Les araignées sauteuses, ou saltiques, sont réputées curieuses. Celle-ci m’a repéré de loin et semble me dévisager. Les Salticidae possèdent les yeux les plus perfectionnés des arthropodes. Tout d’abord, ils en ont huit, quatre vers l’avant et quatre, plus petits, vers l’arrière. Et les deux gros yeux au centre sont mobiles, ils assurent une très bonne vision binoculaire. Ces araignées s’en servent pour chasser à vue dans la végétation, car elles ne tissent pas de toiles.
Avec cette double moustache blanche, il s’agit certainement de l’espèce Evarcha arcuata, l’une des 31 espèces de Salticidae visibles en Ile-de-France (d’après INPN). Elle apprécie la végétation herbeuse des lieux plutôt humides.
Quelques mètres plus loin, une zone plus ensoleillée fournit un habitat à une autre espèce : Heliophanus cupreus
Voici encore une autre saltique, que l’on rencontre sur les arbustes et sur les pins : Macaroeris nidicolens. J’ai photographié celle-ci au pied de la préfecture à Cergy.
Ses feuilles sont piquantes mais n’ont pas d’épines sur leur face supérieure. Les capitules sont nombreux et mesurent moins de 2 centimètres. Les tiges ne sont pas ailées.
Est-ce une plante invasive ?
Le chardon des champs est une plante indigène, elle ne rentre donc pas dans la catégorie des plantes invasives, même si elle est reconnue comme une adventice indésirable.
Pourquoi est-elle gênante dans les cultures ?
Le chardon des champs est une plante vivace qui peut s’étendre latéralement par de vigoureux rhizomes, jusqu’à 2 mètres par an. La plante peut aussi se bouturer à partir d’un tout petit fragment de rhizome. Enfin, un pied peut produire 1500 graines par an et les graines sont capables de rester en dormance dix ans dans le sol. C’est surtout sa capacité à drageonner qui en fait une adventice redoutée. Sa présence dans les champs peut entraîner des pertes de rendements car son enracinement profond la rend compétitive par rapport aux cultures.
Ses fleurs riches en nectar sont visitées par de nombreuses espèces d’insectes pollinisateurs : des papillons, des mouches et beaucoup d’hyménoptères. La faune aide aussi à réguler l’expansion de l’espèce :
Ses graines sont très appréciées des oiseaux, notamment les chardonnerets.
Ses feuilles sont consommées par des chrysomèles et diverses chenilles, dont celle de la belle-dame.
Comment lutter contre la prolifération du chardon des champs dans les espaces non cultivés ?
La meilleure façon d’agir est de gérer l’espace selon les principes de la gestion différenciée car une prairie stabilisée ne laissera pas de place aux chardons. Pour y parvenir, il faut respecter les principes suivants :
Pratiquer une fauche annuelle, haute de 8 cm minimum. En cas d’infestation, elle peut se faire en juin avant la formation des graines des chardons.
Bannir les fauchages à l’épareuse qui laissent souvent des sols nus favorables à l’établissement des chardons.
Préférer la faucheuse à la broyeuse
Exporter les coupes si possible
Ne pas utiliser d’engins lourds qui tassent le sol, car un sol compacté est favorable aux chardons
Dans le cas d’une création de prairie, préférer le semis d’automne à celui de printemps. La luzerne a la capacité d’éliminer les chardons.
Ne pas confondre
Il existe en Ile-de-France sept autres espèces de Cirsium et une bonne dizaine d’autres espèces herbacées épineuses à fleurs composées (principalement chez les Asteraceae). Compte-tenu de leur absence de nuisance en agriculture, seul le chardon des champs est visé par les arrêtés préfectoraux d’échardonnage. Voici quelques-unes de ces autres espèces.
Il ne serait pas un peu « blanc-bec » celui-là ? Assurément, c’est un jeune de l’année de la famille rouge-queue noir que je vois tous les jours au Verger, dans le jardin de Cergy-Pontoise Aménagement.
Comment reconnaître un rouge-queue noir ? Comment dire, c’est simple : la queue est rouge brique, et le reste à peu près gris noir. Les yeux et les pattes sont noirs. C’est immanquable. Au passage, on vérifie le bec fin de cet oiseau insectivore. Et s’il se dandine en remuant de la queue, c’est normal, c’est sa façon à lui de se distinguer. Son chant que certains qualifient de mélodieux rappelle le bruit du verre écrasé.
