L'actualité de la Nature

La noctuelle de l’érable qui couvait quelque chose

Dans le jardin des Taillis à  Vauréal

Lors d’une animation organisée par la Maison de la nature de Vauréal dans le jardin des Taillis, j’ai découvert cette chenille sur une feuille d’érable sycomore. Elle est facile à  reconnaître avec ses touffes de poils bruns et jaunes. C’est la noctuelle de l’érable, Acronicta aceris. L’adulte est un papillon de nuit de couleur grise.

Acronicta aceris – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

En observant de près, on voit quelques fils de soie qui brillent au soleil sur la feuille.

Chenille sur une feuille d’érable © CACP – Gilles Carcassès

Cette chenille n’est pas en forme, elle ne bouge pas et semble même couver un œuf tout blanc : quelle est donc cette étrangeté ?

Pour en avoir le cœur net, je découpe la feuille précautionneusement, et je place le tout dans une boîte d’élevage.

Quelques semaines ont passé. Un hyménoptère est né de ce cocon, puisqu’il s’agissait bien de cela.

Le cocon du parasitoà¯de © CACP – Gilles Carcassès

Un Braconidae parasitoà¯de avait pondu dans cette chenille. Sa larve, au terme de son développement à  l’intérieur du corps de la chenille, était sortie pour tisser contre la dépouille de son hôte, ce cocon blanc qu’elle a fixé à  la feuille par un réseau de fils de soie.

Le parasitoà¯de (vue ventrale) © CACP – Gilles Carcassès

Et voici le coupable ! Chez les Braconidae, les femelles sont pourvues d’un ovipositeur pour la ponte, de taille variable selon l’espèce. Je ne vois pas d’ovipositeur, c’est probablement un mâle. La nervation des ailes m’amène à  la sous-famille des Microgastrinae (2500 espèces décrites), peut-être du genre Protapanteles ?

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Les échappés du cocon

Joli cocon

Scène de crime dans ma véranda !

L'actualité de la Nature

Grand rassemblement de momies

Félicitations à  Murielle qui a trouvé la réponse à  l’énigme de la photo mystère de septembre 2017 !

Pucerons parasités sur un chardon – parc François-Mitterrand à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Sur ce pied de cirse commun, un millier de pucerons ont été attaqués par de minuscules hyménoptères Braconidae de la sous-famille des Aphidiinae. Ces parasitoà¯des ont pondu dans les pucerons et leurs larves se sont développées à  l’intérieur, se nourrissant des organes de leur hôte. Beaucoup de jeunes adultes de la nouvelle génération sont déjà  sortis, on voit le trou rond qu’ils ont découpé dans le dos des pucerons pour prendre leur envol. Sur certains pucerons, on distingue encore le couvercle de sortie. D’autres pucerons momifiés, qui ne sont pas troués, abritent encore leur parasite.

Un Aphidiinae, à  quoi ça ressemble ?

Un Aphidiinae (à  gauche, avec de grandes antennes sombres) dans une colonie de pucerons des rosiers – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

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Des pucerons avec un couvercle !

Coccinelle sur canapé

Mais que fait-elle sur ce laiteron ?

Coucou, le Praon est sorti !

Une chenille bien fatiguée

Scène de crime dans ma véranda

 

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Coccinelle sur canapé

Sauge sclarée – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Une coccinelle bien mal en point

Sur une feuille de sauge sclarée dans une jardinière dominant la rue de la gare à  Cergy, j’ai repéré une coccinelle étonnamment immobile (à  droite dans la photo ci-dessus).

Coccinelle asiatique © CACP – Gilles Carcassès

A ses motifs, je reconnais Harmonia axyridis, la coccinelle asiatique, dans sa forme à  quatre points rouges.

Cocon de parasitoà¯de sous la coccinelle © CACP – Gilles Carcassès

Une histoire de zombie

Un regard sur le côté me donne l’explication de cette immobilité : elle est victime d’un parasitoà¯de (1). Voici la reconstitution de cette attaque.

Un parasitoà¯de femelle de l’espèce Dinocampus coccinellae pond dans le cou de la coccinelle. La larve se développe dans son corps, en consommant ses réserves de graisse. En fin de croissance, elle sort de son hôte puis tisse un cocon entre ses pattes pour se nymphoser.

