la détention de produits phytosanitaires à usage non professionnel seront interdites à partir du 1er janvier 2019.
Les produits de biocontrôle, ceux qualifiés à faible risque ainsi que ceux qui sont utilisables en agriculture biologique (UAB) pourront continuer à être utilisés.
Les traitements obligatoires dans le cadre de la lutte contre les organismes réglementés échappent également à ces mesures d’interdiction.
Pour l’agence Santé publique France, le terme « pesticides » comprend les produits phytopharmaceutiques autorisés pour la protection des végétaux, les biocides et certains médicaments à usage vétérinaire et humain.
Cette expression désigne un mode de gestion des espaces verts et de la voirie sans produits chimiques de synthèse, voire sans produits phytopharmaceutiques. Elle fait désormais partie du vocabulaire de communication des collectivités, des réseaux des professionnels territoriaux, des organismes de formation du personnel territorial, des structures d’accompagnement des collectivités.
Et pour résumé tout ça : le joli tableau de synthèse de Plante et Cité sur la protection des plantes dans les JEVI (jardins, espaces végétalisés et infrastructures).
Les agapanthies sont des longicornes que l’on rencontre souvent dans les hautes herbes. Ces coléoptères de la famille des Cerambycidae affectionnent en effet les orties, les chardons, et d’autres plantes vigoureuses dans les tiges desquelles les femelles pondent. Car leurs larves creusent des galeries non pas dans du bois mort comme de nombreux autres longicornes, mais dans des tiges sèches. Deux espèces très communes se partagent nos friches et nos prairies, selon qu’elles sont sèches ou plutôt humides.
Agapanthia cardui apprécie surtout les chardons, mais aussi les cardères, les marguerites et les mélilots. On la rencontre dans les prairies et les friches plutôt sèches.
Agapanthia villosoviridescens, plus grande que l’espèce cardui, préfère les orties, les eupatoires, les berces, les séneçons, les angéliques… L’espèce est fréquente dans les friches humides. Je l’ai vu récemment au bord de l’Oise à Maurecourt. Ces longicornes ont vraiment de très belles antennes !