Cet oiseau est migrateur, il passe ses quartiers d’hiver en Espagne ou en Afrique du Nord, et revient chez nous tôt au printemps, souvent dès la mi-mars. Quand il est là , on sait que l’hiver est fini.
Il niche dans les bâtiments, sur les poutres des granges, dans des cavités, des fissures, des trous de murs. On le voit en campagne comme en ville, à condition qu’il y ait aux alentours quelque espace vert en gestion différenciée abondamment garni d’insectes !
Dans le jardin du Verger à Cergy, les Rhopalapion longirostres’accouplent sur les boutons des fleurs des roses trémières. La femelle reconnaissable à son rostre très allongé va ensuite forer le bouton et insérer ses œufs au niveau des graines.
Ce petit coléoptère est en pleine expansion. Arrivé en Ardèche en 1982, cet insecte invasif a voyagé très rapidement dans les poches des jardiniers amateurs qui ramassent imprudemment des graines au hasard de leurs promenades, sans se douter qu’elles sont parfois occupées par la larve d’un ravageur. C’est sans doute le même genre de collecte touristique qui explique l’expansion rapide de la bruche du févier (les cosses géantes de cet arbre sont si décoratives !).
J’ai remarqué que tous ces couples sont assidument visités par des fourmis. Aucune agressivité de leur part : elles inspectent, elles papouillent… Et sans doute aussi, elles absorbent quelques liquides nutritifs, peut-être la sève de la plante qui s’écoule par les trous de ponte.
Les fourmis ont un comportement de mutualisme bien connu avec les pucerons : elles les protègent de leurs prédateurs et en échange se nourrissent de leur miellat. Dans le cas présent, le bénéfice pour ces petits charançons n’est pas évident. Peut-être un service de toilettage ?
Profitez de l’été pour visiter un lieu ordinairement réservé aux chercheurs, au jardin des Plantes de Paris : le jardin écologique. Un programme de visites guidées gratuites (jusqu’au 25 aoà»t 2016) vous permet de découvrir cette enclave de nature préservée. Vous y verrez des parcelles cultivées (vigne, céréales) et leurs plantes adventices aujourd’hui menacées, une mare, plusieurs types de boisement, une platière de grès, une friche, une haie champêtre, une prairie de fauche, une spirale à insectes, une butte à bourdons, une pelouse calcicole… Pas de ratons-laveurs, mais d’autres représentants encombrants de la faune parisienne sont bien présents et nécessitent quelques moyens de protection : pigeons, corneilles, perruches, canards colverts.
La nervation des ailes confirme le genre Praon et avec ces couleurs, ce pourrait être Praon volucre, l’un des plus connus. Evidemment, cet insecte est minuscule : pensez, pour tenir tout entier recroquevillé dans la momie d’un puceron ! Il mesure à peine 2 mm.
Cette espèce est un auxiliaire naturel indigène, utilisé pour protéger les cultures en serre des attaques des pucerons. Il est d’ailleurs conseillé d’ajouter quelques rosiers, bien garnis de pucerons, comme plantes relais avec la culture à protéger car les pucerons du rosier sont aussi parasités par Praon volucre, et cela aide à multiplier la population de ce parasitoà¯de. Chaque femelle Praon pendant sa courte vie (11 jours) peut parasiter jusqu’à 500 pucerons. Et les générations se succèdent tous les 15 jours tant qu’il fait chaud !
Ne manquez pas ce « Rendez-vous du développement durable » consacré à la préservation de la qualité des sols, un enjeu de première importance pour l’agriculture urbaine, la santé des végétaux en ville et la lutte contre le changement climatique !
Une colonie de pucerons aspire paisiblement la sève de cette tige de porcelle sur la pelouse du parc François-Mitterrand à Cergy. Une scène presque buccolique. Et pourtant, à y regarder de près (au centre de la photo)…
Les pucerons parasités par les Praon présentent ce genre de cocon tissé par la larve pour s’y nymphoser après avoir consommé tout l’intérieur du puceron.
Trouvée le 25 juillet 2016 dans le potager de la ferme d’Ecancourt, à Jouy-le-Moutier, au revers d’une feuille de graminée, cette chenille orange, hérissée de bouquets de poils raides, ne semble pas très en forme. Il s’agit d’une chenille de Pterophoridae, probablement le très commun ptérophore du liseron, Emmelina monodactyla. Hop, en bocal : on verra bien s’il en sort quelque chose.
Heureusement qu’il est là celui-là pour réguler les populations de ptérophores : sans lui on aurait sans doute beaucoup moins de liserons aux si jolies fleurs blanches…