Mais pourquoi la coccinelle ne consomme-t-elle pas la larve quand elle quitte son corps ? L’explication est étonnante : lorsqu’elle pond, la micro-guêpe inoculerait un virus spécifique capable de proliférer dans le cerveau de la coccinelle et de modifier son comportement ! Il a été rapporté des cas de guérison spontanée de cette attaque virale (et de cet amaigrissement forcé) après l’émergence du parasitoà¯de ! Mais la plupart des coccinelles ainsi parasitées ne s’en remettent pas.

En élevage

Il ne me reste plus qu’à  placer ma découverte dans un bocal pour vérifier l’identité du parasite.

Quelques semaines auront suffi à  satisfaire ma curiosité. Un hyménoptère ailé est sorti du cocon. Il s’agit bien de Dinocampus coccinellae, de la famille des Braconidae. C’est une femelle, reconnaissable à  son ovipositeur à  l’extrémité de l’abdomen.

Dinocampus coccinellae femelle – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Aujourd’hui, pas de miracles, malgré tous mes efforts, je n’ai pas pu ressusciter ma coccinelle.

(1) Un parasitoà¯de est un parasite qui tue son hôte.

Retrouvez nos meilleures histoires de parasitoà¯des :

Des pucerons avec des couvercles !

Charmeuse de serpents

Scène de crime dans la véranda

Joli cocon

Mais que fait-elle sur ce laiteron ?

Bien fait pour la punaise

Coucou, le praon est sorti !

Une chenille bien fatiguée

Une nouvelle chaine alimentaire est née

Source :

https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/un-virus-zombifie-des-coccinelles-au-profit-d-une-guepe_100573

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Mais que fait-elle sur ce laiteron ?

Femelle Braconidae sur un laiteron © Gilles Carcassès
Femelle Braconidae sur un laiteron © Gilles Carcassès

Dans le jardin devant l’ESSEC à  Cergy, j’ai observé cet hyménoptère noir et jaune posé sur un laiteron. Ce parasitoà¯de va-t-il s’attaquer aux pucerons installés juste en-dessous sur la tige florale ?

Puceron vert sur un tige de laiteron - Cergy © Gilles Carcassès
Pucerons verts (peut-être du genre Hyperomyzus ?) sur un tige de laiteron – Cergy © Gilles Carcassès

Pas du tout, c’est dans le capitule qu’elle pond ! Y aurait-il un trésor caché dans cette inflorescence fanée ?

Bracon en ponte © Gilles Carcassès
Bracon en ponte © Gilles Carcassès

Cette femelle est en train d’insérer son oeuf juste sur le dos d’une larve de Tephritis formosa, jolie petite mouche que l’on voit souvent sur les laiterons et qui pond dans les fleurs de cette plante.

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Coucou, le Praon est sorti !

Le puceron parasité a livré son hôte.

La nervation des ailes confirme le genre Praon et avec ces couleurs, ce pourrait être Praon volucre, l’un des plus connus. Evidemment, cet insecte est minuscule : pensez, pour tenir tout entier recroquevillé dans la momie d’un puceron ! Il mesure à  peine 2 mm.

Praon - Cergy © Gilles Carcassès
Praon – Cergy © Gilles Carcassès

Cette espèce est un auxiliaire naturel indigène, utilisé pour protéger les cultures en serre des attaques des pucerons. Il est d’ailleurs conseillé d’ajouter quelques rosiers, bien garnis de pucerons, comme plantes relais avec la culture à  protéger car les pucerons du rosier sont aussi parasités par Praon volucre, et cela aide à  multiplier la population de ce parasitoà¯de. Chaque femelle Praon pendant sa courte vie (11 jours) peut parasiter jusqu’à  500 pucerons. Et les générations se succèdent tous les 15 jours tant qu’il fait chaud !

Praon volucre par l’INRA

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Le coup du Praon

Colonie de pucerons bruns sur la porcelle - Cergy © Gilles Carcassès
Colonie de pucerons bruns sur la porcelle (Hypochoeris radicata) – Cergy © Gilles Carcassès

Une colonie de pucerons aspire paisiblement la sève de cette tige de porcelle sur la pelouse du parc François-Mitterrand à  Cergy. Une scène presque buccolique. Et pourtant, à  y regarder de près (au centre de la photo)…

Un parasitoà¯de rode © Gilles Carcassès
Un parasitoà¯de rode © Gilles Carcassès

Ce minuscule hyménoptère noir dont on voit ici la tête au centre de l’image est un parasitoà¯de des pucerons. Un Aphidius peut-être, ou un Praon ?

Le cocon du Praon
Le cocon du Praon © Gilles Carcassès

Les pucerons parasités par les Praon présentent ce genre de cocon tissé par la larve pour s’y nymphoser après avoir consommé tout l’intérieur du puceron.

Voir aussi :

Coucou, le praon est sorti !

les pucerons parasités par les Aphidius

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Une chenille bien fatiguée

Chenille de Pterophoridae, sans doute la très commune Emmelina monodactyla © Gilles Carcassès
Chenille de Pterophoridae – Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Trouvée le 25 juillet 2016 dans le potager de la ferme d’Ecancourt, à  Jouy-le-Moutier, au revers d’une feuille de graminée, cette chenille orange, hérissée de bouquets de poils raides, ne semble pas très en forme. Il s’agit d’une chenille de Pterophoridae, probablement le très commun ptérophore du liseron, Emmelina monodactyla. Hop, en bocal : on verra bien s’il en sort quelque chose.

Pterophorus pentadactyla, le ptérophore blanc © Gilles Carcassès
Pterophorus pentadactyla, le ptérophore blanc. Sa chenille consomme aussi des liserons © Gilles Carcassès

Mercredi 3 aoà»t 2016, chic, une bestiole batifole dans le bocal !

Comme on pouvait s’en douter, ce n’est pas le papillon de la chenille qui est au rendez-vous.

C’est un hyménoptère parasitoà¯de qui est sorti, en faisant un trou dans le dos de la dépouille de la chenille.

Le trou de sortie du parasitoà¯de © Gilles Carcassès
Le trou de sortie du parasitoà¯de © Gilles Carcassès

A la sortie de son bocal, il a exploré mon index gauche avant de se sauver.

Braconidae © Gilles Carcassès
Braconidae. Serait-ce un Aleiodes ? © Gilles Carcassès

Heureusement qu’il est là  celui-là  pour réguler les populations de ptérophores : sans lui on aurait sans doute beaucoup moins de liserons aux si jolies fleurs blanches…

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Scène de crime dans la véranda

Boîte d'élevage © Gilles Carcassès
Boîte d’élevage. On aperçoit un petit papillon contre le tamis du couvercle © Gilles Carcassès

Je vous avais montré l’automne dernier la larve de la mineuse du platane trouvée sur un platane d’Orient au Clos Levallois à  Vauréal.

J’ai récolté quelques échantillons de ces mines sur un platane de la même espèce (les platanes communs ne semblent pas sensibles à  ce ravageur) dans la zone de baignade de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. Ils ont séjourné tout l’hiver dans ma véranda à  l’intérieur d’une boîte d’élevage (aimablement prêtée par le CAUE du Val d’Oise). Le printemps venu, voici le temps de découvrir les couleurs des papillons adultes :

© Gilles Carcassès
Imago de Phyllonorycter platani, la mineuse du platane © Gilles Carcassès

Mais il y a aussi un invité surprise ! Un micro hyménoptère de la famille des Braconidae, un parasitoà¯de des chenilles de notre Phyllonorycter platani. Rappelons qu’un parasitoà¯de est un parasite qui tue son hôte. Une scène de crime dans ma véranda, on aura tout vu !

© Gilles Carcassès
Braconidae parasitoà¯de de Phyllonorycter platani © Gilles Carcassès

Comment trouver le nom de cet assassin ? Dans la base de données internationales des Braconidae, pardi !

Dicky Sick Ki Yu est un chercheur canadien qui a patiemment rassemblé 4,2 millions de données référencées et 343 386 espèces sur son site http://www.taxapad.com/ !

On y apprend que notre Phyllonorycter platani peut être parasité par 37 espèces de micro hyménoptères. Il n’y a plus qu’à  les passer en revue pour démasquer le coupable. Colastes flavitarsis a été mis en examen.

La liste des 37 parasitoà¯des connus de Phyllonorycter platani